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On attend aussi les avis positifs. ;)De mon côté je l'avoue, je n'ai pas accroché ni au style ni au héros. Lorsqu'il s'agit d'un livre écrit à la première personne, ça peut bloquer le lecteur. De même, j'ai trouvé certains sauts dans le temps un peu abrupts avec le passage d'une situation sociale à une autre qui nécessitait de ma part un temps d'adaptation.En revanche j'ai beaucoup aimé le schéma narratif ainsi que le monde uchronique très fouillé de ce livre (le monde des assa'shin du vieux de la montagne, la reconquête de Jérusalem, la croisade des normands suivant la croisade des indigents...). Et puis l'auteur est extrêmement sympathique, ce qui me fait d'autant plus regretté cet avis moins enthousiaste que certains.Gillossen a écrit :On attend les avis divergents...
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Et un prix supplémentaire pour le roman ::arrow: http://www.elbakin.net/edition/13326-Le ... Loire-2010
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Mon avis, posté sur un autre site :
Lorhkan a écrit :Voici un donc un roman qui prend le parti de démarrer à partir d'une trame historique, puis de dévier pour refaire l'Histoire. Vous allez me dire qu'il fallait s'y attendre, puisque ce roman s'intitule "Tancrède, une uchronie".Mais il faut ici remarquer la finesse avec laquelle l'auteur passe de faits historiques à des faits inventés. Par petites touches, de ci, de là, il amène Tancrède, un chevalier normand du temps de la première croisade ayant réellement existé, a dévier de sa "course réelle". Et le lecteur à porter un regard neuf sur notre monde actuel. Et c'est là toute la force du roman, car les résonances vers notre époque sont nombreuses : religion, fanatisme, tolérance, etc...A travers une analyse très fine et très bien documentée du contexte géopolitique de l'époque, on en vient inévitablement à réfléchir sur le rôle des religions dans les guerres, les animosités entre les peuples, etc... Mais sans porter aucun jugement finalement, car toutes les factions citées ont leurs bons et leurs mauvais côtés.Profitons-en d'ailleurs pour saluer l'habileté de l'auteur qui réussit à ne pas perdre le lecteur malgré la multitude d'intervenants différents (chiites, sunnites, turcs seldjoukides, chrétiens croisés, assassins et byzantins). Quelques pages de plus aurait pu permettre tout de même d'y voir un peu plus clair car les machinations politiques sont nombreuses, mais rien de rédhibitoire...Histoire haletante, récit court et percutant (les batailles sont sanglantes, les descriptions ne trainent pas et sont très parlantes, il n'y a pas de longueurs car l'auteur n'hésite pas à utiliser à de nombreuses reprise les ellipses temporelles), belle écriture (bien que peut être un peu "froide"), font que se livre se dévore en à peine quelques heures. Mais il mérite vraiment d'être découvert.
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Commençons par le commencement :
- merci Tisse Ombre d’avoir crée un sujet pour mettre en lumière ce Tancrède- merci John Doe de s’être collé à la critique dudit TancrèdeToutefois c’est loin d’être le 1er ouvrage de l’auteur, car outre les nombreuses nouvelles et ses collaborations avec Thomas Day,la 8ème colline de Rome sortie quasiment à la même date lui dispute cette honneur- merci à Flykillerman de m’avoir rappelé à son bon souvenir et à sa sortie en poche !Pour résumé il s’agit la quête idéelle d’un idéaliste : un personnage empathique qui cherche à imposer la paix pour trouver la paix. Car la partie l’Apostat est particulièrement bien documentée d’un point de vue historique : la démarche est très séduisante de s’immerger ainsi dans la 1ère Croisade avec la narration à la 1ère personne, et mieux on connaît les événements réels et mieux on peut apprécier le récit d’Ugo Bellagamba qui nous mène de la Sicile à Jérusalem.La 2ème partie, dans laquelle l’appellation uchronie prend tout son sens, m’a moins séduit : multiplication des ellipses temporelles, écriture plus froide, narration plus détachée, introspection beaucoup plus intellectualisée.Bohémond, Raymond de Saint-Gilles, Godefroy de Bouillon, les Pierres de Sang… avaient une présence qu’on retrouve moins dans Gaston, Clorinde, le Vieux et ses Assassins, qui sont plus dans la réflexion que dans l’action.D’ailleurs Tous ses personnages auraient effectivement mérité quelques pages de plus.Un style particulier aussi caractérisé par la concision (les phrases courtes constituent l’essentiel de sa prose) qui masque une grande maîtrise de la langue française, qui s’épanouit dans les trop rares passages descriptifs.edit : dans cette 2ème partie, j'ai un peu retrouvé le ton, le style et les thèmes du cultissime René Barjavel !Religion, fanatisme, violence, manipulations, personnages qui doutent d’eux-mêmes et de leur mission, j’ai vu en Tancrède, Gaston, Clorinde, le Vieux de la Montagne… des protagonistes du Prince du Néant. Sarbon et Tancrède, Achamian et Gaston mêmes combats ?Ouf, les 2 œuvres ne boxent pas dans la même catégorie, car la comparaison aurait été rude avec le chef d’œuvre de Scott Bakker.J’ai d’autant plus envie de saluer le double exercice de style qu’il a le bon goût ne se pas s’étendre sur 1000 pages.Et le voyage valait le détour… un petit 8/10 donc. ^_^Comme Ainulindalë ce Tancrède me donne envie de me replonger dans les croisades vues par les arabes d’Amin Maalouf.Mais aussi dans les nouvelles très intenses de R.E. Howard contenus dans le recueil le Seigneur de Samarcande.Car nombre d’acteurs des croisades sont de parfaits candidats à des romans historicisants !(je pense notamment à Conrad de Montferrat, aux sonorités quasiment howardiennes, qui serait quasiment devenu roi de ses propres mains s’il n’avait été assassiné par 2 envoyés du Vieux de la Montagne à la sortie de sa messe de couronnement)Ce Tancrède me donne aussi envie de (re)lire :- la 8ème colline de Rome du même auteur, un roman complètement historique pour le coup qui se déroule dans la Nice romaine
- l’excellent Double Corps du Roi coécrit avec Thomas Day dont on n’a pas parlé sur Elbakin.net et c’est fort dommage ! 

Pour un connaisseur, je dirais que le réel point de divergence estTisse Ombre a écrit :Pour le moment, n'y connaissant rien en matière de croisade, j'ai aussi du mal à démêler histoire et uchronie. Disons, je pense, que c'est ici le massacre de Maara et Antioche, qui vont faire basculer Tancrède dans le camp musulman puis des Assassins de Alamut, qui est le point d'uchronie du récit, puisque le véritable Tancrède est resté fidèle aux croisés.
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Tout pareil que toi pour Tancrède, Albéric.Je n'ai pas ton érudition sur le sujet des croisades (on peut même dire qu'un programme de collège me ferait honte, j'en suis sûr ! Donc quelque soit l'état de tes connaissances, je te nomme érudit, voilà!) mais j'ai beaucoup apprécié l'élan qui parcourt ce roman. Les lacunes en histoire ne m'ont pas gêné (je crois) pour appréhender les faits qui s'y déroulent, même si j'ai du coup loupé des subtilités, par rapport, pour ne citer que celui-là, au coup de la divergence historique.J'ai lu la 8ème colline il y a quelque temps : c'est divertissant, et ça m'a permis de jeter un petit caillou dans le gouffre de mon inculture historique. Un très bon moment avec cet ouvrage, qui dans la forme, se fait plus sage qu'un Tancrède, et s'aventure plus vers le roman historique qu'uchronique. (
si ma mémoire fonctionne bien, et si le fameux gouffre ne résonne pas d'un écho trop incertain. Parce que je suis vraiment une bonne brêle en histoire.) (que cela soit dit, hum ...
)PS : Oui, il y a des personnages intéressants dans la 8ème Colline, des développements qui le sont tout autant ... mais je ne le mets pas en haut de ma liste. Le résultat reste, certes, honorable.


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@ MalkusCe qui est appréciable avec ce genre d'ouvrage, c'est qu'un néophyte peut prend plaisir à découvrir une période historique riche et intense en évènements tandis qu'un "vieux sage" peut prendre plaisir à observer comment elle est reconstituée et mise en scène.Plusieurs niveaux de lecture donc, qui autorisent de replonger avec plaisir dans l'ouvrage plusieurs fois. 
