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Tellement paresseux qu'ils s'en serviraient pour qu'on écrive leurs intrigues à leur place. 

Entretien - "Harry Potter est une œuvre interactive"Pourquoi Harry Potter fascine-t-il autant ?Propos recueillis par Emilie-Anne Jodier, le jeudi 25 octobre 2007 à 06:00 Disponible ce soir chez Gallimard ( 26,5 euros )Isabelle Smadja, mère de famille mais surtout agrégée de philosophie, a étudié le phénomène Harry Potter. Elle nous explique les raisons d’un tel engouement pour ce personnage. FRANCESOIR. Comment avez-vous trouvé ce dernier tome qui clôt les aventures du sorcier ?ISABELLE SMADJA. Je l’ai trouvé très cohérent avec l’ensemble, il répond à beaucoup de questions laissées en suspens dans les différents ouvrages. La fin dépendait entièrement de l’auteur : elle avait laissé des pistes aussi bien dans un sens que dans l’autre. Et elle a su tenir compte des suggestions de ses lecteurs. J. K. Rowling a été très bien inspirée : elle a profité de la mode des forums de discussion pour créer son propre site et y puiser l’inspiration. On ne s’en rend peut-être pas compte, mais Harry Potter est une œuvre interactive.Pourquoi un tel succès, planétaire de surcroît ?J. K. Rowling a multiplié les références culturelles, ce qui en fait une œuvre universelle. Elle a aussi bien utilisé les ficelles du conte (l’orphelin délaissé) que celles de la mythologie grecque ou celte, voire même biblique. Ce qui a poussé beaucoup de gens à s’y intéresser.Peut-on dire que J. K. Rowling a du génie ?Le mot est peut-être un peu fort ! Mais au-delà du style, elle a un véritable talent pour brasser des références très diverses. C’est ce que beaucoup de gens attendaient à une époque où on peut avoir accès à une culture immense. C’est rassurant de se retrouver dans un livre qui nous parle aussi bien d’un univers magique que d’un univers très connu comme celui de l’école et des amitiés.La sorcellerie n’est donc qu’un prétexte ?Oui, J. K. Rowling arrive à maintenir un bon équilibre entre l’éloignement et la proximité. La sorcellerie, c’est pour faire rêver. Mais le reste, ce n’est que du connu pour la plupart des gens : l’école, les examens, les amis, les profs qu’on aime ou qu’on déteste. Il y a un effet miroir (on se reconnaît) et un effet fenêtre (on s’ouvre sur un univers exotique). La sorcellerie permet de rattacher ces deux éléments.Les enfants peuvent-ils saisir ces différents niveaux de lecture ?Je pense qu’ils comprennent qu’on ne les prend pas pour des idiots : ils ont conscience que ce sont des livres très travaillés où le souci du détail a son importance. Cela renforce l’estime de soi, parce qu’ils constatent qu’un travail qui leur est destiné est soigné et intéressant.Et qu’est-ce qui attire autant les grands ?Le fait que leurs enfants dévorent ces livres ! Mais plus généralement, les adultes ont été surpris de voir qu’à la relecture ils pouvaient découvrir encore des détails qui ne leur étaient pas apparus au départ.Pensez-vous que Harry Potter puisse devenir une figure aussi célèbre que les contes de fées traditionnels comme Alice au pays des merveilles ou Cendrillon ?Le problème, c’est que les produits dérivés ont pris le dessus. Je ne sais pas où se placent les livres par rapport aux films par exemple : lesquels resteront dans les mémoires ? Mais en tant que personnalité, Harry Potter est parti pour durer.Isabelle Smadja a écrit Harry Potter, les raisons d’un succès, aux Presses universitaires de France, 134 p., 16 euros.
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Salut à tous !A vrai dire, moi je vois plutôt la question sous un autre angle (à moins peut-être de l'avoir plutot mal comprise). En tant qu'écrivain justement, et un peu victime du phénomène. Dans le sens ou moi je n'utilise pas l'Internet pour des recherches pour mon univers (Exiledworld n'est basé sur aucune recherche, simplement sur mes petites folies internes), mais plutôt pour dialoguer avec des amis où m'ocuper du site du livre. Sauf que le truc c'est que j'écris sur mon ordinateur, et que j'ai bien souvent la fâcheuse tendance à y brancher l'Internet en même temps. Et là , c'est le drame. Au lieu d'écrire, je me laisse parfois trainer sur le web... Alors est-ce que l'Internet rend les écrivains paresseux, je ne me prononcerai pas au nom de tous, mais dans mon cas il a la petite tendance à me détourner du droit chemin... Mon exemple ne valant pas pour généralité, encore une fois, mais juste pour une autre vision de la question.
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C'est vrai que c'est la mode chez les écrivains :
http://www.elbakin.net/fantasy/news/683 ... a-Question

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Je trouve que sur certains points, Robin Hobb (après les fanfictions) ressemble un peu à Philip Pullman.Je me range plus du côté de Neil Gaiman (dont je préfère les livres). J'ai déjà vu des blogs superbes sur la littérature, il suffit juste que ce ne soit pas le blog d'un ado attardé qui écrit en SMS en parlant de je ne sais quelle soirée arrosée.
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Je ne vais pas sur beaucoup de blogs non plus, mais j'aime par exemple beaucoup celui de Neil Gaiman. Quant à Hobb, si elle n'aime pas, elle n'a qu'à pas en avoir au lieu de se plaindre, d'autres s'en sortent très bien.Je pense que ça dépend de l'humeur de chacun bien sûr, mais ça peut être un outil très pratique pour un auteur qui a envie de communiquer directement avec ses lecteurs de façon pratique et sans avoir à tenir un "vrai site".
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Oui, c'est vrai, c'est son site.Mais la nuance est parfois très ténue, surtout quand on considère, par exemple, cette définition d'un blog : (Anglicisme) Site web personnel dans lequel l’auteur note, au fur et à mesure de sa réflexion sur un sujet qui lui importe, des avis, impressions, etc., pour les diffuser et susciter des réactions, commentaires et discussions.Alors à la lecture de cette page, j'ai eu dû mal à faire la disctinction ;)Mais bon, la forme, ce n'est pas l'essentiel, c'est le fond qui nous intéresse
!

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Perso je suis completement d'accords avec le coté incarnation démoniaque d'internet (et en particulier d'un certain site sur la fantasyfortement chronophage!
)! En effet lors des (rares
) baisses de motivations au travail, internet est toujours au dessus de mon épaule en déguisement de diablotin ridicule et me sussure tel un serpent : aie confiansssssssssse crois en mooooiiiii... 



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complètement d'accord avec toi.mais bon qu'en penses les auteurs ?Akallabeth a écrit :Perso je suis completement d'accords avec le coté incarnation démoniaque d'internet (et en particulier d'un certain site sur la fantasyfortement chronophage!)! En effet lors des (rares
) baisses de motivations au travail, internet est toujours au dessus de mon épaule en déguisement de diablotin ridicule et me sussure tel un serpent : aie confiansssssssssse crois en mooooiiiii...
je lis qu'il y a une histoire de productivité, et franchement j'attends pas des auteurs qu'ils "pondent" des livres à la chaîne, mais qu'ils me fassent rêver, voyager, tant pis s'ils mettent du temps pour écrire parce qu'ils se sotn perdus sur le net, je leur fais confiance, ils sauront revenir.Les auteurs n’ont donc plus d’excuses pour retarder leurs productions !
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Si Internet peut rendre les auteurs paresseux, il semblerait qu'il apporte aussi l'effet contraire, par exemple quand un site comme celui décrit dans cette news est créé
http://www.elbakin.net/edition/12339-Un ... urs-est-ne

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Je ne pense pas qu'internet modifie le caractère d'un auteur. Un auteur paresseux de base n'est pas moins ou plus paresseux depuis l'existence d'internet.Dans le processus d'écriture, on se retrouve souvent face à des impasses : au lieu d'allumer la télévision, de faire du sport ou d'aller au cinéma, les auteurs ont une nouvelle opportunité de se divertir avec internet comme tout le monde.La vraie question est plutôt : internet a-t-il déjà modifié le cours d'une histoire, influencé l'écriture d'un auteur ?
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En tant qu'écrivaillon du dimanche, je trouve qu'Internet est une source d'information fabuleuse. Je me souviens que quand j'ai commencé à écrire, le web n'existait pas (ou du moins pas pour le grand pubic), et je faisais des recherches à la bibliothèque. C'était affreux, je mettais des heures à trouver des livres qui neuf fois sur dix, ne correspondaient pas à ce que je cherchais. Ou étaient déjà empruntés.Ou avaient perdu des pages.Ou ne pouvaient pas être emportés chez soi.Aujourd'hui, dès que j'ai besoin d'un détail technique, je l'ai en quelques minutes sur Internet -en quelques heures si je veux plusieurs détails. De clic en aiguille, j'apprends aussi énormément de choses que je ne cherchais même pas au départ, ce qui est toujours une source d'inspiration intéressante. Et je me constitue des banques de données personnelles que je peux consulter plus tard.Si l'on veut se renseigner sur des sujets très pointus (le maquillage, les vêtements, les prénoms du moyen-âge, par exemple) une petite bibliothèque de province n'aura pas grand chose à vous offrir, alors qu'il existe des sites formidables sur ces sujets.Et puis, il existe aussi des forums d'auteurs amateurs qui s'échangent des informations sur leurs spécialités respectives : on pose une question et on a dix réponses en quelques heures, avec des réfléxions intéressantes en prime. Alors bien sûr, l'information n'est pas toujours fiable, mais si on connaît son affaire, en recoupant les sources, en vérifiant les informations après coup sur des sites plus sûrs ou dans des livres dont on trouve les références sur Internet, on limite fortement les risques.Je tiens d'ailleurs à signaler qu'on trouve aussi parfois des erreurs dans les livres : c'est plus rare, mais le manque de fiabilité n'est pas réservé à Internet.
Bien sûr certains livres sont toujours indispensables (et je continue à fréquenter les bibliothèques). Mais globalement, le monde que je créé en tant qu'auteur est finalement dix fois plus fiable qu'avant, parce que des centaines de détails auront été vérifiés et auront fait l'objet d'une recherche -même succincte- là ou autrefois, j'aurais été contraint d'improviser ou d'imaginer, faute de source ou de temps pour vérifier ces petites choses.Donc certes, Wikipedia n'est pas très fiable. Mais ne jetons pas le bébé avec l'eau du bain !La vraie question est plutôt : internet a-t-il déjà modifié le cours d'une histoire, influencé l'écriture d'un auteur ?
