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J'ai du mal à te suivre. Si on suit ton raisonnement, on en déduit que l'on ne devrait pas enseigner la littérature en université car ce serait s'approprier le travail d'un autre? Quid de la journée d'étude sur la Fantasy qui se prépare sur Paris alors? On laisse tomber car les intervenants universitaires ne peuvent savoir de quoi ils parlent? Je ne suis pas d'accord du tout. En outre, il n'est pas besoin d'attendre qu'une œuvre tombe dans le domaine publique pour en reconnaître la valeur et la portée et vouloir l'enseigner en université.Qui plus est, Tolkien était lui même professeur des universités, et je pense qu'il était tout à fait conscient de l'importance d'enseigner les fondamentaux littéraires dont le Seigneur des Anneaux fait partie à présent.

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Même si, domaine public ou pas, Tolkien aurait sans doute grommelé un peu de tout ce tapage ;)Dès qu'une oeuvre paraît, difficile voire impossible d'empêcher les gens de s'y intéresser, et de s'y pencher avec sérieux pour des réflexions débouchant sur beaucoup plus que la simple lecture d'un roman.Tous les livres ne peuvent pas bénéficier d'une approche aussi "professionnelle", faute de fournir la matière et les thèmes adéquats. Et j'ajouterai que Tolkien avait lancé une perche au Gallois dans sa conférence "l'anglais et le gallois" (disponible dans les monstres et les critiques ) en disant " apprenez le joyeux gallois, riche est sa culture, belle est sa langue".Cardiff lui devait bien une attention particulière, même si tout cela fut considéré, un temps, comme un loisir pour lui. Il a créé quelque chose de remarquable, tant dans son oeuvre que dans sa perception de la littérature.Par contre, je n'aurai, personnellement, pas envie d'être "obligé" d'étudier Tolkien pour valider une UV, et je ne sais pas si on peut toujours étudier par plaisir : j'imagine les conversations devant les salles d'examens "tu as eu quoi toi ? -Tolkien et l'influence gaélique, je te raconte pas la galère, j'ai regardé tous les bonus du DVD, et personne n'en a parlé, j'ai fait l'impasse sur le livre du film" ;)

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Je suis presque surpris que ça n'ait pas déjà été fait (en intégralité, j'entends) alors qu'il me semble que ça existe déjà pour des œuvres moins universitaires comme Harry Potter.

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Merwin Tonnel a écrit :Je suis presque surpris que ça n'ait pas déjà été fait (en intégralité, j'entends) alors qu'il me semble que ça existe déjà pour des œuvres moins universitaires comme Harry Potter.
peut-être que c'est plus difficile à traduire que Harry Potter ?Pour le passage, s'il n'a traduit que ça, il n'est pas prêt de finir... :sifflote:je me demande pourquoi en fait ? :huh:j'ai jamais compris l'utilité du thème en latin, mais là ça me dépasse encore plus ...edit : mais bonne chance à lui quand même :)

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Moi aussi je croyais que ça avait déjà été fait... O_o Il semble que non. Je lui souhaite bonne chance! Pour ma part, j'avais déjà traduit un bout de chapitre d'Harry Potter dans un cours de latin (version et thème), c'était marrant ^___^

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Après seulement deux ans d'études du latin? :huh: Ca me paraît un peu court, à moins qu'il ne soit particulièrement doué ^^ Je m'interroge sur le choix de "Dwarvenibus", aussi... Enfin, je ne suis pas experte ;)

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Les déclinaisons de Mordoris m'intrigue aussi, ça va être joyeux pour les passages en entiques, mais pour avoir eu des cours de latin basé sur Astérix, j'ai le souvenir que c'était bien plus motivant et intéressant qu'un Tite-live ou un Ciceron quelconque.Ceci dit, il lui faudra un relecteur pour vérifier qu'il ne met pas les jeunes latinistes dans la boue du Tibre et, personnellement, je décline la corvée.

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Merwin Tonnel a écrit :Je suis presque surpris que ça n'ait pas déjà été fait (en intégralité, j'entends) alors qu'il me semble que ça existe déjà pour des œuvres moins universitaires comme Harry Potter.
Oui, moi aussi je me suis dit "ben, ça n'a pas encore été fait", puis après je me suis dit : "mais au fait, pourquoi faire ???".Je trouve l'initiative intéressante, ça doit être vraiment passionnant, mais, au final, je trouve que ça n'a absolument aucun intérêt.
Linaka a écrit :Moi ce qui m'étonne, c'est qu'il prenne le mot anglais et qu'il le latinise juste... Au lieu d'utiliser "Nanus", il prend Dwarvenibus...?huh
Pareil que toi : je pense que c'est une grosse faute, mauvais choix...Après, je ne pense pas que Nanus soit la bonne traduction non plus... plutôt quelque chose comme ... minus...

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Juste un rebond sur "le manque d'intérêt", qui peut aussi porter sur l'enseignement du latin...mais quid de l'étude des langues elfiques alors ?Je suis effaré de lire et entendre que certaines choses "ne servent à rien, donc sont inutiles". Quand au choix discutables pour "traduire" Dwarves, le problème vient de plus loin : "dwarves" n'est pas un pluriel anglais (dwarf, dwarfs), Tolkien a du lutter avec l'éditeur pour expliquer que ce n'était pas une faute, mais que c'était un terme différent du mot moderne "nain" (avec la généalogie et la création de la race des Khazad comme illustration que ce ne sont pas des humains petits).Alors, quel mot utiliser ? Celui dont les Romains se servaient pour désigner les "petites gens" ou un néologisme (oui, néologisme latin) marquant un vocable inspiré de l'anglais du moyen-âge (le pluriel Dwarves tenant sa source de dwarrows)Désolé, je voulais faire court et simple * échec critique* SUr le fond, c'est pas beaucoup plus inutile que de traduire un livre anglais en Russe, en Italien ou en français, en espéranto ou en chinois...dans 50 ans, on parlera tous java ou binaire ;)

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Merci pour les explications, intéressant. On est dans le paradoxe : faire une néologisme dans une langue morte. Reste que ça cloche, puisque tu dis que le terme est inspiré du vieil anglais : or ce n'est pas une langue latine. Mais après ça peut s'expliquer par le néologisme, en effet.

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pour ma part, je m'interrogeais sur l'intérêt du thème, pas sur l'intérêt de la version, ni sur l'intérêt de l'étude du latin.Etudier une langue ancienne, il me semble que c'est aller à la rencontre d'une civilisation passée, et donc traduire des textes anciens, ça a du sens pour moi.Je comprends moins le thème, alors dans le cas d'un exercice pourquoi pas, mais un exercice s'arrête à qq pages maxi. Là il s'agit d'une démarche titanesque. Mais pourquoi pas, après tout ...Quant à la traduction de nains, je suis d'accord avec les explications de Foradan, et en même temps pour moi se profilent aussi les limites du thème.sans penser à la confusion que ça va semer dans 20000 ans !!! :lol:

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Le gros boulot est pour lui, mais pour reprendre une idée que j'ai évoquée plus haut, quoi de mieux pour motiver les étudiants que d'avoir un support intéressant ? Mettre au défi une classe de latinistes de lire le SDA (si la latinisation est irréprochable), ça peut être très motivant (oui, bon, je suis un ancien latiniste et je crois que j'aurai adoré, jusqu'à un certain point).Quand au sens, c'est un peu comme ces gens qui jouent de la musique baroque (pas gothique, j'ai bien dit baroque) sur des instruments baroques, avec une partition baroque et une tonalité baroque (clé de sol première, la 415htz, façon manuscript gribouillé), ça a son charme, un peu comme d'apprendre à pratiquer l'escrime "à l'ancienne".Le thème permet de retrouver l'esprit de ceux qui écrivaient. Là où je te rejoins, c'set que le travail à accomplir n'est même plus titanesque, il est quasi nanique.Et il aura des problèmes dès qu'interviendront des mots "elfiques" (un mallorn, des mellyrn, comment appliquer un pluriel latin ? conserver la forme d'origine ?) Le pauvre va se rendre compte de son malheur dès qu'il verra que 10 ans ne seront pas suffisants :)

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Foradan a écrit :Le gros boulot est pour lui, mais pour reprendre une idée que j'ai évoquée plus haut, quoi de mieux pour motiver les étudiants que d'avoir un support intéressant ? Mettre au défi une classe de latinistes de lire le SDA (si la latinisation est irréprochable), ça peut être très motivant (oui, bon, je suis un ancien latiniste et je crois que j'aurai adoré, jusqu'à un certain point).
ok avec toi à ce sujet.Je crois que c'est peut-être plus valable si on commence le latin tôt dans les études, perso j'ai commencé tardivement à la fac, et ça m'a bien convenu d'étudier les auteurs comme Cicéron, Tite-Live, Virgile, Sénèque ...
Quand au sens, c'est un peu comme ces gens qui jouent de la musique baroque (pas gothique, j'ai bien dit baroque) sur des instruments baroques, avec une partition baroque et une tonalité baroque (clé de sol première, la 415htz, façon manuscript gribouillé), ça a son charme, un peu comme d'apprendre à pratiquer l'escrime "à l'ancienne".Le thème permet de retrouver l'esprit de ceux qui écrivaient. Là où je te rejoins, c'set que le travail à accomplir n'est même plus titanesque, il est quasi nanique.
magnifique exemple ...tu arriverais presque à me convaincre, mais pour retrouver l'esprit de ceux qui écrivaient il faut un texte qui s'y prête, dont le rythme s'y prête, et si le texte ne s'y prête pas, on a beau être orfèvre, au final ce sera peut-être du latin " de cuisine", autant faire du thème sur son livre de recettes.
Et il aura des problèmes dès qu'interviendront des mots "elfiques" (un mallorn, des mellyrn, comment appliquer un pluriel latin ? conserver la forme d'origine ?) Le pauvre va se rendre compte de son malheur dès qu'il verra que 10 ans ne seront pas suffisants :)
oui 10 ans, c'est court ...

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S'il n'y avait pas des énormités (enfin, pour ce que j'en vois), ça serait presque amusant... En voyant ce genre d'initiative (effectivement totalement inutile, d'un certain point de vue), je me dis que pendant ce temps il n'ennuie personne et n'a pas l'idée d'en écrire une suite avec les pieds...Quant à l'intérêt du thème, en plus de l'argument de Foradan, il permet de connaître bien plus précisément le fonctionnement d'une langue, et donc par extension toute une culture et les langues qui en sont issues... C'est quand même pas mal pour un truc inutile. Dans ce cas précis par exemple, le problème de la traduction de elves et dwarves peut amener à des réflexions assez intéressantes sur l'intégration en latin des mots étrangers (qui a influencé ce qui se passe en français bien sûr, et peut se comparer à ce qui se fait en anglais, etc). Il s'en sort comme il peut, mais voir un w dans un texte en latin ça fait quand même grincer des dents :O