je crois qu'uci, elle répondait à une personne citant Tolkien, Bradbury, Asimov... Je crois qu'elle sépare Bradbury et Asimov non parce qu'elle ne les considère pas comme de la SF, mais justement parce que c'est de la SF, à ne pas confondre avec la fantasy qui fait régresser.Depuis un moment, la SF a quand même meilleure presse, en tout cas la branche anticipation (je ne suis pas du tout sûre que le space-opera ait la même reconnaissance) parce que justement, c'est assez évident que certains romans par le de "l'Homme, la société et du réel" comme elle dit.Alors que la fantasy a toujours cette image de genre tourné vers le passé et les légendes, qui donne l'impression que ça ne peut pas parler de problèmes humains et actuels (ce qui est naturellement faux même si tous les romans n'offrent pas une réflexion profonde ou ne prétendent pas apporter un message. Sauf que comme d'habitude, c'est la même chose dans tous les genres de littérature: mais rien que pour Harry Potter qui est une oeuvre de fantasy et de jeunesse, si ça parle de magie, il faudra m'expliquer en quoi aborder les sujets du racisme, de la guerre, du deuil, du passage de l'enfance à l'adolescence à l'âge adulte, de la politique de l'autruche d'un gouvernement, du manque d'objectivité de la presse, j'en passe et des meilleures, ce n'est pas parler de l'"Homme, de la société et du réel", justement. Et ce n'est que l'exemple le plus connu parmi un tas d'autres titres.)En tout cas c'est comme ça que j'ai compris son commentaire.Je ne crois pas qu'elle ait voulu dire par là que comme c'était des auteurs de qualité, reconnus, etc. ce n'était donc pas de la SF.Cela dit, c'est aussi une reflexion récurrente, chez les gens qui habituellement dédaignent la SF, la fantasy ou le fantastique. On peut leur en faire lire, et ils peuvent aimer, mais il faut généralement que ce soit dans une collection généraliste, ou/et par un auteur reconnu pour de la littérature blanche. Et plutôt que de découvrir un genre et de se dire "oh, en fait c'est plus intéressant que je croyais" ils prétendront que ça n'en fait pas partie, que c'est l'exception qui confirme la règle. Heureusement ce n'est pas le cas de tous, mais ça arrive toujours.Je n'aurais jamais de réponse de l'auteur, mais pourquoi ne pas accepter que ces auteurs fassent partis de la SF, alors qu'elle semble pourtant les admirer. Quels arguments en faveur de ce qu'elle raconte? ...N. Polony a écrit:et non, je ne parle pas de Bradbury ou Asimov ; c’est vous qui confondez et mettez tout dans le même panier
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Exactement mon sentiment. Et je le répète, mais faire trois pages de commentaires "indignés" sur le forum pour ça, me semble un tantinet excessif. Non pas que les messages postés ici n'aient pas été intéressants (au contraire), mais juste que l'article du figaro a la base n'avait vraiment pas grand chose de concret à disséquer.Aléthia a écrit :mais je trouve que cet article défend très mal ses propres arguments et laisse transparaitre ce qu'il est en réalité: un article de blog, donc personnel et sans plus de portée que celle que l'on veut bien lui donner.
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Je ne l'avais effectivement pas vu sous cet angle, qui semble le plus logique; merci de la réponse.Zakath Nath a écrit :je crois qu'uci, elle répondait à une personne citant Tolkien, Bradbury, Asimov... Je crois qu'elle sépare Bradbury et Asimov non parce qu'elle ne les considère pas comme de la SF, mais justement parce que c'est de la SF, à ne pas confondre avec la fantasy qui fait régresser.
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Encore un entretien avec un journaliste ce matin et ça c'est assez bien passé. Le journaliste que j'avais en face de moi était moins à l'aise que le précédent mais dans l'ensemble je n'ai pas entendu d'à priori négatif sur les littératures de l'imaginaire. Il ne connaissait pas plus le milieu que le premier. C'était pour un hebdomadaire local, publié dans le département. A croire que les journalistes de la presse régionale ont moins d'à priori que ceux de la presse nationale.
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Vu les remous que ça a crée ici, j'ai finis par lire cet article (je suis plutôt allergique au figaro en général, qui savent très bien si faire en matière de désinformation). Je crois qu'il y a une certaine méprise. Certes, l'article, et c'est un comble, n'est pas très bien écrit! Le fait de dire qu'une bd n'est pas un livre est effectivement une bêtise...éthymologiquement parlant. Mettre tous les mangas dans le même sac, c'est complètement idiot (y'a un monde entre Toriyama et Taniguchi). Je n'ai pas non plus compris son délire sur la tapisserie de Bayeux. Néanmoins, il rapelle certaines choses assez vraies, à mon sens. La journaliste considère la lecture sous un angle culturel et intellectuel. C'est clairement une vision assez élitiste, mais après tout pourquoi pas? C'est surtout la question du nivellement par le bas qui est ici abordée. Quand l'on cherche à prouver par des chiffres que les gens, et surtout les jeunes, continuent de lire beaucoup, on induit (je suppose) dérrière cette donnée tout l'intérêt culturel et noble que peut avoir la lecture. Or, faut avouer que c'est assez faux, la lecture reste pour beaucoup de la pure distraction, on est ici les premiers à le revendiquer. Quand je lis de la fantasy, c'est clairement dans un pur but d'évasion et de distraction, et certainement pas dans un but de questionnement sur l'homme, la société et le "réel", tant bien même que ces sujets soient plus ou moins abordés dans un bouquin de fantasy (mais ça ne sera pratiquement jamais le but premier). Et c'est là où je pense qu'un distinguo avec la SF, enfin une certaine frange de SF, peut se faire. Celle-ci prend souvent tout son sens quand on prend en compte le contexte dans lequel elle a été écrite (Heinlein, Asimov, Orwell etc en sont des exemples frappants). Alors que Robert E. Howard lui a décidé d'enveler tout l'aspect historique réel de ses nouvelles (donc tout ce qui pouvait donner un potentiel culturel et éducatif au lecteur) pour n'en garder que l'aspect distraction, lecture populaire. Assez logique donc, que des gens qui veulent de la lecture intellectuelle, culturelle, se tournent plus vers de la SF que de la Fantasy, genre qu'ils vont vite trouver vain. Quand la journaliste évoque l'exemple de "Titeuf", je trouve ça assez juste. "Titeuf", dont j'ai lut quelques tomes et vu un peu le dessin animé, et clairement une Bd médiocre, faite pour les gamins et se mettant à leur niveau. On est vraiment bien loin de la qualité et des différents niveaux de lectures que pouvaient offrir Astérix, Tintin, Achille Talon, etc etc... Et effectivement, la lecture de BD ne mène pas forcément vers le roman. Je connais d'ailleurs quelques gros lecteurs de BD, et ils ne lisent jamais de romans.Bref, je pense que c'est plus de ce point de vue qu'il faut comprendre son article (maladroit, il est vrai). Elle veut remettre certaine chose en perspective, et lutter contre un certain nivellement par le bas, et en-celà elle n'a pas tout à fait tort de rapeller certaines réalités.
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Quand on voit la qualité médiocre de certains ouvrages dites de littérature blanche et les libraires sont parfois les premiers à dénoncer les impostures à propose de certains romans soit disant élitistes. Un libraire qui signait une tribune dans un quotidien régional par chez moi n'hésitait pas à dénoncer à propos de certains ouvrages de blanche "de la pornographie déguisé". La fantasy apporte parfois plus que des ouvrages soit disant intellectuels. Michel Le Bris en son temps avait présenté une soirée thématique sur notre genre préféré sur Arte. Bien sûr il a été remercié par la chaîne peut après qui lui a expliqué que l'on ne peut pas défendre ça. La fantasy a un contenu anthropologique réel. C'est une littérature qui s'interroge sur le "d'où venons nous" et qui nous renvoie aux mythes et aux légendes. Il s'agit de création de mythologies nouvelles. On s'extasie sur les mythes greco latins traditionnels mais on crache sur les auteurs capables de faire aujourd'hui ce qu'Homère, Hésiode ou Virgile faisaient en leur temps. Bref les choses ne changent pas au niveau des élites parisiennes.
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Ca n'a strictement rien à voir. Ca fait au moins la je ne sais combientième fois que j'évoque le sujet et je fatigue un peu j'avoue. Il ne faut pas tout confondre, il ne faut pas tout mélanger. La fantasy c'est de la littérature romanesque, c'est que n'ont jamais été les récits de mythologie grecque, écrit dans un contexte totalement différent, et qui sont intimement liés à la religion et tous les rites qui en découle. Ce sont également des récits essentiels pour asseoir le prestige d'une cité ou d'une tribu, au travers des différentes divinités poliades. En revanche, je suis totalement d'accord pour dire que la médiocrité est partout et qu'il est assez fatiguant que l'on tappe plus sur la fantasy au lieu de faire le ménage ailleurs.On s'extasie sur les mythes greco latins traditionnels mais on crache sur les auteurs capables de faire aujourd'hui ce qu'Homère, Hésiode ou Virgile faisaient en leur temps.
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Rappelons à toutes fins utiles qu'en France les cultural studies ne sont pas enseignées. Les cultural studies sont une discipline qui étudie la culture sous ses formes notamment populaire sous un angle anthropologique, ethnologique, sociologique et communicationnel. Cette discipline née en Grande Bretagne a essaimé dans de nombreux pays notamment aux USA. C'est par ce biais que des formes de culture considérées comme non légitimes sont entrées dans le champs des études universitaires. Et ces études, qui prennent comptent aussi bien des conditions de production des oeuvres, de l'environnement économique de la création, de la réception sociologique... ont permis souvent de légitimer certaines formes (c'est ce qui est arrivé aux séries télé par exemple). Cette absence des cultural studies en France explique peut être la persistance des préjugés.
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Euh... Encore une fois, prétendre que les pays anglo-saxons ne dénigrent pas les genres de l'Imaginaire, est, à mon avis de parisien d'adoption totalement réac et élitiste (SARCASM !), totalement ahurissant.Prenons un petit auteur, nommé Stephen King. Je ne sais pas si vous le connaissez...
Il suffit de lire ses ouvrages de non-fiction pour ce rendre compte combien il a souffert du mépris due la littérature mainstream et des défenseurs de celle-ci. Il suffit de voir les réactions lorsqu'il a été récipiendaire de la médaille de la National Book Foundation en 2003. il suffit de voir certaines réactions quand il écrit quelque chose qui sort du fantastique comme l'histoire de Lisey.Bref, il reste bien du chemin à parcourir, et ce n'est sûrement pas seulement de ce côté-ci de l'Atlantique... Pardon, du périphérique...

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Je me permets d'intervenir car ce n'est pas vrai. Elles ne sont peut être pas enseignées dans toutes les universités (comme d'autres axes d'études) mais elles sont bien là. Tu as notamment l'Institut des Etudes Culturelles de l'Université de Versailles, Il y a aussi un Département d'Etudes Culturelles à NIce. J'ai moi même un Master sur les cultures des minorités.
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D'autant plus que nombre d'auteurs anglo-saxons disent que c'est en France qu'ils ont d'abord reçu un bon accueil de la part des critiques, qu'ici les gens seraient plus ouverts. C'est quelques chsoe qui revient assez fréquemment chez eux, je l'ai lut pas plus tard qu'avant hier dans une interview de Dan Simmons sur le cafard cosmique. Je pense qu'ils se font une fausse idée, mais cela signifie bien que chez eux ce genre littéraire est également sous-évalué.
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Au final, je ne vois pas trop où est le problème.La fantasy est là et bien là, et dans le paysage littéraire (la saga Harry Potter) ou cinématographique (Le Seigneur des Anneaux,) elle est devenue incontournable. Le succès commercial est une chose, qu'il est facile de railler, l'adhésion populaire en est une autre, qu'il serait risible de nier.Que des grincheux rétrogrades voient dans ce "genre" littéraire le signe d'une régression, grand bien leur fasse, les oeillères n'ont jamais empêché le monde d'évoluer en dehors du champ de vision de qui ne voulait pas les ôter, ces oeillères.L'avenir appartient à ceux qui rêvent et créent. Et au contraire de tout ce que peuvent dire les passéistes aux pensées naphtalinées, les rêveurs et les créateurs tiennent compte du passé. Ils s'en servent simplement pour imaginer. Le futur ou une réalité alternative. Et si on regarde bien, un truc saute aux yeux : les détracteurs de la fantasy n'aiment pas qu' "on" puisse "imaginer"."J'ai été bien, là ?""Beuh... ça peut aller, mais un peu pompeux, quand même.""Mais le propos était sérieux, non ?""Ben c'est simple : à l'avenir, Petit Rêveur, interviens sur des sujets plus légers.""Ah ouais, j'avais pas pensé..."
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Pour note : j'en avais parlé à Greg Keyes, il y a de cela trois ans je crois, et selon lui les genres de l'imaginaire étaient très loin d'être les bienvenus à l'université aux USA, tout comme en France.Et d'ailleurs, le fait qu'en France, du moins, on puisse suivre des cours sur l'imaginaire (comme Aléthia, chanceuse !) dans de rares endroits ne change pas le fait que le mépris pour le genre soit critiquable. Il n'est pas question d'exiger qu'on étudie la fantasy absolument (j'imagine que toutes les périodes et tous les courants littéraires ne sont pas tous présents dans chaque université) mais simplement qu'on la considère, de façon globale, comme de la littérature à part entière.
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On ne considère pas la fantasy comme de la culture, c'est aussi dommage. C'est de la "basse lecture". C'est vraiment dommage... Bon évidemment, mon sens médiéviste est parfois un peu outré parce que certains auteurs peuvent sortir, mais on peut apprendre pas mal de choses (tout bêtement : le vocabulaire).Petite, j'avais entendu dire qu'on enseignait le quenya à Oxford, je sais pas où ça en est, mais j'avais eu très vite envie de faire mes études là-bas du coup, même si c'est passé depuis 

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On est un peu dans le problème (assez vain il me semble) d'un média devenu populaire et qui se cherche maintenant une légitimité auprès des élites artistiques de notre société.Ce phénomène touche un autre secteur cher à mon coeur : les jeux vidéos, eux aussi victimes d'a priori passéistes. J'ai tenté de faire en sorte que les "ignorants" comprennent ce qu'il en est vraiment (autour de moi, sur des forums, etc...), pour finalement me rendre compte que ça n'a pas tant d'importance que cela, en tout cas pas dans l'immédiat.Les consciences évolueront, laissons les temps et le passage des générations faire leur office.Souvenez vous du rock dans les années 60...
En attendant savourez ce que vous aimez, et laissez les autres penser ce qu'ils veulent.

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Il me semble que ce n'est pas le cas que de la fantasy, mais de toute lecture "de fiction". Il peut y avoir, il y a souvent autre chose en plus, mais ça reste avant tout de la distraction, du plaisir, quel que soit le type de bouquin, d'ailleurs (même "La mort est mon Métier"...). Soyons sérieux deux minutes : personne (enfin, personne, il y a sans doutes quelques poissons volants, hein...) ne lit "Guerre et Paix" (pour prendre un classique parmi les classiques) hors obligation scolaire pour apprendre comment on vivait en Russie au début du XIXème siècle ou pour réfléchir sur les conséquences du "binge drinking" sur la jeunesse dorée.Sinon, oui, "la fantasy, littérature de l'évasion", c'est un cliché. Il y a beaucoup plus que de l'évasion dans la plupart des romans de fantasy. Et il y a énormément d'évasion dans bien des classiques. Je reprends "Guerre et Paix", bien classique, d'un auteur bien mort, et étudié en faculté : entre les noms russes, les combats, la mentalité de l'époque, les amours contrariées, les traîneaux sous la neige, les remords et les regrets, il y a autant d'évasion que dans La Belgariade.la lecture reste pour beaucoup de la pure distraction