La publication VF de la Roue du Temps arrivant enfin à son terme, j'ai décidé d'aller au bout d'une traite cette fois !
Bon, je reste un petit joueur, n'ayant commencé ma lecture du cycle "qu'en" 2017 (et s'il y a des lecteurs français qui ont commencé leur lecture en 95, avec la première traduction, et qui vont seulement terminer le cycle en novembre prochain, je salue bien bas leur patience et persévérance

). J'avais fait en sorte de ne pas lire plus de deux tomes par an, pour laisser le temps aux derniers tomes de sortir avant de les avoir rattrapé niveau lecture.
Mais cette fois, tout est là, donc je veux arriver au bout !
Un retour « rapide » sur les derniers tomes que j'ai lu :
La roue du temps VII – Une couronne d’épées Un tome qui m'a agréablement surpris. Peut-être parce que j'avais tellement entendu qu'à partir de ce tome on arrivait dans le gros ventre mou/période de stase du cycle, donc je m'attendais au pire. En définitive, j'ai trouvé que les choses progressaient tout de même et notamment concernant certains personnages.
► Afficher le texte
Nynaeve qui se débarrasse enfin de son blocage, son mariage avec Lan, la coupe des vents enfin découverte (mais toujours pas utilisée !!!! j’y reviendrais

), l'Ilian conquis, etc
On sent en effet qu'un certain nombre de passages sont là pour poser des éléments pour la suite, mais j'ai globalement passé un bon moment. J'aime particulièrement toute la partie d'Ebou Dar avec Mat et le passage du carnaval.
Un tome agréable, sans être un des meilleurs, qui m’aura donné l’impression d’être la vraie grosse conclusion (faite tome) du livre VI. Je comprends pourquoi Jordan n’a pas inclus tout ça dans le tome précédent (déjà énorme) et pourquoi il voulait finir sur la bataille des puits de Dumaï, mais il y a tout de même beaucoup de conclusions d’intrigues que je m’attendais à avoir au livre d’avant.
C’est le changement (déjà amorcé avec le sixième en réalité) qui se met vraiment en place à partir de ce livre pour moi. Avant ça, on a la sensation que chaque livre de la Roue du Temps narre un gros Chapitre/Acte du cycle, avec un début et une fin qui paraissent logiques. À partir du 7, l’intrigue démarre sur des choses en cours et s’arrête généralement aussi sur des choses en cours. Mettant en place les pions pour la suite mais laissant rarement l’impression qu’un Acte de cette grande histoire a été mené à son terme.
J’ai l’impression que c’est l’écueil presque impossible à éviter de tous ces grands cycles, quand arrive un moment où il y a tellement de personnages et d’arcs narratifs (et si l’auteur se refuse à utiliser l’ellipse). La mise en place des structures pour « la suite et fin » prend le pas sur le reste (à mon sens, même si je ne les compare pas en terme d’écriture, je trouve qu’on a le même phénomène à partir du tome 4 du Trône de Fer). Fin de la digression
La roue du temps VIII – Le chemin des dagues Là par contre, le phase de stase m'a bien sauté à la figure. Sans doute le tome le plus pénible que j'ai lu pour le moment. Il se passe bien quelques événements (encore heureux). Mais tout est sur-étiré sans raisons véritables. Surtout la première moitié du livre.
Il faut encore 100 pages pour venir au bout de l'arc
► Afficher le texte
de la Coupe des Vents !!
Je trouve que Jordan aura globalement très mal géré cet arc (en terme de rythme).
Je m'attendais personnellement à ce qu'il trouve sa conclusion dans le climax du tome 6 (ou au moins du 7)... Donc je n'ai pas été déçu
On a compris depuis le début où va cet arc et comment il sera résolu (faut dire que c’est assez évident, et Jordan ne fait rien pour déjouer les attentes), et pourtant s'est étiré encore et encore. Et dans ce tome donc, encore 100 pages de plus !
► Afficher le texte
avant qu'Elayne et son groupe utilisent enfin cette satanée coupe pour restaurer le climat

[ (et vas-y qu'avant d'y arriver je te détaille comment 50 perso traversent un portail, qu’on trie des Angreals et Ter’Angreals, etc)
Cela m'a rappelé la façon dont Jordan avait (mal) géré la recherche de
► Afficher le texte
Salidar.
Où l'amnésie de Nynaeve avait bon dos pour faire avancer l'intrigue ou non, au besoin. Là c'est la même chose
► Afficher le texte
elles ont vu où est en gros la coupe, sans savoir où exactement et la recherche va s'éterniser. Toujours avec cette impression que Jordan fait durer car il doit d’abord résoudre d’autres arcs avant de régler cette histoire de climat.
De la même manière, les passages avec Egwene, même s'ils ne sont pas inintéressants dans le fond et ce qu'ils mettent en place, prennent vraiment beaucoup de temps pour peu de résultats.
► Afficher le texte
D’autant moins quand on arrive au tome suivant où le fameux siège de Tar Valon annoncé en grande pompe à la fin de ce tome… N’a finalement toujours pas commencé. Et n'a toujours pas commencé au début du 10, là où j'en suis

J'ai un peu plus apprécié la seconde partie, narrant la guerre contre les Seanchaniens, surtout pour ce qu'elle fait apparaître de la psychologie de Rand, qui semble de plus en plus proche de sombrer dans la folie (et qui est de plus en plus déshumanisé par le poids de son rôle) et de sa relation avec ses vassaux et les Asha'man.
Par contre le climax paraît vraiment écrit en mode automatique, parce qu'il en fallait bien un, et retombe comme un soufflet. Vraiment le moins bon tome pour le moment.
La roue du temps IX – Le cœur de l’hiver Le livre que je viens de terminer. Heureusement meilleur que le précédent ! On remonte au niveau de qualité du septième je dirais. Il y a toujours des longueurs et intrigues qui font du surplace (coucou Perrin et Egwene !), mais elles sont plus dispersées et plus concentrées. Surtout, il se passe plus de choses et il y a vraiment beaucoup de passages très chouette.
► Afficher le texte
J’ai beaucoup aimé le rite entre Elayne et Aviendha pour devenir Premières Soeurs. Très beau passage.
Même chose, l’union entre Min, Aviendha, Elayne et Rand est un passage vraiment intéressant (et la scène qui suit est, disons… Caucasse

).
Tout ce qui concerne Mat à Ebou Dar est toujours très chouette (même si la reprise de cette intrigue donne la sensation que le climax du 7 concernant Mat (laissé sous les gravats d’un bâtiment détruit) était franchement gratuit (puisque sans réel effet sur la suite, en dehors d’une jambe cassée. C’est digne du héros coincé dans la voiture qui explose à la fin d’un serial des années 30)).
Far Maddding, cette ville où il est impossible de canaliser est une belle idée et ramène des enjeux et de la tension. Et, comme dans le 7, on a cette fois à nouveau des personnages qui évoluent, dont Rand (et j’aime beaucoup Cadsuane et la relation entre elle et Rand).
Enfin, on a un réel enjeu d’importance posé en début de livre :
► Afficher le texte
purger le Saidin de la souillure du Ténébreux
que Jordan se décide à résoudre dans le même livre !!

La scène finale menant à ce résultat est d’ailleurs dantesque (on retrouve le plaisir et la démesure des Climax des tomes 2 à 6) et permet donc un réel changement dans l’univers de la Roue du Temps, une réelle avancée dans l’histoire.
Comme le 7, tout n’est pas parfait, mais un tome plaisant à lire et avec un vrai lot de beaux passages.
Maintenant je commence le 10. J’ai cru comprendre que c’était peut-être le PIRE

Je vais voir s’il bat le 8 à ce niveau. Au moins je suis préparé, alors j’aurais peut-être une bonne surprise
