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par Korath
Novice
Je ne connais pas assez Philipp K. Dick pour dire si Moorcock a raison quand il dit qu'il a mieux prévu l'évolution de notre société. Par contre, concernant l’aseptisation de la Fantasy, je tendrais plutôt à dire que ça dépend. Certes, la plupart des best-sellers sont assez classiques, avec souvent des ficelles bien connues. Mais tout de même ! Je peux déjà penser à quelques auteurs qui prennent un chemin qui, bien que seulement un peu différent, suffit à mon sens.Ainsi d'Olivier Peru avec son cycle Martyr qui démarre très classiquement avant de véritablement se distinguer, d'Aeternia de Katz (seul livre de lui que j'ai lu pour l'instant, je vais tenter de rattraper mon retard dès que je le pourrais) qui là encore parvient à surprendre le lecteur. Ou bien Jaworski, bien sûr, dont j'ai beaucoup aimé les Hauts-Royaumes. Après, le "problème" c'est que les auteurs veulent réussir et les éditeurs faire rentrer l'argent. Difficile dans ces conditions de s'attendre à ce que la Fantasy, qui n'est plus le refuge un peu underground de quelques Geeks caricaturaux comme on en voit encore trop dans les films, ne prenne pas le même chemin que la plupart des autres styles. En un sens, ce n'est pas la Fantasy qui s’affadit, mais plutôt les lecteurs qui, bercés depuis des décennies dans un certain style de société sont formatés à apprécier certains styles et tout en demandant à cors et à cris des différences, hurlent au scandale dès qu'une œuvre sort un peu trop du moule.Soit dit en passant, je suis parfaitement conscient d'agir exactement comme le reste des personnes autour de moi à ce propos. Il n'y a qu'à voir comment j'ai réagit devant Tale of Tales, film sortant des sentiers battus (au moins dans sa forme) et que je n'ai pas du tout aimé. En sachant que c'est en partie dû aux risques pris dans des choix de scenario, qui s'éloignent profondément de ce qui est habituel dans les contes de fées modernes.