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par ôthric
Maïa
Jean-louis Fetjaine, un bon auteur de fantasy, a écrit une série où ses elfes côtoient les légendes arthuriennes, de ce fait on peut voir là une certaine spécialisation des auteurs de Fantasy, ou de SF, qui écrivent pour le monde et les thèmes qu'ils connaissent le mieux, ainsi voyez en Fetjaine un médiéviste reconnu !Arthur C. Clarke a fait des études scientifiques, est-ce étonnant alors de le voir travailler dans l'armée de l'air britannique pendant la seconde guerre mondiale, sa vocation a devenir écrivain, de plus est, de science-fiction n'est pas hasardeuse également.J.K. Rolling, qui a signée la saga de Harry Potter était enseignante de profession, le fait que le jeune Harry se trouve dans une école de magie est-il pure coïncidence ? Certes la vocation et le métier des écrivains se retrouve dans l'univers des oeuvres qu'ils dépeignent , mais cela ne dit pas qu'il est facile d’interpréter avec exactitude leurs idées politiques, qui n'est pas la face saillante des livres de Fantasy (souvent l'évolution des personnages se fait en des royaumes ou des empires...), certes il y a des références aux religions, à leurs dérives, le pendant politique au despotisme de certains tyrans royaux, ne donne pas toujours une véracité certaine des opinions de l'auteur, mais renseigne plus sur le monde des personnages. On a parfois dit que la Fantasy se contente de partager l'univers en deux pôles opposés : le bien ou le mal, ou l'ordre et le chaos. Cea veut-il dire que la cervelle des écrivains de fantasy est bipolaire ? Non, les frontières philosophiques de chacun des auteurs et le monde qu'ils nous font imaginer ne nous renseigne pas en totalité sur la pensée des créateurs. La réalité vraie est éloignée du monde de la Fantasy. Ce n'est pas un mal car beaucoup lisent la fantasy pour fuir la monotonie (travail, métro, boulot) de leur train-train quotidien et se détournent parfois des références politiques du monde vrai. On a souvent dit que les écrits de Tolkien et de ses compères (C.S Lewis) sont marqués par la pensée Chrétienne, si cela demeure, ils ont fait attention à la transposer dans un univers qui n'est le nôtre et cela lui donne une portée plus neutre, voir plus exotique, que l'on peut croire. Il y a beaucoup à dire sur les auteurs, leur parcours, leurs pensées intimes ou partagées, entre les Fables de la Fontaine, les contes et les légendes d'Andersen, des frères Grimm, de Charles Perrault, les thèmes abondent et souvent sont en relation avec les idées de leur temps, les savoirs accumulés depuis maintes générations dans une localité donnée en font des leçon de choses. Que les comics "Fables" parodient et tentent une nouvelle interprétation des contes qui ont fait notre enfance soient le reflet, de notre vision actuelle du monde, un monde complexifié, on obtient alors des idées et des thèmes s'éloignant de la bonne pensée bourgeoise que l'on peut rencontrer dans les cafés philosophiques ou dans certains cercles, la liberté renouvelé du genre ne nous impose pas une quelconque pensée politique contemporaine mais peut-être nous invites à nous affranchir des barrières auxquels on est tenté par peur d'un inconnu effrayant, castrateur ou paralysant. La transposition des peurs est plus créative qu'une quelconque approche bon-enfant qui se complairait à une sagesse exemplaire. Les auteurs modernes sont appréciés quand ils dépassent les limites de la bonne pensée sociale et donnent une expression novatrice à leur oeuvre et à leur art, qui même si elles dépeignaient une certaine réalité historique (monde médiéval) ou contemporaine, restent toujours ouvertes sur un monde imaginaire ou les contraintes sont le jeu et les règles.