A ce sujet je ne sais pas s'il y a ou s'il n'y a pas de "french touch" dans la façon de considérer la littérature ou les loisirs de niche (voilà encore une expression qu'elle est belle, autant que la niche fiscale mais nettement moins avantageux. Couchés, les chiens !) mais je voudrais revenir sur la question de la catégorisation
Eorlingas a écrit :J'ai la sensation (mais je ne connais pas le domaine) que dans la culture anglo-saxonne on catégorise moins les genres (là par contre c'est peut-être plus la valeur commerciale d'un livre qui fait foi, ce qui n'est pas la panacée non plus), les esprits sont-ils plus ouvert à la créativité (en littérature et ailleurs) et de ce fait moins conservateurs. Comme le dit Witch on rêve qu'un livre soit critiqué, évalué sur son contenu quelque soit le genre qu'on voudrait lui attribuer, n'est-ce pas parfois le cas outre atlantique et outre manche (comme en musique par exemple) ?
Ben cela ne me parait pas si évident que cela du moins en ce qui concerne les librairies. Pour l'Angleterre c'est plutôt pas mal, classement en rayon selon le contenu pas de souci (enfin à ma dernière visite dans un Waterstones de base) mais l'un de mes pires souvenirs de librairies c'est aux Etats Unis avec un classement par "destinataire" et des rayons afro-americain, hispano, et puis dans le classement par auteur là aussi distinction selon la "couleur" de l'écrivain

:rolleyes:Vous me direz que le classement "Jeunesse" est lui aussi un classement en fonction de la nature du lecteur. Mais on a tous été jeunes et on peut même le rester

donc c'est quand même assez peu "ghettoïsant"Par contre il se passe quoi si je choisis un livre dans le rayon hispano et que je ne sais même pas ce qu'est un nachos ? D'ailleurs aurais-je même "envie" de trainer dans le rayon hispano si je ressemble à une suédoise ? Oserais-je tout simplement ? On peut dire que le classement en jeunesse de certains livres implique malheureusement que ces livres ne tomberont jamais sous la main du jeune adulte en mal de reconnaissance qui se gardera bien d'aller trainer du côté où sont rangés les Twilight, question d'"image" sans doute

Là je caricature un peu mais alors quelle horreur si cela devenait la même chose pour le reste des bouquins. C'est un peu comme trainer au rayon bricolage du BHV pour une femme il y a une ou deux décennies : tu sens que pour tous ceux qui sont là, t'es pas à ta place et en plus le vendeur te prend de haut :DJ'imagine bien le vendeur du rayons livres "ghetto X" me regarder avec un sourire condescendant et me diriger gentiment vers un autre rayon "vous trouverez plus ce qui vous convient par ici, ma p'tite dame" :wacko:Ce que j'aime avec Internet, c'est la possibilité de passer au dela des apparences pour communiquer avec l'autre. Il me semble que la lecture c'est aussi cela : ce qui rassemble des gens sans tenir compte des apparences. Alors j'aime quand on ne me jauge pas sur mes lectures comme on pourrait me jauger sur ma blonditude apparente :lol:Ce qui fait la richesse de l'humain c'est son absolue complexité qui implique, selon moi, qu'il ne peut pas être réduit à ce qu'il lit, à ce qu'il fait comme travail ou à la musique qu'il écoute. Tout cela peut constituer la plus totale incohérence et pourtant faire de lui une personne entière, unique et inclassable. C'est aussi un peu ce que sont les bons bouquins qu'ils soient ou pas fantasy : entier, unique et inclassable (et donc lisible par tous !) Enfin bon je vais m'arrêter là, ça doit être le décor de carte postale savoyarde qui me rend lyrique
