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Je pensais ce sujet tombé dans les tréfonds du forum mais heureusement tu le remets au goût du jour john! ;)Et ce livre mérite d'être mis plus en avant. Bienq u'il ait été traduit une fois en français comme le dit luigi, il est aujourd'hui difficilement trouvable hélas. :( Mais je suis heureux qu'il t'ai plu!

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Merci pour cette remontée de sujet parceque ça m'a permis de lire cette critique qui m'avait échapée et c'est bien dommage!! Un livre qui va, je l'espère, bientot se rajouter à ma PAL!!

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Autant pour moi, j'étais persuadé qu'il n'avait jamais été traduit. Un livre vraiment excellent, d'autant plus que, pour un livre datant de 1954, la caractérisation des personnages fait paradoxalement plus moderne que certains des écrits plus tardifs de l'auteur.:)

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Je me demandais pourquoi Poul Anderson malgré son grand nombre d'oeuvres (plus d'une centaine) n'avait connu que très peu de traductions en France. Je suis tombé sur ce site amateur qui explique en partie ce désamour. Son analyse est très partiale et partielle (ainsi on peut aussi avancer la raison que la plupart de ses écrits SF sont très divertissants et éclectiques mais guère exceptionnels), mais elle a le mérite d'éclairer une partie du mystère. Espérons que the broken sword lui redonne la reconnaissance qu'il mérite!
Détenteur de 8 Hugo (voir sur ce point la page Prix SF), Poul Anderson souffre, c'est le moins qu'on puisse dire, d'une réputation française, qui est trés loin de sa réputation américaine. Ecrivain prolifique, P. Anderson est pourtant peu connu en France et ses dernières bonnes critiques remontent, en France, aux années 50. Comment expliquer cette distorsion entre les Etats-Unis et la France, tout d'abord il faut reconnaître que dans l'intense production de Poul Anderson, il y a beaucoup d'oeuvres mineures, pour ne pas dire, sans intéret; néanmoins, il ne s'agit pas d'une différence d' appréciation littéraire ( nous le savons bien , les américains n'ont aucun goût ), mais plutôt la prise en otage d'un auteur dans l'éternel clivage droite-gauche. En effet alors qu'il était régulièrement publié jusque là, le début des années 60 voit surgir une génération écolo-gauchiste (dont on se rappelle qu'elle apothéosera chez nous en Mai 1968) pour qui Poul Anderson est le MAL absolu, cette génération ayant réussi à se faire entendre, le monde de l'édition française de science-fiction se pliera, alors, au diktat et passera P. Anderson aux oubliettes pendant qu'aux Etats-Unis, il ramassera un Hugo en 1961, puis en 1964, encore un en 1969, et en 1972, un de plus en 1973 et j'oublie ceux de 1979 et 1981.C'est ainsi qu'après sa période, post âge d'or, dans les années 50, qui le vit régulièrement traduit en France, il devient l'emblème de la droite réactionnaire, et à ce titre,est accusé de tous les maux. Alors que Robert Heinlein, dans une situation similaire brouillera les cartes en publiant "Stranger in a strange land", Poul Anderson, lui, continuera à creuser son sillon, et on peut penser qu'il lui était indifférent qu'il ne corresponde pas à la sensibilité française tant qu'il gardait son auditoire américain.
Extrait de: http://pagesperso-orange.fr/listes.sf/anderson/bio.htmEt pour corroborer un rapide extrait d'une interview de Philip Dick lisible sur ce lien: http://www.noosfere.com/heberg/Le_ParaDick/articles/itw_Blanc_Fremion_77.html:
Je pense que les auteurs de SF américains étaient non seulement lâches mais en plus incroyablement naïfs. Ils vivaient dans un monde féerique. Puisqu'ils traitaient de l'imaginaire, ils avaient tendance à vivre dans l'imaginaire. Il faut ajouter à tout ça que la plupart des auteurs de science fiction étaient des amis de l'establishment. Je pense à Hyman, Poul Anderson, Balsmorth. La science-fiction ne comptait pas beaucoup de gens de gauche dans ses rangs. Si vous me demandiez à brûle-pourpoint de vous citer le nom d un seul écrivain de gauche dans les années soixante, je serais bien embarrassé. Non, même à la réflexion, je n'en vois aucun.
Et un dernier petit extrait de l'humanisme:
Ce recueil de quatre nouvelles est paru en France en 1960. Poul Anderson est peu connu est dénigré dans notre pays car il est considéré comme un écrivain réactionnaire (il a milité en faveur de la guerre du Vietnam).

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Oui, c'est vrai, j'avais entendu parler de l'histoire, et c'est vrai que la plupart de ses écrits de SF (en tout cas ceux que j'ai lu) ne sont pas géniaux. Mais bon, que cela n'empêche personne de découvrir ce livre (après tout, pour prendre un exemple non fantasy, la Traversée de Paris est l'un des grands films du cinéma français, même si son auteur avait des convictions d'extrême droite), d'autant que les opinions politiques de l'auteur n'y transparaissent pas.Merci pour l'info.:)

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"john doe a écrit:un vrai chef d'œuvre et qui mériterait d'être traduit en français.""Je crois que ça l'a été il y a fort longtemps, mais c'est vrai que j'attends la réédition au Bélial (annoncée depuis une éternité) pour m'y plonger."et"Et ce livre mérite d'être mis plus en avant. Bienq u'il ait été traduit une fois en français comme le dit luigi, il est aujourd'hui difficilement trouvable hélas."Luigi Brosse et Belgarion ont dit sur ce forum que The Broken Sword avait été traduit il y a bien longtemps. J'ai beau chercher, je n'ai jamais réussi à mettre la main sur cette traduction et aucune trace n'est établie sur internet. Connaîtriez-vous le nom de la maison d'édition, l'année de publication ainsi que le titre du livre ?

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Oui, il m'a fallu du temps pour réagir, je sais. Mais j'ai vraiment cherché à comprendre pourquoi nous étions convaincus avec Belgarion qu'il existait une traduction en français. Et rien, niet, nada. J'ai fouillé tout ce que j'avais sur Anderson et pas moyen de trouver la moindre trace d'une traduction française (si ce n'est le projet du Belial, vieux de 3 ans au moins maintenant).Désolé pour le faux espoir.

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Bon, je me joins à tous les (enfin, les quelques) avis positifs à propos de ce bouquin!Au début j'ai craint que ce soit manichéen, mais les personnages sont bien plus nuancés que ça. J'aime beaucoup le changement qui s'opère progressivement chez Skafloc. Il m'a un peu fait penser à... Arthas, dans le jeu vidéo Warcraft III (ça c'est de la référence!). Le rapport entre le monde magique et le christianisme est très intéressant aussi. Cette crainte du christianisme s'inscrit bien dans l'atmosphère de "fin du monde" dans laquelle baigne The Broken Sword. Ce qui se passe est souvent présenté comme la fin d'une ère (notamment du côté des elfes). Ca ressemble un peu à de la nostalgie, face à une époque sur le point de disparaitre définitivement. Enfin, je ne sais pas trop comment décrire cette atmosphère, mais c'est ce qui m'a le plus marqué.L'autre particularité, c'est le style de Poul Anderson. Il va toujours à l'essentiel, comme s'il n'avait gardé que le strict minimum dans les évènements qui construisent le récit. Tout s'enchaine très vite, on passe vite d'une situation à une autre. C'est un peu déroutant comme style, et ça ne laisse pas beaucoup de temps morts. ... Bref, je ne sais pas si on peut trouver un style qui s'oppose plus à celui de Tolkien (dans Le Seigneur des Anneaux en tout cas)!A lire absolument![Juste un petit carton jaune à l'éditeur (Gollancz): écrire en quatrième de couverture Scafloc (et dans une moindre mesure Bolverk) alors que ces noms sont écrits Skafloc et Bölverk tout au long du bouquin, ça le fait moyen (d'ailleurs, si je peux me permettre, Elbakin fait la même erreur dans son résumé :D)]

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Demisev a écrit :Bon, je me joins à tous les (enfin, les quelques) avis positifs à propos de ce bouquin!....A lire absolument!
ça fait plaisir de constater que tous ceux qui, comme Demisev, se soient lancés dans la lecture de The Broken Sword (toujours pas disponible en français, juste?) en ressortent avec la même impression : une très bonne histoire qui ne fait pas dans la fioriture, avec une ambiance façon fin de siècle (pour les elfes, donc ;) ) intéressante.Et je maintiens qu'on ne peut pas vraiment comprendre Tolkien et son traitement des elfes si on n'a pas lu The Broken Sword, ni tous les autres mythes qui présentent les elfes sous un jour moins reluisant (des êtres foncièrement différents des humains, et qui ne sont pas vraiment "bons", mais bien plutôt dangereux). Il me semble d'ailleurs que des réminiscences de cette vision des elfes se ressent dans le Sam Gamegie du 1er tome du SDA qui est en même temps fasciné et effrayé par les elfes, qu'il aimerait rencontrer.

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Je suis toujours content de voir The Broken Sword remonter dans l'historique des topics (cf ma citation), en espérant toujours une trad française pour cette oeuvre essentielle (d'un auteur que je n'apprécie pourtant pas particulièrement dans l'absolu).