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Cette référence à Gandalf me flatte
... Mais, quelque amour immodéré que je porte moi-même à Le Guin, si son style t'a déplu dans Terremer, je doute que tu l'apprécies davantage dans Lavinia
. Tu peux pitêt essayer de feuilleter un peu le bouquin dans une librairie et d'en lire quelques passages, pour voir comment ça passe ?
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
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« Certainement le meilleur ouvrage pour adultes de l’auteur depuis des décennies. »Voilà une critique qui a fait que j'en attendais un peu trop de ce livre.C'est l'histoire d'une femme qui doit faire croire qu'elle ne choisit pas son destin, mais qu'elle s'en remet aux augures. Effectivement, ce n'est pas de la fantasy épique.De plus, le fait que le poète annonce certains événements à l'avance fait que ce récit ne m'a pas tenu en haleine.Au final: j'ai découverts une Italie que je ne connaissais pas, une histoire qui n'est pas mal, mais pas tout à fait ce que j'espérais.
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J'ai déjà sous-entendu sur le topic des prix littéraires que j'aimais beaucoup ce livre.Il était pré-sélectionné, mais n'a pas été retenu en tant que finaliste, dans la catégorie roman étranger du Grand Prix de L'imaginaire 2012.Pas grave, il se contentera d'un simple prix Locus ;)Pourtant ce livre aurait mérité une place dans cette quinte de finalistes tant il est réussi.Au même titre qu'Ilium était une belle variation (j'hésite à dire réécriture) de l'Iliade d'un point de vue SF, Lavinia est une belle variation autour de l'Eneide.Mais la comparaison avec le livre de Dan Simons (tiens il a placé son dernier livre parmi les finalistes du GPI 2012, lui^^) s'arrête là.Lavinia est plus posé, plus proche de l'œuvre de Virgile qu'Ilium ne l'est de l'Illiade, tout en réussissant régulièrement à s'éloigner de sa source d'inspiration (parfois largement). Plus poétique que Dan Simons mais jamais mièvre. Mélancolique, un peu, mais Le Guin ne verse jamais dans le pathos. Un livre tout en retenu. Un portrait de femme touchant. Plus qu'un livre sur une femme c'est plutôt un livre sur les femmes. Leur place dans l'Histoire, voire dans la littérature.C'est sûr ce n'est pas un grand livre de fantasy épique...En revanche c'est un grand livre de fantasy... tout court. Une vie de femme fantasmée (la vie, pas la femme^^), rêvée, mythique, dans un univers enchanteur.C'est même sûrement un grand livre... oui, là aussi, tout court!Un 8,5/10 bien mérité selon moi.
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Lavinia de nouveau disponible aux éditions l'Atalante. (21/11/2016)Dans le même moule que "Gilgamesh, roi d'Ourouk" paru en début d'année ou bien dans un autre registre, équivalent à la nouvelle collection "Stars" chez Bragelonne. Le livre est superbe en tout cas, un beau cadeau pour noël ? 
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J'ai lu Lavinia il y a quelques jours. Je n'ai jamais lu Ursula La Guin avant et j'ai trouvé sa plume très agréable et sa postface intéressante. Mais concernant le livre je suis moins emballé. Déjà c'est très long à démarré, Enée n'arrive qu'à la moitié par exemple. Le rythme d'ailleurs m'a semblé très lent. Jusqu'à la victoire d'Enée où là j'ai eu l’impression qu'on prenait un bon rythme. A part ça le fait que Virgile nous raconte déjà une bonne partie de l'intrigue avant qu’elle n'arrive casse le peu de suspens qu'il pouvait y avoir et ensuite on nous vend tellement Lavinia comme une femme exceptionnelle que j'ai été déçue d'elle. Je l'ai pas trouvé si marquante, si exceptionnelle. Pour moi elle est même un peu fade.Mais malgré cela le livre se laisse lire, j'ai beaucoup aimé découvrir le latinium mélange de la Rome antique et d'imagination de l'auteure, j'aiaussi beaucoup aimé ce côté mystique qui se dégage du livre. Mais j'en garderais pas un souvenir impérissable.
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Je ne peux pas parler beaucoup parce que je n'ai pas encore lu ce roman (qui me fait de l'oeil depuis des années), mais je trouve que cette critique en particulier tient du faux procès, parce qu'après tout le principe de base du roman consiste à mettre l'accent sur un autre personnage qu'EnéeBritannia a écrit :Déjà c'est très long à démarré, Enée n'arrive qu'à la moitié par exemple.
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Pour moi, Lavinia n'est pas une femme exceptionnelle. Elle est exemplaire, ce qui n'est pas du tout la même chose. Je n'ai lu le roman qu'une fois, et il y a de nombreuses années et de nombreux romans de cela, mais il me semble qu'il y est dit qq part qu'il s'agit de montrer la vie des femmes au quotidien. De ce fait, il ne peut pas être un roman d'action. Si c'est cela qu'on cherche ou qu'on attend, on ne peut éviter d'être frustré.
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Un très beau roman, au-delà de ce que j'en espérais (et qui était déjà beaucoup après avoir découvert l'auteure avec La Main gauche de la nuit et A Wizard of Earthsea, avec lesquels il n'a rien à voir... et tout à voir, en termes d'intérêt pour l'anthropologie, les coutumes, les religions, l'état d'esprit d'une population lointaine). Il y a dans ce roman une documentation impressionnante, qui passe dans un style trompeusement simple. Un livre important, indispensable pour les amateurs de l'Enéide et des premiers temps de Rome... et un bel exemple de réécriture féministe à partir d'une épopée très centrée sur les hommes. J'ai adoré, vraiment, mais sans doute en partie parce que c'est un domaine que je connais bien et que j'ai pu entrevoir tout le boulot derrière chaque phrase.Je renchéris aussi sur ce qui a été dit : c'est le même univers que l'Enéide, mais ça n'est pas du tout une épopée, ça n'est pas le but d'Ursula Le Guin (et ça se voit très vite à sa façon d'évoquer Virgile et les scènes de combat du poème). C'est véritablement une réécriture avec une autre approche, véritablement "romanesque", et avec le point de vue d'une femme, Lavinia, qui joue un rôle à la fois complètement effacé et très important dans le destin des rois du Latium. Le roman forme à la fois une narration différente de l'Enéide, un commentaire sur l'épopée et une suite (elle-même très intéressante car elle nous plonge dans une période de l'histoire de Rome qui a trop peu inspiré les écrivains : après Enée mais avant Romulus et Rémus).Comme le précise Ursula Le Guin dans la postface, les dieux ne sont pas présents en tant que personnages comme c'est le cas dans les épopées mythologiques antiques... ce qui n'empêche pas la religiosité d'être omniprésente, et même extrêmement bien rendue à mon avis.Un livre que je vous recommande chaudement !
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Difficile de dire ce qu'on attend quand on ouvre un livre. Pour ma part, j'essaie d'en savoir le moins possible, surtout quand je découvre un auteur. C'était le cas avec Lavinia pour U. Le Guin. J'avais déjà lu l'adaptation d'Homère par Gemmel dans sa trilogie sur Troie, et en espérais autant. En vérité ce fut aussi bien, mais assez différent. Le style de l'auteure m'a tout de suite enchantée par sa précision et sa simplicité, et surtout, ce qui m'incite toujours à l'optimisme pour un livre, dès les premières pages Lavinia sortait du livre, parlant déjà de sa propre voix, tandis que le Latium d'avant Rome s'animait, bien vivant lui aussi, avec sa rumeur, ses odeurs, ses bruissements d'Italie qui me revenaient en mémoire, ainsi que des réminiscences de mes cours de latin. J'aimais Lavinia avant d'apprécier l'intrigue, j'attendais Enée avec elle, goûtant déjà la particularité narrative de l'ouvrage : tout lecteur un tant soit peu cultivé sait déjà comment le livre va s'achever :Pour ma part, toutefois, ce n'est pas l'arrivée d'Enée qui m'a fait basculer d'un bon à un très bon roman, comme si, finalement, l'auteure nous enseignait, entre autre sage précepte, que la vie d'une femme ne se définit pas à l'aune du prince qu'elle espère. La bascule se fait plutôtMoment décisif, où en même temps que l'indépendance de son héroïne, le roman de Le Guin s'avère sans doute inspiré de La mort de Virgile d'Herman Broch, publié en 1945 (magnifique roman, d'ailleurs, que je conseille vivement.)fonctionne peu à peu comme un métatexte fascinant : à quel point un auteur est-il le démiurge tout-puissant de ses personnages, dans quelle mesure, au contraire, ses personnages lui échappent-ils pour vivre leur propre vie, lui dictant les lignes qui s'écrivent, presque malgré lui, sous sa plume inspirée ? Comme pour toutes les questions décisives, il n'y a pas de réponse simple, et Ursula Le Guin se garde bien d'en donner une claire ou définitive. Laissée en suspens, posée, déclinée, Ensuite, on se laisse happer par l'histoire épique bien connue, renouvelée cependant par la voix si vivante de Lavinia, ses craintes, ses doutes, son amour pour Enée. La voix d'une femme qui a vécu, souffert, aimé, qui pourrait être celle d'une femme d'aujourd'hui - pas d'une adolescente attardée ou d'un guerrier de pacotille, insultant à tout-va.Et puis l'inéluctable arrive ; tour de force narratif ou naïveté de ma part, j'avais continué à espérer que cela n'arriverait pas, . Mais cela arrive, et raconté de quelle manière… Je pleure rarement en lisant, très rarement. Mais là, la gorge nouée, je l'ai fait. Echo personnel, peut-être, mais il me semble que la portée de cette mort, de la fin de cet amour, de ce deuil, tire sa force de sa triste universalité : quel que soit notre âge, notre histoire, notre prétendue lucidité, même si nous croyons toujours savoir qu'un jour les êtres que nous aimons mourrons, peut-être avant-nous, comme Lavinia le savait, sans l'ombre d'un doute, nous souffrons atrocement lorsque ce jour arrive, aussi démunis que des enfants. Ainsi l'héroïne du livre. Et pourtant, la vie continue. Ultime leçon d'Ursula Le Guin, elle-même si proche des dernières années lorsqu'elle écrivait ces lignes, qui pourrait là aussi sembler triviale si elle n'était pas si douloureusement vraie : nous continuons à vivre, et peu à peu, nous oublions les morts. Pas complètement, mais assez pour avancer, malgré tout. Livre à lire, donc, selon moi, et qui reste.
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