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Auteur à suivre assurément... Beaucoup de plaisir à découvrir ce livre aussi riche qu'exigeant.Ces derniers temps, dans la littérature de Fantasy Française, il n'y a guère que "l'Enjomineur" de Pierre Bordage qui m'ait autant transporté d'aise. Et pourtant, les jeunes auteurs français sont vraiment talentueux, l'offre est de plus en plus riche.:)

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A y'est je suis sortie de Même pas Mort ! D'abord, les titres de Jaworski me font toujours énormément triper. Ne me demander pas pourquoi mais j'ai eu franchement envie de rire en voyant le titre, l'impression de redevenir une gamine de 5 ans.Forcément, quand on rentre dans le bouquin... Bah ce n'est pas du 5 ans :sifflote: L'univers celtique est superbement bien choisi. De plus, cela faisait quelques temps que je n'y avais pas touché (depuis Codex Merlin il me semble.). Et bien, comme le Codex, j'ai eu du mal au début, le temps de l'immersion. Et puis,comme toujours avec les romans de qualité, une faille temporelle se développe. On baisse les yeux sur le livre alors que le soleil se couche. On cligne des yeux, les pages sont terminées et c'est totalement la nuit. :huh:En bref, de bons thèmes, une gestion du rythme du récit et une plume qui sont un régal pour le lecteur. Je n'ai plus qu'à me faire la bibliographie ;)

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koré a écrit :On baisse les yeux sur le livre alors que le soleil se couche. On cligne des yeux, les pages sont terminées et c'est totalement la nuit. :huh:
C'est très bien dit...Y'a des romans qui nous font de l'oeil, comme ça, on ne sait pas trop pourquoi...

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Karmapolis a écrit :
koré a écrit :On baisse les yeux sur le livre alors que le soleil se couche. On cligne des yeux, les pages sont terminées et c'est totalement la nuit. :huh:
C'est très bien dit...Y'a des romans qui nous font de l'oeil, comme ça, on ne sait pas trop pourquoi...
Oui. Mais en général, il en ressort une belle aventure :)

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Lu et j'ai un peu eu la même sentiment qu'avec Gagner la guerre. Je reconnais les qualités de l'auteur mais ce n'est pas ma came. On ne peut même pas dire que j'ai peiné à le lire, au contraire l'intrigue est plutôt bien rodée (même si je trouve qu'il se passe bien peu dans ce premier tome). C'est juste que cela ne m'inspire pas (alors que cela devrait je pense - le coté celte, la violence, la malédiction...).Dès fois, on est juste désolé de passer à coté d'un livre et d'un auteur... :(

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Au fait, pour ceux qui se posaient la question, l'auteur, lors de son discours aux Imaginales - le meilleur moment de la cérémonie de remise de prix et de loin - a clairement revendiqué l'appartenance du roman au genre fantasy. Autant le rappeler ici. :)

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Est-ce qu'on peut dire que Même Pas Mort fait partie de la sous-catégorie "Dark Fantasy" ? Je pose la question parce que je suis assez indécis sur le sujet...

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C'est pas facile avec ce roman. N'étant pas expert en classage, je dirais ça me fait penser à quelque chose entre l'épopée (plus pour le fond que pour la forme) et une sorte de fantasy pseudo-historique (terme vague s'il en est, mais j'hésite à dire hystorique).En tout cas, dans ma tête de néophyte, je le rapproche de l'épopée par une sorte de lyrisme guerrier et aussi par le fait qu'on a un destin hors du commun annoncé (dans le prologue).Mais, vu que pour moi "épopée" dénote un récit des temps anciens (j'en connais que des vieilles) j'en détacherais aussi Même pas mort du fait d'aspects modernes d'où mon rapprochement à la "fantasy pseudo-historique". Des deux en tout cas, il tire:
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Après, il y a sans doute une meilleure réponse.

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Bonjour tout le monde.On a une idée de la date de sortie du tome 2? Sur le site des Moutons électriques j'ai vu les couvertures des 2 prochains tomes mais pas de date...

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Ce sera probablement, très bientôt plus quelques mois, les sorties du mois d'octobre ont déjà leur planning de sortie.Je miserai plutôt sur cet hiver, je me demande même si ça ne faisait pas partie du discours de remise du prix imaginales.

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Hello! J'ai lu "même pas mort" récemment, et je vous livre mes impressions tant qu'elles sont encore fraîches dans ma tête.Je précise que je n'avais encore jamais lu de Jowarski avant, et que j'ai donc découvert cet auteur (au sujet duquel j'avais lu de très nombreuses louanges, en revanche) avec ce livre, que j'ai donc entamé avec curiosité et espoir à défaut d'un enthousiasme né d'une précédente lecture.J'ai bien aimé, et mon avis rejoint en cela la pléthore de commentaire positifs sur ce récit. D'autres intervenants ont d'ailleurs déjà souligné les qualités de ce roman, dont la principale est de faire "vivre" au lecteur les us et coutumes d'une société complexe et très éloignée de la nôtre, et ce avec un temps d'adaptation minimal, ce qui relève du véritable tour de force. En revanche, j'ai trouvé que ce roman souffrait d'un défaut un peu particulier, aussi bien au niveau du style qu'au niveau du contenu.En effet, j'ai le sentiment que l'auteur se concentre tellement sur l'acessoire, qu'il passe à côté de l'essentiel.Au niveau du style, la richesse du vocabulaire éclate littéralement lors des descriptions (au point de devoir se fier davantage au sens global d'une phrase qu'à une lecture littérale par moments), mais est curieusement absente là où elle aurait été essentielle. Les termes spécifiques à la magie, par exemple, n'aparaissent nulle part : le Glam Dicinn est décrit en long et en large sans qu'il soit jamais nommé, tout comme la Geis qui est traduite assez pauvrement par "interdit". Pourtant, ces deux éléments (surtout la Geis) constituent réellement le coeur du livre.Le tout mis ensemble donne l'impression que l'auteur surcharge un peu inutilement son style à des endroits où ce n'est pas toujours nécessaire, mais qu'il fait curieusement l'impasse sur des termes techniques là où ils auraient été réellement justifiés.Au niveau du contenu, c'est surtout lors de la conclusion que ce défaut apparaît :
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En conclusion, même si ce livre n'est pas un chef d'oeuvre sans faute pour moi (dans le même genre, j'ai trouvé "la rune du loup" de M.D. Lachlan légèrement mieux maîtrisé, mais c'est un avis personnel), j'ai bien aimé cette lecture, que je trouve sympathique et "musicale", avec un caractère bien à elle.Une dernière chose : je conseille vraiment de prendre du temps pour lire ce livre, qui n'est vraiment pas fait pour des sessions de lecture courte (comme les voyages en transport en commun) : il requiert en effet une certaine concentration pour "rentrer dedans".

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J'ai un peu hésité à répondre sur ce fil, chose que je me suis interdite jusqu'à présent par principe. En effet, comme le savent certains membres distingués de ce forum, je suis l'auteur de Rois du Monde. Si je me suis fait très discret jusqu'alors, c'est parce que j'estime que l'écrivain n'a pas à interférer avec la critique : dans son sentiment face à l'œuvre, le lecteur est souverain. Et l'auteur est très mal placé pour faire la critique de son propre texte… Il n'y a que deux sujets, je pense, où l'écrivain peut intervenir légitimement : dans la description de son travail et dans les intentions qui ont présidé à la composition de l'œuvre.C'est justement sur ce point que je me suis finalement décidé à transgresser ma propre geis. (Ce qui me vaudra certainement d'être aplati après-demain par un trente tonnes sur un passage protégé ou atomisé le 14 juillet dans un accident pyrotechnique. Tant pis ! Bravons la colère des dieux !) J'interviens essentiellement pour préciser une de mes intentions dans Rois du monde.Aion remarque à très juste titre que ni la geis, ni le glam dicin ne sont nommés dans Même pas mort, alors que ces deux pratiques magiques sont bien présentes dans le roman. La plupart des lecteurs celtophiles ont dû faire la même réserve. La lacune est pourtant délibérée, et elle a sa raison d'être. Voici l'explication :Les termes "geis" et "glam dicin" sont du vieil irlandais, dans un état de la langue qui date du VIIIe ou du IXe siècle de notre ère. Géographiquement et temporellement, ces deux mots n'ont donc rien à faire dans le cadre du roman. Même pas mort se déroule en effet dans un cadre continental vers la fin du VIIe siècle avant JC. Mille trois cents ans séparent donc le roman de la période où ces termes ont été employés. Géographiquement, de plus, ils auraient été impropres. Là où le vieil irlandais employait le mot "geis", le vieux gallois employait à la même époque le mot "tynged", pour désigner l'interdit rituel et personnalisé dont la transgression provoquait la mort. Il était donc hors de question que j'attribue à mes Celtes de la Celtique du premier âge du fer un vocabulaire appartenant aux Celtes de l'Erenn du deuxième âge du fer.Quand cela a été possible, j'ai employé des noms gaulois qui avaient d'évidentes correspondances avec les langues et les mythologies insulaires du début de notre ère. Certaines correspondances sont attestées (entre la Rigantona gauloise et la Rhiannon galloise ou entre l'Ogmios gaulois et l'Ogme irlandais). Mais quand il y avait une lacune dans le lexique ou dans la théonymie gaulois, je ne l'ai pas remplacée par un lexique insulaire que je jugeais anachronique. J'ai préféré me rabattre sur la langue française, si imprécise soit-elle.Toutes mes excuses pour le caractère pédant de la notule. Par ailleurs, encore une fois, elle n'ôte rien à la légitimité de l'opinion des lecteurs. :D

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Foradan a écrit :Ce sera probablement, très bientôt plus quelques mois, les sorties du mois d'octobre ont déjà leur planning de sortie.Je miserai plutôt sur cet hiver, je me demande même si ça ne faisait pas partie du discours de remise du prix imaginales.
Il me semble aussi avoir entendu à Epinal quelque chose comme "février si les choses avancent comme prévu"... Bonjour, Sarmate. Merci pour cette réponse tant pesée. :)Et puisqu'on parle de geis, de glam dicin et de tynged, Aion, Sarmate, et n'importe qui d'autre qui s'y connaîtrait bien, si vous avez des suggestions de documents à lire sur le sujet, je vous serais très reconnaissante de les indiquer car j'ai du mal à en trouver et vous semblez avoir d'excellentes sources :) (si c'est le cas, peut-être en MP pour ne pas virer dans le hors-sujet ?)

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Aion a écrit :Je précise que je n'avais encore jamais lu de Jowarski avant
J'ai été doublé par l'auteur-qui a été plus précis que je ne l'aurais été- mais je me permet de dire, que lire du Jaworski, c'est bien aussi.

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Bonjour! :DRavi d'avoir une réponse de la part de l'auteur himself... si je m'attendais! ^^Ceci dit, je n'ai pas trouvé ton explication pédante, bien au contraire! J'espère d'ailleurs que de mon côté, ma critique n'a pas été perçue comme plus dure que le ressenti que j'ai eu à la lecture. Ce n'est en effet jamais un exercice facile, en tous cas pour moi.Pour en revenir à ton explication, je la trouve parfaitement justifiée, et elle me permet de mieux comprendre ton état d'esprit au moment d'écrire ce roman. Elle me permet également de comprendre que ma perception selon laquelle il y avait un souci de priorités accessoire/principal dans ton style était erronée (ce que je reconnais bien volontiers! ^^). Et en parlant d'état d'esprit, j'ai trouvé que tes constructions et références s'emboitaient très bien, notamment en ce qui concerne le chapitre "l'île des jeunes" : je pense avoir compris la véritable nature de ce chapitre au bon moment, ce qui m'a permis ensuite d'anticiper certaines rencontres symboliques,
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. Preuve que la construction du récit est bien amenée, et que les références sont solides et bien exploitées.Un grand coup de chapeau pour cela, car la complexité et la justesse de l'ensemble me laissent admiratif. Je sais en tous cas que, personnellement, je serais incapable d'atteindre (même de loin) un résultat similaire. Je n'ai ni le vocabulaire, ni l'expérience, ni le talent nécessaires, tout simplement! ^^Tant qu'à faire, ta présence ici me permet de te poser directement une question :
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Edit : @Foradan : Zut... Je n'arrête pas d'inverser le A et le O de Jaworski! (bizarrement, j'ai le même problème avec le mot "caparaçon", que je lis, écris et dis "carapaçon" quand je ne fais pas extrêmement attention) Je suis vraiment désolé, et présente toutes mes excuses à l'auteur!@ Izareyael : j'ai bien quelques références, mais le problème est surtout de savoir ce qu'elles valent... En effet, comme l'a souligné Sarmate, les informations sur les celtes antiques sont à la fois fragmentaires et incertaines : d'une part, ces populations n'utilisaient pas l'écrit (donc niveau textes, il faut 'appuyer sur des références indirectes, comme les romains ou les grecs pas forcément très impartiaux, ou les copistes chrétiens qui ont retranscrit les mythes païens après la christiannisation, donc après des siècles de téléphone arabe, d'évolution des langues et de changements culturels), et d'autre part, la "culture celte" englobe diverses populations et langues répartis sur plusieurs siècles et une étendue géographique allant grosso modo de l'Espagne aux Balkans (enfin, de ce qu'on en sait actuellement). Enfin, sachant que la "culture celte" a été joyeusement réécrite au 19e siècle, au moment où les mouvements nationalistes et romantiques cherchaient à donner aux nations des racines ancestrales et héroïques (Gaulois pour les Belges et les Français, mix germano-scandinave pour l'Allemagne, mythe du roi Arthur en Angleterre...), cela donne une idée du degré de prudence avec lequel il faut aborder la littérature sur les celtes.Je n'ai moi-même pas pris connaissance des textes "directs", tels que les quatre branches du Mabinogion ou la fameuse "razzia des vaches de Cooley". Quant aux guerres des gaules de César (traduites), elles attendent toujours que je les lise... Sarmate doit donc sans doute être nettement plus calé que moi sur la question! ^^Les seules références "plus ou moins fiables" que je puisse te donner sont les deux références françaises les plus connues en la matière : Wenceslas Kruta (je possède son ouvrage "les celtes" aux éditions du chêne, qui est très accessible) et J-C Guyonva'rch (je possède "magie, médecine et divination chez les Celtes", mais c'est très aride, et moins récent).Sinon, si tu veux aller plus vite, tu peux te rendre sur Wikipédia. Cependant, je te conseille d'être prudent(e) et de recouper ces informations (ou d'aller vérifier les références citées) si tu veux vraiment être certain(e) des informations données.