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Un article très intéressant, qui donne pas mal d'idées de lectures (bon, j'avais lu le cycle d'Avaryan de Judith Tarr il y a une dizaine d'années, je n'en ai pas gardé un souvenir impérissable), mais certains ont l'air vraiment sympas.Le risque est évidemment, comme indiqué dans la conclusion, que cela débouche sur un "vernis" orientalisant, mais, comme toujours, tout dépend de la qualité du traitement du sujet et du cadre par l'auteur.

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Pour revenir à l'article ,le coté oriental n'est pas trop mal représenté (je parle de la zone Arabe/Turquie etc...)Il y a quand meme pas mal de Romans /Cycles se déroulant la bas . Après pour la zone asiatique , on a ponctuellement des œuvres se déroulant là-bas mais on en aura guère plus je pense...A mon avis le médiéval européen à encore de beaux-jours devant lui !

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on ne voit jamais personne acheter quoi que ce soit chez Tolkien et cela peut paraître étrange en y réfléchissant, mais cela n'aurait aucun intérêt par rapport à l'angle choisi par l'auteur, plus attiré par le langage que par l'économie.
j'ai droit à combien de contre-exemples ? Ou mieux, je prévois un article sur l'économie en Terre du Milieu ?(On a Frodo qui vend sa maison, Merry qui se fait dédommager de la disparition des poneys -ce qui nous renseigne sur la valeur du poney et Saruman qui achète l'herbe à pipe de Lotho, ce qui se retrouve dans la façon dont les Nazgûl sont arrivés en Comté si vite).

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Euh, tu peux peut-être comprendre que c'est un raccourci, non ? ^^ Évidemment que moi-même en rédigeant ça j'ai pensé à Bree par exemple. Mais je ne crois pas que l'économie soit au centre de l'intrigue du SDA.

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Gillossen a écrit :Euh, tu peux peut-être comprendre que c'est un raccourci, non ? ^^ Évidemment que moi-même en rédigeant ça j'ai pensé à Bree par exemple. Mais je ne crois pas que l'économie soit au centre de l'intrigue du SDA.
D'ailleurs jamais les Orcs ne se plaignent d'être mal payé dans les armées du Mordor....;)

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En fait, si, quand ils ont capturé Frodo, ils parlent de se mettre leur compte, l'esprit d'entreprise est bien présent :)Ce n'est pas parce que ce n'est pas central que les basses considérations monétaires sont évacuées ; ce qui me fait d'ailleurs penser que dans la Roue du temps, le spectaculaire côtoie allégrement le trivial des discussions de chiffons, "comment les autres font pour si bien parler aux femmes ?" et la conversion en or -selon le pays- de ce que Matt gagne aux dés.Trop de dragons, ça devient fatigant, savoir revenir sur des bases plus ordinaires, ça permet de souffler aussi.

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Je ne connais pas assez Philipp K. Dick pour dire si Moorcock a raison quand il dit qu'il a mieux prévu l'évolution de notre société. Par contre, concernant l’aseptisation de la Fantasy, je tendrais plutôt à dire que ça dépend. Certes, la plupart des best-sellers sont assez classiques, avec souvent des ficelles bien connues. Mais tout de même ! Je peux déjà penser à quelques auteurs qui prennent un chemin qui, bien que seulement un peu différent, suffit à mon sens.Ainsi d'Olivier Peru avec son cycle Martyr qui démarre très classiquement avant de véritablement se distinguer, d'Aeternia de Katz (seul livre de lui que j'ai lu pour l'instant, je vais tenter de rattraper mon retard dès que je le pourrais) qui là encore parvient à surprendre le lecteur. Ou bien Jaworski, bien sûr, dont j'ai beaucoup aimé les Hauts-Royaumes. Après, le "problème" c'est que les auteurs veulent réussir et les éditeurs faire rentrer l'argent. Difficile dans ces conditions de s'attendre à ce que la Fantasy, qui n'est plus le refuge un peu underground de quelques Geeks caricaturaux comme on en voit encore trop dans les films, ne prenne pas le même chemin que la plupart des autres styles. En un sens, ce n'est pas la Fantasy qui s’affadit, mais plutôt les lecteurs qui, bercés depuis des décennies dans un certain style de société sont formatés à apprécier certains styles et tout en demandant à cors et à cris des différences, hurlent au scandale dès qu'une œuvre sort un peu trop du moule.Soit dit en passant, je suis parfaitement conscient d'agir exactement comme le reste des personnes autour de moi à ce propos. Il n'y a qu'à voir comment j'ai réagit devant Tale of Tales, film sortant des sentiers battus (au moins dans sa forme) et que je n'ai pas du tout aimé. En sachant que c'est en partie dû aux risques pris dans des choix de scenario, qui s'éloignent profondément de ce qui est habituel dans les contes de fées modernes.

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Tu as probablement raison, Korath.Mais ici tu ne cites que des auteurs français...Il me semble que le rapport à la fantasy est assez différent en France.Et qui plus est, je doute que M. Moorcock ait accès à ces œuvres (ce qui est bien dommage...)Ps: j'ai l'impression que tu as "confusionné" les récits du vieux Royaume de JP Jaworski et les Hauts-Royaumes de P Pevel... :unsure:

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Il faut bien voir que si le schéma du groupe de héros qui sauvent le monde, fonctionne, c'est parce que ça renvoie aussi à des choses de notre propre quotidien. C'est peut être aussi un moyen pour les auteurs de nous dire que si l'on se bouge on peut chacun à notre niveau contribuer à faire évoluer les choses, de passer un message positif.Mais je ne crois pas que tous les ouvrages de high fantasy suivent le modèle de Tolkien. Même s'il est une référence, les auteurs d'aujourd'hui s'en détachent. J'avais lu justement un article il y a quelques mois là dessus.

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Je reviens -forcément- sur un passage de l'article source -et qui en a fait le titre-
“I think he’s a crypto-fascist,” says Moorcock, laughing. “In Tolkien, everyone’s in their place and happy to be there. We go there and back, to where we started. There’s no escape, nothing will ever change and nobody will ever break out of this well-­ordered world.”
pour dire que Monsieur Moorcock peut avoir son opinion, préférer le chaos et l'ombre à l'ordre et à la lumière -je lui accorde ce droit, car je suis bon et généreux- , il parle ici comme quelqu'un qui n'a pas lu, ou pas compris, ou oublié de quoi il parle.Il y a du malaise, de la nostalgie (nostalgie qui peut tuer !), des gens qui partent et qui reviennent étranger chez eux, à jamais changés, des briseurs de coutumes et de tradition.Ensuite, pour Martin, je me demande s'il parle de la série ou du livre quand il parle de "soap opera".

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La vision qu'a Moorcock sur Tolkien, la fantasy actuelle et le trône de fer me semble être complètement à côté de la plaque.Mais lit-il encore de la fantasy ?Si le trône de fer est au final du soap opera alors Roméo et Juliette c'est au final pas mieux qu'un roman de la collection Arlequin.Si le volume de fantasy éditée à considérablement augmenté, cela n'est évidemment pas grâce à une soudaine explosion du nombre de chef d'oeuvres - cette race de romans là sera toujours un faible pourcentage de l'ensemble - mais au-delà de la commercial fantasy, il y a de sacrées pépites.Seulement voilà, Moorcock a semble-t-il remisé au placard son équipement de chercheur d'or.

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Foradan a écrit :Je reviens -forcément- sur un passage de l'article source -et qui en a fait le titre-
“I think he’s a crypto-fascist,” says Moorcock, laughing. “In Tolkien, everyone’s in their place and happy to be there. We go there and back, to where we started. There’s no escape, nothing will ever change and nobody will ever break out of this well-­ordered world.”
pour dire que Monsieur Moorcock peut avoir son opinion, préférer le chaos et l'ombre à l'ordre et à la lumière -je lui accorde ce droit, car je suis bon et généreux- , il parle ici comme quelqu'un qui n'a pas lu, ou pas compris, ou oublié de quoi il parle.Il y a du malaise, de la nostalgie (nostalgie qui peut tuer !), des gens qui partent et qui reviennent étranger chez eux, à jamais changés, des briseurs de coutumes et de tradition.Ensuite, pour Martin, je me demande s'il parle de la série ou du livre quand il parle de "soap opera".
Non mais pour Tolkien, on lui pose toujours la question, là il est précisant qu'il répond en riant, alors on a préféré se concentrer sur autre chose dans la brève quand même. ;)Plutôt qu'un gros titre sensationnaliste. :)

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Je suis de ceux qui pensent que la high fantasy peut évoluer. Et ce en agissant sur plusieurs de ces éléments en les détournant ou simplement en changeant certains tropes un peu trop datés.- L'élu : si au lieu du classique adolescent l'élu était un homme dans la force de l'âge ou un vieillard, le déroulement des événements serait différent. On éviterait la partie roman d'apprentissage pour aller dans autre chose.Encore mieux. Si au lieu d'un élu c'est un groupe carrément qui est élu ( Pierre Grimbert avait déjà joué avec cette idée) bien sûr composé de gens de classes sociales différentes, histoire de créer un minimum de tension et surtout des complémentarité de compétences entre les protagonistes.- La compagnie qui se forme pour aller sauver le monde : si cette compagnie était composé de manants, de mendiants ou pire de criminels, là aussi nous aurions un déroulement différent. Déjà la phase recherche d'alliés serait beaucoup plus problématique et prendrait sans doute un tour plus iconoclaste.- La prophétie : elle n'est pas forcément nécessaire. C'est un élément qui peut être oublié.La nature du mal. Là il faut oublier, le mal incarné qui se trouve évidemment dans un territoire situé à l'est. À l'époque de la Guerre Froide ça passait peut à peu près. Mais nous n'en sommes plus là.Aujourd'hui le mal c'est l'intégriste religieux, l'extrémiste politique, le politicien corrompu, le financier ivre de pouvoir, le chef d'état totalitaire. Des figures maléfiques de notre monde qui peuvent très bien s'adapter en fantasy.On peut peut aller rechercher les vieux clichés de la littérature populaire. La conspiration que les héros ont découvert et qu'ils sont les seuls à pouvoir arrêter. La société secrète millénaire qui décide de mettre en place son grand plan. Le génie criminel fou qui met en place des actions démentielles pour prendre le pouvoir ( bref des versions fantasy de Fantomas ou Fu Manchu). Si l'on rajoute une bonne dose de magie et des créatures fantastiques, on peut avoir quelque chose d'intéressant.Même la figure du demi dieu maléfique pourrait être retravaillée intelligemment. Et si ce demi dieu au lieu de créer une nation totalitaire et ténébreuse était caché depuis toujours parmi les hommes et les manipulait pour qu'ils hâtent sa prise de pouvoir ? Et si ce demi dieu s'appuyait sur un équivalent du terrorisme dans un monde de fantasy pour arriver à ses fins ? La nation maléfique est à éviter. Mais une nation tombée sous le coup d'un dictateur et d'une idéologie terrifiante peut être à envisager. Voilà quelques pistes qui à mon avis peuvent permettre d'avoir une fantasy épique différente. Je pense qu'il y a des tas d'autres clichés que l'on peut retourner d'ailleurs. Vous en trouverez sans doute auxquels je n'ai pas songé.

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Je te rejoins sur absolument tous ces points ! Après je pense qu'un groupe de mandiants serait encore plus intéressant qu'un groupe de criminels (ça c'est déjà vu plusieurs fois - qu'ils se repentissent après ou non) mais l'auteur qui se lance là dedans aura besoin d'une vraie bonne idée pour attacher les lecteurs à ce groupe.Pour moi l'idée d'un mal incarné est à bannir. Un antagoniste, ok. Un "méchant tout noir", non. Pour moi il faut qu'il ait un objectif autre (et plus crédible) que "régner sur des ténèbres éternelles".

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Une autre piste. On a beaucoup de guerriers en high fantasy. Mais peu de diplomates. Le seul exemple qui me vient c'est Silk dans la Belgariade. Je pense que ce sont des personnages un peu trop sous exploités en fantasy et qui dans le cadre d'une saga de fantasy épique serait tout à fait à leur place. Des arcs narratifs autour de la diplomatie, de négociations difficiles etc, dans une fantasy qui met en jeu des civilisations entières.

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Ca me fait penser à la série que je suis en train de lire "le Codex Alera" de Jim Butcher.Justement le personnage principal n'est pas toujours en position de remporter une victoire (ou s'il le faisait ça serait avec de nombreuses pertes) et va donc à chercher un moyen de négocier avec l'ennemi pour que tout deux sortent gagnants du conflit