Oui M'sieur ! ;)Pas d'appendices dans la version illustrée ?En tout cas, je crois que je vais feuilleter les deux éditions avant de faire mon choix...Foradan a écrit :Ca dissipe le flou ?
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De passage sur cette section du forum que je n'ai pas coutume de fréquenter (j'accordais plutôt mon attention à la cinématographie mémorable de P Jackson sur la trilogie), je me suis laissé entraîner à parcourir ce sujet-ci, très intéressant même s'il n'est consacré "qu'au" Livre Bilbo le Hobbit.Admettons-le, c'est là un passage un peu obligé si l'on souhaite tant soit peu éviter d'être à l'ouest lors des conversations qui ne manqueront pas à propos de la prochaine trilo annoncée. D'autant que les excuses sont moindres à ne pas lire les 300 pages de Bilbo qu'elles pouvaient l'être à ne pas avoir lu les 900 pages du SdA (ce qui est mon cas, et sans doute celui de pas mal de spectateurs séduits par l'adaptation poly-oscarisée).- Le premier point, c'est que l'on peut sûrement se réjouir de voir affleurer en traduction française l'ultime version du Hobbit, revisitée par Tolkien APRES conclusion du SdA.En effet, cette version-là est de toute évidence LA version de référence, vue l'actualité qui pousse irrésistiblement à la comparaison entre l'oeuvre littéraire de Tolkien et l'oeuvre adaptative de P Jackson. D'ailleurs, il ne serait pas faux de parler de l'oeuvre adaptative de Tolkien lui-même, puisqu'il a dû retremper la plume près de 30 ans après sa première mouture du Hobbit, et au vu du succès remporté par le SdA.En définitive, PJ s'est retrouvé face à un cas de figure comparable puisque lui aussi a dû réaliser le Hobbit après avoir réalisé le SdA... avec tout ce que cela induit de contraintes adaptatives (conservation - dix ans après ! - d'une partie du casting, des décors, etc.).Pour en revenir au livre, les rééditions 'culte' s'annoncent assez bienvenues dans les bibliothèques, car tout de même, les versions "J'ai Lu" des Seventies avec un Bilbo en tee-shirt de marin font un peu pâle figure, rangées entre deux séries de boîtes DVD en cuir retroussé.Cela dit, pour être tout à fait honnête, la version que personnellement j'attends est plutôt la version Kindle...Par ailleurs, j'ai eu la surprise de voir intervenir sur ce forum un traducteur de Bilbo en chair et en os, si j'ose dire. Les habitués d'Elbakin sont sûrement accoutumés à ce genre de choses, surtout dans cette section du forum, mais tout de même... Toutes proportions gardées, c'est un peu comme si Philippa Boyens venait débattre ici de ses choix scénaristiques. Car un traducteur EST un créateur : les exigences de son travail n'ont rien de commun avec celles d'une discussion dans le café du coin, car derrière elles c'est le pain quotidien de toute une chaîne de production éditoriale qui se joue.Face à ces interlocuteurs, plutôt qu'un désir de polémique, l'envie qui vient aux gens civilisés est celle d'apprendre, de recueillir.... Seulement voilà, sur les forums traînent les forumeurs de base. Ceux qui ne peuvent pas se débarrasser comme ça des limites de leur front bas, de leur désir de ramener leur fraise, de leur manie de mettre les pieds dans le plat dans le plus parfait contre-temps.Ainsi, moi qui vous parle, me v'la parti pour témoigner de mon ressenti par rapport à Bilbo et ses traductions :En un mot comme en cent, je n'avais jamais pu piffer, depuis 30 ans que je l'avais découvert, le nom de 'Cul-de-Sac' pour désigner Bag End. Pour moi cette traduction-là était atroce et l'est restée. Pour Bilbon Sacquet par contre, on était dans le tolérable : pas de quoi grimper au rideau, mais pas de quoi non plus tirer à vue. Et vu que cette traduction-là avait été imprimée en moultillions d'exemplaires, je présumais que c'était acté aussi tranquillement que le patronyme d'un Alain Poher ou d'un Raymond Barre... D'où mon sursaut de sourcil en lisant qu'il était question de rebaptiser Bilbon Sacquet en Bilbon Pessac. Qu'ouï-je ? Qu'oique ? Qu'esque ? Aïe Aïe Aïe me dis-je, flairant la locomotive lancée à toute vapeur vers le saut du bide. Comment ne pas imaginer les lecteurs saisis d'un rictus perplexe sitôt découvert le néo-nom du héros ? Et donc de m'inquiéter : est-ce que cette témérité éditoriale dispose au moins de la distance de freinage ? Et là hélas, Ouïe Ouïe Ouïe répond l'écho : le grand jour du grand lancement, c'était la semaine dernière, plus de pièce à y mettre.Ce n'est pas tant que les discussions sur les bonnes ou moins bonnes traductions soient dépourvues de pertinence, mais ici l'éléphant dans le couloir, ce sont juste les quelques tonnes que pèse une habitude patronymique dans le cortex des lecteurs... Alors bien sûr, on pourra dire 'Oui, mais il y a de nouveaux lecteurs à conquérir. Ils ont la cervelle tendre, pas comme ces croûtons encroûtés. Et puis il y a les lecteurs ouverts, le monde n'est pas peuplé que d'enclumes."Oui, peut-être, mais à ce compte-là, pourquoi ce Pessac dégainé d'on ne sait quelle banlieue de Bordeaux, et pas Sacotin, ou Ballotin ? Au moins, ces deux compères-là veulent chacun dire 'tout petit sac', ce qui ne manque pas de seyance pour un hobbit... Bilbo Ballotin, initials BB... Quelqu'un avait voté contre, ou quoi ?Mais bon, peut-être vaut-il mieux que je m'arrête là, j'ai l'impression de remuer la cuiller dans la bouche des éditeurs, ça va geindre. Peut-être même postillonner. Donc prudence.Oh et puis si, allez... tant qu'on y est, juste une petite dernière, pour la route...Bag End. Bag End ?Oui, Bag End.Il fallait traduire ça 'Bout-de-Sac', nom d'une pipe de la Comté !
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En réponse au message de Milieuterrien:
Une précision également: le nom choisi dans la nouvelle traduction est bien Bilbo Bessac et non Bilbon Pessac.DanielUn certain J.R.R. Tolkien a écrit :Baggins. Intended to recall 'bag'—compare Bilbo's conversation with Smaug in The Hobbit—and meant to be associated (by hobbits) with Bag End (that is, the end of a 'bag' or 'pudding bag' = cul-de-sac), the local name for Bilbo's house. (It was the local name for my aunt's farm in Worcestershire, which was at the end of a lane leading to it and no further). Compare also Sackville-Baggins. The translation should contain an element meaning 'sack, bag'. (Guide to the Names in The Lord of the Rings)
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Je m'interroge un peu sur la signification de cette remarque. La version française du Hobbit a toujours été la version révisée de l'œuvre de Tolkien. La différence la plus notable est que Daniel Lauzon, le présent traducteur, est un spécialiste du reste de l'œuvre, ce qui n'était pas le cas pour Francis Ledoux.Milieuterrien a écrit :Le premier point, c'est que l'on peut sûrement se réjouir de voir affleurer en traduction française l'ultime version du Hobbit, revisitée par Tolkien APRES conclusion du SdA.
C'est doublement dommage, d'abord parce que « cul-de-sac » est bel et bien une expression française valable (contrairement à Bout-de-sac). Et surtout, parce que c'est un des deux mots traduis en français qu'a proposés Tolkien lui-même, l'autre étant « Orque » pour traduire Orc. (Précisons à toute fin utile que Tolkien avait appris le français étant enfant.) Il est donc logique que la nouvelle traduction ait utilisé Cul-de-Sac — c'est l'ancienne qui avait conservé Bag-End.Milieuterrien a écrit :En un mot comme en cent, je n'avais jamais pu piffer, depuis 30 ans que je l'avais découvert, le nom de 'Cul-de-Sac' pour désigner Bag End. Pour moi cette traduction-là était atroce et l'est restée.
En un mot comme en cent, tu entends de drôles de choses, vu que la nouvelle traduction est « Bilbo Bessac ». Ça me rappelle les détracteurs de Tolkien qui n'étaient jamais capables de se souvenir de l'orthographe du nom Gandalf...Milieuterrien a écrit :D'où mon sursaut de sourcil en lisant qu'il était question de rebaptiser Bilbon Sacquet en Bilbon Pessac. Qu'ouï-je ? Qu'oique ? Qu'esque ?
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Milieuterrien, autant tes analyses cinématographiques étaient plaisantes et critiques, autant ici tu me sembles tenter ici une approche remplie de fatuité et d'approximations...D'abord, tu ne sembles pas avoir lu cette nouvelle traduction, sinon tu ne te tromperais pas entre Pessac et Bessac. Alors, la première chose avant de critiquer une traduction, c'est de la lire il me semble...De plus, comment peut-on se présenter comme un trublion qui sort de la masse bêlante des moutons de Panurge pour, en fait, tout simplement faire croire qu'on sort de la masse en énonçant autant d'assertions sans connaitre le sujet... (Pessac pour Bessac, ça fout un coup à la crédibilité)Faisons confiance aux spécialistes de Tolkien (une confiance qui n'est pas aveugle bien sûr), et discutons uniquement dans le cadre d'un échange constructif, avec des arguments certains, au lieu d'un message rempli de "pieds dans le plat" comme tu le dis.(Et je précise que je n'ai rien à voir avec l'éditeur, et que je ne connais aucune des personnes impliquées dans cet "échange". Et je n'ai pas geint ni postillonné!
)Pour en revenir à l'objet même de la conversation, le livre est commandé, et je donnerai un avis plus éclairé après une lecture que j'attends avec impatience! 
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Alors je suppose que la question était rhétorique mais si j'avais eu voix au chapitre, ben moi j'aurais voté carrément contre :huh:Bilbo Ballotin, histoire d'un Mon Chéri* aller-retour entre Noël et Pâques :rolleyes:Si on veut trouver du ridicule dans un mot, un nom, un choix c'est toujours possible, hein y'a qu'à voir comment les enfants se vannent à l'école. Mais là le côté "vous reprendrez bien un petit chocolat ?" c'est ce qui me vient et comme je ne prétends pas être particulièrement inventive, je ne dois pas être la seule. Bilbo Ballotin, grâce à lui les soirées de l'ambassadeur nain sont toujours un succès :pEt initiales BB mais avec un peu d'essence de Guerlain dans les cheveux ou pas ?Milieuterrien a écrit :Oui, peut-être, mais à ce compte-là, pourquoi ce Pessac dégainé d'on ne sait quelle banlieue de Bordeaux, et pas Sacotin, ou Ballotin ? Au moins, ces deux compères-là veulent chacun dire 'tout petit sac', ce qui ne manque pas de seyance pour un hobbit... Bilbo Ballotin, initials BB... Quelqu'un avait voté contre, ou quoi ?
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Vous oubliez un détail chère Sorcière (tiens, encore une traduction à effet 'qui-se-coule'), nous n'aurions pas affaire à Bilbo Ballotin, mais Bilbo Ballotin Besace... il conviendrait donc d'imaginer le Mon Chéri en bandoulière, ça pourrait suffire pour faire babiller l'imaginaire, d'autant que pour un hobbit de petite taille, un ballotin ce n'est pas si petit que ça, en tout cas pas forcément beaucoup plus petit qu'un sacquet.Et puis d'ailleurs je me suis juste demandé si Ballotin avait été écarté du panel, je n'ai pas spécialement suggéré qu'il aurait fallu voter 'pour'... Car ce Sacquet a tout de même une sacrée avance dans l'ascendance, même si ce n'est sans doute pas un sasquatch de la treizième génération. Donc, shalom ;-)... Ce qui est drôle, c'est ce reproche, sous prétexte que j'ai écrit Pessac et non Bessac, de ne pas avoir lu ce livre qui vient à peine de sortir. Ai-je prétendu le contraire ? Peace, love ! J'ai juste dit moi que j'attendais la version kindle de l'ultimate version, celle qui sait situer Bilbo en Arda... Cela dit, mon loupé est tout à fait involontaire, juste un lapsus scripti(s ?), d'une gaffe aux proportions de paffe malgré moi... J'imagine déjà les conséquences de mon inconséquence, ces éditeurs dont les cheveux vont planchir en se disant 'Burée, ce Bessac basse tellement pas pien qu'il est écorché à beine paptisé".. Baix, baix, Mille bardons, Bénitence !En tout cas pour 'Bout-de-sac', je maintiens, c'est une question d'épiderme mais pas seulement. Sur un sujet pareil, n'est-il pas un peu troll des bois à fourchette de m'accuser de n'avoir jamais lu un livre que j'avais parcouru de la première à la dernière page voici trente ans ? Et ce Tolkien, là, que l'on élève sur un piédestal, sa francophonie a-t-elle de quoi m'intimider, moi lecteur francophone et seul juge de ce que j'aime lire en français ? Autant j'admire l'écrivain dans le midland de sa passion, puisque j'ai été jusqu'à suivre les traces de son inspiration sur place, autant je crois permis de grincher sur le traitement qu'il réserve à notre doulce Gaule. Certes sa jeunesse n'en avait pas été gâtée, vu qu'on lui a trainé les guêtres sous la mitraille germaine dans les tranchées de la Somme, et qu'il a perdu dans cette boue plusieurs de ses meilleurs amis, mais les accents plus favorables à notre contrée sont-ils insistants dans sa Middle Earth et ses foultitudes de langues nordiques ou elfiques ?Peut-être vous sentez-vous flatté qu'on nous réserve le mot 'cul' comme seul idiome imposé à la retranscription, mais perso j'aurais préféré un petit bout d'autre chose.
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J'apprends ici que le mythe de la gallophobie de Tolkien aurait donc eu cours... Je me garderai bien de l'alimenter sur la foi d'une inférence lexicale solitaire... Quelle était l'extension de ce mythe ? Qu'est-ce qui est venu le démentir ?PS - 'Cul-de-sac' existe bien en français, mais y a surtout pris la signification d'une impasse, dont on cherche à sortir.Dans le cas qui nous préoccupe, ce serait un faux-ami, car Bag End me semble avoir une signification contraire, celle de l'endroit où l'on pose son sac, la fin du voyage(*), le terminus où l'on souhaite demeurer après avoir tout vu. Cela correspond bien à l'esprit cosy du lieu.Si c'est le cas, 'Cul-de-sac' aurait donc tout du contresens forcé par une référence un peu trop myope au 'sac'. D'ailleurs, en y regardant de près, 'bag' n'est pas exactement un sac, qui désigne en français un contenant assez informe, souvent en toile, vaguement péjoratif, pouvant même contenir des détritus. Pour les britanniques, 'bag' n'a rien de péjoratif, c'est avant tout un bagage - justement - souvent lié au voyage. C'est beaucoup plus precious.Du coup, au final, si j'avais à traduire 'Bag End', je serais bien tenté par 'Bout de Besace'... ça ne sonne pas si mal, non ?(*) Quand Bilbo Baggins déclare 'Je suis Bilbo Baggins, de Bag End', ce n'est pas seulement une déclinaison de son identité, cela veut affirmer quelque chose de son désir de vie. Après, la question est de savoir si Bilbo considère Bag End comme le coin tranquille où il veut finir ses jours, ou au contraire comme un lieu clos dont il aspire à s'échapper. Il y a là ambiguïté intéressante, car les deux hypothèses tiennent la route et peuvent même coexister. Bilbo hésite entre la tentation de l'aventure et celle du chez-soi. Frodon aussi d'ailleurs, en bon Sacquet. Et l'un comme l'autre effectueront en définitive un aller-retour intégral entre le chez-soi et l'aventure, avant de partir pour le plus bel ailleurs.vincent a écrit :Elendil & Daniel Lauzon ont dit l'essentiel. Pour ma part, je rappellerai seulement que la supposée gallophobie de Tolkien est un mythe - un de plus. comme les conséquences de la morsure d'une araignée, etc.cordialement,VF
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Je voulais juste dire, qu'avant de critiquer une traduction sur un point, il fallait au moins prendre la peine de la lire pour avoir un avis qui serait peut-être différent. C'était juste ça ^^J'en profite pour rebondir sur la question du kindle: est-ce qu'une sortie dans ce format est à l'ordre du jour?... Ce qui est drôle, c'est ce reproche, sous prétexte que j'ai écrit Pessac et non Bessac, de ne pas avoir lu ce livre qui vient à peine de sortir. Ai-je prétendu le contraire ? Peace, love ! J'ai juste dit moi que j'attendais la version kindle de l'ultimate version, celle qui sait situer Bilbo en Arda...
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On se demande bien quoi répondre devant une telle avalanche de niaiseries. Monsieur Milieuterrien, vous qui avez, si j'ai bien compris, découvert le nom Cul-de-Sac il y a 30 ans, non pas dans le Seigneur des Anneaux que vous n'avez jamais lu, mais dans Bilbo le hobbit où il ne figure pas, êtes-vous sérieux? Vous semblez en effet fort largué, si vous me passez l'expression. Et un peu paresseux sur la lecture (ou alors, peu familier avec l'anglais), puisque je viens de vous expliquer, en des termes on ne peut plus clairs, ce que signifie le nom "Bag End" aux yeux de son créateur.Vous êtes un sacré humoriste, monsieur Milieuterrien!Vos théories à la professeur Tournesol me font bien rire! :DSans rancune.Daniel
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Daniel Lauzon a apparemment déjà répondu tout ce qu'il avait à répondre, mais je me permets quand même de ricaner peu charitablement devant ces propos qu'apprécieront le fantôme de Tolkien qui a écrit les indications d'interprétation et de traduction citées plus haut, les créateurs français de luxe (j'ignorais que l'on dît "une poche Vuitton/Hermès/il me manque un troisième nom pour respecter la règlementation en matière de citation de marques, mais vous avez saisi l'idée" (mais si l'on dit ainsi je m'inclinerai, après tout je n'y connais rien en articles de luxe, ma spécialité c'est plutôt la traduction)*), tout comme les Américains qui doivent sortir le "garbage bag" ou les Anglais le "trash bag".Pour revenir un instant sur le Bilbo Bessac : déjà "Bilbo", même s'il était déjà là dans le Hobbit, ça fait toujours plaisir de le voir de retour... Ensuite, d'un point de vue tout à fait personnel de lectrice, j'ai découvert récemment le Bilbo Beutlin de la version allemande et je l'aime vraiment bien pour mon usage personnel ; mais en tant que traductrice, je comprends tout à fait le choix de Bessac et je n'en ai pas trouvé de meilleur...(et je cherche encore un dictionnaire de la langue française qui donne "petit sac" comme définition de ballotin et sacotin, si tu peux me trouver ta source, Milieuterrien, ça m'intéresserait.)Bref, tout ça pour dire que j'ai vu aujourd'hui l'édition annotée dans un magasin et que je vais la chercher demain chez mon libraireMilieuterrien a écrit :[...] 'Cul-de-sac' aurait donc tout du contresens forcé par une référence un peu trop myope au 'sac'. D'ailleurs, en y regardant de près, 'bag' n'est pas exactement un sac, qui désigne en français un contenant assez informe, souvent en toile, vaguement péjoratif, pouvant même contenir des détritus. Pour les britanniques, 'bag' n'a rien de péjoratif, c'est avant tout un bagage - justement - souvent lié au voyage. C'est beaucoup plus precious.Du coup, au final, si j'avais à traduire 'Bag End', je serais bien tenté par 'Bout de Besace'... [...]
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Ah M Lauzon, humoriste merci bien ! Même malgré moi, ce serait déjà ça...Puisqu'il faut ramper, rampons. J'ai juste écrit que j'avais parcouru Bilbo voici trente ans, du début à la fin, et oui je confirme. Et j'avais aussi feuilleté le SdA, mais sans me plonger dans la trilogie, parce qu'à l'époque, l'objet pour moi était de me familiariser quelque peu aux créatures qui peuplaient l'univers d'AD&D, qui faisait fureur en fac, mais sans imaginer pour autant me plonger plus que ça dans l'heroic-fantasy. Je l'ai déjà écrit ici, certes pas à vous : les jeux de rôles m'avaient intéressé et leur principe surtout, davantage en tout cas que tel ou tel univers fictif sur lesquels ils pouvaient se greffer, tant il en pullulait à l'époque.C'est ainsi. Je ne vois aucune utilité à battre ma coulpe sur le fait que, voici trente ans, j'ai lu ou entendu parler de Cul-de-Sac et que, preuve en est, ce nom-là n'avait pas franchement réussi à me faire dévier de ma route. Quand vous circulez et voyez le mot cul-de-sac, votre réflexe M Lauzon est-il de vous engager ou de faire demi-tour ? D'accord, vous, vous avez été happé par la passion de la Terre du Milieu. Quoi de plus sincère et honorable ? Bien sûr, nous aurions davantage la certitude que tel était le cas si vous aviez, mettons, consacré votre plume à Bilbo voici une quinzaine d'années, un peu avant les oscars que l'on sait. Mais il faut bien vivre...Et puis quant à moi, peut-être que si 'Cul-de-Sac' m'avait sauté à la figure dès les premières lignes de Bilbo, cela aurait suffi à me détourner illico de ce livre-là : nous ne le saurons jamais mais en tout cas ce n'est pas avec ça que je serai pris en flagrant délit de contradiction
Car la chose dont je suis sûr, mon peu d'appétit pour 'Cul-de-Sac' ne remonte pas à hier. Tenez-vous tant que ça à moquer ma chétive tentative pour réconcilier une traduction de Bag End qui corresponde à ce que j'en ai compris ? Libre à vous, mais soyez indulgent avant de vous appesantir sur mon impudence. Après tout, vous avez agi de même avec Bessac, juste pour n'avoir sans doute jamais saqué Sacquet. Donc je dirai un partout et balle au centre.Pour le reste, nous apercevons ici l'idée, préférée à la réédition, de retoquer du début à la fin une traduction qui existait déjà, avec ses défauts certes (mais lesquelles en sont dépourvues ?). Par nature, un tel exercice contraint à déprécier l'ancienne version ("le traducteur ne connaissait pas le Silmarilion"). Pourquoi pas, mais en même temps on apprend que le Bilbo de l'ancienne version était déjà l'ultime réécriture de Tolkien, donc qu'elle comportait déjà tout ce que l'auteur avait voulu y glisser du reste de son oeuvre. S'il y a des ajouts, ça ne peut donc être que des inférences tardives, dépourvues de toute capacité d'être soumises à l'auteur. C'est secondaire dira-t-on, mais tout de même, pour s'en tenir à Bessac, Tolkien aurait-il approuvé ?Donc voilà, comme je ne vois aucun inconvénient à être traité d'humoriste, j'attends avec impatience de voir quelle étiquette sera collée aux autres lecteurs qui feront la moue plutôt que la roue devant Bessac.L'étiquette "Comment pouvez-vous critiquer Bessac alors que vous n'avez pas lu tout le livre ?", sait-on jamais ça peut marcher. D'ailleurs c'est bien connu, les écrivains qui ont utilisé l'argument "Comment osez-vous critiquer mon livre alors que vous ne l'avez pas lu en entier ?" sont aujourd'hui millionnaires en ventes.Avec cet argument-là, il suffit de poster un vigile à matraque et sourcils sombres à côté de chaque tête de gondole où le livre est en vente et hop, fortune est faite. Les vigiles, on les imagine déjà qui grondent, prêts à servir, prêts à sévir. Bien sûr, après il faut rémunérer les vigiles et indemniser le magasin parce qu'ils ont cabossé des petites filles qui n'ont pas d'appétit pour le Bessac et qui ont pleuré à l'idée de l'ingurgiter, mais ça, c'est une autre histoire...
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Ah, si quelqu'un a des informations là-dessus, ça m'intéressevincent a écrit :Elendil & Daniel Lauzon ont dit l'essentiel. Pour ma part, je rappellerai seulement que la supposée gallophobie de Tolkien est un mythe - un de plus. comme les conséquences de la morsure d'une araignée, etc.cordialement,VF
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Là où j'ai du mal à suivre, c'est que (si j'ai bien tout compris) tu ne compte pas lire la nouvelle traduction. Où se situe le problème ? C'est parfaitement ton droit de préférer l'ancienne traduction pour des raisons sentimentales ou parce que tout compte fait elle te convenait parfaitement et que tu n'as aucune envie de perturber tes souvenirs avec de nouveaux noms. Je pense que d'autres anciens lecteurs feront de même. Donc pourquoi venir pinailler ? Alors plutôt que "Comment pouvez-vous critiquer Bessac alors que vous n'avez pas lu le livre ?" je dirais "Pourquoi critiquer Bessac alors que vous n'avez pas l'intention de lire le livre ?" ;)La nouvelle traduction sera jugée (le mot peut sembler fort mais ça sera le cas étant donné les attentes que j'ai noté sur différents forums) par ceux qui l'auront lue dans son entièreté et pas juste sur un nom, aussi important fut-il. Il me semble avoir lu que de toute façon Mr Lauzon, ne pouvait pas réutiliser les noms traduits dans la précédente version, ceux ci appartenant au traducteur.Ps : merci en passant à Mr Lauzon d'être venu par ici expliquer certains de ses choix.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk
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Gwendal, on ne demande pas à un troll pourquoi il vient pinailler; c'est sa seule et unique raison d'être. Il aime bien asticoter son auditoire pour être au centre de l'attention, avec des piques et des sous-entendus dénués de fondement qui, espère-t-il, mettront ses interlocuteurs (ou plutôt, ses interpellés) dans l'embarras -- le tout, en affectant une parfaite maîtrise de son sujet. Une fois déboulonné (ce qui n'est jamais difficile, mais encore faut-il en avoir la patience), l'individu en question se contentera d'affirmer qu'il n'est pas spécialiste mais qu'il a bien le droit d'exprimer ses opinions.Aux lecteurs éventuels de la nouvelle traduction: celle-ci a été faite pour être lue et appréciée, quels que soient les mérites que vous y trouviez. Chacun aura son opinion. Elle sera discutée, examinée et critiquée, plus ou moins attentivement. Ce sera d'ailleurs, pour plusieurs, une partie du plaisir qu'ils en retireront. Et heureusement, je ne serai pas toujours là pour commenter, même si je le fais par plaisir. D'ailleurs, je ne discute pas des opinions; je me borne à rétablir les faits lorsqu'ils sont malmenés.Par exemple: cela fait quelques fois maintenant que Milieuterrien évoque la "réécriture" du Hobbit par Tolkien, qui aurait été réalisée après le Seigneur des Anneaux, 30 ans après la première édition de 1937. Or, il n'y a pas eu un remaniement du texte, mais deux. Le premier a été intégré au livre; le deuxième, qui ressemble davantage à une réécriture, n'a jamais abouti.Alors qu'il rédigeait le Seigneur des Anneaux, Tolkien a profité de la sortie d'une nouvelle version poche du Hobbit pour réécrire certains passages du chapitre 5, où il est question de Gollum. En effet, la première édition du Hobbit publiée en 1937 n'était pas tout à fait en accord avec l'histoire que Tolkien se préparait à publier dans Le Seigneur des Anneaux. Quelques passages du chapitre 5 ont donc été modifiés (tous ces changements sont méticuleusement inventoriés dans "Le Hobbit annoté"), ainsi que quelques mots ici et là, tout au long du livre, pour donner la 2e édition du Hobbit, celle que nous connaissons et qui est imprimée depuis 1951. (Les remaniements dataient de 1944; ils ont été acheminés à l'éditeur en 1947 et publiés à la première occasion qui s'est offerte à lui, en 1951.) Les deux traductions françaises existantes sont basées sur ce même texte.En 1960, soit 23 ans après la publication de la première édition et 5 ans après celle du Seigneur des Anneaux, Tolkien a entrepris de réécrire entièrement Le Hobbit dans le style du Seigneur des Anneaux. Le projet ne s'est pas rendu très loin avant d'être abandonné, pour les raisons que l'on suppose: en effet, après avoir gommé du texte tout ce qui aurait paru déplacé dans Le Seigneur des Anneaux, ce n'était plus Le Hobbit! Ce court manuscrit n'avait jamais été publié avant que John D. Rateliff décide de l'intégrer à son étude "The History of the Hobbit". Il n'a jamais été traduit en français.Enfin, quand on parle de traduire Tolkien dans une perspective informée par l'étude du Silmarillion, des Lettres et des autres écrits, il ne s'agit pas, bien sûr, d'ajouter des éléments pour "ramener" Le Hobbit au sein du Légendaire! Quand un auteur atteint l'envergure d'un Tolkien, quand il devient mieux connu et plus étudié, il n'est pas rare de voir des éditeurs proposer de nouvelles traductions. En fait, c'est une pratique plutôt courante. C'est bien sûr l'éditeur qui décide du quand, du comment et du pourquoi, et il fait alors appel au traducteur de son choix pour retraduire l'œuvre.Daniel