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"le bâton et la carotte".Ainsi aurait put s'intituler le livre.Une caresse, une claque; douceur des sentiments, pan violences physiques; plus on avance dans le roman, et plus on enchaine ce balancement, de plus en plus prononcé dans les sentiments, dans les révélations...rarement ce mouvement de pendule na été autant accentué à mon grand plaisir.Alors, je comprendrais jamais la promotion et la ligne éditoriale de Bragelonne qui met à l'honneur un semi-navet en le nommant "roman de l'année", le prince de l'écorché de Mark Lawrence alors que sous leurs yeux, en France, on a largement un auteur (dans ce premier livre) qui le surclasse tellement à tous points de vue: histoires, personnages, cohérence du récit...et niveau violence, le début de "sanctuaire" n'a rien à envier (puisqu'ainsi a été faite la pub autour du "prince...") mais largement mieux maitrisé. Alors non, pour moi, ce livre n'est pas roman de l'année non plus mais une superbe et agréable surprise.Un récit sur 650 pages environ dans lequel on s’ennuie pas: avec un art consommé, l'auteur sans cesse renouvelle l'intérêt du lecteur, passant de batailles, à la découverte d'un monde, à une école, énigmes, enquêtes...un système de magie bien construit et adroitement expliqué...des personnages bien campés, on passe agréablement d'un Pov à un autre (seul Erak est en dessous des autres).J'espère n'être pas le seul à avoir plus qu'apprécié ce premier tome et à attendre avec une certaine impatience la suite. Par contre, je déconseille fortement ce livre aux âmes trop sensibles car certains passages sont assez (très) violents et crus (physique au début, psychologique à un certain moment).note: 7.Edit Modo Titre modifié pour identifier l’œuvre plus rapidementMise à jour :arrow: Critique d'Atanaheim

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En cours de lecture.Sur les 200 pages que j'ai lu, je suis plutôt d'accord avec toi. C'est pas mal.Pour faire court (je garde la version longue pour ma future chronique ;)), je dirais que d'un point de vue stylistique c'est plutôt moyen. J'ai vu pire mais aussi tellement mieux. En revanche ce qui me plaît beaucoup c'est l'ambition du récit. L'univers semble riche, il y a de nombreux personnages intéressants, certains charismatiques, appartenant à des factions qui vont sûrement se frotter les unes aux autres, une mythologie intrigante, etc. Bref on n'est pas focalisé sur un héros et sa quête.Certains fans vont m'en vouloir mais pour l'instant je décèle un brin d'Erikson dans ce récit. Un sous Erikson certes, mais quand même. Gardons toutefois à l'esprit que j'en suis au début du premier volume et que les promesses peuvent ne pas être tenues. Pire, souvenons-nous que Malagoli avait aussi tenté une fresque ambitieuse avec La Pierre de Tu-Hadj et que c'était plutôt tombé à plat selon moi.Mais ça... c'était avant. ;)Pour moi ce livre revêt une importance capitale pour Bragelonne (même s'ils ne semblent pas penser comme moi). Comme je le disais ce matin à un autre éditeur (oui là c'est le passage ou je fais le gars important alors qu'en fait il n'est rien), la crédibilité de Bragelonne me paraît engagée. Alors c'est sûr, je serai certainement le seul à leur en vouloir mais ils avaient promis le retour des auteurs francophones. Déjà numériquement, ça ne s'est pas bousculé au portillon. Ensuite qualitativement... Le retour tant attendu de Magali Ségura a un peu fait pchitt, et la Bit-Lit, je n'accroche toujours pas et, de toute façon, ce n’est pas le cœur de cible d'origine de la marque... Bref va falloir que Malagoli rattrape le coup. Parce que pendant ce temps, les copains ont travaillé sur la publication de talents francophones... Niogret, Gessler, Suhner, pour les "nouveaux", Bordage, Pevel, Clavel, Di Rollo, pour les plus (re)connus c'est chez la concurrence qu'ils sortent des ouvrages...Pas grave Brage a signé Ari Marmell (et payé un traducteur pour ça)...

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Pevel c'est chez Bragelonne ;), sinon on ne peut pas dire qu'ils n'ont pas fais la promotion Sanctuaire après Bragelonne est plus spécialisé dans les auteurs anglo-saxons que français.

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Pevel c'est quand même plus chez la concurrence même si les Lames du Cardinal étaient chez Brage. Mais j'avoue qu'en fait je pensais plus à Pagel ;)En suite Brage spécialiste des auteurs anglo-saxons, c'est vite dit. ;) Aux débuts de Brage c'était un peu plus équilibré entre production étrangère et locale. Après dans une optique d’inondation du marché ils ont été obligés de traduire plus pour augmenter le nombre de sorties.Au final on se retrouve avec plein d’œuvres très moyennes, plus chères que des romans francophones corrects. Un Malagoli c'est 20€ les 650 pages. Un Ari Marmell c’est 22,40 les 480 pages... Mieux, le premier est juste mis en avant (et encore pas beaucoup) comme constituant le "retour de l’auteur", le second c'est un coup de cœur de l'éditeur...Dans un marché soit-disant en crise, on tente de baisser les coûts, d'être plus attractif que les voisins (en terme de prix et de qualité)... Ce n'est pas en traduisant à tout va des auteurs moyens ou faiblards qu'on y arrive je pense.Et même en admettant que Brage est spécialiste des auteurs anglo saxons, ces derniers temps, les auteurs de qualités leur passent souvent sous le nez : Abercrombie, Lowe, Jemisin, Sanderson (ils auront quand même le dernier tome de la roue du temps...). Pas grave on a Jon Courtenay Grimwood en grand format ! (rappel : 20,30€ les 360 pages)Et puis quand on a une position dominante, on devrait en profiter pour récupérer aussi les auteurs francophones prometteur histoire de renforcer son catalogue, non ?Bon je vais arrêter là pour le hors sujet. Je vais essayer de me recentrer sur le roman, Sanctuaire

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Une belle présentation, j'essaierai d'y jeter un coup d'oeil, bien que n'ayant été que (très) modérément convaincu par ma précédente tentative avec l'auteur (La Pierre de Tu-Hadj).

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Au départ, à la fondation de Bragelonne, on avait Alain Névant chargé des titres anglo saxons et Stéphane Marsan qui s'occupait des manuscrit francophones. Mais il se trouve que Bragelonne a été critiqué pour avoir publié à cette époque des auteurs anglophones moyens ou mauvais ( Goodkind, Brooks, Nicholls, Clemens et deux ou trois autres du même tonneau ). Certes ces auteurs se vendaient bien, mais donnait une mauvaise image de l'éditeur auprès du fandom. A coté ils avaient Gemmell, qui était le seul qui trouvait grâce auprès des amateurs de fantasy. Mais à coté de ça il publiait Colin, Gaborit, Ange, Calvo, Malagoli, Ségura. Et on avait un écart de qualité flagrant entre des titres anglosaxons moyens ou mauvais et des titres français de bonne tenue. Stéphane Marsan a décidé de reprendre la direction des titres anglo saxons pour publier des titres de meilleure tenue littéraire, et améliorer la cohérence du catalogue. Ce qui nous a valu Lynch, Carey, Rothfuss, Scholes et quelques autres. L'image de Bragelonne s'est améliorée ( Gillo le dit dans le tout premier podcast de Elbakin). Pendant ce temps il n'y avait plus personne pour s'occuper des manuscrits francophone. Et donc on s'est mis à publier plus de titres anglosaxons et on a retrouvé les travers du début puisque les meilleurs auteurs leur ont échappé. La seule manière pour eux de relever leur image c'est de publier des français en ce moment.

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Aujourd’hui c'est rouge-acide (oui oui c'est possible, remerciez la SNCF ;)).Je suis toujours un peu plus exigeant quand je lis un auteur francophone. J'ai de plus grandes attentes quant au travail sur la langue. Non pas que les anglo-saxons ne soient pas capable de bien ciseler leurs phrases mais plutôt qu'avec l'étape supplémentaire de la traduction, on perd forcément un peu en qualité.Mais là... Je suis très déçu. Comme je le disais plus haut, le style est très banal. Soit... Avec de bons personnages et des situations bien décrites, ça devrait le faire, non ?Sûrement... Mais ce n'est pour l'instant pas Malagoli qui nous le prouvera.Trois gamines parmi les personnages principaux. OK, passons sur les héros adolescents qui découvrent qu'ils sont enfants cachés de certains nobles et qu'en plus ils possèdent des capacités magiques bien supérieures au reste de l'humanité (ce n'est pas encore un cliché je ne l'ai lu que 3263 fois depuis que je m'intéresse à la fantasy... Mais qu'une soit blonde, que la deuxième ait les cheveux noirs et que la dernière possède une chevelure auburn tirant beaucoup sur le roux me semble un peu "plan-plan".On ajoute à ça une palanquée de clichés sur les jeunes nobles qui sont forcément infects avec les roturiers, dont l'arrogance est proportionnel à la beauté...Sans oublier toute la panoplie des lieux communs les plus éculés pour décrire les états d'âme des protagonistes. Haaaaaaa les sanglots des violons... Sans rire à moins de n'avoir jamais suivi un seul cours depuis le CP, on connait le poème de Verlaine et c'est limite nous prendre pour des ânes que de reprendre cette métaphore...En tout cas je trouve ça très agaçant.Voilà ! Ça c'est juste dans le passage que j'ai lu aujourd'hui... Il y a plein de banalités comme ça dans le récit. Ça gâche franchement les bonnes idées de l'auteur sur la construction de son univers.J'avais évoqué Erikson plus haut... Je vais sûrement bientôt éditer ce message qu'on ne voit jamais cette comparaison ;)Pourtant l'auteur américain n'a pas non plus un style extraordinaire... Mais il sait raconter des histoire sans (trop ?) céder à la facilité.

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Un groupe d'écuyers (comprendre apprenti chevalier au sens scolaire ici. Il ne s'agit pas de porter les armes ou d’étriller le cheval d'un chevalier accompli), change de meneur :
Mais les garçon, eux, n'excluaient pas. Ils se contentait de réorganiser brutalement les hiérarchies. Dans leur univers, il restait toujours une place pour le perdant, tout en bas de l'échelle de la soumission.
Oui, nous autres individus de sexe masculin respectons le schéma bien connu de la meute canine. Le mâle alpha a toujours le dernier mot... Wouf !C'est quand même dommage ce genre de banalités affligeantes que l'on rencontre dans ce livre. Car après 250 pages de clichés, l'univers bien pensé rattrape nos petits héros quelconques. Et à partir de ce moment, la lecture devient plaisante. Moins de poncifs, on accède enfin à la partie vraiment imaginée par Malagoli. On quitte enfin cette histoire mille fois lue et 998 fois détestée de fantasy lambda.Quand on lit l'interview de l'auteur sur le blog de Bragelonne, tout s'éclaire. L'univers lui trotte dans la tête depuis près de 10 ans. Il a eu le temps de l'affiner, de bien ciseler sa mythologie, son passé, etc. Pour l'histoire, il ne savait pas par où commencer. Il a donc ressorti les vieux schémas (la Bonne Vielle Fantasy comme il le dit lui-même), ceux qui ont fait sa joie étant plus jeune. Du coup, hop, des orphelins qui se découvrent un destin de sauveurs du monde, des passages tirés de Cendrillon et divers emprunts à d'autres œuvres. Ça permettra de découvrir l'univers, le vrai truc que l'auteur voulait dévoiler aux lecteurs, sans être perdu.C'est réussi... La saveur surannée, on l'a. On ne se perd pas, l'horizon est bien dégagé, on voit tout venir de loin... Sauf peut-être Memnon, un des seuls personnages réussis. La plupart des meilleures scènes, on les doit à ce personnage ambivalent. On le croyait héros charismatique et bienveillant, on le découvre bien plus torturé, possédant une détermination telle qu'il est près à franchir toutes les limites pour parvenir à ses fins...Mince, il était peut-être là le personnage qu'il fallait mettre en avant pour partager cet univers réussi avec les lecteurs.D'ailleurs les scènes très violentes sont souvent bien écrite. Est-ce la coexistence avec toute cette mièvrerie qui m'a fait plus apprécier ces passages ou l'auteur est-il plus à l'aise avec ce genre d'ambiance sans vouloir l'assumer ?

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Atanaheim a écrit :Je suis toujours un peu plus exigeant quand je lis un auteur francophone. J'ai de plus grandes attentes quant au travail sur la langue. Non pas que les anglo-saxons ne soient pas capable de bien ciseler leurs phrases mais plutôt qu'avec l'étape supplémentaire de la traduction, on perd forcément un peu en qualité.
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Toute étape de transition/transcription est une perte de qualité.Le fait de poser ses pensées sur un support concret est la première perte (quand un auteur écrit quelque chose, ce n'est jamais exactement comme il l'imagine).Idem pour une traduction. elle ne peut retranscrire exactement le texte d'origine dans une autre langue. Il y a forcément des modifications.Bref, ça me paraît clair dans ma tête mais l'étape de transcription en post sur le forum ne semble pas faire honneur à ma géniale réflexion puisque les lecteurs ne comprennent pas :p

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Atanaheim a écrit :Toute étape de transition/transcription est une perte de qualité.Le fait de poser ses pensées sur un support concret est la première perte (quand un auteur écrit quelque chose, ce n'est jamais exactement comme il l'imagine).Idem pour une traduction. elle ne peut retranscrire exactement le texte d'origine dans une autre langue. Il y a forcément des modifications.Bref, ça me paraît clair dans ma tête mais l'étape de transcription en post sur le forum ne semble pas faire honneur à ma géniale réflexion puisque les lecteurs ne comprennent pas :p
Non, non, c'était juste moi qui n'avais pas percuté : simplement, je n'étais pas certain d'avoir bien compris ce que tu voulais dire. d'où mon "?".Maintenant je pense avoir bien saisi le fond de ta pensée. Et je peux donc te dire que je ne suis pas du tout d'accord avec ta vision des choses.Je ne vais pas parler ici de la "perte" que subirait un texte lorsqu'il est traduit. Il y a un sujet dédié à la traduction (toutes mes excuses, je ne suis pas doué pour les renvois "au moins entre topics" me souffle un futur ex-copain qui va se barrer tout de suite et sans emporter la vodka, merci, Machin[/b]).De toutes, c'était un connard, et puis je ne l'ai pas tué, donc tout va bien.Euh...On en était où ?Ah oui : "la perte" intrinsèquement consécutive à une trad. Je ne suis pas d'accord avec cet a priori, mais j'aimerais beaucoup que tu exposes plus longuement et plus en détails les raisons qui te font penser ainsi. Sur le topic dédié, bien évidemment (si une âme charitable, bla-bla...) Pour ce que vaut mon avis, je trouve la question que tu poses très intéressante, et je pense qu'elle mérite un vrai débat.Sinon, et ça me semble être un autre sujet tout aussi passionnant que tu soulèves par ta réflexion : "Toute étape de transition/transcription est une perte de qualité. Le fait de poser ses pensées sur un support concret est la première perte (quand un auteur écrit quelque chose, ce n'est jamais exactement comme il l'imagine.". Il me semble (et ce n'est que mon avis, vu comme le sujet est engagé faut y aller tyrrah-tyrrah) que ta vision des choses mérite amplement d'être débattue.Là aussi.Je n'ai pas souvenir de leur identité, mais j'ai vu (sans bidonnage TV éhonté et perceptible) ou lu un tas d'auteurs français assener, sur plusieurs décennies et selon l'occasion, que la page blanche était leur plus grand ennemi, certes, et d'autres affirmer qu'elle était leur plus grand confident.En tout cas le débat est ouvert, et grâce à toi.

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Même pas ;)Je suis dans l'informatique :DToutefois ma femme est professeur de lettres au lycée. Mais ça n'a sûrement aucun lien :lol:Qu'est-ce qui te faisait penser ça ?

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Ah zut, ma théorie s'effondre !C'était à cause du vocabulaire d'analyse littéraire (narrateur externe, omniscient, l'accent mis sur l'écriture, etc.). Ta femme doit déteindre un chouilla quand même...