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par Ethan Iktho
Elbakinien d'Or
Ces lectures remontent à un bail pour moi (sans jouer à l'ancêtre), mais j'avais bien aimé.Ce que je trouve intéressant dans le parallèle entre les deux auteurs, c'est justement la mise en perspective :Le Meilleur des Mondes de Huxley sort en 1931, sauf gourance de ma part. L'industrialisation occidentale connaît alors ses premiers ratés, le principe du communisme s'étend en Europe "occidentale" après le krach boursier, les pauvres sont de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, et ils se mettent même à revendiquer des droits.Bref : gros caca.Arrive une guerre somme toute bienvenue (avec un Adolf élu légitimement, quand même). Dans le sillage de Dodolf frétille un certain Goebbels, qui théorisera la manipulation des masses mieux que quiconque ("S'il est répété partout et incessamment, un mensonge, aussi énorme soit-il, devient une vérité dans l'instant. Et les peuples se gouvernent dans l'instant.") A côté, Séguéla n'est qu'un ramasse-miettes.Ensuite le IIIème Reich se fait exploser, on a le Plan Marshall à l'Ouest (75% de films américains imposés dans les salles de cinéma, McCarthy uber alles au pays, c'est la méthode soft), le stalinisme à l'Est (intensification des déportations de populations entières, goulags, musellement de toute opposition : c'est la méthode hard). Pas terrible, tout ça.Un peu plus tard, Orwell est publié. Et à mon avis, son 1984 tient plus de l'hyperbole que de l'anticipation. Il transpose simplement ce qui est déjà à l'oeuvre, en mélangeant les systèmes qui sont ou se mettent insidieusement en place, à l'Est et à l'Ouest.Depuis, on a vu ce que ça a donné, d'un côté comme de l'autre.Heureusement, aujoud'hui, pour nous tout va bien. Parce que nous le valons bien.Hmm... Il disait quoi, Goebbels, au fait ?