En écrivant SDA, Tolkien n'a pas écrit un traité militaire, il n'a d'ailleurs pas abusé de stratégie militaire. Je pense qu'il n'était porté sur la chose, néanmoins on peut voir en certains passages des références à des batailles anciennes comme celle de Zama, où les éléphants du général carthaginois Hannibal Barca avaient affrontés les légions romaines de Publius Cornelius Scipio. L' antiquité qui rejailli fait référence à la fameuse bataille qui eu lieu en 202 av. J-C. Il est remarquable et intéressant de voir que Tolkien a utilisé des batailles antiques (Zama, Cannae, Actium...) pour illustrer son œuvre. Nous sommes dans une volonté manifeste de donner au texte une valeur authentique, qui prendrait place dans une histoire militaire réelle, ce qui augmente la crédibilité subjective de la terre du milieu. On peut se demander le pourquoi d'une certaine absence de la fameuse bataille d'Azincourt, pourtant d'une importance formidable aux yeux de l'histoire militaire anglaise, ce qui me fait croire que Tolkien a volontairement fait appel à la période classique (histoire romaine et grecque) pour illustrer son roman, en fin de compte il marque sa volonté d'encrer son récit dans le classicisme. L'oeuvre reste un roman de l'imaginaire par la présence de créatures et d'êtres fantastiques, à l'exemple des magiciens, d'une puissance formidable, maîtrisant des techniques militaires extraordinaires et révolutionnaires pour le médiéval-fantastique, ils transcendent les connaissances techniques et militaires de la période classique omniprésent dans le bestiaire orquien, créatures traitées comme des créatures brutales et sans finesse, aucune qualités tactique n'est à attendre de leurs troupes , hallebardiers peureux ils se battent à l'épée mal affuté, mal conçues, forgées dans un métal grossier... De l'autre côté vous avez les seigneurs Elfes qui maîtrisent les techniques et les technologies qui échappent aux humains, aux semi-hommes, Dunedains et autres magiciens. Les elfes et les nains maîtrisent la magies pour construire leurs armes, leurs artefacts magiques. Le royaume du Gondor utilise des trébuchets géants pour envoyer des bloc de pierre ou de murs sur les orcs, mais ceux-ci, créatures stupides, lancent leur attaque sur une place forte sans même prendre soin de donner toute sa chance au siège qu'ils semblent pourtant mettre en place ! La fanfare militaire de ses derniers se résume à trois ou quatre troll en train de tambouriner maladroitement un pas cadencé des plus limité, les orcs sont des créatures stupides et sans héritage militaire digne de ce nom... Nous avons, également, des créatures fantastiques en les Nazgul qui utilisent des tactiques aériennes qui nous projettent à l'époque du Baron Rouge, mais se trouvent incapables d'arrêter la longue course de quatre semi-hommes (rapides, rusés, silencieux, endurants !) ce qui peut faire dire que le camp de Sauron n'avait aucune chance de l'emporter dès le début : usant de stratégies dépassées, de forces se basant sur le nombre uniquement , la force brutale plutôt qu'un quelconque art martial (l'escrime par exemple), usent de tactique stupides .Le camp des peuples libres, largement inférieur en nombre, dispose d'une redoutable cavalerie (Rohirrim), d'hommes correctement entraînés dont la guerre est le métier (par exemple les troupes de Faramir/Boromir), d'archers de haute qualité en les elfes (Le côté bataille d'Azincourt qui se glisse subtilement...) ! En gros, avant l'heure, Tolkien nous énumère les qualités d'une armée peu nombreuse mais professionnelle. Chapeau...A total nous avons un roman d'une grande richesse de références. On reste loin des théories d'un Carl von Clausewitz ou d'un Sun Tzu, mais le contrat est tenu, d'autant plus que le souffle épique l'emporte sur les questions techniques de la guerre. Les références à l’équipement type au niveau des hommes est parcellaire puisque Tolkien choisit les qualités intrinsèques des êtres ("humanisés") pour former son intrigue et les aventures qui s'y rattachent, les batailles restent de bonne facture, des personnages héroïques à souhait, des créatures stupides mais d'une force et d'une férocité capable de faire disparaître le peu qu'il reste du monde libre. Ces forces du mal, uniquement mues par la peur de magiciens surpuissants, d'un puissant maître du mal muni d'un oeil géant nimbé de flammes mais sans consistance physique (Sauron est un général non présent sur le terrain contrairement à des personnages historiques tel Bonaparte ou l'amiral Horatio Nelson), sa puissance repose alors sur la peur et dispose de commandants de belle puissance (Nazgul, Saruman...) mais insuffisants à maintenir discipline et tactique dans les rangs du mal. Un roman qui tient largement ses promesses car l'accent est mis sur les qualités intrinsèques des individualités, sur l’héroïsme, les qualités morales du combattant, la foie en le bien et en sa mission sacré, le mérite du courage, de l'abnégation, du don de soi et la foi en l'amitié, la camaraderie ! C'est en effet tout cela qui aura raison des créatures et des magiciens, êtres disposant de pouvoirs extraordinaires terriblement dangereux mais insuffisants à rompre une alliance reposant sur la quintessence de l'esprit du courage et du don. Pour ce qui est de la poudre, même si le film y fait référence, on peut douter de son invention à une époque moyenâgeuse qui fait clairement référence à l'histoire du continent européen, car rappelons-le, la poudre a été inventé par les chinois, transmise aux arabes, qui les premiers ont fabriqués les canons pour l'utiliser puis transmise aux troupes ottomanes qui l'illustrèrent lors de certains sièges médiévaux (ex : siège et prise de Constantinople), les chinois utilisant plutôt des techniques rappelant les fusées (et que l'on retrouvera en Inde avec les grands Moghols (attention à ne pas confondre avec le terme ethnique Mongols, ensemble de peuplades asiatiques). Le roman semble faire référence au pouvoir du salpêtre, matière naturelle exploitable à fort pouvoir explosif, c'est plus cohérente vis-à-vis de l’œuvre et de l'intention de l'auteur.
Pour ce qui est des armures, sauf erreur de ma part, j'avais toujours eu l'impression lors de mes lectures que l'on en restait, pour le torse, au cuir et à la maille, avec une absence de plates (hormis dans les réalisation d'un obscur néo-zélandais barbu en short). Est-ce un pur produit de mon imagination?
Oui. Disons une chose, une armure n'a jamais empêché un carreaux correctement tiré de percer une armure, toutes les techniques mises en oeuvre visent surtout à protéger au mieux le soldat afin d'éviter autant qu'il se peut de succomber à une blessure mortelle. La différence si vous voulez c'est que sans armure, sans cuir, vous auriez une forte mortalité des troupes sur le terrain. Avec des protections, en cuir ou en métal, les projectiles, les pointes et les épées ne vous empêcheront pas d'êtres blessés, mais au moins vous ne mourrez peut-être pas car elles ralentissent les impacts (mais ne peuvent les empêcher ou les arrêter). Le roman est bien construit car conscient de la chose, seule une cotte de mailles en mithril a le don de vous protéger contre une mort certaine ! C'est toute la magie du roman... et des nains !
Les armures dépendent certes de l'armement en face, mais comme tu dis, elles sont peu décrites.Pour Sauron et Saruman, l'explication me paraît assez basique : comme à de nombreuses époques, les armures et épées sont réservées à une élite. Le reste devant se contenter parfois d'outils, d'armes hors d'usage et compagnie...
Tout à fait Nariel, tout dépend de ce qu'il y a en face. Hors en face il y a des créatures traitée presque par le mépris, non seulement elles n'ont que force physique, une tactique sur le terrain qui reste limité mais concernant la stratégie c'est tout simplement le néant, les orcs auraient pues laisser la ville de Minas Tirith tomber par un siège long (et c'est ce qui allait se passer si Aragorn n'avait apporté des renforts pour faire sauter le verrou du siège), non, dans les oeuvres elles donnent un assaut sur une ville disposant de murailles puissantes et hautes. Je ne doute pas que les tours d'assaut des orcs auraient finis par faire basculer la bataille mais dans la réalité ce genre de bataille commence par un siège, le désespoir des hommes est traité héroïquement si bien qu'on risqe d'être étonné que les murs flanchent si rapidement (dans le roman, l'action se déroule sur une longue période, les choses s'étirent sur des mois et des années !), dans le film les défenses se disloquent rapidement et on a un face à face inévitable entre Gandalf et le roi sorcier d'Angmar ! Le souffle épique nous transporte, fait s’effondrer les murailles et nous livre la valeur héroïque des personnages principaux (Faramir, Gandalf, Pippin...). Rohan vient en renfort au Gondor, mais sa puissante cavalerie, jugée peu nombreuse à côté des légions ennemis (P. Jackson parle de plus de 500 000 orcs au pieds de Minas Terith = bataille des Champs du Pelennor ), elle parvient à briser la ligne de défense (hallebardiers) de la troupe (sauvage) à combativité faible... mais pas de chance, bing, manque de bol, le souffle "contre-épique" revient à la charge, cette fois avec des Olifants qui se déchainent sur les cavaliers du Rohan ! Pas de chance le Rohan! Sauron et le roi d'Angmar avaient pensés à tout, du moins ont fait des plans astucieux à plusieurs niveau d'attaques, de replis, de contre-attaque... La petite bête c'est qu'ils n'avaient prévus le courage des petits hobbits qui se dirigeaient pendant ce temps là vers la montagne du destin ! Stratégiquement c'est bien joué de la part des Elfes- Gandalf-Aragorn-Theoden (les stratèges de la communauté), ils ont pas eu grand chose à faire pour faire tomber Sauron dans le piège de Minas Tirith, où ils l'attendraient avec des troupes invincibles (Ceux de la montagne) ! Pendant ce temps là les deux petits hobbits faisaient leur chemin "quasi tranquillement" seulement poursuivis par la fougue de Gollum (qui se trouve être en réalité le vrai méchant de l'histoire et on se demande s'il n'est pas plus dangereux que Sauron lui même), quand Sauron commence à entrevoir son erreur, bing, Aragorn, le pousse à une nouvelle faute tactique, en effet, il le pousse à l'affronter lui et ses forces (= bataille du Morannon), se détournant encore quelque peu de Frodon et Sam... Echec et mat ! Stupide Sauron ! Stupide roi sorcier d'Angmar, stupides Nazgûl, les orcs n'ont parlons pas, leur force n'existait que par l'emprise de Sauron. Le camp du mal était tellement féroce mais tellement stupide ! Une oeuvre de bonne facture mais c'est ni un traité militaire ni une analyse technique sur les armes médiévales. Le roman reste une oeuvre épique, clairement épique...Au total le Seigneur des anneaux est un chef d'oeuvre, le roman n'a pas de convictions en matière de stratégie militaire mais il reste un roman qui ne manque pas de force et de conviction, tout en nous faisons suer d'héroïsme, de suspens, on en sort même grisé par son souffle épique, la poésie s'élevant d'un récit complexe et animé de qualités rédactionnelles multiples.