Attiré par la chouette illustration de Didier Graffet, le 4ème de couverture et une critique élogieuse, j’avais investi dans le 1er tome des
Larmes d’Artamon. C’était sympa, mais je n’ai jamais eu l’envie de continuer au-delà : même en ayant passé un bon moment de lecture malgré tout, je n’ai vraiment pas été emballé plus que cela.
Les + : 
- un univers intéressant avec une Azhkendir jouant le rôle d’une Russie encore médiévale entourée par des monarchies ambitieuses mais policées déjà bien entrées dans la modernité- ambiance hivernale et neigeuse, sonorités slaves de nombreux noms, clans guerriers et leurs totems animaux (le dragon, les oiseaux nocturnes) : rien à faire cela titille fort bien l’imaginaire !- une atmosphère gothique « old school » : le voïvode Dracula et la malédiction du vampirisme ne sont finalement pas si loin du Drakhaon et de la malédiction du Drakhaoul…
Les - : 
- les dialogues juvéniles par très convaincants dans leur côté sit-com adolescent- la naïveté confondante des personnages féminins, parfois justifiée mais toujours soûlante- la naïveté insupportable de Gavril : quand on hérite d’un royaume moyenâgeux et ses siècles de vendettas familiales et de vengeance féodale, on n’a pas le temps de jouer au caliméro sinon on ne fait pas de vieux os !- des facilités scénaristiques qui émaillent le récit pour en amoindrir la saveur et l’intérêt- un « happy-end » tout milieux, tout pourri et tout moisi un peu en contradiction avec le reste du roman.De bonnes idées pas très bien exploitées. Avec le même univers et la même ambiance slave, je suis sûr qu’il y avait largement les moyens d’écrire quelque chose de plus pêchu qu’une amourette entre 2 adolescents.Ce n’est pas mauvais, mais ce n’est pas très original non plus : l’univers intéressant reste à développer, l’intrigue reste mal mise en valeur car servie par des personnages souvent assez gnangnan (trop de sentiment, pas assez d’action : mais bon c’est peut-être ce que recherchent les lecteurs/lectrices de Sarah Ash).Au vu des avis précédents,
Les Larmes d’Artamon semblent avoir trouvé un public satisfait.Mais j'ai vraiment peiné à trouver "l’intrigue résolument tournée vers l’action" évoquée par
Belgarion.Qui fait la part belle à l’émotion oui, mais à l’action non : Gavril passe la plupart du temps à se trouver des excuses pour ne pas agir.Pour moi cela reste rafraîchissant mais pas transcendant. L’avantage aussi, c’est que malgré les pistes lancées en fin de roman, ce 1er tome peut tranquillement se lire indépendamment : on peut le lire pour se faire une opinion sur l’auteur, son style et son univers sans se lancer dans un longue et coûteuse machinlogie de X tomes de XXX pages.Pour conclure je dirai que pour une fois je suis en désaccord avec la note : tous les tomes du cycle sont gratifiés d’un généreux 8/10. Peut-être que les tomes suivants sont plus emballant, mais si on s’en tient qu’aux qualités du 1er tome cela vaudrait guère plus de 7/10, si on s’en tient à ses défauts cela vaudrait guère plus de 6/10.
au final un 6+/10 de consensus ?Malgré tout le capital sympathie que semble dégager l’auteur, elle ne joue pas dans la même catégorie qu’Ann Bishop (
Trilogie des Joyaux Noirs 8/10) ou
Jacqueline Carey (Trilogie Kushiel 8,5/10).Pour filer la métaphore footballistique, on est dans le ventre mou du championnat.Sarah Ash fait partie de ces auteurs féminins (Sarah Douglass, Fiona McIntosh, Trudi Canavan…) mis en avant par
Bragelonne qui écrivent des romans très honnêtes et volontiers "mignons" mais qui peine à (me) convaincre, il faut bien le reconnaître.PS: dans la catégorie auteur féminin correct mais peu convainquant j'ai aussi oublié Karen Miller chez
Fleuve Noir