Je m'étais aussi posé la question, surtout face au mutisme de Bragelonne. La question que je me pose désormais c'est l'effet que pourrait avoir un appel de ce type dans Bifrost, surtout s'il est repris par les poids lourds de la librairie indé comme Mollat, l'Ombre Blanche, Kleber, Sauramps et le Furet du Nord (pour ne citer qu'elles). Des librairies qui, pour moi, exercent une influence au moins symbolique dans l'hexagone, en plus de leur fort ancrage régional.

Après l'action pourrait aussi éventuellement se déplacer au niveau des gros réseaux comme celui des librairies parisiennes ou bretonnes. Enfin, ça reste une pure spéculation de ma part.

L'article rappelle également que les littératures de l'Imaginaire restent un bastion masculin en France : seul un tiers des personnes publiées y sont des femmes et le Grand prix de l'Imaginaire a récompensé 19 auteurs pour seulement 3 autrices depuis l'an 2000.

La vache ! Même en ne comptant qu'un tiers d'écrivaines parmi les auteurs, 3 femmes et 19 hommes montre un sacré déséquilibre.
Je ne sais pas pourquoi je m'imaginais que ce serait mieux dans notre domaine qu'en littérature générale, mais je suis quand même déçu

À ce jour, Bragelonne n'a toujours pas réagi à l'affaire Marsan, sur laquelle nous revenons, modestement, dans notre dernier podcast.

Ça s'appelle une erreur de communication d'entreprise. C'est bien dommage pour leur image publique. Un communiqué peut être bref, mais ne rien dire du tout, depuis tout ce temps, hum...

Pour les librairies, à voir, j'imagine bien que ce doit être compliqué.

Tybalt a écrit :Ça s'appelle une erreur de communication d'entreprise. C'est bien dommage pour leur image publique. Un communiqué peut être bref, mais ne rien dire du tout, depuis tout ce temps, hum...

Je suis d'accord, même un communiqué bateau de deux phrases aurait été mieux que ce silence qui s'éternise.

Le truc, c'est qu'un communiqué devrait forcément être validé par Marsan. Et sa stratégie à lui, c'est justement de ne pas communiquer à ce sujet. Même quelque chose de bateau du type "Nous avons pris en compte les récents témoignages..." reviendrait à dire que Marsan, au nom de la maison tout entière, accorde du crédit auxdits témoignages, or il se refuse absolument à le faire. En plus de ça, ils ne peuvent pas promettre que des mesures seront prises, puisque ça reviendrait nécessairement à écarter Marsan de la boucle. Bref, je pense que l'équipe de Bragelonne est pieds et poings liés sur cette affaire, ils ne peuvent littéralement rien faire...

C'est vrai. En fait, au delà de Bragelonne, c'est vraiment la réaction de Marsan lui-même que je trouve déplorable. Plutôt qu'un communiqué en tant que directeur chez Bragelonne, il a choisi une réponse individuelle qui passe d'abord par son avocate et où il fait preuve d'un manque de respect pour les victimes assez choquant.

Petite info qui ne manquera pas de vous faire sourire je pense est la future parution d'un titre chez Bragelonne (pour Septembre) qui se verra accompagné par un gros plan marketing avec notamment une newsletter "féminine et féministe".
J'ai hâte.
(Ceci dit ce livre de SF a l'air vraiment sympa avec un petit éloge d'Emily St. John Mandel ce qui n'est pas rien)

L'organigramme de la boîte explique peut-être une bonne part des choses.

Gobliiins a écrit :Petite info qui ne manquera pas de vous faire sourire je pense est la future parution d'un titre chez Bragelonne (pour Septembre) qui se verra accompagné par un gros plan marketing avec notamment une newsletter "féminine et féministe".
J'ai hâte.
(Ceci dit ce livre de SF a l'air vraiment sympa avec un petit éloge d'Emily St. John Mandel ce qui n'est pas rien)

Ah oui, quand même. :/

Gobliiins a écrit :Petite info qui ne manquera pas de vous faire sourire je pense est la future parution d'un titre chez Bragelonne (pour Septembre) qui se verra accompagné par un gros plan marketing avec notamment une newsletter "féminine et féministe".
J'ai hâte.
(Ceci dit ce livre de SF a l'air vraiment sympa avec un petit éloge d'Emily St. John Mandel ce qui n'est pas rien)

Ça me conforte dans l'idée que l'appropriation du féminisme par le marketing, c'est du flan.

Je ne sais pas si cet article-là a déjà été posté, mais je me permets de vous le montrer, tant je le trouve abominable (dans le sens où tout ce qu'il dénonce est vrai.)

"comment lutter contre le sexisme dans la fantasy/sf"

Pour ma part, je n'ai pas encore lu le prieuré de l'oranger, mais je savais déjà que ce n'était absolument pas de la fantasy enfantine et que ça paraissait même de la fantasy de haute qualité ! Je suis proprement choquée.

Mais par surprise, cela dit : Au sein de notre maison d'édition, une de nos autrices, qui a écrit un roman de Dark Fantasy, s'est vue moquer plus ou moins sur Facebook par un autre auteur officiant dans le même genre qui croyait visiblement que son livre était du YA. Elle en a ri sur le moment, croyant qu'il avait pensé ça simplement à cause du jeune âge des deux premiers protagonistes apparaissant dans les extraits. Mais après avoir lu cet article, je réalise que cette "erreur" n'était pas dû à un style d'écriture, mais probablement au fait que ce roman de Dark Fantasy avait été écrit par une femme... Edit : je ne cherche pas à faire un procès d'intention, d'où le "probablement". J'espère juste qu'un jour, nous n'aurons plus à avoir ce genre de pensée.

On ne va pas nous relancer sur Le Prieuré de l'Oranger

Perso quand je l'ai travaillé en librairie, ma repré (qui connaît son catalogue) me l'a présenté comme du YA, et par la suite en l'ayant lu je me suis également dit que cela pouvait convenir à de grands ado et des adultes.
Donc non, littérature YA ne veut pas forcément dire qu'on trouve que c'est simplet, mais juste qu'on souhaite entraîner nos lecteurs vers des lectures plus exigeantes, qui les feront réfléchir, et que donc on ne les prend pas pour des idiots finis (je pense notamment aux romans de Aurélie Wellenstein)

Alors ça, je suis entièrement d'accord. Tant mieux si un roman arrive à toucher autant des jeunes adultes que des adultes plus âgés. Le roman Vampyria de Dixen m'a d'ailleurs fait cet effet (je suis fan de littérature vampirique à la Anne Rice). Peut-être que Numerama a pris le mauvais exemple avec le prieuré de l'oranger en voulant illustrer le fait que les femmes ont plus de difficulté que les hommes à faire reconnaître leurs oeuvres dans le genre de la Fantasy pour adulte. J'avoue que cela me rassurerait quelque peu. Mais j'imagine qu'il va en effet une bonne fois pour toute que je trouve le temps de lire ce roman de mille pages pour me faire mon idée !

Dans tous les cas, il n'y a aucune raison pour qu'un genre littéraire soit monopolisé par des personnes d'un certain sexe ou genre. Une femme peut très bien écrire un roman d'horreur tout comme un homme peut parfaitement écrire une romance fantasy, tiens pourquoi pas ! (D'ailleurs mine de rien, l'épée de vérité pourrait presque être classée en romantic fantasy tant l'histoire d'amour entre Richard et Kahlan est centrale dans la saga).

J'espère vraiment que les mentalités continueront à évoluer dans le bon sens. Mais j'y crois, puis comme cela a été dit plus haut, heureusement, il y a de plus en plus de femmes dans le monde de l'édition de l'imaginaire.

Je rajoute un paragraphe car je crois vraiment avoir mal exprimé mon propos, je faisais allusion au fait que le YA a en effet tendance à avoir une "mauvaise réputation" à cause des clichés de romance, triangle amoureux et autres souvent présent dans les oeuvres du genre. Donc selon qui nous lit, quelqu'un qui pense qu'un roman peut être catégorisé YA ne se penchera peut-être pas dessus.

Personnellement j'ai lu le Prieuré de l'oranger, et je ne vois pas en quoi ça dérangerait de le classer en YA. C'est effectivement un peu trop sombre et complexe pour le conseiller à n'importe quel enfant de 10-12 ans mais je pense que la plupart des 14-16 ans ont la maturité pour le lire.

Et quitte à aborder ce sujet, on pourrait aussi parler d'une série comme Alex Verus qui est classée en YA alors qu'elle est pour moi un cran plus sombre que le Prieuré. On parle quand même d'un bouquin qui aborde assez crûment la prostitution infantile ou la torture, mais que j'ai déjà vu en librairie à côté de La Quête d'Ewilan...
Et pourtant l'auteur est un homme.

En fait j'ai surtout du mal avec ces rayons "jeunesse" qu'on voit dans certaines librairies et bibliothèques qui collent pêle-mêle des livres qui peuvent plus ou moins intéresser les 10-18 ans, comme si on pouvait leur conseiller à tous les mêmes livres.

J'en remets une couche sur le problème, mais ça fait un mois et Bragelonne n'a toujours pas répondu et Marsan est toujours en poste sans trop s'inquiéter plus que ça.

Et pendant ce temps, l'affaire commence à faire moins de bruit sur les RS. Bref. Ça n'ira pas plus loin.

Gobliiins a écrit :J’ai pris la décision de n’avoir aucun ouvrage sur table ou en rayon des éditions Bragelonne durant l’intégralité du mois de Décembre, si Stéphane Marsan y travaille encore.
Cette décision sera publiée dans l’un des prochains Bifrost (si on me le permet).
Cet engagement peut parfaitement évoluer et se prolonger.
J’ai décidé pour l’instant d’effectuer ce boycott que durant ce mois symbolique, parce que je ne souhaite aucun mal ni aux différents auteurs et aux différentes autrices du catalogue ni aux nombreux et nombreuses employé.e.s qui y travaillent.
Merci à vous.

Bravo pour cette excellente initiative. juste par curiosité est(ce que vous avez fait de même avec Jérome Noirez ?

Greed Gobelin a écrit :Et pendant ce temps, l'affaire commence à faire moins de bruit sur les RS. Bref. Ça n'ira pas plus loin.

Des gens essayent de les interpeller sur leur page facebook. Je n'ai pas vu cependant si leurs commentaires étaient par la suite supprimés ou non...

Ils le sont.

J'ai du mal à voir comment cette politique de l'autruche ne va pas leur péter à la figure à un moment donné.

A noter aussi :

https://www.livreshebdo.fr/article/consultation-ledition-est-elle-sexiste

(On l'a retweeté aussi mais les liens LH passent tellement bien sur Twitter que c'est invisible :/)