573
par Aion
Elbakinien d'Argent
J'ai fini de lire le cycle entier la semaine dernière, je peux donc livrer mes impressions! :DJe me retrouve pas mal dans la critique d'Eorlingas. Personnellement, j'ai adoré ce cycle original qui a su me prendre aux tripes au point que je ne puisse plus le lâcher, je me suis vraiment attaché aux personnages, et été scotché par l'intrigue de Brandon Sanderson, maîtrisée du début à la fin avec une précision d'horloger.Cela dit, objectivement, ce cycle possède un défaut assez visible : il se concentre tellement sur ses personnages et son intrigue (ciselés à la perfection) que cela fait apparaître de façon encore plus évidente le manque de développement de l'univers dans lequel se situe l'action. C'est particulièrement visible dans le troisième tome, lorsque les enjeux deviennent véritablement mondiaux : je n'ai pas pu m'affranchir de cette sensation que le monde de "fils des brumes" devait tenir dans un mouchoir de poche, avec 5 villes de taille modeste séparées chacunes de quelques semaines de marche. Quant à la population du monde, elle me paraissait également assez faible.Tout cela m'amène à penser que ce cycle, très réussi et qui m'a procuré énormément de plaisir, est avant tout une réussite sur le plan de l'exercice de style : celui de détourner consciemment et volontairement les clichés de la fantasy en partant pourtant d'une base classique. Celui aussi de faire un récit complet et complexe, qui se tient et "forme un tout" du début à la fin.Sur ce point, "Fils-des brumes" est une franche réussite. Mais là où ce récit acquiert véritablement ses lettres de noblesse selon moi, c'est que malgré le caractère froid et technique de l'exercice aucquel Brandon Sanderson semble s'être essayé, il parvient à toucher le lecteur dans ses émotions. Et il parvient à le faire de si belle manière que le lecteur parvient sans difficulté à passer par-dessus les défauts fort visibles qu'il aura repéré. Et à la fin, on referme le livre encore sous le choc des émotions, avec déjà la nostalgie et la tristesse de laisser derrière soides personnages auxquels on s'était vraiment attaché. C'est ça, pour moi, la plus grande réussite de Sanderson avec cette oeuvre, qui a reçu un succès amplement mérité.