Milieuterrien a écrit :Je ne suis pas sûr qu'on puisse être si affirmatif. Au départ les nains ne savent plus grand'chose de la situation en Erebor, si ce n'est l'existence d'une entrée secrète en qui ils fondent l'essentiel de leurs espoirs depuis que Gandalf leur a dit qu'il avait la clé. Cela pouvait aussi bien être une mission de reconnaissance, histoire de voir. D'ailleurs au moment où ils sont à Erebor, il apparaît par exemple assez clairement qu'ils n'avaient guère réfléchi à ce qu'ils comptaient faire du dragon ou avec le dragon.
Bien sûr que non. L'entrée secrète n'intervient dans le plan qu'une fois le plan mis en branle. Dois-je rappeler que Thorin et les nains ont déjà prévu d'aller en Erebor avant que Gandalf et Bilbo n'entrent en jeu ? Ils veulent récupérer le trésor coûte que coûte. Le Dragon est la seule inconnue puisqu'il n'a pas montré le bout de son nez depuis suffisamment longtemps même que les gens de Long Lac ne savent pas s'il est toujours vivant, mais du coup, pourquoi les nains se soucieraient-ils dès le départ de savoir s'ils vont devoir l'affronter ? Ils restent toutefois prudents car ils connaissent bien mieux les dragons que le peuple du Lac, et de là, arriver avec une petite trouve discrète est beaucoup plus logique qu'une vaste armée...
Mais surtout, souvenons-nous que le livre met avant tout en scène Bilbo et son regard : or au moment où les nains chez Bilbo délibèrent de leur affaire, Bilbo n'est pas du tout dans leur 'truc', il ne comprend à peu près rien de ce qui se passe, et c'est en définitive son côté Touque irréfléchi qui le pousse à l'aventure, plus qu'un savant calcul de probabilités. Et en chemin on constate que les nains ne sont guère plus avancés que lui.
Et ? Quel est le rapport ?
Concernant la discrétion, une équipée de 13 nains n'a rien de spécialement prédisposé à la démarche feutrée : ils n'ont pas d'ambassade, pas de relais locaux, pas de connaissance précise de l'état actualisé des lieux hormis le souvenir que Thorin et peut être un ou deux autres en ont. Dans le livre ils se rendent sans rechigner à Fondcombe, à Lacville ils ne font aucun mystère de leurs ambitions et de leur destination, et au contraire se laissent plutôt porter par l'allégresse de la légende locale qui les annonce rois et ils se retrouvent même un peu désappointés de constater qu'aucune escorte de la ville ne part les accompagner après que toute la ville ait festoyé en leur honneur.
Oui mais dans tous ces relais, rien ne peut aller contre eux puisque ce sont des relais amis. Je parle de discrétion générale à l'encontre du dragon. Je ne sais pas où tu es allé pêcher le désappointement des nains face à l'absence d'escorte, mais c'est faux. D'ailleurs, ils sont accompagnés jusqu'au Nord de Long Lac et en amont de la Rivière Courante et c'est là seulement que les hommes les abandonnent. Rien ne laisse penser qu'ils puissent être désappointés.
Après, on peut discuter du bien-fondé de la relation suspicieuse entre Thorin et les elfes de Mirkwood, ses anciens voisins, mais le fait est que dans le livre le lecteur n'en apprend guère sur le sujet, puisque d'une part on ne découvre l'histoire qu'en compagnie de Bilbo et d'autre part Thorin n'est visiblement pas un as de la mise de côté de son orgueil face aux circonstances. Bref, Tolkien ne ne nous explique pas vraiment pourquoi Thorin décide de ne rien dire à Thranduil et encore moins ce qu'il espère au juste à garder le silence comme il le fait. A la limite, cela semble surtout être obstination bornée, juste histoire d'éviter de parler de la clé, mais ça n'a ni queue ni tête car les elfes étant immortels, ce ne sont pas eux qui vont se lasser les premiers et quid alors de la date de péremption des runes sous la lune ? C'est tellement Godot en fait, cette histoire, qu'il faut que ça soit Bilbo en personne qui save the day.Tout fier qu'il était, le Thorin du livre n'était pas spécialement le Sandokan romantique cheveux dans le vent que P J nous a concocté.
Bah si Tolkien nous le dit. On sait qu'il y a eu une guerre entre des nains et les elfes, que la famille de Thorin n'y était pas mêlée mais que vu le traitement qu'ils lui avaient réservé, il décide de ne pas parler de sa quête. C'est son droit le plus strict. Le Thorin du livre n'est pas un ennemi des Elfes dès le début, il a juste trop d'orgueil pour admettre qu'il a franchi un domaine dans lequel il ne devrait pas être et que pour la peine, il est enfermé. Ajoutons à ça l'orgueil identique du roi elfe et on obtient la situation inextricable du livre. Reste qu'au bout de quelques temps dans les geôles, Thorin se résigne suffisamment pour envisager de tout avouer, preuve s'il en est, que Thorin n'est pas aussi buté qu'on l'imagine.
Perso, en tant que gus non concerné par la loi récemment votée ça ne me dérange pas plus que ça, et j'imagine aussi que du côté des spectatrices du film, les courriers de plaintes contre PJ & Co n'afflueront pas non plus.. ...Ce qui n'est pas forcément un détail sans importance, pour un réalisateur désireux de sortir indemne d'un pari consistant à mettre en scène treize nains au format euromilliard

Je reprends l'image de Sylvadoc à mon compte, parce que j'ai absolument rien compris à la fin de ton envolée lyrique :