J'ai peur que le sujet soit un peu déplacé ici mais je ne peux resister à l'envie de dire que je ne suis pas d'accord ! ^^On peut peut-être dire que la SF s'intéresse moins à l'utopie politique (si on excepte des choses comme la
Trilogie Martienne de Kim Stanley Robinson,
La Zone du Dehors d'Alain Damasio ou tant d'autres que je ne connais pas) quoique la tendance à l'Uchronie est une autre manière d'aborder le sujet et on a vu récemment à quel point, même en lecture jeunesse, ce genre avait le vent en poupe. (Après tout, modifier l'Histoire, c'est s'intéresser aux mécanismes de construction d'une Société...)Mais après tout, les soucis de notre société ont aussi changé en 30 ans : l'émergence de l'informatique (avec l'oeuvre de William Gibson comme son
Neuromancien qui a inspiré la Matrice), une prise de conscience écologique qui par un autre biais réveille la peur à la destruction de notre espèce diféremment de la menace nucléaire de la guerre froide (
La Possibilité d'une île de Houellebecq,
Les Quarantes signes de la pluie K. Stanley Robinson encore), l'absurdité de notre système énergétique (
En Panne sèche d'Andreas Eschbach). Et je pense que cette même peur inspire toute une série de romans qui parle de déluge, d’apocalypse, de fin du monde, de dystopies, dont je viens de découvrir le mot, (Le Feu de Dieu de Bordage) dont par exemple l'engouement pour les zombies est en fait une expression (
28 Jours plus tard,
Walking Dead,
World War Z etc...)Et je pense aussi que tout pousse à une redéfinition de l'humain, de l'individu (dans
La Zone du Dehors aussi) et du collectif (
Les Fourmis de Bernard Werber), de l'expression de la différence
(Les Rivages des Intouchables de Francis Berthelot,
Lilliputia de Xavier Mauméjean), de la part des relations, des sentiments, de l'Art (Le cycle du Rêve du Démiurge de Francis Berthelot et son magnifique
Hadès Palace) dans ce qui fait de nous des Humains comme aussi, tout simplement, notre mortalité
(Graine d'Immortel de Bordage,
Les derniers jours d'un Immortel de Velhmann et De Bonneval). Et la place de Dieu, le questionnement des mythes dans tout ça reste bien présent (
American Gods de Gaiman,
Jesus Video d'Eschbach,
L'Agneau de Christopher Moore).Comme le disait quelqu'un plus bas, la SF conserve cette dimension anthropologique qui la rend si intéressante. Les interrogations de notre civilisation évoluant, la manière de les traiter change avec elles et cette réactualisation crée de nouvelles visions.Je considère vraiment que ma connaissance SF est très superficielle mais du peu que j'ai lu, je trouve qu'elle se porte plutôt bien et qu'elle continue à poser des questions et à chercher des réponses.
