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Pour celles et ceux que cela intéressent, nous allons régulièrement poster sur notre blog des articles de fond sur la situation de l'auteur aujourd'hui. Voici la première moitié de l'un d'entre eux : L'auteur comme travailleur (suite la semaine prochaine).
https://argyll.fr/portrait-de-lauteur-en-travailleur-camille-leboulanger-partie-1/
Bonne lecture !
https://argyll.fr/portrait-de-lauteur-en-travailleur-camille-leboulanger-partie-1/
Bonne lecture !
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Article très peu probant pour moi, car contenant un biais : le rejet inconditionnel de tout ce qui touche au capitalisme, forcément sale, et donc au fonctionnement actuel, quitte à utiliser des analyses spécieuses pour prouver que la seule solution est la révolution.
Quand aux solutions précises, effectivement, elles n'apparaissent pas et je suis curieux de voir si la 2ème partie de l'article les détaillera.
Quand aux solutions précises, effectivement, elles n'apparaissent pas et je suis curieux de voir si la 2ème partie de l'article les détaillera.
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Publivore a écrit :Quand aux solutions précises, effectivement, elles n'apparaissent pas et je suis curieux de voir si la 2ème partie de l'article les détaillera.
Il le dira jamais mais je crois que tout le monde compris ce qu'il souhaite
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Allez à mon avis :
- Pendant le temps de la rédaction/création pendant x mois/années être payé un bon salaire sponsorisé par l'état et ce même si le livre ne marche pas, même s'il n'a jamais rien écrit avant, et ce bien sur sans travailler en parallèle.
-Que l'éditeur lui verse immédiatement à la remise du livre fini un salaire et ce encore une fois même si le livre ne marche pas.
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Je me permets de partager ici un article de Samantha Bailly publié ce matin sur son mur Facebook. Il me semble qu'on est en plein dans le cœur du sujet :
Suite aux annonces de la ministre Roselyne Bachelot qui enterre les mesures du #RapportRacine, après 3 années intenses d'engagement pour mes pairs, je cesse tous mes mandats. Un tel mépris pour la parole des auteurs et autrices eux-mêmes et pour le dialogue social défie l'imagination.
Voilà désormais 3 ans que je suis engagée bénévolement au quotidien pour l’amélioration des conditions sociales de ma profession. Cela a commencé en 2017 au conseil d’administration de la La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse puis en 2018 à travers la fondation puis la consolidation de la Ligue des auteurs professionnels. J’ai présidé ces deux organisations professionnelles avec enthousiasme et travail acharné, épaulée constamment par des auteurs et autrices formidablement engagés et compétents. Je tiens ici à les remercier du fond du cœur : je n’aurais pas tenu une semaine sans la solidarité à toute épreuve de ceux et celles qui pensent constamment à l’intérêt collectif, à savoir : comprendre les clefs de cet écosystème complexe et agir avec fermeté pour améliorer la condition sociale de nos professions.
Car oui, il s’agit bien d’un combat. D’un combat syndical. Il nous aura fallu longtemps avant de prononcer le mot syndicat et d’en comprendre toute la signification, nous qui baignons dans l’univers du livre. Par sa représentation romantisée de l’acte de création, le monde de la culture tient méticuleusement à distance toute référence au travail pour les créateurs et créatrices. Et pourtant, sans ambiguïté, créer est aussi un travail. Le secteur de la culture emploie 670 000 personnes et pèse pour 2,3% du PIB français : cette richesse économique vient de créateurs et créatrices d’œuvres qui cotisent comme des professionnels et à qui l’on nie encore aujourd’hui des droits fondamentaux en matière de droits sociaux. Les raisons de ce déni ? Notre singularité de créateur et créatrice nous exclurait de facto de toutes les règles de droit commun quand il s’agit de protéger nos professions (mais étrangement, pas quand il s’agit de contribuer !). Cette singularité ferait de nous des individus à part, pour le pire socialement et non pas le meilleur. Cette singularité en viendrait à nier que nous sommes des citoyens et citoyennes français à part entière.
Je voulais vous écrire aujourd’hui pour une raison bien précise. Le jour où la Ligue des auteurs professionnels a franchi la porte d’entrée d’une salle du ministère de la culture, pour rencontrer la mission Racine, Denis Bajram et moi-même avions formulé une promesse à leur équipe. Si la mission Racine échouait, nous rendrions nos mandats. Non par défaitisme. Mais pour dire publiquement l’inaction des pouvoirs publics alors que ces derniers auraient, nous l’espérions, désormais toutes les cartes en main pour agir.
Le rapport Racine le démontrait brillamment : le cœur des enjeux est bien la reconnaissance d’une profession. Tant que cette profession sera niée, tant que le mot travail ne pourra pas être prononcé, alors nous continuerons à vivre le grand n’importe quoi que nous connaissons depuis des décennies – spoliation des droits à la retraite, dégradation des rémunérations, absence de minimums de rémunérations, absence d’élections professionnelles et d’une démocratie sociale, dialogue social entaché de conflits d’intérêts, accès aux prestations sociales plus que chaotique, etc.
Pour que rien ne change… il fallait enterrer les mesures Racine. C’est chose faite officiellement depuis les annonces de la ministre Roselyne Bachelot, qui a pris le parti de « reculer », comme l’indique Le Monde. Les pouvoirs publics ont une immense responsabilité dans la souffrance professionnelle des artistes-auteurs, par leur inaction qui est bien correspond à un manque criant de courage face à des lobbies très installés.
Je vous épargne le traditionnel bilan des actions de ces 3 dernières années : les rapports d’activité des organisations professionnelles jouent très bien ce rôle. Je quitte aussi le conseil d’administration du Centre National du Livre, où ne siègent pas des organisations professionnelles mais des « personnalités qualifiées ». Mon mandat arrive à sa fin, et comme répété mille fois aux pouvoirs publics : il faut que des organisations professionnelles siègent dans les instances concernant les artistes-auteurs, et non pas des personnes, aussi qualifiées ou compétentes soient-elles. Si la personnification importante a ses avantages dans le combat, notamment quand des créateurs et créatrices utilisent leur notoriété pour servir la cause, elle a ses limites. On l’a vu dans le cadre de l’affaire SGDL/ Joann Sfar : la violence de certaines institutions à l’encontre des auteurs et autrices eux-mêmes, des individus donc, a redoublé. Il est bien plus facile de cibler des individus engagés pour tenter de faire taire un mouvement. À ce titre, j’ai moi-même fait l’objet de nombreuses menaces et tentatives d’intimidations depuis le début de l’exercice de mon mandat – et je passe sur les attaques sexistes. Ce n’est pas acceptable. Nous avons besoin d’organisations professionnelles puissantes qui protègent des individus qui se retrouvent de facto en position de partie faible.
J’insiste sur l’importance de distinguer la défense du droit d’auteur de la défense de nos intérêts professionnels. Le droit d’auteur est fondamental, mais n’est ne correspond pas toujours à la défense des intérêts professionnels des auteurs. Le droit d’auteur, par essence, est un droit de propriété qui a en France la particularité de se transmettre aux exploitants des œuvres sans véritables garde-fou concrets pour que nous puissions en contrôler l’exploitation. Il est vital d’établir enfin des règles de représentativité conformes à une démocratie sociale, en cessant de confondre les organismes de gestion collective (sociétés privées sous tutelle du ministère de la Culture) et les syndicats. Comme il a été vital d’enfin faire comprendre que les intérêts des maisons d’édition sont parfois convergents avec ceux des auteurs et autrices, mais souvent divergents. Il y a peu de temps encore, on entendait dire que les auteurs et autrices étaient représentés par les maisons d'édition…
Rien ne change institutionnellement, et pourtant tout change dans nos mentalités. Car il existe bien désormais un mouvement inédit de solidarité entre artistes-auteurs. Une compréhension de plus en plus fine et accrue des enjeux et des points de blocage vers l’obtention de droits sociaux. Et surtout, une détermination à gagner en expertise. Car soyons clairs : les artistes-auteurs ont peu de moyens, en revanche ils auront toujours pour eux leur solidarité, leur créativité et leur capacité à saisir l’outil du droit pour se défendre.
C’est avec beaucoup d’émotion que je vois aujourd’hui la Ligue des auteurs professionnels, simple collectif il y a deux ans, mettre au vote sa transformation en puissant syndicat. Je quitte ma fonction de présidente avec espoir : l'espoir de voir tout ce travail collectif se consolider. La joie à ma petite échelle d’avoir contribué à ce combat collectif si essentiel pour l’avenir de nos professions plus malmenées que jamais. Mais j’éprouve aussi une tristesse profonde : celle de voir qu’aujourd’hui, l’argent du droit d’auteur, l’argent des auteurs donc, est utilisé dans un lobbying à l’encontre de leurs intérêts professionnels. Il y a un gouffre immense entre la représentation que l’on se fait des auteurs et autrices, et la réalité très concrète de leurs droits qui sont constamment bafoués. L’application des mesures du rapport Racine aurait pu changer la donne de façon inédite et historique, elle aurait pu avoir des effets très concrets sur la vie des créateurs et créatrices… Cette chance n’a pas été saisie par les pouvoirs publics. Le combat continue. Il est plus nécessaire que jamais dans cette période.
Suite aux annonces de la ministre Roselyne Bachelot qui enterre les mesures du #RapportRacine, après 3 années intenses d'engagement pour mes pairs, je cesse tous mes mandats. Un tel mépris pour la parole des auteurs et autrices eux-mêmes et pour le dialogue social défie l'imagination.
Voilà désormais 3 ans que je suis engagée bénévolement au quotidien pour l’amélioration des conditions sociales de ma profession. Cela a commencé en 2017 au conseil d’administration de la La Charte des auteurs et des illustrateurs pour la jeunesse puis en 2018 à travers la fondation puis la consolidation de la Ligue des auteurs professionnels. J’ai présidé ces deux organisations professionnelles avec enthousiasme et travail acharné, épaulée constamment par des auteurs et autrices formidablement engagés et compétents. Je tiens ici à les remercier du fond du cœur : je n’aurais pas tenu une semaine sans la solidarité à toute épreuve de ceux et celles qui pensent constamment à l’intérêt collectif, à savoir : comprendre les clefs de cet écosystème complexe et agir avec fermeté pour améliorer la condition sociale de nos professions.
Car oui, il s’agit bien d’un combat. D’un combat syndical. Il nous aura fallu longtemps avant de prononcer le mot syndicat et d’en comprendre toute la signification, nous qui baignons dans l’univers du livre. Par sa représentation romantisée de l’acte de création, le monde de la culture tient méticuleusement à distance toute référence au travail pour les créateurs et créatrices. Et pourtant, sans ambiguïté, créer est aussi un travail. Le secteur de la culture emploie 670 000 personnes et pèse pour 2,3% du PIB français : cette richesse économique vient de créateurs et créatrices d’œuvres qui cotisent comme des professionnels et à qui l’on nie encore aujourd’hui des droits fondamentaux en matière de droits sociaux. Les raisons de ce déni ? Notre singularité de créateur et créatrice nous exclurait de facto de toutes les règles de droit commun quand il s’agit de protéger nos professions (mais étrangement, pas quand il s’agit de contribuer !). Cette singularité ferait de nous des individus à part, pour le pire socialement et non pas le meilleur. Cette singularité en viendrait à nier que nous sommes des citoyens et citoyennes français à part entière.
Je voulais vous écrire aujourd’hui pour une raison bien précise. Le jour où la Ligue des auteurs professionnels a franchi la porte d’entrée d’une salle du ministère de la culture, pour rencontrer la mission Racine, Denis Bajram et moi-même avions formulé une promesse à leur équipe. Si la mission Racine échouait, nous rendrions nos mandats. Non par défaitisme. Mais pour dire publiquement l’inaction des pouvoirs publics alors que ces derniers auraient, nous l’espérions, désormais toutes les cartes en main pour agir.
Le rapport Racine le démontrait brillamment : le cœur des enjeux est bien la reconnaissance d’une profession. Tant que cette profession sera niée, tant que le mot travail ne pourra pas être prononcé, alors nous continuerons à vivre le grand n’importe quoi que nous connaissons depuis des décennies – spoliation des droits à la retraite, dégradation des rémunérations, absence de minimums de rémunérations, absence d’élections professionnelles et d’une démocratie sociale, dialogue social entaché de conflits d’intérêts, accès aux prestations sociales plus que chaotique, etc.
Pour que rien ne change… il fallait enterrer les mesures Racine. C’est chose faite officiellement depuis les annonces de la ministre Roselyne Bachelot, qui a pris le parti de « reculer », comme l’indique Le Monde. Les pouvoirs publics ont une immense responsabilité dans la souffrance professionnelle des artistes-auteurs, par leur inaction qui est bien correspond à un manque criant de courage face à des lobbies très installés.
Je vous épargne le traditionnel bilan des actions de ces 3 dernières années : les rapports d’activité des organisations professionnelles jouent très bien ce rôle. Je quitte aussi le conseil d’administration du Centre National du Livre, où ne siègent pas des organisations professionnelles mais des « personnalités qualifiées ». Mon mandat arrive à sa fin, et comme répété mille fois aux pouvoirs publics : il faut que des organisations professionnelles siègent dans les instances concernant les artistes-auteurs, et non pas des personnes, aussi qualifiées ou compétentes soient-elles. Si la personnification importante a ses avantages dans le combat, notamment quand des créateurs et créatrices utilisent leur notoriété pour servir la cause, elle a ses limites. On l’a vu dans le cadre de l’affaire SGDL/ Joann Sfar : la violence de certaines institutions à l’encontre des auteurs et autrices eux-mêmes, des individus donc, a redoublé. Il est bien plus facile de cibler des individus engagés pour tenter de faire taire un mouvement. À ce titre, j’ai moi-même fait l’objet de nombreuses menaces et tentatives d’intimidations depuis le début de l’exercice de mon mandat – et je passe sur les attaques sexistes. Ce n’est pas acceptable. Nous avons besoin d’organisations professionnelles puissantes qui protègent des individus qui se retrouvent de facto en position de partie faible.
J’insiste sur l’importance de distinguer la défense du droit d’auteur de la défense de nos intérêts professionnels. Le droit d’auteur est fondamental, mais n’est ne correspond pas toujours à la défense des intérêts professionnels des auteurs. Le droit d’auteur, par essence, est un droit de propriété qui a en France la particularité de se transmettre aux exploitants des œuvres sans véritables garde-fou concrets pour que nous puissions en contrôler l’exploitation. Il est vital d’établir enfin des règles de représentativité conformes à une démocratie sociale, en cessant de confondre les organismes de gestion collective (sociétés privées sous tutelle du ministère de la Culture) et les syndicats. Comme il a été vital d’enfin faire comprendre que les intérêts des maisons d’édition sont parfois convergents avec ceux des auteurs et autrices, mais souvent divergents. Il y a peu de temps encore, on entendait dire que les auteurs et autrices étaient représentés par les maisons d'édition…
Rien ne change institutionnellement, et pourtant tout change dans nos mentalités. Car il existe bien désormais un mouvement inédit de solidarité entre artistes-auteurs. Une compréhension de plus en plus fine et accrue des enjeux et des points de blocage vers l’obtention de droits sociaux. Et surtout, une détermination à gagner en expertise. Car soyons clairs : les artistes-auteurs ont peu de moyens, en revanche ils auront toujours pour eux leur solidarité, leur créativité et leur capacité à saisir l’outil du droit pour se défendre.
C’est avec beaucoup d’émotion que je vois aujourd’hui la Ligue des auteurs professionnels, simple collectif il y a deux ans, mettre au vote sa transformation en puissant syndicat. Je quitte ma fonction de présidente avec espoir : l'espoir de voir tout ce travail collectif se consolider. La joie à ma petite échelle d’avoir contribué à ce combat collectif si essentiel pour l’avenir de nos professions plus malmenées que jamais. Mais j’éprouve aussi une tristesse profonde : celle de voir qu’aujourd’hui, l’argent du droit d’auteur, l’argent des auteurs donc, est utilisé dans un lobbying à l’encontre de leurs intérêts professionnels. Il y a un gouffre immense entre la représentation que l’on se fait des auteurs et autrices, et la réalité très concrète de leurs droits qui sont constamment bafoués. L’application des mesures du rapport Racine aurait pu changer la donne de façon inédite et historique, elle aurait pu avoir des effets très concrets sur la vie des créateurs et créatrices… Cette chance n’a pas été saisie par les pouvoirs publics. Le combat continue. Il est plus nécessaire que jamais dans cette période.
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett
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Les propositions du Rapport Racine :
Recommandation n°1 : Tenir compte de critères de professionnalité pour
permettre aux auteurs de bénéficier d’une prise en charge de leurs surcotisations
par les commissions d’action sociale de l’AGESSA et de la MDA, lorsqu’ils ne
remplissent pas la condition de revenus et qu’ils en font la demande.
- Recommandation n°2 : Simplifier et assouplir les dispositifs de lissage pour tenir
compte des revenus perçus par les artistes-auteurs (calcul des cotisations et des
impositions) et leur permettre d’étaler leurs paiements.
- Recommandation n°3 : Étendre le champ des activités accessoires et rehausser le
nombre annuel des activités permises ainsi que le plafond des revenus associés, afin
de mieux tenir compte des activités de l’auteur dans la cité.
- Recommandation n°4 : Ouvrir le droit de vote à des élections professionnelles à
tous les artistes-auteurs remplissant la condition de revenus (900 fois la valeur
moyenne du SMIC horaire) au cours d’au moins une des quatre années écoulées ;
dans un second temps, prévoir les modalités permettant d’associer aux élections
les artistes-auteurs ne remplissant pas la condition de revenus mais pouvant être
regardés comme professionnels au regard de critères objectifs, lorsqu’ils en font la
demande.
Renforcer les artistes-auteurs collectivement
- Recommandation n°5 : Organiser rapidement des élections professionnelles dans
chaque secteur de création artistique afin de doter les artistes-auteurs
d’organisations représentatives, financées par les organismes de gestion collective.
- Recommandation n°6 : Généraliser les instances de médiation sectorielles et
renforcer leur rôle en leur permettant d’intervenir pour dénouer des litiges
individuels opposant des artistes-auteurs aux acteurs de l’aval (éditeurs,
producteurs, diffuseurs).
- Recommandation n°7 : Créer un Conseil national composé des représentants des
artistes-auteurs, des organismes de gestion collective et des représentants des
producteurs, éditeurs et diffuseurs, chargé de formuler des propositions et de
conduire les négociations collectives sur tout sujet intéressant la condition des
artistes-auteurs ainsi que leurs relations avec les exploitants des oeuvres.
- Recommandation n°8 : Renforcer la représentation des auteurs au sein du Conseil
supérieur de la propriété littéraire et artistique (CSPLA) et étendre les missions de
celui-ci à l’étude de la condition des artistes-auteurs.
- Recommandation n°9 : Créer une délégation aux auteurs au ministère de la
Culture en tant que point d’entrée unique, chargée de coordonner la politique des
artistes-auteurs du ministère de la culture et de ses établissements publics, de
piloter la concertation territoriale animée par les DRAC, de préparer les réformes
concernant les artistes-auteurs et d’assurer le secrétariat du Conseil national des
artistes-auteurs.
- Recommandation n°10 : Organiser la concertation et la négociation collective en
vue de parvenir, d’ici la fin 2021, à :
la détermination d’un taux de référence de rémunération proportionnelle pour
les auteurs selon les secteurs,
la mise en place d’une transparence accrue sur les résultats de l’exploitation de
leurs oeuvres, en premier lieu sur le suivi des ventes,
l’introduction dans le code de la propriété intellectuelle d’un contrat de
commande rémunérant en droits d’auteur le temps de travail lié à l’activité
créatrice,
la diffusion des bonnes pratiques professionnelles, dans le sens d’un meilleur
équilibre des relations entre les artistes-auteurs et l’aval de la création, ainsi que
d’un encouragement à la diversité dans la création.
- Recommandation n°11 : Créer un observatoire au sein du Conseil national des
artistes-auteurs afin de mettre en oeuvre un suivi statistique et qualitatif affiné et
fiable.
Conforter l’artiste-auteur individuellement
- Recommandation n°12 : Accroître par redéploiement la part des aides accordées
directement aux artistes-auteurs dans l’ensemble des aides publiques allouées à la
culture.
- Recommandation n°13 : Préciser l’article L. 324-17 du CPI en prévoyant une part
minimum des crédits d’action artistique culturelle devant être employée par les
OGC en soutien direct des auteurs.
- Recommandation n°14 : Faciliter l’accès aux règles applicables aux artistesauteurs
en créant un portail d’information géré par le ministère de la culture en
liaison avec la direction de la sécurité sociale et le ministère de l’économie et des
finances.
- Recommandation n°15 : S’assurer que tous les organismes de sécurité sociale
connaissent les règles applicables aux artistes-auteurs et disposent d’une personne
ressource identifiée comme référent.
- Recommandation n°16 : Généraliser sans délai le droit de représentation à
l’ensemble des expositions temporaires dans les institutions publiques.
-Recommandation n°17 : Instaurer de manière partenariale avec le CNL et la
SOFIA une rémunération des auteurs de bande dessinée et littérature jeunesse,
dans le cadre de leur participation à des salons et festivals.
- Recommandation n°18 : Conditionner l’allocation d’aides publiques au respect des
règles et bonnes pratiques relatives aux artistes-auteurs.
- Recommandation n°19 : Identifier les facteurs d’inégalités parmi les artistesauteurs,
selon l’origine sociale, géographique ou le sexe, et mettre en place des
mesures adaptées pour en neutraliser les effets.
- Recommandation n°20 : Veiller à ce que les étudiants des établissements
d’enseignement artistique bénéficient de formations relatives aux aspects
juridiques, administratifs et commerciaux de leur future carrière.
- Recommandation n°21 : Prévoir des dispositifs d’aides susceptibles
d’accompagner les artistes-auteurs dans la durée et étudier en particulier, dans les
secteurs où ce serait pertinent, la possibilité de mettre en place un système
comparable aux commissioners des pays scandinaves.
- Recommandation n°22 : Renforcer et multiplier les programmes d’échanges
internationaux au bénéfice des artistes-auteurs, des critiques d’art, des
commissaires d’exposition et des conservateurs.
- Recommandation n°23 : Organiser une manifestation ou un cycle d’expositions
d’ampleur nationale autour de la création contemporaine en France visant
notamment à montrer sa vitalité et sa diversité territoriale.