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Après des années sans relire Tolkien, je gardais de l'avant-dernier chapitre du Seigneur des Anneaux, relatant la révolte de la Comté contre Saroumane et ses sbires, l'image d'une petite histoire "bonus" sans importance. Finalement en relisant le Seigneur des Anneaux récemment, c'est devenu un de mes passages préférés :) Non seulement car c'est passionant d'assister à une guerre au sein même de la Comté, menée par nos quatre héros hobbits. Mais aussi parce que ça a vraiment du sens de montrer que même une fois Sauron et ses immenses armées vaincues, le mal peut toujours renaître si des gens ordinaires s'y abandonnent. Saroumane et ses hommes trouvent même des Hobbits prêts à s'allier à eux par ambition personnelle. J'ai l'impression également que Tolkien a voulu se faire plaisir, une fois achevée son immense fresque de la guerre de l'Anneau, en terminant par une histoire simple de courage et de solidarité avec des gens normaux, loin des cités royales et des grandes armées. Je ressens l'esprit de Bilbo le Hobbit dans ce chapitre, plus que dans tout autre passage du Seigneur des Anneaux. (PS : pour les spécialistes, est-ce que Tolkien avait donné quelques explications sur l'écriture de ce chapitre, dans ses lettres ou autres ?)

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Cet épisode est une façon de montrer les valeurs qui étaient déjà en oeuvre : le courage obstiné des hobbits, là où un oeil inattentif ne s'y attend pas, la force morale de refuser la violence (ça c'est pour Frodo) et les humbles qui se hissent au dessus de leur stature d'origine (Merry et Pippin ne sont pas immédiatement reconnu tant ils ont changé).C'est le triomphe des humbles partagés par les quatre aventuriers aux milieu des guerres des Grandes gens, cette fois appliqué à tout un peuple.Comme l'a dit Gandalf, les hobbits n'ont plus besoin de lui, ils sont en mesure de se débrouiller. Le mal peut être insidieux et se faufiler, mais le bien pour le combattre n'est pas réservé aux châteaux et aux forteresses.

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J'avais aussi particulièrement aimé ce chapitre.En musique, on pourrait appeler ça un harmonique, ou une réverbération. J'avais beaucoup apprécié ce bonus qui nous montrait à la fois que le mal, c'est tous les jours qu'il faut le combattre, et pas forcément à l'autre bout du monde...