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Et bien, voilà, j'ai fini mon premier Pratchett, les petits Dieux. Je n'ai pas vraiment l'habitude de produire des critiques élaborées des mes lectures, je serai donc bref, mais le plus honnête possible.Ce qui m'a le plus surpris à la lecture, ce n'est pas l'humour de Pratchett, apparemment loué comme un grand auteur comique. J'ai connu quelques sourires ou exclamations sans aller tout de même à l'éclat de rire. J'aime assez son univers loufouque et son ton ironique, mais, vous m'avez compris, je ne me suis pas étouffé au fil des pages.Enfin, tout ça pour écrire que ma plus grande surprise, donc, est la profondeur du propos. C'est un livre extrèmement intelligent; ce qui à mes yeux compte plus. La dérision autour de l'inquisition, des concurrences religieuses, des hierarchies religieuses, des philosophes antiques (on y reconnait quelques uns), de la nature de la foi frappe fort. Des reflexions lumineuses sont distillées au détour de dialogues; et le renversement de la relation Dieux / Croyants est une trouvaille pédagogique et comique merveilleuse. Le lisant, je pensais à Freud et à l'avenir d'une illusion.Pratchett pose aussi une question : Nous avons fait les pires choses pour eux qu'ont fait nos Dieux pour nous? Il y répond a contrario par l'action de Om. Je ne sais pas si je suis clair, mais je ne souhaite pas détaillé davantage ce passage de peur d'en dévoiler trop sur l'histoire. Comme disait Kennedy (je crois), "ne vous demandez pas ce que vous pouvez faire pour votre pays, mais ce que votre pays peut faire pour vous" (à moins que ce soit l'inverse qu'il ait déclaré). En résumé, j'ai aimé après avoir peiné au début. Athée, Pratchett ne pouvait que me convaincre. J'y ai même retrouvé une critique de la papauté (et des superstructures religieuses) que je relève également chez Pullman dans A la croisée des Mondes. Pratchett écrit; Om partlant de Vorbis : " Tu as désormais davantage peur de lui que de moi [...] Autoure du dieu, il se forme une carapace de prières, de cérémonies, de bastiments, de prestes et d'autorité, jusqu'à ce que le dieu finisse par mourir. Et il se peust que nul ne s'en aperçoive."A mon sens, Pullman ne pensait pas autre chose en présentant une Autorité décadente, mourrante et déchue (ou presque) par son serviteur le plus fidèle, un ange féroce et cruel, et ses subalternes, les Eglises des mondes. Mais ceci est une autre histoire.Pratchett ne se limite tout de même pas à cette critique des Eglises. Il attaque, au contraire de Pullman, la foi. Aux Dieux de croire aux hommes!!Je crois que je vais continuer ma découverte du Disque-Monde.
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Oui, on parle souvent de l'humour de Pratchett, mais il ne faut pas oublier que si les 2 premières Annales sont quasiment uniquement de la parodie, les autres sont beaucoup plus orientées vers une critique plus ou moins forte de croyances, d'institutions, de traditions, etc. C'est d'ailleurs ce que je trouve vraiment épatant chez Pratchett, sa capacité à mettre en scène des délires absolus avec une écriture parfaitement maîtrisée, une histoire qui se tient de bout en bout et entraîne le lecteur et un propos au fond généralement beaucoup moins léger qu'il ne veut le faire croire.Sinon, pour Les Petits Dieux en particulier, je me rappelle avoir trouvé que c'était un des plus sérieux et des moins drôles...(et si tu veux parler de l'oeuvre de Pullman, il y a deux sujets en section Jeunesse qui n'attendent que ta participation, n'hésite pas !
)

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Salut,après son succès auprès de mon intellect (cf les petits Dieux), A'Tuin poursuit sa brasse dans mon univers cérébral via La huitième couleur.J'ai commencé sa lecture hier soir dans mon pyjama octarine. Je vous tiens au courant plus tard.p.s: Izareyel, je crois que je vais me pencher sous peu sur les discussions consacrées à Pullman. Merci.
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Et bien ,j'ai donc lu la huitième couleur cette semaine. Le livre est assez plaisant, et à sa lecture, je fus mis devant mes insuffisances "fantasyesques".Le livre ressemble à une succession de nouvelles ayant chacune un cadre faisant sans aucun doute reférence à d'autres oeuvres de fantasy. Malheureusement, je n'ai pas les clefs. Cela ne m'a pas empêché d'apprécier; mais je suis content d'avoir débuté les annales du disque-monde par les petits Dieux. Autrement, j'aurais sûrement moins accroché à l'univers. Par ailleurs, je serai reconnaissant à l'un de vous de bien vouloir m'éclairer sur les références de la Huitième couleur.Merci.
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Après la lecture d'un tome de Pratchett, j'ai l'habitude d'aller sur ce site (Section Bibliographie/Les APF) pour regarder le listing des références qui auraient pu m'échapper.On se rend d'ailleurs ainsi compte du talent du traducteur puisque certaines références qui ne sautent pas forcément aux yeux (par exemple à la culture anglaise) sont adaptées par Couton pour un public francophone.
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Je me note le lien aussi dans un petit coin (-coin
)Je le connaissais pas et je pense que ça me sera bien utile :pSinon, juste pour le fun, et vu que Iorek l'évoque, voici une petite citation tirée des Petits Dieux que j'aime beaucoup et dont la lecture m'a fait hurler de rire :
Edit : Je viens d'aller voir ton lien. Les "nouveautés datent de avril 2004... :sMais les pages de références sont toujours utiles 
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Voila, petit clin d'œil...Terry Pratchett a écrit :"cujus testiculos habes, habeas cardia et cerebellum"[ce qui peut se traduire par : Quand on retient solidement l'attention des gens, les cœurs et les esprits suivent]


"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett
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C'est vrai qu'il n'a que 60 ans en plus...
http://www.elbakin.net/fantasy/news/827 ... Sa-Maladie

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Ce serait assez marrant s'il le faisaitEt alors que Terry Pratchett explique qu'il aimerait bien « gifler » les politiciens pour leur attitude face aux patients atteints par cette maladie

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Merci pour la précision. Ca peut-être intéressant vu la richesse que semble avoir l'univers que Pratchett a développé dans cette série :)Tsunami, il n'y va pas avec le dos de la cuillèreGillossen a écrit :2eme option.Tanis-Rune de Sombrepierr a écrit :Le bouquin dont tu parles Gillossen, c'est une histoire qui se passe dans l'univers du Disque-Monde ou c'est un livre qui parle de cet univers ?

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Et je crois qu'il a raison : tout bon stratège sait qu'à la guerre (sauf contre les orcs), il est plus efficace de faire des blessés que des morts dans le camp ennemi.Pourquoi ?Parce qu'un mort n'est pas pressé, mais pour un blessé, il faut 2 brancardiers, un médecin, un infirmier, et quelqu'un qui compte les pertes : 6 personnes hors du champs de combat (en supposant qu'on s'occuppe des blessés, évidemment).A l'échelle d'un pays, un afflux de seniors atteint de diverses maladies (dont Alzheimer) devient par le fait une charge pour le système de santé (on parle des politiciens, évoquer la douleur des patients et de leurs familles peut ne pas être suffisant, le porte-monnaie est un argument direct et rapide). Pour un pays qui ne rajeunit pas, ce serait effectivement compliqué, mais les parlementaires voient-ils si loin, et ont-ils compris que tous ces malades (dont T.P) n'ont pas le temps d'attendre.