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par Ethan Iktho
Elbakinien d'Or
Pas lu, mais quelques réflexions en vrac, par rapport aux éléments épars qui précèdent.Tout d'abord, l'idée de départ me semble plutôt séduisante. Le spoiler d'Herbefol citant Alteirac me paraît résumer un angle d'attaque très en phase avec ce que le Japon vit depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec sa reconversion à une vision conquérante sur le plan économique : un traditionalisme en vase clos coexistant avec la transposition expansionniste d'un idéal hégémonique. Et qui se heurte cruellement à la situation mondiale actuelle. Bon, j'arrête d'aligner les mots de plus de trois syllabes, y'en a que ça gave, normal.Venons-en donc à ce qui pour moi a une certaine importance :Que Mauméjean, qui de notoriété publique sait manier la plume, recoure au biais de l'uchronie pour nous balancer des dragons à la place des kamikaze, perso je trouve l'idée a priori audacieuse, habile, en résumé plutôt bien vue sur le plan symbolique.Le bouquin tient-il ces promesses dans la façon dont est développée l'intrigue, comme l'estime Gillossen ? Je l'ai dit, je ne l'ai pas encore lu (mais il figure d'ores et déjà dans ma PAL), donc je me garderai bien de me prononcer.En revanche, je vais me faire un plaisir de me prononcer sur un autre texte, beaucoup plus court celui-là, que je viens de lire : Le "billet" d'Arthur Cabaret, et cité par Merwin au #17.Dès l'entame de son avis sur le livre, il avoue à quart de mots qu'il a un compte à régler avec l'auteur, et déjà il se plante dru. Parce que si A.C. se pose en "critique", ses bisbilles personnelles avec l'auteur, on s'en tape, tout bonnement. Mais justement, A.C. se pose en "critique". Petit florilège :"J'ai détesté ce livre". Aïe, pas bon, ça... "J'ai honnis* (sic) ce livre" (pour mémoire : honnir : "vouer à l'exécration et au mépris publics en couvrant de honte" - Le Petit Larousse). C'est fort, là, hein ? Ben non, il y a mieux : "On devrait couper la langue des artistes pour qu'ils ne puissent pas...". Oulah... Je sais, la citation est tronquée, mais qui pourrait trouver une suite qui excuse ce début de phrase ?Qu'A.C. se rassure : avec ce genre d'article il ne risque pas de passer pour "un bisounours vêtu d'un survêtement en plumes de colombes (sic(k) again) assorti de tongs en rameaux d'olivier" qui n'aime pas la violence.M'est avis qu'il ne risque pas non plus de passer pour un critique.Ou alors à l'ancienne mode, qui assassinait par rancune plus même que par plaisir. Boileau avait d'ailleurs très bien résumé cette étrange pathologie :"Quel démon vous irrite et vous porte à médire ? Un livre vous déplaît : qui vous force à le lire ?"P'têt bien qu'on aurait dû lui couper la langue, à lui aussi.Du coup, j'apprécie encore plus qu'ici les critiques fassent preuve de discernement, de mesure et de professionnalisme. Même quand ils n'aiment pas, ils le disent en argumentant, et leur passion n'est jamais destructrice.Et comme disait Lao Tseu (puisqu'on est dans les grands débats philosophiques) :La graine, Pour qu'elle pousse,Suffit de l'arroser,Mon pote.