Une soirée parfaite ! J’avoue, depuis que j’avais appris que le 3 Juin serait jour de grosses manifestations & grèves, je ne pouvais m’empêcher de penser que la perspective de voir enfin Silverchair en concert était bien prête de tomber à l’eau… Comme quoi, acheter ses billets 3 mois à l’avance… Par chance, ce ne fut pas le cas ! Malgré tout, Goldberry et moi-mêmes furent bien embêtés, puisque, aucun RER ne circulant, il fallut aller prendre un bus dont le premier nous passa sous le nez, nous obligeant à attendre demi-heure de plus ! Ca commençait bien…Le second fut le bon, et une heure plus tard, nous voilà à Porte d’Orléans sans encombre, une première étape de franchie. S’en suivit trois quarts d’heure de marche plutôt soutenue, histoire d’éviter de se retrouver coincés dans le métro. Ce qui nous permit d’arriver juste avant 20h00, et déjà en condition pour l’atmosphère « bouillante » de la salle, la Mutualité. Après un essai aux balcons déjà bien garnis, nous préférons redescendre dans la fosse. Il était temps, puisque le groupe en première partie jouait déjà, et n’en était visiblement pas à leur premier titre. Il s’agissait de… Something for Kate, ce qui tombait plutôt bien pour moi avec Archy !

Depuis que j’avais appris qu’ils assuraient la première partie, je m’étais renseigné sur eux, - jugeant que Silverchair ne pouvait choisir un mauvais groupe pour ouvrir - et connaissaient plusieurs de leurs morceaux. Rien à redire, notamment sur la jolie bassiste !

Après quelques titres sirupeux, ils conclurent – non sans avoir remercié Silverchair de les avoir emmenés avec eux en tournée - sur « Three Dimensions » et « Monsters », issus de leur dernier album, que je vous recommande chaudement ! Il était environ 20h30 lorsqu’ils quittèrent la scène, laissant les membres du crew assurer le nettoyage de rigueur. Tandis que la foule se presse de plus en plus, je me retourne et croise le regard d’un gars placé derrière moi. Une seconde fois 5 minutes plus tard… Rien à faire, sa tête me dit quelque chose… Je commence à chercher dans mes connaissances, sans plus, alors qu’il se glisse au rang devant moi… Lorsque je l’entends parler en anglais… Et là, illumination soudaine… Je reconnais Guy Pearce, l’acteur de LA Confidential et Memento ! Venu voir Silverchair en concert comme ça, au milieu des fans, avec sa petite amie et un gars qui devait sans doute être son garde du corps ou quelque chose comme ça… Evidemment, Goldberry n’est pas vraiment convaincue, jusqu’à ce que quelqu’un d’autre le reconnaisse et discute deux minutes avec lui. C’est bien lui donc ! Déjà bien content de cette soirée – sortie en amoureux, Something for Kate, Guy Pearce à moins d’un mètre de moi… - la salle s’échauffe de plus en plus à mesure qu’on approche de 21h00… Ben, venu tester sa basse, reçoit une ovation. Mais c’est Daniel – pantalon noir, chemise bouffante blanche - qui entrera vraiment en scène le premier, seul au piano pour « After all these years ». Le concert débute par la chanson qui conclut leur dernier album, et le public est déjà sous le charme, même s’il était conquis d’avance. Guy se fend d’un petit commentaire alors que Daniel monte dans les aigus, « It’s very high to sing ! » On s’en doute. Ensuite, Ben et Chris montent sur scène à leur tour, et deux titres s’enchaînent sans la moindre pause, « World Upon Your Shoulders », et « Without You », tous deux dans des versions supérieures aux originales déjà magiques. Finalement, Daniel salue tout de même la salle d’un « Hello Paris » avant de poursuivre avec un « Emotion Sickness » à couper le souffle ! Sur scène, il semble complètement habité par sa musique, frisant l’apoplexie. Evidemment, les applaudissements sont nourris, tandis que certains s’amusent – comme toujours aux premiers rangs – à pogotter, mais sont rapidement maîtrisés par le service de sécurité. Silverchair revient ensuite à des chansons du dernier album, comme « Tuna in the Brine », « Luv Your Life », ou « Across the Night », dans le clip de laquelle Guy Pearce a d’ailleurs joué ! Toutes sont différentes des versions albums, Daniel n’hésitant pas à improviser, à haranguer la foule de façon théâtrale, posant même sa guitare pour mieux nous diriger à la manière d’un chef d’orchestre ! La deuxième partie du concert ne va pas tarder à commencer, beaucoup plus rock ! Daniel tombe la chemise, c’est le cas de le dire, et s’en amuse ! Il nous interpelle plusieurs fois, demander si le public est prêt à sauter, si nous sommes prêts à faire trembler les murs, si Paris sera plus fort que Berlin ou Los Angeles ! Impossible de comparer, mais en tous cas, ça remue ! Et de plus en plus : « The Doors », « The Greatest View », et bien sûr, « Anthem for the Year 2000 » sont tous simplement monstrueux. Et dire que l’an passé à la même époque, Daniel ne pouvait pas marcher plus de 10 mètres par jour, et encore, avec l’aide d’une canne, voire même certains jours ne pas se lever du tout, suite à une crise d’arthrite bien spécifique et surtout très grave qui les avaient empêché de jouer tout concert ! Il remue d’un bout à l’autre de la scène, s’amuse avec Ben et Chris, joue de la guitare avec les dents et pas seulement pour montrer qu’il sait le faire, nous balance des présentations de chansons très travaillées là où d’autres se contentent de donner le titre qui suit, bref, la totale ! Nous avons même droit à une vieille chanson du premier album, pour laquelle Daniel demande à ce que nous retrouvions notre « âme d’adolescent », dans des termes moins soignés cependant.

22h30, le concert touche à sa fin, mais c’est sans compter sur le rappel ! Daniel revient une première fois, à nouveau seul au piano, pour jouer Asylum, une face B peu connue, mais que moi je connais. J C’est alors - après nous avoir encore gratifié d’une version différente de celle en studio – qu’il entame un discours très marrant avec un dialogue sur les fans mécontents « Comment, enfoirés de Silverchair, vous terminez le concert avec ce truc au piano ! » S’en suit une autre discussion fantasmée où Daniel/Darth Vader tente Ben et Chris et les enjoint de passer du Côté Obscur, et le public avec ! Et c’est reparti pour près d’un quart d’heure, avec un The Lever/Outro tout simplement dément ! Si on les croyait fatigués, c’est pas le cas ! C’est du lourd, et même du bourrin par moments ! Le morceau ne semble jamais vouloir se terminer, tandis que Daniel torture sa guitare et joue même avec une bouteille d’eau. Mais voilà, il salue finalement la foule d’un « Good night Paris » et le concert touche à sa fin, alors que les gens se dispersent en petits groupes, heureux…