Votre préféré ?

Autre(s)
Nombre total de votes : 6 (4%)
Von Bek
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Hawkmoon
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Erekosë
Nombre total de votes : 13 (9%)
Corum
Nombre total de votes : 16 (11%)
Elric
Nombre total de votes : 85 (56%)
Nombre total de votes : 151

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Crevure a écrit :j'ai ici pris la version pocket des année 90, dont la maquette me fascine. Je pense que tout le monde voit de quoi je parle, ce sont ces poches dont la couverture est surchargée de texte (avec notamment le début du romans), et qui ont une "deuxième couverture" qui reprend uniquement l'illustration

:blink:
Alors autant la "deuxième couverture" est une bonne idée, autant j'ai beauuuuuuucoup de mal avec ces maquettes, on en parlait justement dans le podcast dédié à Moorcock ^^
Heureux de savoir que ça plait à d'autres !
(j'aurais bien continué l'échange sur le fond de ce que tu dis, mais je ne m'en souviens pas suffisamment... sacré pavé en tout cas, et chouette à lire !)

582
Glaurung a écrit :
Crevure a écrit :j'ai ici pris la version pocket des année 90, dont la maquette me fascine. Je pense que tout le monde voit de quoi je parle, ce sont ces poches dont la couverture est surchargée de texte (avec notamment le début du romans), et qui ont une "deuxième couverture" qui reprend uniquement l'illustration

:blink:
Alors autant la "deuxième couverture" est une bonne idée, autant j'ai beauuuuuuucoup de mal avec ces maquettes, on en parlait justement dans le podcast dédié à Moorcock ^^
Heureux de savoir que ça plait à d'autres !
(j'aurais bien continué l'échange sur le fond de ce que tu dis, mais je ne m'en souviens pas suffisamment... sacré pavé en tout cas, et chouette à lire !)

A l'époque je les découpais soigneusement des livres pour les mettre dans un classeur... que je dois toujours avoir quelque part.

Crevure a écrit :Von Bek, continuation
Par la suite, la famille des von Bek deviendra le cœur des récits de Moorcock consacrés au Multivers. Les trilogies Moonbeam Roads et War Amongst the Angels ont pour protagonistes des von Bek, et MM réécrira légèrement pas mal de ses romans antérieurs pour qu’ils aient un membre de la famille comme personnage principal.

Il y a aussi techniquement The Brothel in Rosenstrasse, dont le personnage est un von Bek, mais ce n'est pas de la fantasy.

Merci pour tous tes retours,:) mes lectures des cycles du Champion Eternel sont un peu anciennes pour contribuer davantage, et je pense également qu'une traduction revisitée ne serait pas du luxe.

Sur la personnalité de Moorcock et sur la manière dont il voit et juge la fantasy, bof, je prends ça comme un point de vue comme un autre, et je ne sais pas s'il en a vraiment lu beaucoup écrites dans les 20-25 dernières années.
On peut être un bon auteur et un mauvais critique.

583
Glaurung a écrit :Alors autant la "deuxième couverture" est une bonne idée, autant j'ai beauuuuuuucoup de mal avec ces maquettes, on en parlait justement dans le podcast dédié à Moorcock ^^

J'ai écouté le podcast depuis (il est très cool d'ailleurs !), effectivement le rejet est unanime chez vous tous ! :D Mais justement, c'est ce coté absurde de mettre un pavé de texte sur la couv qui rend ça amusant je trouve ! Après, ça dépend du texte, je pense qu'ils auraient du mettre un extrait choisie et pas juste le début du roman, dans certains cas c'est juste une description sans intérêt.

Glaurung a écrit :sacré pavé en tout cas, et chouette à lire !)

Merci beaucoup, j’avais peur que ce soit indigeste et trop long (ce poste fait 3 pages Word pour info... :/ )

John Doe a écrit :Il y a aussi techniquement The Brothel in Rosenstrasse, dont le personnage est un von Bek, mais ce n'est pas de la fantasy.

Effectivement, les couvertures françaises de celui-ci ne semble pas indiquer un bouquin de fantasy :D

584
Moorcock's Miscellany

Comme pas mal d'auteur.es, Moorcock a un site dédié. Ou plutôt avait, dans son, cas, puisque le forum est, sinon mort, tout du moins bien mourant. Peu surprenant quand on sait que MM n'a presque aucune actualité.
En revanche, la partie wiki est extrêmement bien fournie, surtout pour ce qui m'intéresse le plus, l'aspect éditorial. Chaque livre ou recueil est répertorié, avec date et pagination, et pour chaque nouvelle on trouvera toutes les parutions. Au-delà de ça, le contenu varie, certaine pages sont assez riches, d'autres ne font qu'une ou deux phrases. En revanche, les images ne marchent plus, et le wiki n'a plus été mis à jour à partir de 2015 ou 2016. Il reste très précis avant ça. N'hésitez pas à aller faire un tour avant qu'il disparaisse (ce qui ne devrait pas trop tarder, même si je ne veux pas jouer les Cassandre)

Voilà, si en lisant mes postes sur ce fil vous vous demandez d'où vient une info obscure concernant un bouquin qui l'est tout autant, vous saurez que ça vient probablement de ce site.

585
The Tale of the Eternal Champion

Dans les années 90, une première tentative d'unifier tout l’œuvre moorcockienne avait eu lieu. Il y avait eu deux versions, une anglaise entre 1992 et 1993, appelée The Tale of the Eternal Champion, publiée par Orion, et une ricaine, entre 1995 et 1998, The Eternal Champion, par White Wolf (un nom adéquat...). Les deux sont quasiment identiques, sauf :
- l'ordre (les omnibus sont numérotés)
- les couvertures sont légèrement différentes (mais avec souvent les mêmes illustrations)
- le romans Dragon in the Sword passe de l'omnibus d'Erekosë en Grande-Bretagne au volume von Bek outre-atlantique
- le recueil de nouvelles de Jerry Cornelius n'est pas dans la version étatsunienne, qui y gagne une compilation de romans s-f, et un omnibus du cycle du Guerrier de Mars. (pour des problèmes de droits)

Au final, 14 volumes chez Margaret Tatcher, et 15 au pays de Ronald Reagan. Comme dit précédemment, les volumes sont numérotés, pour donner un ordre de lecture "optimal". Cet ordre change un peu entre les deux versions, pour mettre du Elric plus tôt chez les ricains. Les constante : les collections commencent par les aventures d'Erekosë et des von Bek (pas forcément un mauvais choix), et finissent par le second cycle Hawkmoon, qui est effectivement la conclusion à tout l'hyper-cycle (en tout cas à l'époque, depuis The War Amongst the Angels et The Moonbeam Roads compliquent un peu tout). Cette idée d'ordre de lecture a été abandonnée pour la Michael Moorcock Collection des années 2010 (qui par ailleurs est BIEN plus exhaustive, avec une trentaine de volumes)(et dont j’avais parlé dans un poste précédent), plutôt une bonne chose selon moi, dans la mesure où chaque cycle étant très indépendant, la numérotation donne un peu l'impression d'une grande série où il faudrait tout lire, ce qui n'est pas le cas, mais certains volumes devraient quand même être lus après d'autre. Difficile de concilier tout ça...

Pour une raison de prix, mais aussi pour la beauté de la couv, j'ai pris le recueil The Eternal Champion dans la version UK de cette édition intégrale, où il est numéroté deuxième. On notera qu'aux États-Unis a parue, dans la série The Eternal Champion, un volume nommé The Eternal Champion, qui contient entre autre le roman The Eternal Champion.:)

Alors, à quoi ça ressemble, surtout en comparaison des omnibus des année 10 ? Et bien déjà, quel plaisir d'avoir une vraie illustration de couverture et plus un rond de 4 centimètres de diamètre :D Ici, l'image est de Yoshitaka Amano, qui nous offre une superbe réinterprétation fantasy du Baiser de Klimt, mais qui... n'est pas crédité. Non, vraiment, son nom n'apparait nul part...
Par contre, les livres de cette collection sont à un grand format, avec un papier épais, ce qui me déçoit un peu, je préfère largement le format poche de la Michael Moorcock Collection, plus maniable.
Et à l'intérieur du bouquin ? Déjà, aucun sommaire. Pas forcément très génant, mais c'est pratique d'en avoir un. En commençant à lire l'introduction de MM (une différente, j'ai l'impression, pour chacun des volumes de la série), j'ai eu un peu peur : il manque des bouts de phrase... Par exemple : "It was a disappointment to me that Leigh [Brackett], who worked with some of the great Hollywood directors, especially Howard Hawks." Voilà, c'est pas un phrase, ça veut rien dire.
Heureusement, dans le corps du texte (j'ai lu 2 romans sur 3), il n'y a plus d'erreur de ce genre. Mais enfin, belle première impression...

Voilà, une impression personnelle mitigée (surtout à cause de la grande taille), pour la suite je prendrai sans doute quelque volumes dans cette collec, puisque certain recueil n'ont pas été vraiment repris depuis, et que niveau prix, certain volumes ont beaucoup gagné et d'autre pas vraiment, voir sont très peu chers, donc cette édition est parfois avantageuse.

Edit : J'en ai un deuxième, The New Nature of the Catastrophe, qui a une table des matières (étant un recueil de nouvelles, c'est mieux !), pas de faute typographique me semble-t-il, et qui crédite ses illustrateurs. Les erreurs de The Eternal Champion venait peut-être du fait qu'étant un des premier de la collec, il a dû essuyer les plâtres ?

587
The Eternal Champion :

I was no longer John Daker. I was Erekosë--the Eternal Champion. A legend myself, come to life.
I laughed then. If I were mad, then it was a glorious madness.

Je vais aujourd’hui parler de l’omnibus The Eternal Champion, ou La Quête d’Erekosë en français -qui n’est pas une quête, mais trois romans assez indépendants...-, qui contient :
- The Eternal Champion (première parution au format nouvelle en 1962, réécrit au format roman en 1970)
- Phoenix in Obsidian (1970), ou dans certaines éditions The Silver Warriors
- The Dragon in the Sword (1986)
Tous on paru en français.
Comme on peut le deviner en voyant les dates de publication, chacun des livres est conclusif, tout en permettant l’existence d’une suite. On notera qu’Erekosë est également le héros de la bédé The Swords of Heaven, The Flowers of Hell, parue en 1979, et que je n’ai pas lue, mais elle n’est pas nécessaire pour comprendre le troisième roman (elle y est tout de même référencée).

Je pense ne mettre jamais arrêté sur la chronologie créative de Moorcock, mais de manière intéressante, ces trois livres sont issus de trois périodes différentes dans sa carrière. Tout d’abord, dans les années 60, il écrit des romans et nouvelles indépendants, mais qui introduisent des concepts comme le multivers, le combats entre la Loi et le Chaos, ou dans le cas de la novella The Eternal Champion, le Champion Éternel. Puis, entre 1970 et 1976 à peu près, il rend tout ça plus ou moins cohérent, dans une macro-saga qui fait intervenir quatres « incarnations » du Champion Éternel, Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë. Ces quatres séries sont indépendantes, mais forme un tout, avec des rencontres entre les différents héros, et une grande conclusion dans la série d’Hawkmoon. En sus, il produit des séries plus s-f, les Danseurs de la Fin des Temps et le Nomade du Temps, qui explorent autrement l’idée de multi-vers (vraiment, sa production de l’époque est impressionnante). Puis, en 1977 Moorcock sort Gloriana, censés être son adieu à la fantasy. Il y reviendra par la suite, mais de façon plus sporadique.
Ainsi, les trois romans de la trilogie Erekosë trouvent chacun place à une phase différente (enfin, en prenant en compte la version novella du premier).

Le premier roman introduit donc le concept de Champion Éternel. Vu que c’est le nom du sujet sur lequel nous sommes, je pense que la plupart d’entre vous ont une bonne idée de ce dont il s’agit, mais si quelqu’un est ici par curiosité sans rien savoir de Moorcock, le Champion est un « personnage » récurrent, qui connaitra à travers les différents plans du multivers d’innombrable incarnations (dont sont la plupart des héros moorcockiens), condamné à prendre part à l’éternelle lutte du Chaos et de la Loi, et à ne connaître jamais le repos. Cependant, les incarnations elle-même n’ont pas conscience d’être ce personnage éternel. Enfin, sauf Erekosë. Lui le sait, et vit en ayant la mémoire d’innombrables vies précédentes.

Dans The Eternal Champion, John Daker, qui semble être un homme ordinaire vivant au vingtième siècle, est transporté dans un autre monde où il devient Erekosë, héros de l’humanité dans sa lutte contre la race Eldren (des sortes d’elfes, comme les Vadhags de Corum ou les Melnibonéens d’Elric). Dans chacun des livres suivants, il sera à nouveau appelé dans un monde différent pour prendre part à un conflit ou une quête.

J’ai beaucoup aimé ce premier roman, qui a une histoire simple sans être simpliste, qui va droit au but et reste surprenante jusqu’à la fin. Il parle en filigrane de la volonté d’évasion des humains, de se réfugier dans un monde de fantasy plus simple que le monde réel. Par contre, c’est très sombre et le héros prend des décisions… discutables, même comparé à Elric.

Erekosë the Champion, Defender of Humanity, Greatest of Warriors, lay wretched and sniveling in his bed and felt very sorry for himself indeed.

L’utilisation du multivers et de la destinée cosmique du Champion Éternel est bien pensée : même si le héros est un personnage qui influence le destin de mondes entiers et de leurs habitants, il reste un point insignifiant à la face du Multivers infini, et n’a aucun contrôle sur sa destinée propre.

Le deuxième roman est une bonne continuation, où Erekosë devient de plus en plus dépressif, voir suicidaire. C’est aussi un retour à un motif récurrent chez Moorcock, un univers s’approchant de sa fin thermique.

Le troisième m’a paru un poil long (il fait 240 pages, contre 150 ou moins pour les premiers), l’histoire faisant plus de méandres pas forcément palpitant. Erekosë fait équipe avec un von Bek, ce qui n’apportait pas forcément grand-chose. Mais le roman reste très imaginatif, et la conclusion en est parfaite.
Pour revenir sur les cotés vieillots des premiers Moorcock en ce qui concerne les relations entre les sexes : dans le premier roman, on ne sait pas grand-chose de John Daker, sauf qu’il a une femme et un enfant, donc il a déjà vécu. Il aura deux love interest, Iolinda, clairement en fin d’adolescence/début de vie adulte, et Ermizhad, Eldren immortelle mais au physique encore une fois juvénile. Dans le même ordre d’idée, quand Erekosë quitte la première pour la seconde, Iolinda est alors décrite comme "a selfish, graspling fool", et si certaines de ses actions sont discutable, celles d’ Erekosë ne sont en revanche jamais remises en question, alors qu’il l’a clairement et sans explication trahie…

Dans le deuxième roman, l’antagoniste est présenté comme un homme obèse (beurk), qui se maquille (pouah), et couche avec des femmes comme avec des hommes (horreur), mais rassurez-vous, ses plans seront déjoués par la saine virilité virile d’Erekosë et de ses amis les vikings bourrus (et viriles). Oui, une œuvre de son temps…
Le troisième a été écrit bien plus tard, et ça se sent : Moorcock a murie, et ira jusqu’à mettre des personnages secondaires féminins sans que leur genre et leur rapport au héros ne soit l’entièreté de leur vie, c’est complètement fou.

Voilà, au final une trilogie assez agréable à lire, mais après avoir quasiment enchainer (avec un livre autre entre chaque) 4 romans de fantasy par Moorcock, j’ai fait une légère overdose, la lecture du dernier s’étant bien étalée dans le temps. Je vais aller vers d’autres contré littéraires pour un temps.
“Remember, Champion, we forge time and matter as a consequence of our actions. That is one of the few constants in the multiverse. It is we who impose logic, for our own survival. Make it a good pattern and you shall come a step closer to achieving the destiny you most desire…”

589
Michael Moorcock publiera un nouveau Elric, The Citadel of Forgotten Myths prévu en décembre de cette année.

La première apparition de l'albinos avait été la nouvelle The dreaming city, publiée en juin 1961. Le personnage a donc plus de soixante ans...
Je suis curieux de voir ce que Moorcock va en faire.

593
Voici l’homme (Behold the man)

À l’origine, il s’agissait d’une nouvelle parue dans New World en 1966, que Moorcock a réécrite au format roman en 1969. La novella originelle a été le premier récipiendaire du prix Locus. Je n'ai lu que le roman, et ne sait pas en quoi il est différent de la nouvelle.

Karl Glogauer, homme du XXème siècle, profite de ce qu’il sert de cobaye à une expérience de voyage dans le temps pour être propulsé au Moyen-Orient, quelques années avant la crucifixion de Jésus. Il part à la recherche de ce dernier.

Franchement bien, mais je pense être passé à côté. Le roman tourne beaucoup autour des thèmes du christianisme et de la psychanalyse jungienne, et les deux me sont relativement étrangers.
Voici l’homme est une lecture assez courte, mais bien écrite et agréable. La lecture gagnerait en profondeur, je pense, chez quelqu’un qui serait plus familier avec la religion chrétienne.

594
The New Nature of the Catastrophe

Six feet two inches tall, rather fat, dressed in the beard and uniform of a cuban guerilla, only his eyes denied his appearance or, when he moved, his movements. Then the uniform was seen for what it was and those who at first had admired him loathed him and those who had at first despised him loved him. He loved them all, for his part, he kissed them all.

Neuvième volume de The Tale of the Eternal Champion (l’intégrale moorcock des année 90), The New Nature of the Catastrophe est un recueil de nouvelles ayant pour sujet le personnage de Jerry Cornelius, "Messiah to the Age of Science", écrites par Moorcock et d’autres écrivains issus de la new wave britannique. Ont participé : Brian W. Aldiss, Norman Spinrad, John M. Harrison, Langdon Jones,John Clute, J. G. Ballard, Hillary Bailey, Simon Ings, Charles Partington, Alex Krislov, James Sallis, Gilles Gordon et Maxim Jakubowski. Bon, évidemment, des écrivains de sf qui se retrouve entre copains, c’est un peu la foire à la saucisse, la seule femme de l’anthologie étant la femme de Moorcock…

Une première anthologie Cornelius par Moorcock et d'autres avait été publié en 1971, sous le titreThe Nature of the Catastrophe, et cette version en est une expansion. Il existe aussi des anthologie ne reprenant que les nouvelles de Moorcock, The Lives and Times of Jerry Cornelius, en 1976, qui a connu plusieurs version dont la dernière est Jerry Cornelius: His Lives and His Times, sortie en 2014, dans la Michael Moorcock Collection.
Si j’ai choisi cette édition, c’est surtout parce qu’elle reprend The adventures of the Jerry Cornelius, version bédé de Cornelius parue dans IT (originellement International Time), journal phare de l’underground britannique des années 70. La bédé est écrite par Michael Moorcock et John M. Harrison, et dessinée par Mal Dean et R. Glyn Jones.

Je ne connaissais virtuellement rien de Cornelius avant ce recueil (en tout et pour tout, j’avais lu une nouvelle tardive (1991) dans Fabulous Harbour). J’ai lu la bédé. J’ai lu deux, trois nouvelles. J’ai rien compris. Rien.
Je ne pense pas pouvoir faire un résumé d’aucun des récits. C’est vraiment perché. Les textes semblent plus concernés par l’idée d’instaurer une ambiance que par une quelconque narration compréhensible. Je ne vais pas jeter l’éponge tout de suite, et lirai les romans originels avant de revenir sur ce recueil. Peut-être que le contexte et la familiarité fournis me permettront de rentrer dans ces nouvelles et de les appréciée, ou peut-être que je m’apercevrai que Cornelius et moi ne sommes pas fait pour nous entendre.

595
Crevure a écrit :Voici l’homme (Behold the man)

À l’origine, il s’agissait d’une nouvelle parue dans New World en 1966, que Moorcock a réécrite au format roman en 1969. La novella originelle a été le premier récipiendaire du prix Locus. Je n'ai lu que le roman, et ne sait pas en quoi il est différent de la nouvelle.

Karl Glogauer, homme du XXème siècle, profite de ce qu’il sert de cobaye à une expérience de voyage dans le temps pour être propulsé au Moyen-Orient, quelques années avant la crucifixion de Jésus. Il part à la recherche de ce dernier.

Franchement bien, mais je pense être passé à côté. Le roman tourne beaucoup autour des thèmes du christianisme et de la psychanalyse jungienne, et les deux me sont relativement étrangers.
Voici l’homme est une lecture assez courte, mais bien écrite et agréable. La lecture gagnerait en profondeur, je pense, chez quelqu’un qui serait plus familier avec la religion chrétienne.

J'avais beaucoup aimé de mon côté, je me souviens même avoir été impressionné par la portée. :)

598
Après une looongue absence de ce fil de discussion, me re-voilà. J'ai continué dans mes lecture de Moorcock, mais n'avais pas trouvé la motivation pour écrire un poste depuis... un certain temps.

Depuis la dernière fois, le wiki est mort (RIP), et le nouveau roman d'Elric est sorti.

599
Les chroniques de CorumCe cycle se compose de six romans, répartis dans deux trilogies :
La trilogie des épées (The prince with the scarlett robe en VO), traduite par Bruno Martin :
- Le chevalier des épées (The knight of the swords, 1971)
- La reine des épées (The queen of the swords, 1971)
- Le roi des épées (The king of the swords, 1972)
La trilogie de Caer Mahlod (The prince with the silver hand), traduite par Patrick Couton
:- La lance et le taureau (The Bull and the Spear, 1973)
- Le chêne et le bélier (The Oak and the Ram, 1973)
- Le glaive et l’étalon (The Sword and the Stallion, 1973)

J’ai lu la série dans un exemplaire de l’édition intégrale publiée par l’Atalante, acheté d’occase sur internet, et sur le point de se scinder en deux.

J’ai terminé la série il y a plus d’un ans maintenant, après un lecture étalée sur plusieurs mois et ne me souviens plus de tout.

Les livres racontent les aventures de Corum Jhaelen Irsei, dernier de la race des Vadhagh, une race ancienne et sage de magiciens dédiant leurs longues vies au arts (en gros les elfes). Il devra vivre avec les humains, la nouvelle race dominante, turbulente et capable du pire comme du meilleur.
La première trilogie se passe alors que certains groupes d’humains se sont lancés dans une guerre d’extermination des races anciennes, et la deuxième plusieurs siècles plus tard, dans un monde inspiré des légendes celtes.

La série a été publiée de 1971 à 1973 (ce qui fait 6 bouquins en 3 ans quand même, et d'autres était publiés en parallèle), soit pendant la période où moorcock réunissait toutes ses livres, surtout de fantasy, dans une seule méga-série multiverselle plus ou moins cohérente. Contrairement à celles de Hawkmoon, Elric et Erokosë, les aventures de Corum ont donc toutes été écrites avec cette notion de multivers, et ce fonctionnement particuliers du multivers. De plus, Corum n’a pas eu d’aventure ultérieure, comme c’est le cas pour Elric et Erokosë. Ça en fait la seule série qui n’a pas commencer de manière indépendante avant d’être insérée dans une trame plus grande, et qui n’a pas de derniers volumes quittant cette trame pour aller vers les nouvelles idée de l’auteur, ce qui est au final assez plaisant.
Moorcock réutilise, et remixe des thèmes déjà présents dans le reste de sa fantasy, l’opposition loi/chaos, la race en déclin qui doit laisser sa place au nouveau monde… Comme il a déjà un univers bien en place, il peut se permettre de faire de subtils (ou moins subtils) rappels à d’autre séries et en créant ces liens donne à imaginer un multivers dépassant les seuls aventures relatées dans les romans sortis.

Et les livres en eux-mêmes ? Déjà, on est devant de la fantasy « à l’ancienne », voire « à la papa » : les intrigues sont simples (ou même simplistes), avec de méchants méchants et de gentils gentils et fonctionnent beaucoup, BEAUCOUP, sur le principe du « ta gueule c’est magique ». C’est particulièrement le cas dans la première trilogie. Si dans la seconde Corum a souvent un objectif (récupérer tel ou tel objet magique), et une idée générale de comment l’accomplir, dans les trois premiers livres l’intrigue repose tout le temps sur une prophétie qui demande de parler à un mec qui guidera vers un lieu, et puis un accident amène à un autre endroit, et on découvre une nouvelle prophétie et puis Corum merde arrête de réfléchir et fie-toi à ta DESTINÉE un peu. Le résultat est souvent une suite d’événements sans réelle logique, dont la conclusion semble arriver comme un cheveu sur la soupe parce qu’on la bonne pagination pour un bouquin de ce genre, sans sentiment de progression dans l’intrigue.
Cependant, ces histoires cousues de fils blancs laissent une belle place à des personnages souvent attachants, et des images qui frappent et restent en tête. De plus, certains passages sortent du lot, de part une mélancolie apportée par Corum, éternel étranger dans un monde qui a oublié son peuple à lui. Le ton générale est vraiment la force principale de la série, parfois sombre, parfois grandiose, souvent touchant. Et les romans font 100 à 150 pages, faisant des lectures agréables et sans prise de tête.
Modifié en dernier par Crevure le dim. 16 avr. 2023 15:56, modifié 2 fois.