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J'ai un pote qui l'a acheté donc je devrais l'avoir lu d'ici un mois ou deux pour donner mon verdict. A ce propos, j'aimerais revenir sur Maison Harkonnen que j'étais en train de lire à l'époque ou je défendais la trilogie. Autant j'avais apprécié le House Atreides qui à mon avis ne dépareillait pas dans la série, autant je trouve House H. très moyen. D'abord je regrette l'absence ou la présence anecdotique du côté mystique propre à la série. Le style plus impersonnel, le ton et la succession de rebondissements poussent le roman vers un côté feuilleton plus proche de La Compagnie des Glaces (que je trouve néanmoins excellent soit dit en passant). Deuxième motif d'insatisfaction: non respect de certains personnages ou rapports de force. Thufir Hawat devient pitoyable à force de se faire surclasser par Peter de Vries. Il ne voit jamais rien venir, c'est à se demander à quoi il sert. Et puis il se fait écraser par Jessica tout juste sortie de son apprentissage. Bref il perd le respect que j'avais pour le personnage d'origine. Et puis en vrac parce que la liste est longue, le Bene Gesserit trop puissant. La guilde des Maitres d'armes, ridicule. Le Duc Leto, quasi absent. La bataille d'Ix qui perd tout intêret. Décu, J5. 

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Hwi Noree, je ne l'ai pas encore commencé. Je devais d'abord achever les Dérivants, et j'ai encore quelques pages des Solariens à lire. Mais incessamment je vais me mettre à cette 3ème partie de Dune.
Concernant JacksonFive, je dirai qu'il y a du vrai dans ce qu'il énnonce. Mais il faut relativiser les chose. Frank Herbert aimait bien apporter une touche mystique à ses romans. Ce que Brian ne fait pas, au détriment de plus d'action. Mais Brian a l'avantage de rendre le cycle plus lisible, plus accessible. Je pense qu'il faut voir cette trilogie comme une excellente introduction aux événements qui feront Dune. Je pense aussi que quand Brian s'attaquera à la suite de "La maison des mères", on verra probablement une autre facette de son talent d'auteur. Quant aux personnages et familles de la trilogie, on constate que Brian nous donne plus de détails que ne le faisait Frank Herbert. Les Harkonnens sont encore plus mauvais que dans Dunes. Le Ben Gesserit manigance plus qu'on ne le pense (maintenant on comprend l'apparence du baron Harkonnen). Shaddam IV n'a pas beaucoup d'états d'âmes. On sait enfin comment une personne devient un navigateur. On sait aussi à quoi ressemble Ix. La guilde des maîtres d'armes ne me semble pas à sa place. Les Fremens me semble moins mystiques. La CHOM est fort distante, et le Lansraad aussi. On ne peut pas en vouloir à Brian de parfois diminuer le poids d'un personnage ou d'un groupe de pression. Il ne faut pas oublier que c'est Frank Herbert le père du cycle. Pas son fils qui fait du mieux qu'il peut pour nous fournir un tas d'éléments supplémentaires qui facilitent la compréhension du livre de reférence. Donc Dune, que ce soit Frank Herbert ou Brian Herbert, cela reste le meilleur cycle de SF, quoi qu'on en dise. Je suis certain que dans sa version poche il touchera un plus grand public. Marc 


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Mais Dune est un space-opéra dès le premier livre Gillossen!
Déjà il y avait des vaisseaux. Ce n'est pas un space-opéra de plus aujourd'hui. C'est une évolution du cycle. Brian a simplement envie de privilégier le côté space-opéra alors que Frank s'intéressait plus à la psychologie de ses personnages. Petit détail : quand on sait que dans les années 60 (l'époque où Dune a été écrit) on comprend mieux les reférences de Frank Herbert: - Lawrence d'Arabie (tirée du livre autobiographie de Thomas Edward Lawrence "Les 7 pilliers de la sagesse") - Les Fedayns qui se battaient contre les israëliens, qui parlaient de Jihad islamique dans les années 60. - Et puis le fait que Frank Herbert a participé à l'instruction des pilotes de la NASA, leur apprenant à survivre dans la jungle et les régions arides. Ce qui explique sa fascination pour le désert. Je doute fort qu'à notre époque on ait encore envie de prendre les mêmes points de reférences. Si le désert fascine encore, le proche orient est plus sanglant que passionnants!
C'est une hypothèse comme une autre qui pourrait expliquer pourquoi Brian ait choisi d'élargir le champ de vision du lecteur de Dune.
Marc 




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Tu as probablement raison Gillossen. Je comprends parfaitement ton point de vue.
Mais même un auteur qui reprend son propre cycle plusieurs années ou décennies plus tard, n'a plus la même vision de ce qu'il a créé. Il suffit de regarder le cycle Fondation d'Asimov. On voit bien que le style des 3 premiers tômes est différents du reste du cycle. Alors qu'il s'agit du même auteur! Et Brian, avant d'être l'écrivain qui continue le cycle, a tout simplement commencé comme lecteur du cycle (comme chacun d'entre nous). Et en tant que lecteur, nous avons tous une vision différente d'un même roman.
Tout cela pour dire que reprendre Dune, et l'écrire à la manière de Frank Herbert est impossible. Il faudra faire avec!
Marc 




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Je nuance. Une oeuvre ne doit pas forcément mourir ou se transformer en relique avec la disparition de son auteur initial. Et je suis d'accord avec marcfvb que Avant Dune n'est pas pire que les derniers Fondation au regard de l'élan initial. Pour moi, le problème c'est que cette préquelle ne respecte pas l'esprit de Dune et que le rythme de parution ne le permet de toute façon pas. Les auteurs ne sont pas dénués de talent, je trouve que le résultat est juste baclé. Donc, c'est vrai qu'à ce niveau de qualité, ces livres n'étaient pas indispensables, mais cela pourrait le devenir pour les fans de l'univers avec un travail plus consciencieux.
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Ben si, justement les préquelles de Dune souffrent de la comparaison. Du génie vers l'ordinaire, elles auraient pu paraitre sympas à lire si l'original n'était là pour montrer ce qui doit être. Et celavaut surtout pour le style. Note en passant, je crois que seul Kevin J Anderson trempe sa plume, B. Herbert n'étant là que pour déterminer les lignes pricipales et "vérifier" la fidélité à l'oeuvre globale (et au passage gagner un pourcentage supplémentaire).