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Atanaheim a écrit :Donc c'est à l'auteur de faire cette partie du travail de l'éditeur et nous sommes bien d'accord. Ça nous paraît évident, mais je ne pense pas que ça le soit pour tout le monde. Pour quelques uns, les éditeurs sont des escrocs qui profitent du talent littéraire de certains pour s'enrichir. mais c'est une autre histoire.
C'est une autre histoire, certes. A vrai dire, je suis souvent assez "acide" envers les éditeurs, qui pour certains (notamment souvent les plus gros) ont effectivement abusé de leur monopole sur le processus d'édition/publication pour imposer des conditions inéquitables aux auteurs. De là à leur renier tout intérêt, il y a un gouffre que je ne franchirait pas. A vrai dire, dans mes lectures récentes, j'ai adoré 3 livres publiés par les éditeurs numériques suivants : Publie.Net, NumerikLivres et Walrus . L'intérêt du processus d'édition est absolument visible sur ces trois livres (Chroniques de lectures sur mon blog, mais je peux les détailler si vous voulez ;) )De ce point de vue là, le numérique permet justement à certains auteurs de ré-équilibrer les forces en proposant des alternatives, que ce soit par l'auto-publication, ou par l'intermédiaire d'éditeurs "pure-players". Et la présence même de ces alternatives permet (aux US actuellement, mais ça viendra je n'en doute pas en France aussi) aux auteurs de négocier en position plus forte avec les éditeurs "classiques".
Atanaheim a écrit :Ce que je voulais ajouté, tu l'as quasiment déjà dit finalement. Les lecteurs doivent trier. Ils ont des outils pour ça mais au final ça reste du tri, du filtrage. Certains ont dû lire les œuvres les plus mauvaises pour signaler aux autres que ce n'était pas intéressant. Mais c'est là aussi une partie du travail de l'éditeur. Juger ce qui est susceptible d'intéresser les lecteurs et rejeter le reste.Finalement l'auto-publication ce ne serait que la transformation en travail collaboratif du métier d'éditeur?Et là, attention, phrase super hype : "en fait, l'auto-publication c'est l'édition 2.0" :D
Un des avantages de l'auto-publication et du numérique pour ce système de filtrage, c'est qu'il se fait justement bien plus proche du lecteur (et pour cause ;) ). Du coup, certains livres de grande qualité, qui auraient par ailleurs été rejetéspar l'éditeur (pour diverses raisons), se retrouvent effectivement disponibles et trouvent donc leur public.Là encore, je peux donner des exemples (en anglais surtout).Par contre dire que c'est le lecteur qui fait le travail d'édition en collaboratif c'est renier tout le travail dont je parlais plus haut, et qui est de la responsabilité claire du publieur (en l'occurrence l'auteur).

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TheSFReader a écrit :Par contre dire que c'est le lecteur qui fait le travail d'édition en collaboratif c'est renier tout le travail dont je parlais plus haut, et qui est de la responsabilité claire du publieur (en l'occurrence l'auteur).
Non justement, dans collaboratif j'englobais aussi la part de travail faite par l'auteur (notamment relectures et présentation). On partage le travail de l'éditeur en 2 grosses parties (c'est peut-être un peu réducteur) : présentation+relecture et sélection. La partie sélection est réalisée par plusieurs personnes ce qui fait de la collaboration au sein du travail collaboratif.

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Atanaheim a écrit :Non justement, dans collaboratif j'englobais aussi la part de travail faite par l'auteur (notamment relectures et présentation). On partage le travail de l'éditeur en 2 grosses parties (c'est peut-être un peu réducteur) : présentation+relecture et sélection. La partie sélection est réalisée par plusieurs personnes ce qui fait du collaboration au sein du travail collaboratif.
D'accord, sous cette lecture là, oui.

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héhé on a déjà réussi a te faire intervenir 4 fois. Bientôt tu ne pourras plus t'en empêcher ;)En plus j'aime bien (et les autres membres du forum aussi je pense) quand les gens apportent de vrais éclairages comme tu l'as fait. Alors n'hésite pas à repasser.

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Atanaheim a écrit :héhé on a déjà réussi a te faire intervenir 4 fois. Bientôt tu ne pourras plus t'en empêcher ;)En plus j'aime bien (et les autres membres du forum aussi je pense) quand les gens apportent de vrais éclairages comme tu l'as fait. Alors n'hésite pas à repasser.
T'inquiètes, je m'incruste. Va voir sur le thread HADOPI ;)

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Peter Florence, fondateur du Hay Festival a sa petite idée de la raison qui pousse les lecteurs à migrer vers le numérique, du moins au Royaume-Uni. Pour lui cela vient d'abord de la faible qualité des livres. De l'objet physique s'entend. Il pense que les livres produits par les éditeurs britanniques ne tiennent pas la comparaison avec les beaux ouvrages de maisons américaines telles que Knopf par exemple.Puis, il ajoute que comme finalement c'est le contenu qui prime, autant n'acheter que celui-ci et se passer de l'acquisition d'un objet peu esthétique.Cela dit, comme on l'avait vu avec un article précédent, il reste convaincu que les éditeurs restent le meilleur filtre quant à la qualité des parutions. Pour lui, le tampon d'une maison d'édition reste un gage de qualité pour le lecteur qui aura moins de chance d'acquérir un livre qui n'est pas au niveau (en terme littéraire cette fois).Dans ce petit article, il en profite aussi pour mettre un petit tacle par derrière (bah oui, c'est l'euro de foot...) aux critiques littéraires, les professionnels. Personnellement, je n'adhère pas à cet opinion trop "angeliste". Pour lui, il vaut mieux laisser la critique à ceux qui ont aimé le livre... Ouais dans ce cas, puisqu'on trouvera toujours au moins une personne qui aime un livre quel qu'il soit (ne serait-ce que la mère de l'auteur par exemple :D), on n'aura que des avis positifs... Bof comme idée ;)Pour lui les journalistes ne sont pas crédibles quand ils donnent un avis négatifs sur le roman d'une personne dont elles n'ont pas le talent. Je me demande si quand un éditeur refuse un manuscrit ce n'est un peu la même chose? Même si parfois certains manuscrits doivent avoir été écrits par des auteurs peu talentueux.

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Pour les critiques, lorsque l'on a pas aimé un livre il faut faire une critique argumentée, un comme sur Elbakin, en quelque sorte. Parce que souvent c'est une descente en flamme. Et bien souvent, comme le faisait remarquer Henri Loevenbruck, les critiques littéraires n'ont pas lu les livres dont ils parlent. En tout cas c'est une spécialité française. Il précisait qu'en Belgique, en Suisse ou au Québec, il rencontrait des critiques qui avaient vraiment lu son bouquin. Il faudrait surtout que les auteurs n'aient pas d'attachés de presse qui font tout le boulot.

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Et bien souvent, comme le faisait remarquer Henri Loevenbruck, les critiques littéraires n'ont pas lu les livres dont ils parlent.
Affirmation bien facile tout de même. :)

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Sauf que Henri raconte que lorsqu'il a eu l'occasion de rencontrer des journalistes qui avaient critiqué son livre il s'est rendu compte que ceux ci ne l'avaient pas lu. De même invité dans une émission littéraire, il s'est rendu compte que le présentateur de l'émission n'avait pas lu son livre, ce que le dit présentateur lui confirmé d'ailleurs.

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Tu te rends compte quand même de la marge entre les exemples que tu cites qui proviennent d'un seul auteur et la généralisation qui consiste à dire "bien souvent [...] les critiques littéraires n'ont pas lu les livres dont ils parlent". Rassure-moi... :huh:

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Hmm... Non, pas beaucoup mieux. Mais on sent un effort.Pour revenir à l'article cité par Atanaheim, ma première réaction est qu'il est probable que si M. Florence connaissait l'édition française, il ne dirait peut-être pas autant de mal des livres britanniques !Ils font déjà des choses un poil plus attirantes (visuellement parlant) que chez nous il me semble, rien qu'en s'arrêtant à la couverture par exemple : en France, elle doit généralement être le plus sobre et le moins colorée possible sous peine de passer pour un travail d'amateur... on pense à la "Collection blanche" de Gallimard et on se dit que c'est une autre culture :lol: