Le prix des livres en France est régulé indirectement, si je me souviens bien c'est une loi Lang (de Jack Lang, alors ministre de la culture) : en gros, le prix minimal du livre est fixé en fonction du type d'édition (poche, broché) et du nombre de pages. Je ne suis pas spécialiste mais voilà ce que j'en avais compris lorsque j'étais au lycée.
En fait, c'est l'éditeur qui fixe le prix du livre. En gros, il ne peut être vendu en librairie à un prix inférieur (sauf de 5%, effectivement) pendant deux ans.
Pour le lecteur, cela a eu une conséquence : il n'y a pas de promotion sur les livres (d'où l'essor des livres de poche et des brocantes) : jamais un vendeur ne pourra vous faire plus que 5% de remise (c'est la loi !) et les prix sont restés élevés en France plus qu'ailleurs
Il n'y a pas de promotions sur les livres, en effet. Maiscela ne présume en rien du niveau général des prix (de manière générale, je dirais qu'il faut se méfier de l'idée que les "promotions" favorisent un niveau général des prix plus bas)Concernant les effets de la Loi Lang, le débat revient régulièrement et la loi est souvent remise en cause - cela a encore été le cas l'année dernière.En fait, personne ne sait quel est exactement l'effet de cette loi sur les prix des livres, de manière globale.En Grande Bretagne, où un tel système existait et où il y a été mis fin, on aurait plutôt constaté une hausse des prix (je prends des pincettes : en fait, on ne sait pas trop, mais en tout cas, il n'y a pas eu de baisse). Certains livres étaient moins chers, d'autres plus chers...
Initialement, cela avait été instauré pour 2 raisons : assurer une rémunération optimale des auteurs et empêcher la concurrence entre les maisons d'édition sur les prix.
Intialement, je ne sais pas.Aujourd'hui, on ne peut pas dire que cela empêche la concurrence des éditeurs sur les prix, puisque ce sont eux qui les fixent librement.C'est un peu à nuancer, cependant : il est vrai que les petits éditeurs auraient du mal à survivre avec des prix fluctuants.En revanche, cela limite surtout la concurrence entre vendeurs, autrement dit, entre libraires.Cela explique qu'il existe encore en France tout un réseau de libraires indépendants et que les supermarchés et vendeurs d'Internet soient moins présents qu'ailleurs (par exemple Mollat à Bordeaux, Sauramps à Montepllier, Le Furet du Nord à Lille et de manière générale, dans toutes les villes de taille moyenne, sans parler de Paris, bien sûr). D'ailleurs, le plus grand pourfandeur de la Loi Lang en France n'est autre que... Amazon.Indirectement, la présence de petits libraires a des conséquences très importantes sur l'édition : globalement, on s'accorde à dire que cela laisse de meilleures chances aux petits éditeurs.Les supermarchés prennent peu de références et uniquement des best-sellers qui doivent "tourner" très vite. Ce type de commerce ne favorise pas la prise de risque et donc pas tellement le renouvellement : on ne prendra que des auteurs déjà connus et notamment les traductions de best-sellers étrangers.Les libraires indépendants sont en principe plus ouverts aux petites maisons, peuvent conserver un titre plus longemps (certains ont besoin de temps pour démarrer) lisent en général plus et ont un travail de conseil. Mais bien sûr, tout cela n'est pas tout noir ou tout blanc, il y a aussi de mauvais libraires et de bonnes chaînes. Par exemple, j'aime bien la Fnac, qui est une énorme chaîne mais soutient beaucoup les petits éditeurs et ont souvent des vendeurs compétents.