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Chez la Volte à la fin du mois. :)
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En Argentine, Angélica Gorodischer est un auteur aussi important que J.L.Borges, J. Cortazar, A. Bioy Casares, E.Sabato, et pourtant elle n’a jamais été traduite en France, à l’exception d’une nouvelle dans l’anthologie bilingue de Mathias de Breyne consacrée aux auteurs argentins contemporains. Ses ouvrages sont en revanche lus dans de nombreux pays étrangers – Kalpa Impérial est notamment traduit par Ursula Le Guin en anglais. Son œuvre a reçu plusieurs prix de fantasy bien que les douze autres livres de l’écrivain, hormis Trafalgar, ne s’attachent à aucun genre défini ni à aucune frontière littéraire ; son écriture altière, flamboyante, brasse à elle seule de multiples horizons.Parce que les œuvres d’Angélica Gorodischer méritent leur notoriété, La Volte a pour projet de les faire connaître au lectorat francophone.Kalpa Impérial paraît juste après la dernière dictature argentine en 1983 pour des raisons de censure : comme de nombreux livres argentins de cette époque, il n’aurait pu être publié en cette période trouble. Sa poésie, son onirisme en font un exemple parfait de la littérature argentine, de son style, de sa force, de son originalité et de sa personnalité.Au fil d’un récit caustique et ubuesque (souvent on pense à Alfred Jarry), mais aussi fantastique (à la manière des Villes invisibles d’Italo Calvino), ce conte, cette fable, ce roman tissé d’histoires narre les naissances et les chutes d’un empire : « l’Empire le plus vaste qui ait jamais existé ».Kalpa Impérial (« Empire Infini »), c’est un vertige, une valse macabre qui tourne et tourne et ne trouve de fin que dans le début d’une nouvelle danse. C’est un livre universel au sens premier – universel et visionnaire, contant l’Histoire de notre société sans jamais la nommer.C’est la folie, l’ignominie, l’absurdité et la beauté du monde. Ne citant aucune des dictatures qui sont pourtant sous nos yeux, il nous parle de la domination de certains pays européens et nord-américains sur le reste du monde, et cependant n’en parle pas. Universel et surtout actuel, puisqu’il évoque les crises migratoires, le despotisme, la famine, la politique, le pouvoir, la liberté… Et parce qu’il traite d’écologie, de ces villes végétales qui commencent tout juste à germer dans nos sociétés modernes. Même s’il n’en est rien, nous avons à sa lecture le sentiment que ce livre est notre contemporain.

8
Je suis en pleine lecture. L'ouvrage passe pour le moment assez inaperçu mais vaut pourtant, clairement le détour (comme beaucoup vous allez me dire, mais quand même !). Bien écrit, foisonnant, subtil, pour l'instant c'est extrêmement solide et plaisant à lire. En espérant que l'avis à venir lui donne un peu plus de visibilité. :)

20
Kissifrott a écrit :C'est parmi ce que j'ai lu de mieux cette année :)
Je viens de terminer l'ouvrage et je me dois de venir confirmer cet avis. Cet ouvrage est presque nécessaire à lire quand on aime le fantastique. J'ai beaucoup aimé le côté contemplatif de la narration et c'est vrai qu'on retrouve le même genre de thématiques que dans Shikasta de Lessing, mais d'une façon évidemment plus fantasmée (Shikasta est plutôt tourné SF).