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C'est sur que le fait d'attribuer la vie aux choses de la nature fait partie des valeurs de la fantasy (en quelque sorte), mais pour ma part je voudrais revenir sur le début de la discussion, ce qui concerne la valeur sentimentale de la nature... Ce qu'on ressent en lisant Tolkien, du moins pour ma part, vient fortement des paysages de Terre du Milieu qui nous sont décrits, que ça soit de vertes forêts, des monts enneigés ou des pleines marécageuses, au fil du livre le sentiments que le lecteur peut capter au travers de l'histoire sont toujours amplifiés par le cadre, c'est à dire par la beauté des milieux naturels qui touche quand même la plupart d'entre nous, en particulier quand on a pas l'occasion de respirer tous les jours. A mon avis, on peut élargir la question en pensant à l'approche qu'a la fantasy envers l'être vivant, par exemple, dans Jordan là ou j'en suis on commence à ressentir la peur de la destruction du monde, d'ailleurs je trouve que c'est un de ses grands talents de mettre des choses en place avec tant de patience, sans se précipiter, de les laisser évoluer (exemple : les cheminements intérieurs de Rand, l'amitié avec Loial, qui se tissent sur plusieurs tomes). Et donc, pour en revenir au sujet, dans la Roue du Temps, la vie prend une importance grandissante et on ressent combien sa beauté et son importance sont grandes. On peut aussi souligner la recherche des "bosquets", petits coins perdus de verdure qui s'évanouissent... Et donc, à mon avis c'est là que l'écologie est capitale en fantasy à mon avis, pour faire ressentir des choses qu'on a pas l'habitude de croiser (certains diraient des "pulsions de vie", lol ;) ). (désolé mon éloquence s'est quelque peu tarie sur la fin :) ; ) ++ Erachion.

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Ha Macros ! Comme je suis d'accord ! :) C'est la première chose à laquelle j'ai pensé en voyant ce sujet : Miyazake ! :) Mais pour le coup, lui c'est clairement un écolo ! Mais j'utilise ce mot dans le noble sens du terme... Pas de ceux qui proposent de mettre des pots de fleurs sur le rue de Rivoli ! Et en effet, il a tout à fait ce côté animiste qui donne de l'esprit à la flore et la faune. Il suffit de lire "Nausicäa" pour constater cette évidence. Ou de se pâmer devant la beauté de "Princesse Mononoke". Mais en dehors de l'aspect nature/civilisation, je pense qu'il y a aussi, dans une moindre mesure, dans notre rapport à la nature, cet antique souvenir, cette légende ancrée au fond de nous du "Paradis Perdu" ou de "l'âge d'Or" suivant que vous être croyant ou humaniste. Cet état de cohésion et de cohabitation parfaite entre l'homme et la nature, cet échange entre la terre qui offre et l'homme qui respecte ce don. C'est un beau mythe ça aussi, non ? Et dans sa libre interprétation des "mythes et légendes" il semble normal que la fantasy s'empare de ce concept ! ;) Mais ceci dit, ce rôle de la nature en fantasy, est-il vraiment si courant que ça ?

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C sympa de voir qu'il ya des gens avec qui on est sur la meme longueur d'onde. :) Sinon je ne connais pas encore de mythologie qui n'ait pas son Age d'Or...

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Bah, qui pourrait l'oublier de toute manière, celui-là ? :) Quant à d'autres oeuvres, c'est vrai que les Ogiers dans la Roue du Temps ont un côté protecteur de Paradis Perdu.

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Pour ce que j'en ai lu pour le moment, c'est un thème sous-jacent très important. Mais je pense que Dagor sera mieux placé que moi pour en parler. :) Ou n'importe qui ayant lu du Farland, hé, oh ! :)

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Pour revenir au sujet principal.:) La forêt est aussi le symbole d'un passé, elle représente l'histoire de la terre car elle était là dès son début .C'est pourquoi il n'est pas rare de voir en fantasy des forêts ayant une âme et d'y trouver les vestiges d'un passé enfoui. C'est une "mémoire vivante" . D'ailleurs c'est la nature qui guérit la terre de ses blessures provoquées par les guerres. Après une bataille, elle recouvre tout. Elle nettoie les souillures des hommes ou autres...la fantasy en a bien besoin !;)

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Justement, ce que tu dis est parfaitement illustré par Farland: Il y a principalement deux forces élémentales en conflit: - Le Feu -secondé par l'élémental air-, immatériel et destructeur, provoquant la guerre. - la Terre -secondé par l'élémental eau-, est aussi le symbole de la nature, terreau nécessaire à tout ce qui pousse et croit sur la Planete. Il s'agit bien d'une puissance enfouie, par essence guérisseuse ou réparatrice.

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C'est marrant ça ne me donne pas trop envie de lire Farland... tu pourrais être un peu plus précis ? :) Non parce que là cette opposition entre le feu destructeur et la Terre mère me laisse perplexe...

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Je comprends que cela te refroidisse un peu pour lire Farland, car comme tous les opposés (ou extrèmes), cela paraît un peu simpliste dit comme ça. Mais justement, je synthétise ce qui ressort de la lecture des quatres tomes sans jamais que cela soit aussi basiquement décrit. D'ailleurs, les forces élémentales ne paraissent pas si manichéennes que ce que je peux laisser croire: la dichotomie destruction/conservation n'est pas équivalente à bien/mal.. Donc, pas d'à priori négatif par rapport à ce qui de toute façon ne constitue qu'un thème parmi d'autres: c'est très sympathique à lire et beaucoup moins infantilisant que du Eddings ou Jordan (Oups, pardon ça m'a échappé, pas taper, pas taper :p ). Donc si tu veux une description plus précise, bah je suggère que tu achètes et lis les deux premiers !!! :)

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L'écologie est une caractéristique propre aux auteurs du XXème siècle, je pense. Au XIXème siècle, on était persuadé du progrés de l'homme grâce au progrés (: science). Ce constat a changé: nous nous sommes tournés vers la natue, vers Gaïa. Le fait que les auteurs de fantasy soient réceptifs à l'écologie est normal du fait que leurs oeuvres soient consacré à un monde différent du nôtre ( presque médiéval). Cela leur vient aussi de leurs inspirations: celtiques, germaniques, scandinaves où la nature avait une grande place. vous imaginez-vous de la fantasy se passant dans notre monde ? Cela ne serait pas possible, du moins si l'auteur voulait cela pendant tout le livre, sinon il y aurait bien Ambre. L'écologie n'est pas propre à la fantasy, il est aussi présent en science-fiction ( surtout), .......

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Désolé Hwi :) Non c'est vrai que de toute façon on ne peut pas se forger d'a priori sur un bouquin juste sur une petite remarque en l'air... donc, ça ne m'empêchera pas de lire Farland je te rassure :) C'est juste que les quatre éléments, c'est tellement du vu et du revu, et c'est tellement vieillot comme image, si j'avais des préjugés je dirais que je n'aime pas du tout :) C'est comme Morcoock avec son navire des terres et des mers... Franchement, quel interêt de catégoriser ces soit disant éléments de cette manière, et hop en deux pages les voilà divinisés, c'est à peine si toute la magie ne découlerait pas de ça... D'ailleurs, c'est un gros défaut des Porte de la mort, ou le monde actuel a été séparé suivant les 4 éléments de l'antiquité, mais bon comme c'est un truc de second plan ça reste raisonnable... Par contre, je ne trouve pas que Jordan soit infantilisant :) Mais là, c'est trop controversé... Et puis, pour revenir un minimum au sujet, comme le dit Heimdalr ce n'est pas la fantasy qui a remit l'écologie au gout du jour... On est dans une grosse phase de transition technologique et idéologique sur ces thèmes en ce moment même, ce qui impose une certaine voie aux auteurs, et d'ailleurs la fantasy est plutôt bien adaptée (tout comme la SF) puisqu'elles permettent de développer des univers où les visions sont un peu différentes. Il faudrait voir en forum SF, mais ça me rappelle un passage d'Asimov qui m'avait beaucoup marqué dans "the gods themselves". Je vous le cite, c'est un dialogue fictif entre une terrienne et une guide touritique sélénite.
"Mais, ma chère, comment pouvez-vous vivre dans des grottes à longueur de temps ? Ca ne vous donne pas une terrible impression d'enfermement ? Ne rêvez vous jamais de voir le ciel bleu, les arbres et l'océan, sentir le vent et les fleurs..." "Eh bien madame, pourquoi voulez vous qu'on soit interressés par votre satané monde ? On ne veut rester suspendu à la surface d'aucune planète, risquer de tomber dans l'espace ou d'être emporté ! On ne veut pas de votre air putride et de votre eau sale sur notre corps, de vos saloperies de microbes et de votre herbe malorodante ! Et encore moins de vos stupides ciel bleu et nuages... On peut voir la terre dans le ciel quand on en a envie, et ça nous suffit largement. On est chez nous sur la Lune, et elle est telle qu'on la désire, exactement comme on le souhaite. Nous construisons NOTRE écologie, et nous n'avons pas besoin de votre concupiscence... Rentrez chez vous !"
Ca mérite réactions !

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Allez UP pour l'écologie!:) Je n'ai pas lu Farland mais c'est vrai que pour l'instant chaque oeuvre, que j'ai pu lire ou voir, accorde un rôle important à la nature. Il y a toujours un respect et une crainte qui peut aller jusqu'à la destruction de celle-ci. Mais la nature gagne toujours(jusqu'à présent)!:) Cette opposition entre Feu et Terre me gêne un peu également, le feu et l'air sont assimilés au Mal et la terre et l'eau au Bien. Je trouve que c'est quand même un peu plus complexe que cela. Certes les couples d'éléments se complémente à merveille, l'air attise le feu et l'eau fertilise la terre, mais l'eau peut-être aussi destructrice que le feu qui lui peut-être tout aussi bénéfique. C'est très réducteur comme concept je trouve, enfin je dis ça mais je me trompe peut-être!:) Je n'ai peut-être pas assez réfléchis sur le sujet!:)

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allez moi aussi je UP :D seulement je dois avouer que le sujet de l'écologie ne m'inspire que très peu, même ca doit être un sujet très interessant en revanche comme ca a l'air de dévier sur les éléments, j'ai pensé rapidement à la disposition des couleurs dans Magic où le vert(nature) est opposé au rouge(feu) et au bleu(eau, air)

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...il me semble qu'on voit un peu partout des "alliances" et des "oppositions" entre éléments, mais de là à le réduire à feu/air contre eau/terre...bien que l'opposition soit pertinente il ne me semble pas que ce soit la seule possible... Pour ma part fantasy il y a quelque chose que je trouve dommage c'est qu'on accorde souvent une grande importance à la nature quand celle-ci s'exprime (parle, bouge, possède ou accorde des pouvoirs, et a des représentants -nymphes etc), si elle se tait (comme dans la vraie vie est-il besoin de le rappeller...pourquoi j'ai l'impression d'écrire une parenthèse débile là?) on ne semble pas lui accorder plus de considération qu'à un autre décors... C'est quand même dommage qu'on accorde de l'importance qu'aux choses qui ont une grande gueule (si je puis dire)... Thys

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aie je me suis encore planté dans Magic le vert est l'allié au rouge et n'est pas son opposé il est par contre bel et bien opposé au bleu, et aussi au noir (mort?)

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pour remettre ce sujet au goût du jour...c'est vrai que le référent écologique est somme toute une idée assez récente mais ça n'en diminue pas pour autant l'attrait .. si certains auteurs construisent leurs oeuvres autour de la préservation de la Nature (majuscule) c'est par ce que la fantasy se contente souvent de "refuser" le changement et joue à fond sur la nostalgie... je n'ai pas dit que se préoccuper de ce qui entoure depuis des lustres n'était pas important et équivalait à s'opposer à une quelconque évolution...on pourrait aussi y voir d'un manière légèrement plus cynique un moyen utilisé par les auteurs pour donner un épaisseur mystérieuse à ce qu'ils disent : quel meilleur support que la Nature pour les mystères et les secrets;.. pensez donc : quelque chose qui nous entoure depuis l'aube de l'Humanité, qui était là avant nous et qui le sera après.. enfin j'espère <_<

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Disons aussi que le problème ne se pose pas du tout de la même manière dans un monde médiéval ou antique que dans le notre.Chez nous la préoccupation écologique s'apparente à une mesure d'urgence, on n'a plus vraiment le choix et il serait temps qu'il y en ait qui s'en rendent compte... <_< En fantasy, quand considération pour la nature il y a, j'ai l'impression que c'est plus un rapport religieux qui s'instaure, avec des dieux de la nature, ou simplement une déification de certains éléments naturels incompréhensibles, impressionnants ou cruciaux pour la survie des hommes.On est loin des préoccupations du style "on a détruit la planète avec nos rejets polluants, il faut faire quelque chose", si de tels propos transparaissent ce sont surtout les mots d'un auteurs contemporains qui déteignent dans son oeuvre, mais je ne sais pas s'ils ont vraiment leur place dans les oeuvres fantasy, l'écologie telle qu'on l'entend n'a pas vraiment lieu d'être dans un monde fantasy, en effet, comment avoir une prise de conscience qu'il est nécessaire de protéger et respecter la nature tant qu'on ne l'a pas mise en danger?...A mon avis les hommes fonctionnent comme ça, ils ne réalisent les choses qu'après avoir commis le pire et sont loin d'avoir le respect automatique tant qu'ils n'ont pas eu des preuves dramatiques pour éveiller leurs consciences...Bref, je sais qu'on est pas dans le forum Tolkien, mais je voulais juste dire que je trouve que Tolkien aborde le sujet très intelligemment, en réussissant à lier ces deux rapports à la nature très différents, il inclue dans son monde, et un rapport à la nature quasi-divin, et une préoccupation pour sa survie en la mettant en danger par le biais d'une technologie de son cru, il peut ainsi créér des parallèles avec notre monde qui ne sont pas hors propos ou envahissants, ça se fait de manière très naturelle (ahah, le jeu de mot ;) )Thys