ashes a écrit :L'humour est noir et grinçant pas de soucis là dessus et je l'avais bien compris mais je ne pense pas que cette exageration soit ici pour nous faire hurler de rire. C'est beaucoup trop méticuleux pour cela. Peter Jackson pourrait lui donner des cours de ce qui est drôle dans l'exageration (eg son premier film, "Bad Brain")Quand à savoir si le tout est réel ou pas, c'est il est vrai plutot bien pensé mais la coupe était décidément trop pleine pour moi. Mais je pense bien avoir saisi le concept. Ceci dit c'est un livre à connaître mais il faut vraiment s'accrocher, et je ne pense pas être trop sensible.Ceci dit, ton avis m'interesse beaucoup (en mp peut être) car je n'ai jamais trouvé de gens qui avaient aimé et pouvaient m'expliquer pourquoi, ce qui n'a pas l'air d'être ton cas, bien au contraire.
Bah j'en ai raconté pas mal déjà quand même, non ? :)Ceci dit j'ai pensé à 2, 3 trucs de plus.Déjà pour te répondre je suis pas sûr que comparer l'humour des premiers films de Jackson (d'ailleurs c'est
Bad Taste ou
Braindead mais il faut choisir
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) avec celui d'American Psycho soit très pertinent. Déjà évidemment par le fait que c'est difficile de comparer un bouquin avec un film, mais aussi parce que le but n'est pas le même. Là où chez Jackson c'était de l'hommage gore (aux Monty Python pour le premier et Buster Keaton pour le deuxième) qui restait dans le domaine du potache et ne s'embarrassait d'aucune considération autour, chez Ellis ça fait parti d'un plus gros tout quand même. Et attention je ne suis pas en train de dire que l'un ou l'autre des objectifs est mieux, je dis juste qu'ils sont incomparables.Sinon quelques points du bouquin pour continuer de montrer que c'est quand même plus intéressant qu'un simple livre choc :
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- D'abord une petite idée pour finir sur le côté violent du bouquin, il me semble intéressant de parler du moment où Bateman, narrateur du bouquin et parlant donc de lui à la première personne, passe à une narration à la troisième personne. Ca se situe au moment où il est poursuivi par les flics. En plus des aberrations totales de ce passage (trois voitures de flics en face de lui qui lui tirent dessus mais le ratent, alors que lui arrive carrément à en exploser une...), ce changement de narration marque à mon avis le changement total d'attitude du personnage qui n'est plus que dans le fantasme total d'une autre vie.- Ensuite, on a parlé de la violence, mais pas du côté sexuel du bouquin, alors qu'il est tout aussi primordial en s'inscrivant lui aussi dans l'objectif de l'auteur. Le fait que Bateman ne parle jamais (ou quasiment jamais) de ses relations sexuelles avec sa petite amie (Evelyn) me parait assez éloquent. Parce qu'à mon avis, les autres relations sexuelles décrites par le narrateur sont aussi de l'objet du fantasme.Rappelons juste que Bateman est le narrateur, on peut imaginer que s'il ne parle pas de ses ébats avec sa copine, c'est parce qu'il suppose qu'ils sont inintéressants pour le lecteur. Autrement dit il s'emmerde pas mal avec elle, et on voit bien dans les autres scènes qu'il a de plus en plus de mal à la supporter.Le fait qu'il n'y ait aucune description concernant sa copine, en opposition avec le souci du moindre détail lors de ses autres parties de jambes en l'air me semble vouloir dire qu'il ne fait qu'imaginer ces dernières (que ce soit avec Courtney comme avec les nombreuses prostituées qu'il ramène chez lui). D'autant qu'on retrouve le même crescendo sexuel que pour le côté violent, pour que finalement les deux s'emmêlent de plus en plus.- Pour finir je voulais évoquer le passage où il ramène sa secrétaire chez lui. Pourquoi Bateman, soi-disant grand serial killer dépourvu d'émotion, n'arrive pas à la tuer ?A mon avis, ce passage reflète un événement réel dans la vie de Bateman. Une sorte de passage à l'acte manqué pour quelqu'un qui se fantasme serial killer et qui n'arrive pas à l'être.
Bon vous allez dire que je me suis bien branlé là-dessus, et si ça se trouve vous allez me prouver point par point que mon interprétation est foireuse (les détails du bouquin me sont désormais un peu flous, ça fait quelques mois que je l'ai terminé), mais ça montre qu'il est possible que
American Psycho vaille peut-être bien plus que sa simple réputation d'œuvre choc.(Bon par contre j'arrive un peu à court d'idées, mais au moins vous m'avez donné envie de le relire pour être sûr que j'ai pas raconté un ramassis de conneries là
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