Le communiqué des éditions ActuSF vient de tomber :

Cher.ères ami.e.s
C’est avec beaucoup d’émotion que nous vous annonçons aujourd’hui que les Éditions ActuSF mettent un point presque final à leur histoire : notre entreprise vient d'être mise en liquidation par le tribunal de commerce de Chambéry.
Nous sommes profondément attristés de cette situation. Nous avons travaillé durement pour l’éviter, malheureusement en vain.
S'ouvre désormais une période d'inventaire en attendant un possible repreneur, éditeur ou non, avec, ou pas, une partie de l'équipe actuelle. Rien n'est moins sûr. Il y a des possibilités mais aucune certitude.
Nous tenions surtout à vous remercier, vous qui nous avez soutenus pendant plus de vingt ans et qui nous avez accompagnés dans cette magnifique aventure. Nous avons une pensée énorme pour nos auteurs et nos autrices, avec qui nous avons adoré travailler et qui nous ont fait confiance jusqu’au bout, tout comme les traducteurs et traductrices, correcteurs et correctrices, illustrateurs et illustratrices… et toutes ces personnes sans qui une maison d’édition ne pourrait pas fonctionner.
Un grand merci également à nos équipes commerciales, aux libraires, aux influenceurs et influenceuses, à tous ceux et toutes celles qui font vivre les salons, organisent des événements, etc.
En attendant la fin de la procédure, nos livres risquent rapidement de ne plus être disponibles en librairie. Nos auteurs et autrices ont encore quelques dates de salons et dédicaces à venir. N’hésitez pas à aller les voir et à vous procurer nos titres pour les soutenir.
Le site Actusf.com et la librairie Minotaure vont rester actifs pendant quelque temps (nous allons essayer de faire perdurer leur activité).
Pour fêter cette fin d'aventure, nous organisons un apéritif le vendredi 8 septembre prochain, à partir de 18h, dans nos locaux (515 Faubourg Montmélian, 73 000 Chambéry). Vous êtes tous et toutes les bienvenus.
Un grand merci à tout le monde pour le temps passé à aimer nos romans !

Une bien triste nouvelle.

http://www.elbakin.net/edition/27442-Le ... iquidation

En effet, je viens de voir ça. C'est quand même tout un pan de la littérature de l’imaginaire qui s'en va, sans parler des conséquences pour le personnel.
Je suis un peu sous le choc, je ne m'y attendais pas.

Très triste aussi d'apprendre la nouvelle...

C'est un coup de massue sur la tête. Les éditions ActuSF sont pour moi l'un des piliers des littératures de l'imaginaire en France. J'ai lu et adoré plusieurs de leurs titres. Ils éditent plusieurs auteurs francophones que je suis de près, et ils traduisent en français des plumes telles qu'Ellen Kushner, Nnedi Okorafor, Alan Moore, George R. R. Martin, Robin Hobb/Megan Lindholm... Ils ont aussi édité des volumes comme De l'autre côté des mots consacré à Ursula Le Guin. Ils font partie de ces maisons de l'imaginaire riches en projets intéressants, avec une belle démarche éditoriale, chez qui je rêverais d'être édité. Pour moi, c'est inconcevable qu'ils disparaissent...

Edit : Et les bouquins d'Anne Besson, et la traduction de la bio de Lovecraft par S.T. Joshi...

Effectivement ça paraît incroyable, c'est bien triste

Triste nouvelle... Une pensée pour leurs employés et leurs auteurs.

Plus de détails donnés par Jérome Vincent sur Actuallité.

Triste, sous le choc, effectivement, pensées aux concernés principalement, mais oui, pour moi, les éditions ActuSF représentaient qqch... A voir ce que les autres indés de l'Imaginaire vont faire...

Un certain choc à l'annonce... Une ME phare de la littérature de l'imaginaire et qui proposait un travail de qualité...

Courage aux employés et auteurs de cette ME.

Je me demande ce que va devenir la collection Hélios, qui (si je ne me trompe) est commune à Mnémos, aux Moutons électriques et à ActuSF. Elle permet d'avoir des rééditions en poche (donc plus petites et pas chères) de très nombreux titres de SFFF. J'espère qu'elle pourra continuer.

Comme je le disais ailleurs...

Voilà, la triste et redoutée officialisation est tombée, les éditions ActusSF vont disparaître.
Difficile de ne pas avoir une pensée pour cette maison qui a su se tailler une vraie place dans le paysage éditorial français, alors que la concurrence a toujours été rude.
Je vais rester honnête avec ce petit mot d'adieu : ActuSF n'était pas mon éditeur "préféré". Comme avec n'importe quelle maison d'édition, la publication de certains titres m'a laissé perplexe, quand d'autres m'ont déçu.
En revanche, une chose est sûre, c'est un éditeur dont j'étais chaque année curieux de découvrir les parutions à venir, et ce n'est pas le cas avec tous. Faire naître et entretenir une telle curiosité, représentait une vraie réussite, à ne pas sous-estimer.
Il fallait tout de même avoir du cran pour tenter certains paris, comme encore tout récemment le Summerland de Hannu Rajaniemi. Et pour cela, je ne peux que saluer le travail et la passion de Jérôme Vincent et toute l'équipe, qui ont également contribué à lancer de nombreuses autrices et nombreux auteurs francophones.
A titre personnel, ActuSF, le site, a été créé la même année qu'Elbakin.net (dont le prix a d'ailleurs couronné plusieurs titres de cette maison !), donc comment ne pas éprouver là encore un pincement au cœur en se retournant sur le chemin parcouru ? Je n'ai moi-même pas beaucoup travaillé avec la branche édition, mais le peu que j'ai eu l'occasion d'accomplir avec eux, comme traducteur ou simple contributeur (cette année encore avec Fantasy & Moyen Âge), s'est toujours déroulé sans accroc.
C'est une journée bien morne et j'ai une pensée sincère, aussi, pour toutes celles et tous ceux qui collaboraient avec ActuSF, à commencer par mes collègues traductrices/traducteurs et autrices/auteurs. Il y a quelques semaines encore, j'attendais avec impatience la sortie de la suite des aventures d'un Johannes Cabal, pour ne citer qu'une seule de vos parutions futures, désormais perdues dans les limbes des listings des librairies, quand elles n'en ont pas déjà été retirées.
Alors, merci ActuSF pour un Royaume de vent et de colères, un Grish-Mère ou vos guides. Je pourrai en citer d'autres, mais je laisserai justement d'autres le faire.
C'est une période de réelle incertitude, mais une chose est sûre à mes yeux, on ne vous oubliera pas.
Au revoir.

Triste nouvelle, un éditeur qui a beaucoup fait pour la fantasy en France.
Pas toujours des réussites évidemment, mais beaucoup de belles découvertes grâce à eux.
Bon courage aux employés et collaborateurs.

Pareil, je n'ai pas énormément de livres chez eux (les Rhéteurs, les Okorafor, les Del Socorro), mais un éditeur qui met la clé sous la porte, c'est un peu de magie qui disparaît de ce monde. C'est vraiment triste, courage à tous les employés et collaborateurs de l'éditeur

Bon, par contre, ça part quand même loin chez certains sur les réseaux, genre il ne faut plus acheter du tout de traductions - alors qu'ActuSF en faisait... - ou ne plus acheter que du ActuSF.

Jérôme Vincent l'a bien dit, le souci d'ActuSF c'est de n'avoir pas eu le ou les best-sellers qui auraient pu soutenir tout le reste de leur production. Je ne sais pas si Okorafor ou Del Socorro s'en sont approchés, mais visiblement pas assez.
J'espère que celles et ceux qui y travaillent parviendront à rebondir facilement

Il dit aussi à demi-mot que les distri', c'est quand même les vampires du secteur...

Romain d'Huissier a écrit : jeu. 7 sept. 2023 11:12 Il dit aussi à demi-mot que les distri', c'est quand même les vampires du secteur...

Ah ça, après les catastrophes en cascade de MDS... Ça a bien pourrit la fin d'année 2021 de nombreux éditeurs, et certains ont eu du mal à remonter la pente.

J'adore les éditions ActuSF, il y avait toujours de belles pépites chez eux. J'espère que leurs auteurs trouveront vite repreneur pour leurs romans.

Guigz a écrit : mer. 6 sept. 2023 16:27 Jérôme Vincent l'a bien dit, le souci d'ActuSF c'est de n'avoir pas eu le ou les best-sellers qui auraient pu soutenir tout le reste de leur production. Je ne sais pas si Okorafor ou Del Socorro s'en sont approchés, mais visiblement pas assez.

Tous les éditeurs courent après les pépites. C'est d'ailleurs la fonction d'un éditeur, sinon les consommateurs se tourneraient vers l'auto-édition : de faire un tri par rapport à tous les aspirants-écrivains. Et on se peut se demander si ActuSF n'a pas lancé trop de titres par rapport à son marché.

Note : entre 1 livre sur 5 et un livre sur 4 sont jetés au pilon sans avoir jamais été lu.
https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/ ... 7790100117

Les conditions imposées par MDS à ActuSF éditions ont également joué, puisque j'ai lu quelque part qu'il était impossible d'envoyer moins de 3 exemplaires d'un livre à un point de vente. Même quand l'éditeur savait qu'il risquait de ne pas tous les vendre, donc d'avoir des retours qui finiraient au pilon. C'est un problème systémique et pas seulement une affaire de choix éditoriaux.

Romain d'Huissier a écrit : jeu. 7 sept. 2023 11:12 Il dit aussi à demi-mot que les distri', c'est quand même les vampires du secteur...

Je pense, avec tout le respect que je vous dois, que c'est un peu plus compliqué que ça.
Je me souviens être allé dans une grande surface près de chez moi, où les livres d'Actusf étaient placés en nombre au milieu de la Big Commercial Fantasy des mastodontes du secteur, alors que mes livres AMI n'étaient pas présents (ce qui est paradoxalement une bonne nouvelle). On sait que les taux de retours en Hyper dans mon domaines sont très importants. C'est pour ça que je depuis que je suis chez Albin, je n'ai mis qu'un livre en hyper : Morgane Pendragon (et les taux de retours ont été importants, mais je considérais que ce risque faisait partie en quelque sorte du marketing sur ce titre). Donc la pression de l'éditeur pour avoir des grosses mises en places peut aboutir à des aberrations de diffusion. Alors, je ne sais ce qui s'est exactement passé sur ce cas précis (Actusf), mais d'habitude quand le diffuseur met en hyper, l'éditeur est au courant ou l'a demandé.
Sauf exception, je ne demande pas de grosses mises en place à mon équipe. Parce que ce qui m'intéresse c'est le réassort qui est vertueux contrairement à une diffusion trop large qui est vicieuse, voire dangereuse.
Quand on travaille sur du niveau 1 et du niveau 2 de librairie (quelques Spécialisés, quelques petits libraires motivés) + Fnac/Cultura & espaces culturels Leclerc. On est sur des mises en place de 1400 à 2200 exemplaires, à la louche. Si vous voulez plus, il faut aller en hyper/grandes surfaces et les taux de retours sont (de mon expérience) de l'ordre de 70 à 90%.
Donc quand un livre doit se vendre à 5000 exemplaires pour être rentable, contre-intuitivement vous n'avez pas besoin de 5000 mises en places, mais vous devez chercher (avec les dents, s'il le faut) 3400 réassorts. Je ne vais pas citer de livre de la concurrence, même si j'ai les chiffres de MEP et de vente final, mais pour donner en exemple très concret, chez moi : Les Maîtres enlumineurs c'est 2100 MEP (tous réseaux, tous pays), pour 10 000 ventes nettes en librairie, donc 7900 réassorts nets. Et pour arriver à ces 2100 mises en place, j'ai fait une plaquette, du marketing digital, etc. Parce que cet effort se prolonge de la mise en place, évidemment, à l'amorce des mouvements de réassorts.
Tout ça pour dire que je considère ma diffusion comme unes des grande forces d'Albin Michel Imaginaire, si ce n'est la plus grande.

GD

Tybalt a écrit : jeu. 7 sept. 2023 23:15 Les conditions imposées par MDS à ActuSF éditions ont également joué, puisque j'ai lu quelque part qu'il était impossible d'envoyer moins de 3 exemplaires d'un livre à un point de vente. Même quand l'éditeur savait qu'il risquait de ne pas tous les vendre, donc d'avoir des retours qui finiraient au pilon. C'est un problème systémique et pas seulement une affaire de choix éditoriaux.

Sur ce sujet, je vous mets l'article d'Actualitté qui explique ce qui s'est passé. Il est évident qu'Actusf a dû beaucoup en souffrir, vu comment fonctionnent nos genres.

GD