Je plaide coupable pour mon manque d'entrain sur l'épique, c'est clairement un sous-genre que j'affectionnais et qui ne m'attire plus du tout !Côté clichés, c'est un parti pris volontaire. Je m'explique : l'heroic fantasy, de mon point de vue, souffre beaucoup des a priori et des clichés qui laissent penser que c'est un sous-genre peuplé de barbares débiles, qui se servent avant tout de leurs muscles hypertrophiés sans réfléchir une demi-seconde (et je l'ai longtemps cru). Or ces clichés sont plutôt très absents dans les romans qui fondent le sous-genre : on les trouve majoritairement dans les mauvais bouquins, puis dans les nanars et les navets. En gros, le cliché est pour moi injustifié. Et il n'y a pas un bon bouquin d'heroic avec un barbare en slip et sans neurones. Ajoutons à cela que j'avais très à coeur de défendre l'heroic, et le Conan d'Howard, le "vrai", celui qui n'avait pas été manipulé par Sprague de Camp, mais aussi Kull, Kane, Imaro... Les vraies grosses claques littéraires que j'ai prises dans la gueule ces dernières années sont à compter dans les rangs de l'heroic. Donc, ouais, j'avais un truc à défendre ici, bien plus qu'en épique.En fantasy épique, ce qui parait cliché aujourd'hui formait la base du sous-genre, et ce n'est devenu cliché qu'à force d'être pompé et repompé. Il y a de très bons bouquins avec ces ingrédients "de base", comme il y en a des mauvais, dans la masse folle qui a été éditée. Le plus gros souci de l'épique étant sans doute d'avoir été à ce point populaire pour que des auteurs puissent se permettre de produire des histoires pas terribles et sans imagination. Le truc aussi, c'est que ça m'agace un peu de voir que c'est toujours la forme de fantasy qui est la plus connue, la plus vendue, la plus lue. Parce qu'elle masque tout le reste, et que je pense sincèrement qu'on a tout à gagner à explorer plus avant les terres de la fantasy, à se perdre dans ses multiples facettes.Le côté historique du sous-genre est aussi très marqué dans l'épisode : mon but, c'était aussi de montrer comment la "Big Commercial Fantasy" s'était construite, à partir d'éléments originaux apportés par différents auteurs au fur et à mesure. Terremer, c'était original, pareil pour les Derynis, Tornor etc. Ca ne le parait plus, parce que des éléments utilisés par ces auteurs ont été repris des dizaines de fois par la suite. Et ça n'empêche pas le fait qu'il y ait de bons bouquins d'épique avec une recette classique. Et des auteurs qui soient réellement créatifs, hors des sentiers battus. Je suis partie dans l'idée que les épisodes sur les sous-genres sont surtout là pour poser des bases : donner des grandes lignes sur les différents types de fantasy, retracer l'historique du genre, parler d'auteurs importants et fondateurs mais parfois oubliés. Quand un sous-genre a un historique costaud, comme l'épique, je trouve ça plus intéressant de le détailler, d'en décortiquer les étapes, les apports. J'essaie de parler des livres et d'auteurs un peu passés à la trappe mais néanmoins fondamentaux ou occupant une place particulière dans la construction du sous-genre. Qui, pour l'épique, paraissent classiques ou clichés parce qu'ils ont été "absorbés" et sont devenus des normes.Hmm. Désolée pour ce pavé... j'espère avoir un peu clarifier mon propos et ma démarche
