Voilà une tétralogie qui aurait dû rester trilogie. La Rennaissance de l'épée est nettement en dessous des trois tomes précédents, le passage, déjà amorcé dans le Triomphe, de la fantasy à la SF n'est pas vraiment réussi, et pas vraiment clair (les dimensions fantasy/sf). Sans être une nullité il n'aporte pas grand chose en plus. Le couple aurait dû s'en tenir là et ne pas faire une fausse suite quelques années après.Mais pour le reste c'est un cycle plutôt remarquable (et peut être pas assez remarqué...). Qui a dit que la fantasy n'était qu'une histoire de personnages et d'aventures ? Le ton de La légende de l'épée noire frise la satire social, digne d'un Meilleur des mondes : la hiérarchie de la magie, le contôle des naissances, etc (la phrase "meilleur des mondes" est d'ailleurs souvent usitée). Certains diront "c'est parce que c'est de la science fantasy, et donc un peu de SF, que ce genre d'idées, qui manquent profondément dans la fantasy mais qui sont accaparées par la SF, sont véhiculées". Et bien ce n'est pas un argument recevable puisqu'à mesure où la SF devient prépondérante dans le récit la pertinence des propos tend vers 0.Il faut dire que le couple Weis et Hickman sont coûtumier du fait. Je suis en train de lire les Portes de la Mort et la Bougonne Batte est très intéressante.Pour l'histoire en elle même, elle est globalement bonne. On regrette néanmoins une baisse de niveau au troisième tome où l'arrivée des machines et de la technologie est originale mais le tout mal retranscrit. L'histoire arthurienne version à l'envers et moderne est un peu confuse, le lecteur a vite fait de laisser tomber, et on a l'impression que les auteurs en font de même.Thimallan est un pays assurément magique, les magiciens ne possèdent pas de limites, sauf d'avoir un catalyste. Ce n'est pas gênant, cela nous procure même les grandioses cités tels Merillon. Cependant l'affranchissement de ce monde avec la technologie est parfois trouble, le tout étant de séparer technique et technologie, et ce n'est pas toujours facile.Sans être révolutionnaires, les personnages sont bien maniés. Pas de super héros, même si Joram détient le sort du monde entre ses mains. Chacun détient sa personalité, et celle-ci perdure tout du long. Aucun passe de fermier à dieu-vivant. Saryon est un personnage récurent en fantasy mais agréable, c'est le prêtre érudit auquel personne ne pense mais qui se révèle le plus courageux de tous. Et puis il y a Simkin. Il réhausse considérablement le récit. Et même si ses interventions deviennent prévisibles à la longue, on en redemande toujours !
