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... Et pas langues imaginaires, je sais, mais je suis tombée sur un livre des éditions Bouquin (les gros pavés avec des feuille de papier à cigarette) recensant près de 3000 langues (crois-je), avec quelques généralité sur chacune et du vocabulaire. A titre d'exemple, ça peut être très intéressant.

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A noter que les entrées concernant Tolkien dans le dictionnaire des langues imaginaires de Paolo Albani & Berlinghiero Buonarroti sont parfois incorrectes. Le principal travers est que les auteurs n'ont eu que le Seigneur des Anneaux sous la main et qu'ils ont pris ça pour une généralité. De plus la traduction française n'est pas celle des livres, ça nous en fait un nombre de traductions différentes, et toutes erronés qui plus est ;)

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Aucune langue "inventée" ne peut s'affanchir (comme une histoire d'ailleurs) de références linguistiques propre à notre monde comme l'alphabet. Mais je dirais heureusement car rien ne serait plus facile ou difficile (tolkien) que de créer des caractères biscornus auxquels on ne comprendrait rien si tenté est que l'auteur y comprenne quelque chose lui aussi. Cependant, créer une langue avec nos lettres pourrait poser le même problème, l'auteur peut prétendre maîtriser parfaitement cette langue sans pour autant que ce soit le cas. Combien de brides de phrases ou de formules magiques voit-on qui ne ressemblent à rien ? Le mérite d'avoir conçu une langue, souvent en s'inspirant d'anciennes, s'avère rare. Je tire mon châpeau à Tolkien et à Jordan, pour ne citer qu'eux (et ils ne sont pas non plus des milliers...)

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A mon avis, les langages inventés ou qui se veulent universels sont davantage fait pour rêver que pour être utilisés ... A l'exception du langage binaire, et en quelque sorte du langage SMS, les flop comme ceux de l'espéranto montrent bien que les gens font ça pour s'amuser. Franchement, une thérapie dans une nouvelle langue, s'il faut l'apprendre d'abord, c'est pas spécialement reposant ;)

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Ah, mais une langue, c'est un instrument de communication, un moyen de relier les gens entre aux et avec leur environnement (pour autant que je sache) : une langue toute seule, sans personne pour l'utiliser ne sert à...ça devient un vestige, une relique d'une civilisation (ou la marque d'une grande solitude); de même en fantasy : les langues inventées ont comme intérêt non négligeable les gens qui les parlent, si le sindarin n'avait pas été la langue de Beleriand, s'il n'était pas apparu ça et là tout au long du Légendaire d'Arda, son attrait serait bien moindre.Alors, les langues inventées pour l'usage unique de leur inventeur, seul à se parler et à se comprendre...

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Je ne pensais pas qu'autant de gens "s'amusaient" à créer des langues :huh: . Mais après, créer pour créer, je vois pas trop l'intérêt, le but d'une langue, comme le souligne Foradan, étant de pouvoir communiquer. Enfin, vu que j'ai déjà dû mal avec l'anglais, je vais sûrement pas me lancer dans l'apprentissage d'une langue inventée ;)Tanis

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Ce que j'apprécie particulièrement avec le site de langmaker, c'est que les inscrits sont invité a traduire un texte, le même pour tous, tiré de l'histoire de Babel. La liste des traductions est disponible ici.Après, le pourquoi... Comme j'ai déjà du dire dans un autre topic, j'aime qu'une lecture puisse se faire à plusieurs niveau. Un livre structuré avec une véritable langue (qui se retrouve certe dans des citations, mais aussi de facon plus détourné, dans les noms de ville par exemple), gagne nécessairement en crédibilité et permet, comme chez ce si cité Tolkien, d'aller *plus loin* dans la lecture que le simple plaisir de lire une histoire.De même, quand on crée un monde, créer les langues qui vont avec, c'est une continuité non seulement naturelle, mais à mon sens indispensable (Attention, je parle bien ici de création de monde, par d'un monde temporaire "juste" créé pour fournir un cadre à une histoire le temps d'un livre)Et pour finir et répondre au tout début du topic, qu'est ce qui définit une "bonne" langue imaginaire ? A mon sens, le veritable critère, c'est que ce soit une langue qui puisse s'apprendre et se parler, tout simplement. Ca à l'air tout bête, mais pour communiquer un minimum, cela inclu de fait un tas de nuances (présent/passé/futur, vocabulaire suffisament riche, grammaire coherente et tout ce qui fait qu'on peut faire passer des idées a quelqu'un, juste avec des mots). La beauté du langage est aussi importante, ses sonorités, mais autant la grammaire est quelque chose que l'on peut maitriser, autant le son du langage dépend de tellement de mots et de leur agencement qu'on ne peux souvent faire plus que donner des orientations (mot globalement de consonnance arabe, perse, elfique, naine ou que sais-je encore ^^).

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Mode Sctroumpf grognon : j'aime pas les langues inventées.Les langues inventées, c'est du Tolkien-imitation, de l'artificiel. DEe l'exotisme à bon marche.Si j'écris un bouquin se passant au Haut Moyen-Age, je ne me sentirai pas obligée de mettre du vieux français à tout bout de champ. De même, si j'écris un bouquin se passant sur l'île de Pâques, pas besoin de polynésiariser à tour de bras. C'est le récit qui crée l'ambiance (même chez Tolkien) et le reste, comme la langue, c'est du superflu. En général artificiel et mal fichu ( quel auteur se Fantasy, SF et consorts est linguiste ?)PS : les langues ineventées, aprés quelques années d'essai : je passe. Et je ne crois pas être la seule.

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lambertine a écrit :Mode Sctroumpf grognon : j'aime pas les langues inventées.Les langues inventées, c'est du Tolkien-imitation, de l'artificiel. DEe l'exotisme à bon marche.Si j'écris un bouquin se passant au Haut Moyen-Age, je ne me sentirai pas obligée de mettre du vieux français à tout bout de champ. De même, si j'écris un bouquin se passant sur l'île de Pâques, pas besoin de polynésiariser à tour de bras. C'est le récit qui crée l'ambiance (même chez Tolkien) et le reste, comme la langue, c'est du superflu. En général artificiel et mal fichu ( quel auteur se Fantasy, SF et consorts est linguiste ?)PS : les langues ineventées, aprés quelques années d'essai : je passe. Et je ne crois pas être la seule.
C'est vrai que c'est superflu mais bon, c'est pas parce que il y a une langue inventé dans un livre que c'est du "Tolkien-imitation". C'est pas pas parce que c'est lui qui l'a fait en premier ( et peut être même pas d'ailleurs..) que cette idée lui "appartient" et que chaque auteur voulant inclure une nouvelle langue dans son oeuvre le copie forcément. A ce moment là, faut plus mettre de nains, ou d'elfes dans les livres de fantasy sinon ça veut dire qu'on a copié Tolkien... et ainsi de suite.

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Vaste question !Ca va vraiment dépendre de ce qu'il y a autour de ces mots inventés, et comment ils s'insèrent dans le récit. Si ce sont juste des mots lancés à la va-vite pour se donner un genre "fantasy", la qualité du roman peut en pâtir. A l'inverse, si la langue ou les mots s'intègrent naturellement au récit, et qu'ils ajoutent une plus-value au roman (cas extrême de Damasio, où ses nouveaux mots sont de vrais apports puisqu'ils permettent par exemple de décrire le vent), ce ne peut être que bénéfique.J'ai tendance à apprécier les romans où des langues ou de nouveaux mots apparaissent, ça permet de mieux rentrer dans l'univers, de le distinguer des autres, de le rendre unique, à condition que cela soit bien fait.

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Justement dans le T1 de Janny Wurts, "la Guerre des Spectres", je suis restée bouche bée en découvrant à la fin du livre un glossaire de plus de20 pages!"Eh!bé!" me suis-je dit, "j'ai intérêt à commencer par là! Et il y a même la prononciation!:o Entre la carte ultra détaillée et ce méga glossaire, je ressens une impression de poids, de lourdeur.Des mots inventés ça me semblent logique: après tout, on nous embarque dans des univers ...inventés :rolleyes: Mais trop,ça me gène un peu. Je crois avoir suffisamment d'imagination sans qu'on me mette à ce point là, les barres aux t et les points sur les i:)

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Ca va dépendre des cas : chez Tolkien, l'histoire est accessoire (sacré accessoire néammoins) à la linguistique; chez Jordan (de ce que j'ai lu et ressenti), ça fait un peu "too much", amené de manière plutôt lourde et peu digeste.Chez Haydon (Rhapsody), il y a relativement peu de mots "exotiques", mais je trouve qu'ils colorent le récit, à égale partie avec les mots doté d'une signification spéciale (Singer, Namer, the Brother..).Je crois qu'en fait, ça passe mieux quand on évite de nous seriner "ceci est une langue étrange, ancienne et rare et voici la traduction brut de décoffrage".

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Ca dépend vraiment de la façon dont ces mots sont amenés et comment ils s'intègrent dans le récit. Même si ça permet d'enrichir l'univers créé, aller sans cesse chercher la signification de tel ou tel mot créé dans un glossaire peut être pénible à la longue. Donc à utiliser avec modération et, surtout, à bon escient, pas juste pour faire exotique ou fantasy ;)Tanis

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Ca dépend vraiment de la façon dont ces mots sont amenés et comment ils s'intègrent dans le récit. Même si ça permet d'enrichir l'univers créé, aller sans cesse chercher la signification de tel ou tel mot créé dans un glossaire peut être pénible à la longue. Donc à utiliser avec modération et, surtout, à bon escient, pas juste pour faire exotique ou fantasy
Je suis entièrement d'accord; le pire étant de lire un terme inventé qui renvoit à des éléments basiques pour lesquels des termes courants auraient pu sans dommage être utilisés.

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Il a été question dans la discussion de la question de l'utilité.Il y a les langues inventées d'une part et là finalement ce n'est pas si fréquent que cela dans une acceptation complète(syntaxe, grammaire, phonétique et tout et tout) Et puis il y a ceux qu'on pourrait appeler les name-dropers, avec le même côté inutile et snob que le name-droping version people. Parce que désigner par un nom inventé un objet existant qui a déjà un nom précis dans la langue utilisée cela peut être sans intérêt. Et là on n'est plus dans la question de la langue inventée mais juste du vocabulaire enrichi. On se confronte là à l'inventivité : si personne ne cherche de poux dans la tête de JKR à propos de son vocabulaire c'est parce qu'elle invente des objets, des jeux, des matières scolaires, des sorts et des potions. Mais elle se sert de la langue anglaise pour cela (avec un brin de latin) On a parlé récemment de cette question de langue sur le sujet Carey et effectivement les effets de manche pseudo exotique peuvent être un cache misère assez rebutant. Il me semble que les gens qui s'intéressent aux langues sont souvent de grands penseurs de la question humaine et que travailler sur ce qui sert à communiquer, que ce soit entre des êtres de fiction ou des humains, c'est travailler sur les interactions et la capacité du vivant à s'améliorer à travers son rapport à l'autre. Enfin respect et admiration pour ceux qui savent se plonger jusqu'au cou (et à la luette :) ) dans le monde d'un autre pour traduire, lister, faire des dicos tout ça. Maintenant sachant qu'on est tous le c.. de quelqu'un, peut-être que certains êtres supérieurs considèrent que cette passion n'est pas plus valable que celle de celui qui fait des miniatures en allumettes :sifflote:

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L'on connait tous le goût de Tolkien pour les langues. Son invention des langues elfiques et de quelques autres. Le langage a donc depuis très longtemps une relation avec la fantasy. D'ailleurs beaucoup de conlangers (personne qui créent des langues imaginaires) créent également souvent en paralléle des monde de fantasy (par exemple M.A.R Barker avec le monde de Tekumel, qui s'est décliné en romans puis en JDR). Bref, mais dans la fantasy récent y -t - il encore de la place pour le réflexion sur le langage. Au delà des langues construites, trouve - t -on dans le genre des réflexions sur les langues, leur évolution, et d'autres considérations du même type.