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par Sarmate
Mage
Lavinia est vraiment un beau livre, plein d'ombres et de lumière, au style d'une limpidité classique, à la narration d'une virtuosité raffinée.Gillossen a raison : cela n'a rien à voir avec une grande saga de fantasy épique. Il s'agit bien de fantasy historique, mais de fantasy quand même : dans sa postface, Ursula K. Le Guin explique elle-même que son lieu romanesque se situe quelque part entre l'Italie héroïque de l'Enéide et l'Italie archaïque des historiens. C'est une Italie rêvée que nous peint le roman, terriblement familière et terriblement lointaine. C'est aussi un très beau roman sur le sacré sous toutes ses facettes : le rite, la tradition et la prophétie, la piété familiale, le devoir et les transgressions.C'est enfin un récit traversé par les ombres de la mort, d'une mort familière et naturelle, dépourvue d'oripeaux grandiloquents. Et pourtant cette mort est riche de très vieux héritages culturels ; elle est une chambre d'échos où résonnent les poèmes, le passé, le futur.Un très beau livre, si on y cherche ce qui s'y trouve plutôt qu'un récit d'aventures.