6
Je l'ai lu, et je crois que je suis plutôt d'accord avec ta critique, Gillo.
Je vois ce que tu veux dire par parution YA, ça ne m'a pas dérangée personnellement mais pour ceux qui hésiteraient à le lire à cause de ça, il n'y a quand même pas les gros clichés qu'on peut souvent reprocher à ce genre de lecture.C'est un joli roman, avec son atmosphère inquiétante, dérangeante, et pourtant curieusement féerique. Parce que c'est bien d'un conte de fées dont il s'agit, même si elles ne sont jamais nommées comme telles. Il y a un côté « folklore à l'ancienne » dans cette histoire de changelin qui m'a bien plu à la fois modernisé, mais qui garde un charme désuet dans cette Angleterre des années 20 éclairée au gaz, qui se relève de la dernière guerre et qui découvre le jazz. L'écriture est vraiment belle, elle m'a accroché dès que j'ai feuilleté le roman en librairie, et c'est ce qui a achevé de me décider à me le procurer, même si le thème et la couverture me faisaient déjà de l’œil. Poétique et assez onirique avec ses métaphores biscornues, elle n'en reste pas moins fluide et accessible. J'ai eu un peu de mal à m'attacher aux personnages au début, et ça créait une sorte de distance émotionnelle qui me donnait l'impression de ne pas apprécier le roman autant qu'il le fallait, même si ça restait agréable à lire. Et puis petit à petit, ils ont commencé à se dévoiler dans toute leur (in)humanité, leurs différentes facettes, leurs échecs... Et là, j'ai vraiment accroché. Les liens entre les protagonistes (surtout les deux sœurs) deviennent vite la part la plus importante de l'intrigue, personne n'est tout noir ou tout blanc, chacun se révèle finalement aussi changeant que les Adjacents. Violet, les parents Crescent, Monsieur Grace ou même l'Architecte et son peuple, tout le monde a droit a un développement digne de ce nom. La relation entre Triss et Pen est vraiment touchante de justesse, c'est un duo qui évolue énormément, même si elles paraissent souvent un peu trop matures pour leur âge. J'ai eu une préférence pour Pen (qui m'a parfois un peu fait penser à Lyra d'Alcdm), qui de sale môme insolente se révèle vite déterminée et sensible. Ce n'est pas un coup de cœur et je ne sais pas si cette lecture laissera un souvenir impérissable ou si elle se changera en réminiscence fugace, mais je l'ai vraiment appréciée sur le moment.

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Donc, lu pour le compte du Bifrost, c'est...surprenant. C'est à la fois du YA et de l'adulte à mon sens et ça peut passer de l'un à l'autre en quelques pages. C'est bien écrit (même si ça abuse des comparaisons) et la période est vraiment originale. La relation entre les sœurs a quelque chose de poignant du début à la fin et, plus généralement, l'intimité de la famille Crescent a quelque chose de tragique en diable. J'ai également beaucoup apprécié la capacité à nuancer tous les personnages du récit. Bref, je serais curieux de lire d'autres choses de Frances Hardinge.
11
Ce roman a été une bonne surprise. Pas du tout mon genre de livre et pourtant le personnage principal, la plume vive et intrigante, et le scénario au début très mystérieux m'ont littéralement happé. Au final je garde encore de nombreuses images dans ma tête alors que je l'ai lu il y a quelques mois maintenant. 

15
Je remonte le sujet suite à ma lecture récente du Chant du coucou. C'est mon deuxième Frances Hardinge après la voix des ombres que j'avais adoré, j'ai moins aimé celui-ci même si je l'ai trouvé sympathique. Il est un peu long à démarrer à mon goût et à l'inverse j'ai trouvé la fin un peu trop facile mais j'ai fini par m'attacher aux personnages de Tris et Pen qui ont une belle relation qui évolue petit à petit dans le roman. J'ai beaucoup aimé aussi l'utilisation du mythe du changelin ici qui est traité de manière intéressante. L'ambiance a un côté à la fois mystérieuse et pesante qui sied totalement à l'époque et à l'intrigue. Encore une bonne découverte de cette auteur de mon côté.