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Pour dire deux mots du Cafard, c'était tout de même mieux il y a 3-4 ans franchement, que ce soit l'ambiance et le reste. Bon, allez, j'enlève le reste de mon message à ce sujet, même si ce n'était pas mon avis mais celui de Gilles Dumay en personne. :O
Disons qu'il n'est pas là en dilettante, quoi, comme ont pu l'être les fans de RPG à l'époque de la Super Famicom ou de la Snes, Megadrive et j'en passe... dans ce sens, je n'ai pas ce réflexe d'aller y jeter un oeil, et je dirais même que je rejette toutes ces choses.
Je ne suis pas certain que la comparaison soit caduque. :) A l'époque des consoles 16 bits, les fans de RPG justement investissaient souvent, du moins, pour certains, leurs économies de collégien :p dans des jeux import, et pas en anglais, en japonais, sans même parler la langue. Juste afin de pouvoir toucher du doigt des jeux qui n'avaient pas droit à une sortie européenne et parfois même pas américaine. Sur ce plan-là, c'était à mon avis pourtant bien "pire" (avec de très gros guillemets") que de suivre des auteurs anglo-saxons. :)
Ce que j'aime dans la fantasy, c'est qu'elle m'éclate encore énormément, quelle que soit la palette narrative de l'auteur.
Amen !

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Bon, alors, cette fois, on arrête, désolé (Je ne dis pas ça spécialement pour le dernier intervenant, mais puisque ça repart encore là-dessus...). :)Le sujet n'était déjà pas consacré aux sites d'actualité, mais encore moins à un site en particulier ! Si certains ont des "comptes à régler" ou adorent ou détestent le Cafard Cosmique, qu'ils aillent en discuter sur le site en question ! ;) Ou par MP à la rigueur.Mais merci de ne plus revenir dessus. En espérant que cette "mise au point" suffise. :)Sinon, pour les spécificités des auteurs français, il y a, pour n'en citer qu'un, ce sujet : /viewtopic.php?t=5837 Ou celui-ci : /viewtopic.php?t=2361Pour les relations entre SF et Fantasy : /viewtopic.php?t=4229Voilà ! :) On en revient au sujet s'il vous plaît ! :giveup:

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Très bien, très bien... Alors, pour en revenir au sujet : on s'étripe (ou pas) dans la bonne humeur, mais finalement, quel genre littéraire, peu importe lequel, passe son temps à "muter", à se renouveler de fond en comble ? En général, 90% de la production se ressemble et quelques titres sortent du lot/tentent de faire bouger les choses. La Fantasy ne me semble pas différente ou plus "stagnante" que les autres. Bien sûr, on peut toujours penser ou même militer pour que la fantasy, elle, soit différente. Mais ça me semble être le lot commun de tout genre.

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Je ne sais pas... en fait, c'est peut-être vrai pour la littérature de genre. Mais si on invoque le cas de la blanche, qui écope de ce seul qualificatif pour sa diversité, ça me paraît moins véridique. Ce qui est par contre identique d'un "genre" à l'autre, c'est bien l'aspect commercial, qui prime et primera encore. Resteront les plus visibles ceux qui draineront le plus d'intérêts, ou qui sauront passionner à un instant ou un autre. Sinon, pour qu'un genre "évolue", qu'est-ce qu'il faut ? Des oeuvres marquantes, des succès commerciaux dans une branche qui y serait peu habituée ? Du temps, beaucoup de temps ? Ce sont des forces souterraines qui font bouger les choses, et sûrement l'interpénétration de tous les genres par les autres, pour peu qu'on se nourrisse de tout.Ce qui fait "stagner" la fantasy, ce n'est pas tant le manque de bonnes idées, ou d'idées "originales", c'est aussi le fait qu'elle est souvent écrite par un public, pour un public. Qui a envie de casser le moule ? Y'en a, mais ils intéressent ceux qu'ils intéressent, et puis le constat s'arrête là. Il ne faudrait pas aller trop loin, au risque de se voir targué d'élitiste ;), quand un auteur choisit le format qui lui plaît pour tenter d'exprimer ce qu'il veut exprimer, de raconter quelque chose de la façon qu'il aura choisie pour le faire avant -je l'espère- de chercher à se hisser hors de portée de la masse.Alors oui, pourquoi rougir de se définir comme "storyteller", il n'y a pas lieu non plus. Il y a des visées différentes, encore une fois.L'important, c'est bien de trouver ce que l'on cherche, et que les auteurs se fassent plaisir.

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Personnellement, "commercial" ou "élitiste", on peut faire rentrer beaucoup de choses sous ces deux appellations. ;) Ce qui me "rassurer" parfois, c'est que même de véritables "machines de guerre" comme le SdA (ou Bilbo plutôt) ou Harry Potter ont eu un parcours éditorial compliqué avant d'être éditées puis d'exploser. Et le bouche à oreille a encore un rôle à jouer, comme dans le cas de la Horde par exemple.

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Et puis pourquoi forcément opposer commercial et élitiste après tout ?La fantasy se porte bien actuellement (aussi bien financièrement que qualitativement) il me semble, et ce mouvement bien portant est aussi bien composé d'œuvres "avant-gardistes" (même si le mot est mal choisi, j'en conviens) que d'autres plus basiques mais peut être plus rentables...Mais pourquoi s'en plaindre ? L'un ne va peut être pas sans l'autre... Car même si un artiste garde sa ligne de conduite jusqu'au bout, s'il tape dans un genre qui ne marche pas commercialement parlant, il a encore moins de chance d'être publié... Alors réjouissons nous d'avoir des œuvres "commerciales", ça fait tourner le genre malgré tout ! ;)

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Tiens, je vais me livrer à un petit jeu (si ça se trouve, je l'ai déjà fait, mais je ne retrouve pas mon message) : comment définir l'évolution ?Une métamorphose profonde, au point de ne plus reconnaître l'original ? (s'il est vrai que la théorie de Jurassic park est vraie, l'oiseau est l'évolution du dinosaure :sifflote:)Une diversification de sa représentation à partir d'une souche commune ? (ancêtre commun et la variété des arrière-petit-enfants, tous cousins au X° degré)Evolution brutale, mutation, et tout cela dans quel sens ? L'évolution n'est pas nécessairement une amélioration (sans lancer un débat sur les OGM).

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Après un petit tout sur wikipedia, je cite :"[...] (pour) la chercheuse Anne Besson, qui s'appuie sur la tradition littéraire française distinguant merveilleux et fantastique, la fantasy est une incarnation moderne et un prolongement du genre littéraire du merveilleux"et aussi :De même, J. R. R. Tolkien, auteur fondamental du genre, inscrivait son œuvre dans ce qu'il appelait la "Faërie", sorte de conte de fée.« La Faërie recèle bien d'autres choses, en dehors des fées et des elfes, mais aussi des nains, sorcières, trolls, géants et dragons : elle recèle les mers, le soleil, la lune, le ciel ainsi que la terre et toutes les choses qui s'y trouvent : arbres et oiseaux, eau et pierres, pain et vin, et nous-mêmes, mortels, lorsque nous sommes gagnés par l'enchantement »— J. R. R. Tolkien, Du conte de fées6.Alors je conclurai que pour que la fantasy se renouvelle, elle doit sans cesse retourner à sa source (le merveilleux), ce qui lui offre des horizons infinis:sifflote:

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@ Ansset : Collègue champenois(e), très jolie démonstration, mais je ne suis pas entièrement d'accord...
"[...] (pour) la chercheuse Anne Besson, qui s'appuie sur la tradition littéraire française distinguant merveilleux et fantastique, la fantasy est une incarnation moderne et un prolongement du genre littéraire du merveilleux"
J'imagine mal les créations du père fondateur R.E Howard et de nombreux autres auteurs être un prolongement du genre littéraire du merveilleux.J. R. R. est un auteur fondamental certes, mais oublier qu'il ne fut pas le seul c'est un peu biaiser la conception de la fantasy : retourner à la source (le merveilleux), c'est dans cette optique quoi qu'en dise recycler les contes de fées.Et par contes de fées il faut entendre les contes de fées, légendes et mythes anglo-saxonnes.Évidemment quid de l'Anquité gréco-romains, quid de l'Orient ancien, quid de l'Inde, quid de l'Extrême-Orient, quid des civilisations précolombiennes, quid des civilisaitions africaines, quid des peuples premiers... Les horizons sont infinis, mais bizarrement on tourne toujours en rond !!!Le retour aux sources est toujours salutaire, mais pour moi la fantasy c'est une littérature de l'imaginaire basée sur l'évasion et l'aventure, souvent inspiré des récits historiques auxquels on a allègrement greffé "démons et merveilles".

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Les principales sources utilisés sont : les mythes celtiques et nordiques et l'épopée arthurienne. Il est heureux que depuis une dizaine d'années les auteurs s'en détache un peu pour aller voir un peu ailleurs.J'aimerais lire une fantasy inspiré des romans antiques comme le Roman d'Alexandre ou des Mirabilia comme les Voyages de Jean de Mandeville. La seule oeuvre de fantasy que je connaisse inspiré par les mirabilia et l'esprit cabinet de curiosité c'est l'Atlas des cartographe d'Orbae de François Place, une série d'album jeunesse. Et le peu que j'ai vu a une fraicheur et un exotisme que j'aimerais retrouver dans des oeuvres adultes.

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Fabien Lyraud que tu as là de bonnes idées et d'intéressantes références ! ;)Javier Negrete s'inspire énormément de l'Antiquité, peut-être y trouveras-tu ton bonheur :le Mythe d'Er, Zémal, Syfron, les Seigneurs de l'Olympe, Alexandre et les aigles de Rome (voir les sujets dédiés)

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UN petit mot pour vous dire que je me suis coltiné presque tous les posts de ce thread, et que j'ai trouvé très intéressant ce que vous dites. C'est assez rare de voir des débats d'une telle tenue sur le net. Je suis en bouclage de trad, donc pas trop le temps de m'étendre, mais je risque bien de venir vous casser les pieds d'ici quelques jours, tiens!Patrice

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Fabien Lyraud a écrit :Les principales sources utilisés sont : les mythes celtiques et nordiques et l'épopée arthurienne. Il est heureux que depuis une dizaine d'années les auteurs s'en détacheNT un peu pour aller voir un peu ailleurs.
Mouiiii, ça fait bien plus d'une dizaine d'années : témoin, par exemple, les romans de Thomas Burnett Swann (parus en VO entre 1973 et 1985, à peu près), et qui ont pour cadre l'antiquité gréco-romaine ; Fatum, de Poul Anderson (mais c'est de la SF, c'est vrai ;)) ; ou, plus récent (paru en VO en 1998) Les Innamorati, de Midori Snyder. Alors, oui, on trouve des choses plus originales, mais il faut se donner un peu de mal :sifflote:. Et je ne dis rien de Patricia McKillip, qui écrit des choses fort originales, malheureusement fort peu traduites en français :tetemur:.

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Et des choses comme "le lion de Macédoine" ou le "ramayana", c'est aussi exotique. D'une autre façon, "la tour sombre" intègre une sorte de mythologie américaine (vous savez bien, "nos ancêtres les cow-boys vivaient dans des caravanes, le colt à la ceinture et la winchester à la main"), ce qui montre que le fond culturel de l'auteur peut créer un décalage pour le public européen -la fantasy étrangère utilisant des codes qui ne nous sont pas familier, cela reste de la fantasy, demandez à Miyasaki-.

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Foradan a parfaitement raison, il y a quantité d'œuvres qui amènent la fantasy hors des sentiers battus.Le problème est que c'est rarement celles qui sont mises en avant, rarement celles qui retiennent l'attention...Sinon pour en revenir à la place du merveilleux en fantasy, on pourrait distinguer :- les auteurs pour lesquels le recours au "merveilleux" est un commencement dans leur parcours littéraire (J. R. R. Tolkien)- les auteurs pour lesquels le recours au "merveilleux" est un aboutissement dans leur parcours littéraire (R. E. Howard)(dans le sens où il ajoute du merveilleux dans des récits qui pourrait fonctionner sans car inspirés de récits historiques)- les auteurs qui alternent œuvres ayant recours au merveilleux et œuvres plus classiques

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Lisbei a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :Les principales sources utilisés sont : les mythes celtiques et nordiques et l'épopée arthurienne. Il est heureux que depuis une dizaine d'années les auteurs s'en détacheNT un peu pour aller voir un peu ailleurs.
Mouiiii, ça fait bien plus d'une dizaine d'années : témoin, par exemple, les romans de Thomas Burnett Swann (parus en VO entre 1973 et 1985, à peu près), et qui ont pour cadre l'antiquité gréco-romaine ; Fatum, de Poul Anderson (mais c'est de la SF, c'est vrai ;)) ; ou, plus récent (paru en VO en 1998) Les Innamorati, de Midori Snyder. Alors, oui, on trouve des choses plus originales, mais il faut se donner un peu de mal :sifflote:. Et je ne dis rien de Patricia McKillip, qui écrit des choses fort originales, malheureusement fort peu traduites en français :tetemur:.
Dans un autre registre, concernant cette fois les "Grands Anciens", il ne faudrait pas oublier Lord Dunsany. :)J'étais bien heureux des rééditions de Terres de Brume il y a quelques années maintenant...

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Albéric a écrit :@ Ansset : Collègue champenois(e), très jolie démonstration, mais je ne suis pas entièrement d'accord...
"[...] (pour) la chercheuse Anne Besson, qui s'appuie sur la tradition littéraire française distinguant merveilleux et fantastique, la fantasy est une incarnation moderne et un prolongement du genre littéraire du merveilleux"
J'imagine mal les créations du père fondateur R.E Howard et de nombreux autres auteurs être un prolongement du genre littéraire du merveilleux.J. R. R. est un auteur fondamental certes, mais oublier qu'il ne fut pas le seul c'est un peu biaiser la conception de la fantasy : retourner à la source (le merveilleux), c'est dans cette optique quoi qu'en dise recycler les contes de fées.Et par contes de fées il faut entendre les contes de fées, légendes et mythes anglo-saxonnes.Évidemment quid de l'Anquité gréco-romains, quid de l'Orient ancien, quid de l'Inde, quid de l'Extrême-Orient, quid des civilisations précolombiennes, quid des civilisaitions africaines, quid des peuples premiers... Les horizons sont infinis, mais bizarrement on tourne toujours en rond !!!
Attention : le merveilleux, en littérature, ne se limite pas au conte de fée. Le merveilleux se manifeste dans toute fiction où le surnaturel est accepté, par opposition au fantastique, où le surnaturel est un phénomène anormal, par conséquent angoissant.C'est en ce sens qu'Anne Besson définit la Fantasy comme un prolongement littéraire du merveilleux. Et je vous invite vivement à lire son essai, La Fantasy, chez Klincksieck ; c'est clair et incontournable - et vous verrez que la dame est une vraie spécialiste du sujet, qui a non seulement une connaissance encyclopédique de la littérature fantasy (dont Howard), mais établit aussi des passerelles avec le cinéma, le JdR et le jeu vidéo.

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Intéressante remarque, mais je n'ai pas la culture qui me permettrait d'être d'accord ou de développer un contre-argumentaire absolument brillant. Du haut de mon inculture, je la trouve tout de même un peu réductrice ; dire par exemple "ça se faisait déjà il y a 10 ans", bon ça ne nous fait quand même pas remonter aux calendes grecques. Ou dire que tout existait déjà avant, pareil : c'est peut-être un peu facile. Certes, on n'est pas noyé tous les jours par l'originalité, mais il y a tout de même régulièrement de petites choses sympathiquement originales : Untel qui va puiser à un merveileux inhabituel, Machin qui tente un style ou une narration inhabituelle, Bidule qui adopte un point de vue moins anodin sans parler de Truc qui se lâche sur des concepts bien sympas. Ce n'est pas parce qu'on s'inspire qu'on apporte pas sa touche ou une nouveeauté par ailleurs.Et je trouve que pouvoir dater une oeuvre rien qu'à la lecture montre bien que le genre n'est pas statique. Alors, certes, il y a toujours des indémodables intemporels mais bon... ;)