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Attendez, il ne faut pas tout de suite détourner mes propos, j'ai dit que j'avais l'impression de lire "un critique au coeur desséché incapable d'écrire" ce n'est pas une attaque envers la personne en elle même mais envers la manière dont elle tourne ses critiques qui sont, il me semble, totalement hors-sujet, car au lieu de s'axer sur l'intrigue elles s'axent sur des choses au demeurant, très accessoires et inattaquables à moins de s'en prendre alors à tous les romans de fantasy ou presque. Après, je ne pense pas être le "fan de base" et je trouve mon post un petit peu plus poussé que le "c génial vs ét d naz" ce n'est pas l'acte de critiquer cette série qui m'a perturbé, mais au contraire la manière dont s'était fait.Lorsque l'on critique l'histoire, comme le fait Zakath Nath, je comprends parfaitement. Je trouve moi aussi le schéma très courant (et ce pas uniquement dans les Harry Potter) et peut-être moins bien amené (je suis navré, mais seuls les tomes les plus récents sont frais dans ma mémoire), par contre Angelica est un personnage qui n'est pas construit comme un antagoniste mais comme un élément comique qui parodie la jeune fille de base de 16 ans, et croyez moi, j'ai passé trois ans au lycée et cette vision est malheureusement beaucoup plus réaliste que parodique... ce qui n'est pas forcément pour tous nous rassurer...Je serais ensuite le premier à reconnaître que ce livre, comme la plupart, possède ses petites imperfections, un côté parfois trop énergique qui peut fatiguer, une histoire qui met du temps à se développer et qui s'avère si tentaculaire et développée qu'elle peut rebuter les lecteurs lorsqu'ils se retrouvent à commencer la série disons, par le tome 6, sans compter certains délires de l'auteur qui peuvent en rebuter plus d'un ou l'humour et les situations décalés qui rebuteront ceux qui cherchent avant tout le sérieux, même s'il est présent, ou encore les cliffhanger à répétition à la fin de chaque tome.Tara est un personnage capricieux et gâté, comme je l'ai expliqué, elle n'en fait qu'à sa tête et a décidé de ramener son père à la vie, entre temps, elle cherche à gérer la vie sentimentale de sa mère pour qu'elle devienne une veuve éplorée, et tout cela sans se préoccuper vraiment des autres, elle les protège, certes, mais leurs émotions ou le simple concept de pouvoir leur faire mal autrement que de manière physique la dépasse largement. C'est une grande solitaire, qui se prend un peu pour le centre du monde, elle a la tête qui enfle lentement, et le fait que jusqu'à présent, elle n'ait jamais eu à subir de graves conséquences de ses actes (ce qui change drastiquement dans le tome 7) ne va pas l'aider à désenfler.Pour arriver sur une critique de l'histoire elle-même, l'ennemi principal de Tara reste un personnage fouillé et complexe, malgré le côté très lisse qu'il aborde dans les premiers tomes (mais nous le découvrons par le biais de Tara qui ne sait rien de lui si ce n'est qu'il a emprisonné sa mère pendant dix années) il hait les dragons, qui sont en quelques sortes ceux qui dirigent plus ou moins Autremonde, dont ils ont réquisitionné un continent, pourtant, son histoire nous révèle qu'il a été particulièrement proche d'eux jusqu'à en devenir fou... mais c'est fou intelligent, ce qui n'est pas pour rappeler son principal lieutenant, Selenba, laquelle est folle, mais est une folle passionnelle, qui ne suit que ses instincts et agit par passion, allant jusqu'à trahir ses amis et ses amours ainsi que sa patrie pour suivre l'homme qui l'a séduite. Le but de Magister serait de détruire la main basse que les dragons ont sur les gouvernements d'Autremonde et la manière qu'ils ont de "modeler" la manière dont les gens pensent. En quelques sortes, c'est un anarchiste ou plutôt, une sorte de terroriste altermondialiste, pour cela il va tenter plusieurs fois de faire éclater les manipulations les plus obscures des dragons au grand jour. Notamment les manipulations génétiques que le souverain des dragons à pratiqué sur la famille de Tara pour en faire une arme chargée de tant de magie qu'elle risque à tout moment de se consumer elle-même, ou encore le continent entier qu'ils ont réquisitionné sur Autremonde et dont ils se servent de prisons pour mettre ceux d'entre eux qui sont devenus fous et représentent donc une terrible menace (les dragons, quasiment immortels, ne risquent qu'une chose, l'ennui, qui aboutit rapidement à la folie furieuse). Dans cette sorte de lutte entre Magister et les dragons, les camps ne sont aucunement blancs et noirs, ils passent par toutes les nuances de gris, et Magister s'alliera même à Tara pour vaincre un de leurs ennemis communs (le Ravageur d'Ames) alors que certains dragons tenteront sans hésiter de la tuer. Sans compter encore les intrigues internes qui secouent les différents pays, qu'il s'agisse du pays des Vampyrs, qui compte garder leurs buveurs de sang humains secrets, ou encore l'empire dont Tara est héritière et qui la contrôle bien plus qu'elle ne le contrôle, il y a de quoi faire. Sans compter ce que Tara est prête à faire, sans se soucier des conséquences, pour ressusciter son père.Je pense avoir expliqué aussi rapidement que possible que cette série a le potentiel d'être passionnante, mais sans tomber dans un délire de fan, comme on me l'a reproché. Je m'excuse si certains de mes propos ont pu paraître vexants, ce n'était en aucun cas mon intention, il s'agissait juste de phrases "chocs" destinées à faire réfléchir sur la nature même de la critique, qui ne devrait pas s'axer sur des éléments futiles, mais au contraire aller chercher plus en profondeur, dans le cœur de l'histoire avant d'essayer de dissuader les gens de lire un livre.Maintenant je conçois que cette série ait ses défauts, je suis loin de le nier, et je ne peux pas vous forcer à l'aimer, mais je suppose tout de même que le travail de l'auteur mérite un minimum de respect car je trouve que contrairement à ce que l'on semble penser, elle a su créer son univers, et celui-ci s'avère être plus cohérent que bien d'autres. Que vous aimiez ou pas, ce n'est pas à moi de juger, mais sérieusement, nous ne sommes pas en train de parler d'Eragon (je ne m'étendrai pas sur le sujet) qui est pour le coup, un véritable pot-pourri du Seigneur des Anneaux, de Star Wars et d'autres romans de fantasy divers.Edit : Je rajouterai juste une dernière chose. A mon sens, les premiers tomes sont des livres très agréables, que j'ai beaucoup aimer, mais je ne sais pas comment dire, on sentait, selon qu'elle soit chez Seuil ou Flammarion, que l'auteur était ou trop brimée, ou trop libre, depuis qu'elle est passée chez XO éditions, je trouve que l'on a bien canalisé son énergie et que le 6ème tome est, à ce jour, un des meilleurs de la série.