Fabien Lyraud a écrit :Le problème n'est pas d'écrire ou non de la fantasy classique qui est le problème. Mais c'est dans la réutilisation systèmatique des éléments de Tolkien. Ce décorum chez l'auteur du SDA était vraiment le fruit d'une recherche personnelle qui a aboutit à son oeuvre. Qu'il puisse influencer, ok. Mais il de la paresse intellectuelle derrière cette réutilisation systématique de ce décorum. De même le modèle campbellien, je n'ai aucun probème avec à condition qu'il soit bien utilisé. Et puis les univers celtico - nordico- arthurien commence, on commence à friser l'overdose.Un auteur comme Eddings peut être agréable à lire, justement parce que derrière le décorum classique il introduit quelques éléments sympas qui apportent un plus et l'histoire est bien menée. Et ça malgré tous les défauts que l'on peut y trouver.Par contre Goodkind crée un univers grotesque où les personnages ne sont pas crédibles et où l'intrigues est téléphonée.Donc fantasy classique ne veut pas dire daube. C'est la manière de l'écrire qui fait l'oeuvre.
La question est aussi, je crois, de se demander en quoi ces éléments là sont "à Tolkien" ??? Il a lui même remanié et réorganisé des choses déjà existantes. A qui a-t-il emprunté ces idées ? Et en quoi sont-elles devenues "modèle déposé".Ce serait comme de décider arbitrairement tout d'un coup que un meurtre et une enquête menée par une petite vieille ou par un détective moustachu c'est à Agatha Christie. Ou que toutes les histoires d'amour entre ados de familles opposées appartiennent à Shakespeare, les vampires à Stoker et les contes à Grimm. Puis on arrête d'écrire et on se contente de ce qui existe déjà. C'est un peu comme la question de la reprise en matière de chanson. Pour ceux qui connaissent l'original, c'est un peu énervant de constater que des "petites jeunes" sont persuadées que c'est leur joli chanteur tout propre et tout neuf qui est "l'inventeur" du dernier tube à la mode, alors qu'il n'a fait que le rhabiller. Mais si cela a l'avantage de faire redécouvrir une bonne chanson et de ressortir de l'ombre la première version, doit-on vraiment s'en offusquer ? Doit on regretter l'existence d'un Eragon (que je n'ai pas réussi à finir perso) qui amènera peut-être des lecteurs curieux vers d'autres représentants plus "honorables" du genre ? En ce qui concerne Eddings après avoir créé un intérêt et une réelle sympathie chez des lecteurs un peu en manque de "fraicheur" et de légèreté au moment de la sortie des romans, j'ai beaucoup entendu de dénigrement depuis de la part d'un autre lectorat beaucoup plus "élitiste" qui considérait Eddings comme pas assez représentatif d'une fantasy à ambitions littéraires plus élevées que la simple distraction. Je ne sais pas quels sont les quelques éléments sympas dont tu parles. Pas de méprise hein j'ai beaucoup aimé et j'ai encore beaucoup de bons souvenirs d'Eddings et de son héros "Why me ?"
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mais l'humour en fantasy existait avant lui, le héros récalcitrant aussi, et au final Polgara et Belgarath peuvent faire penser à d'autres mentors dans d'autres récits (je sais pas la Bonne Fée de Peau d'Ane et Merlin par exemple
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) Moi je n'ai pas d'overdose concernant la légende arthurienne et les inspirations celtico nordiques parce que .... ben je n'en lis pas à outrance tout simplement !! C'est un peu comme ce que disait l'article sur GRR Martin hier, t'es pas obligé de le lire. Donc si t'as pas envie de lire d'histoires à base de Merlin, tu lis les 4ème de couv, un peu les critiques et tu fais ton choix. J'ai envie de connaitre ce que d'autres auteurs auront à dire sur cette légende. Envie de donner leur chance à d'autres de me raconter la mythologie grecque ou égyptienne à leur façon. Il en va de même pour les histoires d'elfes, de nains, de fées et d'épées ensorcelées. Il me semble qu'après plusieurs millénaires (oui un seul ne suffit pas
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) de racontage d'histoire, on peut dire que rien ne se crée tout se recycle. ET les mythes, les figures emblématiques et les clichés n'appartiennent finalement surtout qu'à une sorte de conscient culturel collectif (euh pour certains c'est bien plus inconscient qu'ils ne croient
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) Je suis d'accord avec toi sur la notion de "manière d'écrire" qui fait l'oeuvre. Mais du coup moi j'en conclus que peu importe le sujet, ce qui compte c'est que l'auteur réussisse à m'y intéresser même si je connais par coeur le mythe ou la légende d'origine. C'est comme pour Titanic, je connaissais la fin mais j'ai marché quand même :rolleyes:Et lorsque l'on est un lecteur quasi exclusif d'un genre, il me semble étonnant de reprocher aux oeuvres d'être justement des oeuvres de genre. Ce qu'il faut c'est espérer qu'un jour il n'y aura plus de genre "majeur" et respectable et de genres "mineurs" et regardés avec condescendance. Et cela arrivera peut-être quand la qualité des auteurs sera reconnue AVANT le sujet traité. Dire "arrêter de m'envoyer de l'arthurien" c'est peut-être empêcher un auteur de talent de s'exprimer seulement parce que 12 000 moins brillants avant lui auraient déjà traité le sujet.