Pour une foix, je vais donner l'avis d'une autre personne venant d'un autre forum ( meme si l'article date un peu, il montre bien le peu de personnes "passionnés" et une certaine idée des ventes ( je croyais que c'était beaucoup plus dans l'ensemble):"
http://www.bragelonne.fr/forum/viewtopi ... Maintenant, effectivement, il y a 2 choses à prendre en compte : le format d'une part, et la distribution d'autre part. Le marché du grand format n'est pas celui du poche. Les niveaux de distribution ne sont pas non plus les mêmes selon les éditeurs - on fera un point là-dessus dans la revue Fantasy 2006 qui sort en février prochain. Un livre peut être distribué sur 3 niveaux de librairie, en relais H (ou relay), en hyper/super, en centrale, par grossiste, par réseau d'entreprise, de bibliothèque, à l'export, etc.Personnellement, depuis plus de dix ans, je raisonne en paliers. Il y a des paliers de lecteurs à franchir.Tout d'abord, comme dans n'importe quel genre il y a le palier du collectionneur. Petit groupe obscur qui est souvent prêt à acheter tout et n'importe quoi par boulimie et collectionite, pas forcément pour lire (ou alors avec un retard considérable) mais parce qu'il veut tout avoir dans ce genre, ou dans une collection précise. Ils sont à peu près 1500.J'en fais partie. Ou j'en faisais. Le temps me manque.Je suis actuellement en train de ranger mes étagères de bouquins chez moi et je tombe sur des trucs complètement dingues, comme l'intégrale de la collection Siry (16 titres de mémoire - je suis pas devant mes étagères là), par exemple, la Vercingétorigolade dédicacée de Stefan Wul, le n°1 de Fiction, différentes éditions d'un même bouquin de Pierre Suragne (! tout cassé !) et j'en passe.Combien sommes nous sur ce forum à avoir "Un regard Vertical", le tout premier roman de Ange sous le pseudo G.E. Ranne ? (Hein, Bélial ?) sadiqueIl fut un temps, cependant, ou ce groupuscule vociférant mais non représentatif était pourtant plus important ; environ 4000 personne, à la bonne époque du CLA - mais je parle d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître (*Réclame*mais pourront découvrir dans les mémoires de Jacques Sadoul que nous publions en février également *fin de Réclame*).Bref, un bouquin de genre qui vend à moins de 1500 exemplaires, à défaut d'être un flop (parce que dans l'édition française, tout confondu, + de 1000 exemplaires, c'est loin d'être un flop!), est un ouvrage qui n'a pas sû générer un appel suffisant pour convaincre ces boulimiques.Le deuxième palier se trouve aux alentours de 6000 lecteurs. Il s'agit là d'un bon potentiel pour un bouquin sur un niveau 1 de distribution. Ce sont les amateurs du genre, qui lisent particulièrement celui-ci et qui sont prêts à investir plus de 50% de leurs budget loisir dans des romans. Néanmoins, ce budget n'étant pas infini, ils font des choix. Bref, un roman de fantasy ou de SF qui fonctionne bien en France fait dans les 3000 exemplaires (en grand format - je reviendrai plus tard sur le poche).Le troisième palier se trouve à 12000 lecteurs, environ. Il faut voir là les ouvrages. C'est à dire que cela concerne des auteurs et pas l'ensemble du genre. Certains lecteurs achéteront tout Feist (par exemple), mais liront difficilement un autre auteur du même genre ou en tout cas pas avec la même ferveur et le même suivi.Le quatrième palier se trouve à 20000 lecteurs environ pour la fantasy la SF et le fantastique. Il s'agit là de l'ensemble des lecteurs/acheteurs qui passent par les rayons concernés à l'occasion et qui participent à la vie économique du genre. Je parle toujours de grand format, et en 2005.Au delà de 20000 lecteurs pour un même ouvrage, on estime que celui-ci a échappé au genre et est à présent lu par des gens qui ignorent tout du genre ou qui s'en moquent. L'ouvrage a débordé de son lectorat.Par rapport au genre, on considère un best-seller en grand format au-delà de 10000 exemplaires vendus. Parce que le genre n'est pas un domaine extensible ou prescrit par excellence. C'est là qu'on ouvre le champagne. Néanmoins, un best, tout genre ou non genre confondus se trouve généralement au delà de 30000 exemplaires vendus dans son année de publication.Livres Hebdo publie chaque année le listing des 200 ouvrages les plus vendus en France durant l'année écoulée. Il y a déjà eu des Bragelonne dans cette liste grand format. C'est dire à quel point l'édition française, d'un point de vue global, c'est pas fameux. Et dans les listings hebdomadaires des meilleures ventes toujours, un de nos ouvrages est resté dernièrement 9 semaines, je crois. Un autre 5 semaines dans les meilleures ventes du Nouvel Observateur. C'est à pleurer. Mais je me comprends...Il est difficile ensuite de te donner des chiffres globaux, des CA, pour plusieurs raisons. La majorité des éditeurs de genre appartiennent à des groupes, et pour des raisons comptables, les résultats sont incorporés, bref, pas transparents du tout. Si jamais j'ai l'occasion, je regarderai dans un prochain article de Livres Hebdo s'ils communiquent le volume de vente par éditeur. Sinon, tu sais, pour avoir le CA d'une maison d'édition, tu vas sur infogreffe et pour 3 euros tu peux imprimer leur bilan. Pour 2004, Bragelonne a déclaré 2,3 millions d'euros de CA (mais cela ne comprend pas que les ventes livres, il y a aussi les cessions poches, par exemples ou les droits annexes, etc.). Cela nous a placé à la 126e place de l'édition française, sur quelques 2000 éditeurs livres. Encore une fois, le constat n'est pas brillant. En cinq ans, nous avons vendu un peu plus de 817000 ouvrages. On en a 140 environ au compteur. Ce qui fait 5835 au titre. En moyenne. Evidemment, ce n'est pas vrai. Nos ventes vont de 650 exemplaires à 50000 et des bananes. Mais c'est une moyenne. Qui tendrait à prouver que nous avons bien couvert le 2e palier et qu'il nous faut maintenant attaquer le 3e. Or, là, c'est une question de distribution et de niveau de librairie. Il faudrait pour nous avoir accès au niveau 2 et 3 des libraires, alors que nous ne sommes distribués qu'en niveau 1. On y travaille, of course...La plus belle réussite de l'édition en 2004, c'est Jean-Claude Lattés, qui a vu son CA progresser de 327%, je crois. Et passer ainsi d'un CA de 3 ou 4 millions d'euros à 13 ! Il a grave monté dans le listing des éditeurs de tête. mort de rire étonné Et rien qu'avec un bouquin ! (je vous laisse deviner lequel). Autant dire que nous sommes aujourd'hui dans une configuration éditoriale et mondiale ou un simple ouvrage peut changer la donne et le paysage. C'est génial et rigolo à la fois, non ?Le poche. Le poche c'est encore autre chose. Si l'on regarde bien (mais ça changera dans les mois à venir), il n'y a que 4 éditeurs poches de SF&F en France à l'heure actuelle (je retire la collection SF de Klein du LdP du fait du peu de publication annuelle) : J'ai lu, Pocket SF, Fleuve Noir, Folio SF. Ces éditeurs sont distribués sur TOUS les niveaux de vente en France. Cela veut dire qu'ils peuvent atteindre tous les lecteurs potentiels. Il n'y a encore pas si longtemps que cela on considérait la règle du 421. C'est à dire qu'1 GF, donnait 2 ventes en semi format et 4 ventes en poche. Tu vendais 5000 en GF, tu faisais 20000 en poche. Cette règle est caduque. Très souvent aujourd'hui, on a le 111. Ca vend autant dans un format que dans l'autre. On est contents, vraiment, lorsque ça fait 2 ou 2,5 fois plus (ce qui ne veut pas dire que ça ne peut pas parfois faire un X4 ou X10). Bref, là non plus, c'est pas la joie... Rare sont les bouquins qui en poche atteignent les 50000 exemplaires en SF&F. On tourne plus souvent entre 8 et 15000 exemplaires. Mais la donne va peut-être changer. Lorsque le Fleuve Noir a arrêté Anticipation en 2001, la collection vendait à moins de 3000 exemplaires en poche. Il y a moins de 10 ans, la meilleure vente de Présence du Futur dans l'année (hors prescrits) pour une nouveauté était également de moins de 3000 exemplaires. Cela ne concernait pas et toujours pas les novellisations de films SF&F ou de séries télés.Donc, en gros, on dira que le grand format fait du 3000 de vente et que le poche fait du 10000 quand ça fonctionne bien..A+NevCe point de vue permet de voir à quel point le nombre de personnes aimant la fantasy est ridicule et que tres rare les auteurs dont le nombre de vente dépasse 10 000.Pour ma part, je crois que ce serait un effondrement du nombre de livres de fantasy ( et du choix des auteurs) ( et des maisons d'editions ) si on remetait en question la loi "lang".Alors oui, je suis certain qu'en version originale , on pourrait avoir le meme choix actuel mais en version francaise, je crois que le choix serait considérablement amoindri.Et niveau internet, étrangement, mon avis est différent: il me faut le contact , le visuel , le toucher , voir le format ,bref un ensemble de choses qui me feront acheter un livre ( et non, un simple résumé sur internet) : plusieurs foix, j'ai voulu acheter un livre en ayant lu le résumé et au contact du livren le reposer....( l'inverse etant vrai aussi).