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Je ne suis pas tant d'accord que ça.Je suis loin de maitriser le sujet vu que je ne lis pas ces livres, mais j'ai l'impression que l'on parle ici avant tout d'héros "négatif", chose assez courante depuis au moins une dizaine d'années au cinéma (exemple pour la SF : Riddick) et dans d'autres médias. Robin des Bois est certes le "prototype" du héros à capuche, mais il est fondamentalement bon. C'est un héros positif. Et, du moins dans les films, il ne cherche jamais à tuer, sauf en cas d'ultime nécessité. C'est un voleur certes, mais il agit pour la justice, pour rendre le monde plus juste et équilibré, c'est un héros dans tous les sens positif du terme. Rien à voir finalement avec les crapules cyniques de nos capuchards. Ce phénomène d'héros négatif, cynique, sarcastique, n'est pas nouveau en soi.Je suis bien d'accord avec ça :
Albéric a écrit :C’est peut-être un phénomène naturel :Après des décennies de space-opéra bien propres sur eux, la crise des seventies a accouché du cyberpunk cynique et noir.Peut-être qu’avec des décennies de high fantasy bien propre sur elle, la crise des années 2000 a accouché d’un fantasy à crapule toute aussi cynique et toute aussi noir.
J'ai surtout l'impression que la "fantasy" prend le train en marche sans grande originalité. Comme toujours, il faudra faire le tri. Finalement, la nuance de Leiber est importante : avant lui, a part Robin des bois, il n' y a pas beaucoup de point de référence, mais quand il dit que les siens sont des "loups sauvages", c'est qu'il n'ignorait pas que son exemple n'était pas totalement pertinent (je précise : je n'ai pas lu Leiber).Personnellement, ça me fatigue un peu ces Héros négatif. C'est d'ailleurs pourquoi chez Gemmell je préfère nettement Druss à Waylander, ce dernier étant un peu à mi-chemin entre Robin des bois et le capuchard assassin cynique (il n'est quand même pas bien méchant le Waylander, et finalement l'auteur n'évoque que peu son passé). Bref, je ne sais pas si ce que je dis est très intéressant...Edit : je répondais à Bald

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Dark Schneider a écrit :je ne lis pas ces livres, mais j'ai l'impression que l'on parle ici avant tout d'héros "négatif"
Non, parmi les livres à capuche de ma bibliothèque, il y a très peu de héros négatif. D'un rapide coup d'oeil, je dirais qu'il y a trois grandes catégories. Le héros est un assassin neutre : c'est sa profession et il doit tuer pour vivre. Les raisons qui ont orienté ses choix sont souvent dévoilées dans le roman. (ex : Farlander). On s'attache aux héros et ils deviennent alors des héros positifs.Il y a le voleur. Comme le dit Fabien, la société est tellement corrompu qu'il faut un héros qui puisse manipuler le système. Ce voleur a sa propre moralité et un code d'honneur. (ex : les mensonges de Locke Lamora). Encore une fois, c'est un héros positif à la Robin des Bois. Et il y a le méchant, ce fameux héros négatif. Le livre est souvent violent, et l'intérêt, à mon humble avis, est de comprendre les raisons du personnage principale et de voir un changement s'opèrer à travers les pages du livre. C'est le personnage qui doit être intéressant. (exemple récent : Le Prince écorché). Mais effectivement, le défaut de cette catégorie "anti-héros" est la surenchère. Je pense que c'est l'exercice le plus difficile et quand il est réussi, le roman marque. Il y a de la qualité parmi cette fantasy à capuche. C'est une mode, c'est sur (il suffit de voir le nombre de titre récent), comme il y a eu une fantasy guerrière (Conan), magique ou épique, tous les archétypes du jeux de rôle y passent (sauf peut-être le soigneur : à quand la fantasy Dr House : prochaine tendance ?).Pour en revenir à notre capuche, il ne faut pas y voir forcément un manque d'originalité. Le premier tome de Fils-des-Brumes est de la fantasy à capuche, mais on ne s'en rend pas vraiment compte car le talent de Sanderson est là. Et son monde est original. Donc, je pense qu'il y a de tout : du bon, du moins bon, du mauvais et de l'excellent. Il ne faut surtout pas généraliser ce sous-genre, il faut "juste" faire le tri.Finalement la fantasy à capuche, c'est le combat du mal par le mal avec de nombreuses variations.

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Eolan a écrit :(sauf peut-être le soigneur : à quand la fantasy Dr House : prochaine tendance ?)
:DDans The Way of King, le héros est apprenti chirurgien.

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Eolan a écrit :à quand la fantasy Dr House : prochaine tendance ?).
Même Goodkind s'y est essayé. Il y a un épisode (je ne me souviens plus lequel, le temple du vent peut-être?) dans lequel un des personnages principaux est guérisseur, issu d'un guilde de soigneur célèbre
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Si c'est pas la classe ça ! :D

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Atanaheim a écrit :
Eolan a écrit :à quand la fantasy Dr House : prochaine tendance ?).
Même Goodkind s'y est essayé. Il y a un épisode (je ne me souviens plus lequel, le temple du vent peut-être?) dans lequel un des personnages principaux est guérisseur, issu d'un guilde de soigneur célèbre
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Si c'est pas la classe ça ! :D
Il ne me semble pas que ça soit prépondérant dans le bouquin, je ne m'en rappelais même pas à vrai dire.Enfin, je me souvenais que ce perso était bien
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mais ça on s'en doute toujours un peu ;)

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@ Fabien Lyraud ; @ Gillossen (et @ Eolan aussi)Je ne crois pas à une corrélation entre fantasy à capuche et dimension politique, même si le sous-genre s’y prête assez bien...Par contre la thématique de la lutte des classes s’incruste de plus en plus dans les œuvres de fiction : :duel:Leverage : Mission Impossible version Robin des BoisSupernatural :les routards provinciaux qui sillonnent toutes les petites villes d'Amérique luttent contre des anges, des démons et des monstres de plus en plus souvent en costards cravates qu’on peine parfois à distinguer de nos élites actuellesSpartacus :les esclaves exploités sans vergogne par des notables bien propres sur eux mais qui sont en réalité de vrais pervers narcissiquesRien que l’Acier de Richard Morgan :Notables, banquiers, marchands et maffieux se frottent les mains de voir leur lobbying pour rétablir l’esclavage couronné de succèsAyesha : le thème de l’esclavage est particulièrement bien mis en avant, mais j’en dis pas plus pour ne pas spoilerGarett : le détective coincé entre les bandits d’en bas et les bandits d’en haut, beaucoup plus dangereux/antipathiquesTaltos : le maffieux qui doit participer contre son gré à une révolte des classes populairesToute l’œuvre de China Miéville est marquée par les prises de positions antilibérales de l’auteur…La 1ère Loi de Joe Abercrombie :
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Fils-des-Brumes :Kelsier est un hors-la-loi qui veut renverser le système pour libérer les skaas condamnés à une vie de servage.D’ailleurs comme Sanderson a un rythme d’écriture hallucinant, je l’inciterais très fortement à faire un préquel de Fils-des-Brumes avec une fantasy à canailles présentant les exploits de Kelsier avant qu’il ne devienne le Survivant !Mais je m’éloigne un peu trop des nos amis capuchards :jesors:PS: est-ce qu'il y a un sujet sur médecine et fantasy, parce que visiblement il y a des choses à dire... :sifflote:

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@ Albéric : Juste une remarque, parce que je ne comprends pas très bien ton argumentaire :
Albéric a écrit :Je ne crois pas à une corrélation entre fantasy à capuche et dimension politiquela lutte des classes s’incruste de plus en plus dans les œuvres de fiction
Par définition, la lutte des classes a une dimension politique.En gros, j'ai l'impression qu'on dit tous la même chose :P

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@ EolanD'après certains la lutte des classes a surtout une dimension terroriste : laissons-les à leurs lubies conservatrices...D'après Warren Buffet, la lutte des classes a une dimension historique puisque qu'elle s'est achevée par la victoire des riches !Plus sérieusement je voulais dire comme Gillossen que tous les titres de fantasy à capuche sont loin d'avoir une dimension politique...... mais que certains en ont une, parfois assez forte, et que celle-ci se retrouve dans d'autres genres / d'autres médias.

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Hum, tout ça manque un peu d'illustrations, non ? :merry: Petit tour d'horizon de divers archétypes encapuchonnés :
Le Prince des Voleurs (alias le Père Fondateur). Hors-la-loi du moyen-âge, fraternel et désintéressé, en révolte contre une injustice ponctuelle et qui cache sous sa capuche de faux manant l'ambition somme toute modeste de rétablir la loi et l'ordre sous les traits du roi légitime.
Le Chevalier Sans Terre, alias ToutCeQuiEstOrNeBrillePas. Crasseux, âgé et fatigué, ce maquisard élaboré dans les années 1940 met à mal la thèse selon laquelle le thème du chevalier blanc ne serait passé de mode que récemment. Comme Robin Hood, il réaffirme que la noblesse est d'abord intérieure et peut très bien avancer masquée.
Les Truands Picaresques. Cyniques et profondément individualistes, ces joyeux vauriens des années 1970 ne remettent pas en cause le système : loin de toute idée de rébellion, ils veulent simplement s'offrir du bon temps à la marge, y compris à la marge du système marginal (puisqu'ils rejettent même la guilde des voleurs). Leurs motivations les rapprochent de Conan (qu'on voit d'ailleurs souvent affublé d'une capuche sous la plume de Buscema), l'ambition en moins. Quoique officiellement animés par l'appât du gain, ils passent comme lui de la richesse à la pauvreté avec une splendide désinvolture.
Le Seigneur Sombre. Héros maudit des années 2000, prêt à sacrifier ses idéaux les plus chers sur l'autel de son ambition à endosser le costume du sauveur, il vient aussi rappeler que la capuche, c'est trop dark et trop cool. Et ça permet de garder un air méchant même quand on a envie de pleurer.Comme on peut le voir, la capuche ne date pas d'hier et semble avoir encore de beaux jours devant elle. Plus que l'accessoire en lui-même, j'ai l'impression que ce sont surtout les motivations et les idéaux de ceux qui la porte qui les ancrent dans leur période.

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@ Guillaume FournierSuper ta gallerie de portraits ! :) (sauf que Fafhrd et le Souricier Gris ont commencé leur carrière bien avant les seventies)J'y ajoute un célèbre capuchard qui s'est illustré en 2010 : dans quelle catégorie le rangez-vous ? ;)
http://blogteam.sport24.com/bruno_roger-petit/anelka%20dark%20vador.jpg

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Albéric a écrit :@ Guillaume FournierSuper ta gallerie de portrait ! :) (sauf que Fafhrd et le Souricier Gris commencé leur carrière bien avant les seventies)J'y ajoute un célèbre capuchard qui s'est illustré en 2010 : dans quelle catégorie le rangez-vous ? ;)
Ah, c'est malin ! Je l'avais mis en dernière position dans la catégorie "Autre héros maudit des années 2000, même commentaire que pour le précédent", et puis je l'ai supprimé en me disant "arrête de déconner". Faut croire qu'il devait figurer ici... :rolleyes:

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La fantasy à capuche emprunte aussi des codes au roman noir et au thriller. Ce dernier est le principal langage hollywoodien aujourd'hui. Et je crois que c'est cette volonté d'écrire des thrillers dans des mondes secondaires qui plaît. La prochaine mode pourrait être des récits tournants autour des patrouilles du guet dans des cités médiévales fantastiques pour les mêmes raisons.

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Fabien Lyraud a écrit :La prochaine mode pourrait être des récits tournants autour des patrouilles du guet dans des cités médiévales fantastiques pour les mêmes raisons.
Quelle idée horrible.

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Bon, comme la minuscule en début du titre du topic me stressait, j'ai modifié ça et j'en ai profité pour mettre un titre un peu plus parlant.Sur ce, je retourne dans la Batcave de la Solitude.

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@ Fabien Lyraud & Cédric FerrandLa Baiser du Rasoir de Daniel Polansky empruntait déjà aux séries policières américaines noires avec les membres du guet intègres, les membres du guet ripoux, les anciens et les nouveaux coéquipiers, la hiérarchie policère, les rivalités entre services...... Sur fond de communautarisme, de trafics de drogues et de guerres des gangs ! Bref, bienvenus dans The Shield... :sifflote:Mais comme on a déjà des séries policières ad nauseam tous les jours de l'année, cela m'enquiquinerait qu'elles envahissent la SFFF !PS: merci Merwin pour le renommage du topic qui permet de gagner en lisibilité

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Cédric Ferrand a écrit :
Fabien Lyraud a écrit :La prochaine mode pourrait être des récits tournants autour des patrouilles du guet dans des cités médiévales fantastiques pour les mêmes raisons.
Quelle idée horrible.
:mrgreen:

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Albéric a écrit :Mais comme on a déjà des séries policières ad nauseam tous les jours de l'année, cela m'enquiquinerait qu'elles envahissent la SFFF !
C'est comme tout : c'est l'effet de mode qui est pénible.Mais il y a de la place pour du bon polar medfan sans chercher à copier mécaniquement CSI ou Bones.Je ne vois pas pourquoi la SFFF n'aurait pas le droit de toucher au polar, c'est une influence aussi légitime qu'une autre.Enfin, je prêche pour ma paroisse.