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Un film d'animation situé dans l'univers de la mythologie grecque avec une belle bande annonce.

Icare est le jeune apprenti de son père, l'illustre inventeur Dédale, dans son atelier de sculpture à Cnossos. Sa vie est bouleversée par la découverte d'un mystérieux garçon à tête de taureau qui vit caché dans le Palais Royal. Une amitié secrète unit les deux adolescents jusqu'à ce que le roi Minos enferme le « monstre » dans le labyrinthe, construit par Dédale. D'un même coup, Icare perd son seul ami et la confiance qu'il avait en son père. Quand le prince Thésée débarque en Crète pour tuer le Minotaure, Icare est prêt à tout pour sauver son ami d'enfance. Hélas, la machine infernale est mise en route et la désillusion du jeune rêveur culmine dans un choix tragique entre les ténèbres et la lumière.

Il est réalisé par Carlo Vogele, qui est passé par l'école des Gobelins à Paris et a notamment travaillé chez Pixar (il y a été animateur, notamment sur Rebelle, Toy Story 3 et Le Voyage d'Arlo) :

Carlo Vogele est un réalisateur et animateur avec une passion pour la littérature classique, le théâtre, la musique baroque et la mythologie grecque. Né au Luxembourg en 1981, il fait des études de cinéma à Berlin, puis obtient une maîtrise en arts du spectacle à Paris. Après des cours de dessin traditionnel, il suit une formation à la réalisation de films d’animation à Gobelins, l’école de l’image.

Après des stages à Londres et à Bristol, Carlo Vogele s’envole pour Los Angeles à l’école CalArts où il réalise son film de fin d’études FOR SOCK’S SAKE. Celui-ci gagne le prix du meilleur film de l’école et lui ouvre les portes du studio Pixar. La plongée dans le processus créatif du studio de San Francisco est fascinante et édifiante.

A côté de son travail d’animateur chez Pixar, Carlo a réalisé des courts métrages en stop motion récompensés dans de nombreux festivals (dont le poisson chanteur d’opéra dans UNA FURTIVA LAGRIMA). Depuis 2016 il est de retour dans l’ancien monde pour y développer son premier long métrage d’animation ICARE.

Il sortira en France le 30 mars.

On trouve quelques autres images sur le site du réalisateur.

Le studio propose d'ores et déjà un parcours interactif pour les enfants autour de la mythologie grecque sur Mr Bot.

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Je l'ai vu ce week-end. C'est aussi beau que ce que j'imaginais... mais c'est aussi plus original, plus audacieux et moins formaté que ce qu'on aurait pu attendre, et ça, c'est une excellente nouvelle :)

L'histoire

Nous suivons donc le jeune Icare, qui travaille aux côtés de l'inventeur Dédale dans une maison sculptée dans la falaise au bord de la mer, près de Cnossos en Crète. Icare n'imagine pas sa vie autrement que comme la reprise de l'atelier de son père, qui fournit au palais des sculptures et des poteries, mais aussi des inventions très variées. Pourtant, une étrange rencontre faite dans une salle désaffectée du palais bouleverse son existence. Il rencontre Astérion, une curieuse créature mi-garçon, mi-taureau, dont les cornes luisent à certains moments, et qui est capable de parler dans sa tête (oui, le Minotaure est télépathe ! enfin, un peu). Petit à petit, il lève le voile sur une sombre affaire dont le souvenir ronge les habitants du palais.

L'histoire se concentre sur une demi-douzaine de personnages (Dédale et Icare, Minos et Pasiphaé, Ariane et Thésée, et bien entendu le Minotaure). Tous ressemblent à des archétypes, mais s'avèrent plus nuancés qu'ils n'en ont l'air, tout comme leurs relations (par exemple, même si Minos a tout de même une bonne tête de méchant, il a ses raisons et il est sincèrement attaché à sa fille).

L'originalité de l'histoire vient d'abord de son parti pris : le Minotaure n'est pas une brute bestiale, les vrais monstres sont des humains embarqués dans un cycle de violence.

Mais le film m'a aussi étonné par sa capacité à prendre le mythe à plusieurs niveaux. Le Minotaure apparaît ainsi comme un personnage mystérieux et pratiquement mystique, qui rend possible une lecture symbolique de toute l'intrigue. La fin, que tout le monde connaît, donne lieu à des images somptueuses et très émouvantes.

J'ai aussi apprécié les dialogues parfois très littéraires et poétiques prêtés à certains personnages, en particulier Ariane et Thésée. Il y a même parfois des rimes. Les ados et les adultes saisiront aussi les allusions présentes dans certains de leurs échanges, qui se paient parfois le luxe de loucher vers l'érotisme sans vulgarité. Ce n'est pas dans un blockbuster parfaitement lissé qu'on entendrait des dialogues pareils.

Passionné de mythologie, j'ai beaucoup apprécié le fait que toutes ces inventions apportées à l'histoire se font sans trahir le mythe, car en dehors de l'idée centrale (la nature du Minotaure) le film reste extrêmement fidèle aux mythes grecs antiques, y compris dans ses aspects tragiques (le destin de Pasiphaé, du Minotaure, d'Icare) et dans ses personnages parfois très ambivalents (l'attitude de Thésée). Le scénario met parfois en scène des détails du mythe peu repris au cinéma, comme l'anneau de Thésée ou l'énigme du fil à passer dans un coquillage, qui sortent tout droit des textes antiques. Chapeau !

Le dessin et l'animation

Les dessins et l'animation montrent ce même soin. C'est coloré, chaleureux, visiblement documenté au sujet de l'architecture minoenne et inspiré des superbes fresques de cette période. Certaines scènes (notamment les flashbacks ou les scènes du Labyrinthe) adoptent un dessin plus épuré qui met encore plus en avant les ambiances de couleurs. L'ensemble a certainement utilisé des images de synthèse, mais le rendu final marie tout cela très bien dans une allure de peinture en 2D.

Bref, un film réussi et audacieux (mais sans doute pas pour les tout petits)

Le film est donc à mes yeux une grande réussite, bien plus originale et audacieuse que ce que j'aurais imaginé. En contrepartie, il risque de perdre ses spectateurs les plus petits. Ce n'est pas une aventure gentillette et un peu formatée où les grands frères/soeurs et les parents peuvent accompagner le petit de 6 ans en craignant de baîller un peu pendant la séance : c'est un film à plusieurs niveaux de lecture, étonnamment dense pour sa durée, où ados et adultes trouveront de quoi se mettre sous la dent, avec quelques passages franchement énigmatiques qui font qu'il supportera très bien plusieurs visionnages pour en saisir toutes les subtilités. Mais son propos, avec ses évocations allusives de certains événements, ses transitions parfois rapides et certains dialogues très travaillés, risque de paraître un peu difficile aux plus petits enfants, à qui il faudra peut-être raconter le mythe avant la séance pour s'assurer qu'ils comprennent bien.
De ce point de vue, le film aurait peut-être pu rester plus accessible en s'assurant de bien prendre les plus jeunes par la main pour leur expliquer l'histoire plus clairement. D'un autre côté, franchement, je n'imaginais pas voir ça au cinéma un jour : ce film est un petit miracle. Ça en valait la peine.

Bref, à voir, parce qu'on n'a jamais vu le mythe du Minotaure comme ça à l'écran !

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ll y a un truc dans le scénario que je n'avais pas entièrement compris sur le moment, mais qui m'apparaît assez génial :

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Décidément c'est un scénario virtuose. Je suis déjà impatient de le revoir en DVD pour cette raison, mais j'aurais limite envie de le revoir en salle, histoire de reprofiter des belles images.