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Posté : mer. 5 déc. 2012 14:14
par Guigz
Fabien Lyraud a écrit :Personnellement je ne reproche rien à l'article de l'Express. Ca me paraît être une défense du genre par un fan. Parler des oeuvres les plus faciles, ça permet d'attirer des ados ou de faibles lecteurs qui ne se reconnaissent pas dans la littérature ordinaire et si certains deviennent de gros lecteurs tant mieux. Je prèfère que l'on s'adresse à ce type de public plutôt que de convaincre des bobos qui ne s'intéresseront qu'à deux ou trois auteurs parce que plus littéraires ou très difficiles d'accès.
Sauf que là on enferme le genre dans son cliché du lecteur adulescent qui refuse de grandir et qui se détourne du monde. Ce n'est pas à mon sens ce genre de propos qui fera avancer la reconnaissance du genre. De même que ta remarque sur les lecteurs de l'Express. Plutôt que de voir les choses de manière bipolaire, à savoir "eux" et "nous", je pense qu''il faut au contraire encourager les ponts entre les publics plutôt que de se retrancher derrière le mur érigé.
Posté : mer. 5 déc. 2012 20:25
par Fabien Lyraud
Adulescents ? ce n'est pas le mot qu'emploie les "biens pensants" pour qualifier les geeks ? Bref c'est sûr que si on se coupe du public geek on ira pas loin. C'est le coeur même du fandom. Et dans ce public là, il y a encore pas mal de choses à faire. Si vous pensez que défendre le genre c'est essayer de le légitimer pas rapport à la blanche, vous vous gourrez. La SF a essayé et ça n'a pas été une réussite.
Posté : mer. 5 déc. 2012 22:36
par Guigz
Et réduire la notion de geek à ses clichés (comme celui très facile de l'adulescent) au point de la reprendre et de l'arborer, c'est légitimer la vision du public que tu nommes "bien-pensant" pour s'approprier soi-même ce cliché. Et donc pour toi un geek c'est forcément un mec qui ne sort pas de chez lui sauf pour aller acheter ses BDs, joue aux MMO et est voué à un célibat prolongé ? Mais dis moi un peu, ça ne serait pas juste un poil réducteur ta vision ? Et donc, toujours selon toi, il vaut mieux rester entre doux rêveurs quitte à se marginaliser et ériger l'incompréhension entre amateurs et non-amateurs du genre comme un fossé présent et dont on ne peut rien changer ? Et en matière de légitimation d'un genre, le polar a parfaitement réussi sa mue. Pourquoi ? Parce qu'il y a des dizaines de festivals depuis des années qui permettent aux non-amateurs de découvrir ce genre, parce que le roman policier possède sa propre bibliothèque (la Bilipo), parce qu'il est étudié dans les programmes scolaires, etc. Et si tu relis mon post précédent, tu t'apercevras que j'ai parlé de créer des ponts entre les publics, pas de légitimer une littérature par rapport à une autre.
Posté : jeu. 6 déc. 2012 00:01
par Ethan Iktho
Beuh...On a du polar dit "social", "ésotérique", "psychologique", etc.On a de la SF "hard-science", mixée à du polar, "humaniste", "écologiste", etc.On a de la fantasy "politique", "high", et qui aborde un peu tous les genres...On a de la littérature "blanche" qui franchit certaines "barrières" pour empiéter sur des domaines habituellement bien catalogués comme n'appartenant pas à cette forme de littérature.Honnêtement, qu'est-ce qu'on en a à foutre de ces cases ?Tout ça reste de la littérature, et c'est au lectorat de donner son avis. Certains auteurs resteront, d'autres pas, quels que soient les genres qu'ils ont abordés.Et si l'expression "Littératures de l'Imaginaire" (que j'aime bien, perso) n'était qu'une redondance feutrée ?:DSinon, j'ai quelques questions qui, euh, me posent problème :Si quelqu'un pouvait me donner une définition exacte des termes suivants, je lui en serais éternellement reconnaissant, au moins jusqu'à demain matin :geekbien-pensantadulescent...Merci,Mr Iktho.(Dr Ethan : "IMr ktho, vous remettez immédiatement votre camisole et vous rentrez. Ici, les gens parlent sérieusement. Non, mais !")
Posté : jeu. 6 déc. 2012 07:12
par Fabien Lyraud
Et en matière de légitimation d'un genre, le polar a parfaitement réussi sa mue. Pourquoi ? Parce qu'il y a des dizaines de festivals depuis des années qui permettent aux non-amateurs de découvrir ce genre, parce que le roman policier possède sa propre bibliothèque (la Bilipo), parce qu'il est étudié dans les programmes scolaires, etc.
Oui. Mais pour y arriver dans le milieu du polar on s'est mis à publier plus d'auteurs français ce qui permettait d'être prèsent dans plus de salon du livre. Mais le polar n'est peut être pas un bon exemple. La majorité du roman noir est aujourd'hui plus du roman réaliste que du roman policier. C'est ce qui explique la réussite de ce genre. La fantasy a deux stratégies à suivre :- Soit elle se coupe de son public populaire et elle aura les mêmes difficultés que la SF. Le populaire ressurgira dans de petites structures qui publieront en POD ou en numérique. Mais son audience sera affaiblie. Et on aura du mal a reconstruire le genre.- Soit elle assume son statut de littérature populaire et n'hésite pas à dialoguer avec des média comme les jeux vidéos, le cinéma, les comics, les mangas... Et quand je parle de dialogue, je ne parle pas de novelisation ou de romans dérivés mais de reprise de thèmes qui apparaissent dans ces autres médias et qui sont absents de la littérature.
Posté : jeu. 6 déc. 2012 08:10
par Al
Fabien Lyraud a écrit :La fantasy a deux stratégies à suivre :- Soit elle se coupe de son public populaire et elle aura les mêmes difficultés que la SF. Le populaire ressurgira dans de petites structures qui publieront en POD ou en numérique. Mais son audience sera affaiblie. Et on aura du mal a reconstruire le genre.- Soit elle assume son statut de littérature populaire et n'hésite pas à dialoguer avec des média comme les jeux vidéos, le cinéma, les comics, les mangas... Et quand je parle de dialogue, je ne parle pas de novelisation ou de romans dérivés mais de reprise de thèmes qui apparaissent dans ces autres médias et qui sont absents de la littérature.
il n'y a pas qu'un seul type de fantasy, il y en a pour tout le monde, je ne vois donc pas pourquoi il faudrait se couper d'une partie de son public, populaire ou plus exigeant. On peut faire les deux, surtout que si je prends mon exemple personnel, je suis client des 2.
Posté : jeu. 6 déc. 2012 10:06
par Eldermê
Ethan Iktho a écrit :Si quelqu'un pouvait me donner une définition exacte des termes suivants, je lui en serais éternellement reconnaissant, au moins jusqu'à demain matin :
geek : passionné dans un domaine précisbien-pensant : qui pense comme le veulent les convenancesadulescent : adulte qui a un comportement d'adolescentDe rien ! Je suis sûre qu'avec cela tu es bien avancé !Est-ce que quelqu'un pourrait me dire ce qu'est cette fameuse
littérature blanche, en termes compréhensiblespour quelqu'un qui n'est pas du tout littéraire ? J'ai un peu google-ifier sur le sujet, mais je n'ai pas compris grand chose.
Posté : jeu. 6 déc. 2012 11:20
par Witch
La littérature blanche c'est toute celle qui n'est pas "de genre" (oui c'est beau l'antiphrase

) Donc imaginaire (Fantasy, SF, fantastique) et polar principalement mais j'imagine qu'on peut aussi y classer la chicklit par exemple et peut-être certaines romances historiques, tout ça c'est pas d'la blanche
(penser à garder cette phrase pour mon prochain scénar de polar) Cette dénomination tient, il me sembla au fait que les couvertures de cette littérature sont généralement moins ornementées que celles de la littérature de genre (voir le sujet sur les couvertures photoshopées

) Des couvertures blanches et sobres pour un contenu certes romanesque (au sens sous forme de roman) mais qui se veut dans les limites d'un certain réalisme. Enfin je crois :DLe problème avec cette définition c'est que certains romans de genre finissent par devenir des classiques et qu'ils peuvent très bien être considérés par les "bien-pensants", ou plus prosaïquement par ceux qui doivent classer les rayons à étiquettes dans les librairies

, comme faisant à terme partie de la littérature blanche. Et là même si je suis d'accord avec Ethan sur le "rien à péter de ces petites cases qui enferment" la question se pose quand même de réussir à placer dans le panier du lecteur lambda autre chose que ce que lui propose la littérature "généraliste" Cela dit quand on voit les ventes de Da Vinci code ou des Musso/Levy/Werber on se demande où elles sont les couvertures "blanches"

Posté : jeu. 6 déc. 2012 19:23
par Gwendal
Witch a écrit :Cela dit quand on voit les ventes de Da Vinci code ou des Musso/Levy/Werber on se demande où elles sont les couvertures "blanches"

Et si tu rajoutes à ça celles de Grangé, de Chattam ou de King, tu te dis que les frontières sont vachement poreuses entre la blanche et la couleur

Posté : ven. 7 déc. 2012 10:41
par Eldermê
Witch a écrit :La littérature blanche c'est toute celle qui n'est pas "de genre" (oui c'est beau l'antiphrase

) Donc imaginaire (Fantasy, SF, fantastique) et polar principalement mais j'imagine qu'on peut aussi y classer la chicklit par exemple et peut-être certaines romances historiques, tout ça c'est pas d'la blanche
Merci pour ces explication, Witch :)Je pensais que "littérature blanche" avait une définition plus précise et restreinte que ça.
Posté : ven. 7 déc. 2012 11:11
par Councilman Yoda
Eldermê a écrit :Witch a écrit :La littérature blanche c'est toute celle qui n'est pas "de genre" (oui c'est beau l'antiphrase

) Donc imaginaire (Fantasy, SF, fantastique) et polar principalement mais j'imagine qu'on peut aussi y classer la chicklit par exemple et peut-être certaines romances historiques, tout ça c'est pas d'la blanche
Merci pour ces explication, Witch :)Je pensais que "littérature blanche" avait une définition plus précise et restreinte que ça.
En résumé, la littérature blanche c'est tout ce qui reste de la littérature une fois qu'elle a été passée à la machine à laver.

Posté : ven. 7 déc. 2012 13:35
par Gillossen
Fabien Lyraud a écrit :Et quand je parle de dialogue, je ne parle pas de novelisation ou de romans dérivés mais de reprise de thèmes qui apparaissent dans ces autres médias et qui sont absents de la littérature.
Mais tu trouves vraiment que ça n'existe pas ? Je ne sais pas, que l'on parle d'un roman ou d'un manga, les thèmes abordés sont généralement universels...Mais là, on vire peut-être plus dans l'évolution de la fantasy que son image :
/viewtopic.php?t=5547
Posté : ven. 7 déc. 2012 14:06
par Witch
Councilman Yoda a écrit :En résumé, la littérature blanche c'est tout ce qui reste de la littérature une fois qu'elle a été passée à la machine à laver.

Cela me rappelle aux Imaginales la tête très très surprise (voire limite effarée) de David Anthony Durham (américain d'ascendance caraïbes donc un peu métis sur les bords

) quand la traductrice lui a parlé de "white litterature" ce qui est certes une traduction littérale mais n'a aucun sens en anglais.

(tout comme bitlit pour ceux qui ne le sauraient pas

)Il y est revenu en disant que non finalement il n'allait pas utiliser ce terme

Bon cela dit aux US ils classent parfois les livres selon la couleur de celui/celle qui l'a écrit, c'est pas génial.
Posté : mar. 25 déc. 2012 17:53
par SkyBook
Je reviens à l'article de l'Express fait par MatMat !-Que reprochez-vous à son auteur ? (Car j'ai dû mal à cerné vos réponses parfois assez vague.) (En tout cas, Merci car j'apprend beaucoup de choses sur ce forum.)

Posté : jeu. 27 déc. 2012 09:41
par Aryawen
J'étais mécontente, l'autre fois, parce que je parlais à quelqu'un des récits épiques. Cette personne citait l'Illiade d'Homère et Star Wars, mais ne voulait pas entendre parler du Seigneur des Anneaux sous prétexte que c'était de l'heroic fantasy.1. Si je ne m'abuse, LOTR est de la high fantasy.2. Pourquoi donc citer Star Wars ? C'est du space opéra, non ? Une quête de fantasy dans un monde de science-fiction ! Je ne vois pas pourquoi on ne pourrait pas mentionner LOTR comme récit épique. Pour moi, LOTR est défini par l'adjectif épique. Des batailles, une quête pour sauver le monde... D'autant plus que SW est inspiré de l'univers de Tolkien.Je vois la réponse de la personne comme une preuve que la fantasy ne s'est pas encore classée comme un véritable genre, bien que la sci-fi soit entrée dans les moeurs.
Nous ne sommes pas reconnus.
Posté : jeu. 27 déc. 2012 14:59
par Lhénée
Je pense que ton interlocuteur n'était tout simplement pas très au clair sur ce que signifie "épique"...
Posté : jeu. 27 déc. 2012 16:16
par SkyBook
J'ai l'impression que beaucoup de gens se trompe en parlant de "Fantasy épique"... !
Posté : mer. 27 mars 2013 11:19
par Speedi Crafty
Il y a une semaine, en littérature anglaise, notre professeur nous a déclarés:-Cette année, j'aimerais beaucoup que vos essayiez de lire en VO, n'importe quel genre, n'importe quel format, que cela soit de la chick-lit ou bien Game of Throne qui fait 1000 pages, ce que vous voulez du moment que c'est de l'Anglais!O_O Voilà, une prof qui accepte tout en lecture scolaire, ça c'est le progrès! Cette prof est véritablement MODERNE! Les choses changent petit à petit et c'est génial

Posté : mer. 27 mars 2013 11:48
par Foradan
j'ai une question intéressée : en littérature anglaise, vous faites des nuances entre l'anglais et l'américain ?
Posté : mer. 27 mars 2013 12:30
par Speedi Crafty
Au niveau du vocabulaire oui

enfin du vocabulaire, juste l'écriture de certains mots du genre "colour" et "color".Sinon nous étudions tout ce qui est anglophone, pas de distinction entre les Américains, Anglais, Australiens etc...