Critiquer Hannibal, j'aurai pas cru ça possible...

:PTout d'abord, il ne me semble pas que le but d'Hannibal soit d'être la plus cohérente possible, ça on s'en tape même complètement, on n'est pas vraiment dans un whodonit.Non, les objectifs sont à la fois esthétiques, car peu de séries ont à mon sens un impact visuel aussi caractéristique et aussi puissant qu'Hannibal.Tout est sublimé dans Hannibal, surtout ce qui entoure Hannibal, justement pour en faire un personnage presque fantasmagorique. Ses lieux de vies, ses costumes, ses manières et ses repas impeccables constrastent violemment avec la folie meurtrière du personnage. Et c'est précisément sur cette ambiguïté que tient la série, sur ce mélange de fascination/répulsion que le spectateur entretient avec Hannibal et qui s'exerce également sur Will. La manière de narrer une histoire est également bouleversée, ce qui lui donne son côté exigeant mais ô combien génial pour peu qu'on accepte de se laisser porter. Peu de personnages, une manière de filmer volontairement resserrée, des décors aux tonalités toujours travaillées pour faire ressentir au spectateur une sensation de malaise. Tout est véritablement pensé pour que chaque épisode soit émotionnellement éprouvant.Non véritablement la série Hannibal touche au pur bijou télévisuel, elle est à mon sens infiniment supérieure à tout ce qui s'est fait dans cet univers. Et rien que pour le jeu de Mads Mikkelsen cette série doit être regardée. J'ai rarement vu un acteur réussir à incarner un personnage aussi complexe jusqu'à le sublimer à ce point.Hannibal, ce n'est pas une série télé, c'est de l'art.PS : Et cette scène finale de la saison 3... rarement vu un truc aussi beau, à tout point de vue.
