La fnac a mis son site à jour,frais de livraison à 1centime pour livraison à domicilelivraison gratuite pour retrait en magasin (manquerait plus que ça) et 5% de minoration.Al a écrit :normalement si tu achètes sur le site et que tu te fais livrer en magasin tu as le droit aux 5% ET aux frais de port gratuits.
706
dommage que le numerique soit toujours aussi cher (plus cher que les versions poche dans certains cas) sinon je m'y mettrais biensur les livres qui viennent de sortir je peux comprendre qu ils cherchent dans un 1er temps temps avec la version grand format puis poche mais ensuite ils auraient plus à y gagner à mettre des prix correct ca leur permettrait de faire des ventes sur des auteurs pas assez bankable pour envisager les reeditions non?
707
Attention, les reportages ce ce genre sur le prix du papier qui grimpe en flèche se multiplient !
https://www.youtube.com/watch?v=0M1fb9pBi6k
https://www.youtube.com/watch?v=0M1fb9pBi6k
708

Est ce que les éditeurs peuvent répercuter cette hausse sur le prix des publications, ou la loi Lang les en empêche?
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio
710
De ce que j'ai entendu de la part des libraires, il est fort probable que les prix augmentent très bientôt et que la hausse soit significative...
La loi Lang ne protège en rien contre la hausse des matières premières.
En revanche, c'est peut-être une aubaine pour le marché numérique.
Quoi qu'il en soit, ça risque d'être un futur coup dur pour le marché du livre et, par ricochet, pour toute la filière.
La loi Lang ne protège en rien contre la hausse des matières premières.
En revanche, c'est peut-être une aubaine pour le marché numérique.
Quoi qu'il en soit, ça risque d'être un futur coup dur pour le marché du livre et, par ricochet, pour toute la filière.
"Il n'existe rien au-dessus du métier de bibliothécaire" Terry Pratchett
711
Dire qu'on est en train de vivre la même situation* que celle qui a poussé l'éditeur de Tolkien à couper son Seigneur des anneaux en trois.
*la difficulté de trouver du papier à prix abordable et donc de sortir un livre au bon prix. Les causes sont différentes, les effets possiblement les mêmes.
*la difficulté de trouver du papier à prix abordable et donc de sortir un livre au bon prix. Les causes sont différentes, les effets possiblement les mêmes.
712
Il y a déjà pénurie sur certains titres (sur notre commande à la Médiathèque, on a des manquants et toujours des tomes 1 de série ou des titres que j'attendais
)
Oui, la situation risque de devenir difficile. Perso, le numérique ne me tente pas mais oui, il pourrait en profiter selon l'augmentation.
Mais surtout, le papier, ça se recycle. Pq ne pas encore plus développer cette filière ?

Oui, la situation risque de devenir difficile. Perso, le numérique ne me tente pas mais oui, il pourrait en profiter selon l'augmentation.
Mais surtout, le papier, ça se recycle. Pq ne pas encore plus développer cette filière ?
Expert ès calamités
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay
"Nous adorons tous les histoires. Nous vivons pour elles" Comme un diamant dans ma mémoire GG Kay
714
terriblius69 a écrit :Mais surtout, le papier, ça se recycle. Pq ne pas encore plus développer cette filière ?
La dernière fois que je me suis renseigné (en 2019, de mémoire) le coût écologique du recyclage du papier était largement défavorable à cause des produits chimiques nécessaires pour enlever l'encre. Ils sont nocifs et très polluants. C'est sans doute un secteur où on peut encore beaucoup innover. Je vais reposer la question.
Lire cet article qui s'intéresse à l'aspect énergétique de l'opération, mais il en existe d'autres.
Pour en revenir au problème du prix du livre il est assez simple, le vrai prix unitaire d'un livre traduit tiré à 4000 exemplaires c'est environ 44 euros (en comptant tous les coûts, mais en n'intégrant aucune cession poche ou audiolivre). Si vous vous demandez pourquoi j'ai choisi un tirage à 4000 ex, vous aurez la réponse un peu plus loin. Je veux dire par là que vous le payez 25 euros chez votre libraire, mais si ce n'était pas un livre mais un gadget électronique vous le paierez 44 euros (l'industriel ne pourrait pas faire autrement). Le vrai prix d'un livre traduit tiré à 6000 exemplaire c'est 26, 27 voire 29 euros. Pour les livres non traduits on reste sur une gamme de prix de 18 à 23 euros selon les paginations même sur des tirages modestes à 3000 ex. Pour donner un repère (ta da!), Les Maîtres enlumineurs le premier tirage c'est 4000 exemplaires +SP (donc un truc du genre 4344 ex). On vient de lancer notre troisième réimpression.
Il est très difficile aujourd'hui de commercialiser un livre à plus de 25 euros. L'exemple qui me vient à l'esprit est Émissaires des morts d'Adam-Troy Castro, j'aurais dû le mettre à 44 euros si j'avais respecté les données de mon compte d'exploitation prévisionnel (c'est évidemment impossible), donc je l'ai mis à 26,90 après moults calculs de rentabilité / non-rentabilité. Ca a donné lieu un sacré bras de fer, car après un premier report il a été question d'abandonner le projet ; on était au beau milieu de la crise Covid. Résultat le prix a été jugé excessif par bon nombre de lecteurs. C'était un pari sur 5000 ventes environ (donc au moins une réimpression, par définition), et il est largement perdu. Par contre, il y a un effet "prix élevé" sur les ventes numériques, car elles représentent environ 30% des ventes totales du livre ce qui est un record ou presque.
Pour moi (et je ne sais pas ce qu'il en sera pour les autres), c'est clair que les projets difficiles à monter (grosses traductions) vont devenir de plus en plus difficile à monter et que le saucissonnage (Anatèm, Gnomon, Mage de bataille, etc) n'est pas prêt de prendre fin dans mon économie. J'ai récemment laissé tombé un projet car le livre faisait 1,2 million de signes, c'est à dire la taille d'American Elsewhere (784 pages) et que je ne pouvais le publier que si je le saucissonnais en deux tomes, ce qui n'avait aucun sens pour ce titre bien précis, à cause des choix narratifs de l'auteur. Dommage, le livre était formidable, j'attends de voir si quelqu'un prend le risque...
J'imagine que ça devenir compliqué pour les petites structures qui font de la traduction, car la rentabilité sur les petits tirages, déjà très basse, va encore baisser.
L'édition c'est quand même un paradoxe industriel, la production (en nombre de titres) croît sans cesse depuis vingt ans plus vite que le lectorat. Toujours plus de choix, c'est bien, on ne va pas s'en plaindre ; mais un tel écosystème favorise la distribution ce qui n'est pas sans risque dans le jeu des équilibres. Car plus la distribution est favorisée, plus les "gros" sont renforcés. Une des choses à observer attentivement, c'est la concentration, c'est à dire le rachat des boîtes indépendantes par les groupes. Dans nos domaine, 2022 va être une année-clé, me semble-t-il, car on a atteint un niveau de surproduction qui est tout simplement intenable (ou disons le autrement : par tenable par tous).
GD
717
Merci pour ces informations Gilles, c'est vraiment intéressant !
Vous citiez la part en numérique pour Emissaire des Morts ; est ce que la vente en numérique peut aider à "rattraper" le déficit sur la version papier d'un même titre ?
J'imagine que les coûts unitaires sont bien moindres pour la parution en numérique du même titre, et les coûts fixes pourraient ainsi être répartis entre le numérique et le papier, non?
Vous citiez la part en numérique pour Emissaire des Morts ; est ce que la vente en numérique peut aider à "rattraper" le déficit sur la version papier d'un même titre ?
J'imagine que les coûts unitaires sont bien moindres pour la parution en numérique du même titre, et les coûts fixes pourraient ainsi être répartis entre le numérique et le papier, non?
"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio
718
durthu a écrit :Si j'ai bien compris, c'est un pari sur l'avenir et sur d'éventuelles ré impressions ?
La vente d'un livre peu tiré se fait à perte au départ ?
Oui sur les traductions inédites, à moins d'avoir un partenaire poche qui couvre le coût de la traduction. Ça n'arrive jamais ; quand on a un partenaire poche qui couvre un quart du coût de la traduction c'est déjà pas mal du tout. Et prévendre en poche n'est pas forcément un bon calcul, en cas de succès on récupère une garantie sur les ventes poche plus faible.
La traduction c'est un investissement risqué car on perd les droits de la traduction quand on perd les droits de l'ouvrage. Il faut l'amortir. J'essaye de signer pour 10 ans les auteurs étrangers, mais j'y arrive de moins en moins. Les agents exigent des périodes de plus en plus courtes qui font que pour ma part, je laisse tomber certains projets, avec regrets.
GD
719
S'ren a écrit :Vous citiez la part en numérique pour Emissaire des Morts ; est ce que la vente en numérique peut aider à "rattraper" le déficit sur la version papier d'un même titre ?
En théorie oui, dans le cas d'Émissaires des morts, non. Il manque encore plusieurs milliers de ventes.
S'ren a écrit :J'imagine que les coûts unitaires sont bien moindres pour la parution en numérique du même titre, et les coûts fixes pourraient ainsi être répartis entre le numérique et le papier, non?
Nous, on ne compte pas comme ça. On a un livre qui existe sous diverses formes : broché, numérique, poche, audiolivre, etc. On met toutes les dépenses dans le même compte et toutes les rentrées dans le même compte. Qu'il soit prévisionnel ou à 24 mois. Donc les dépenses liées au numérique, elles sont dans le même sac que les autres dépenses.
Un livre qui ne marche pas en grand format peut devenir rentable avec une édition poche qui bénéficie d'un très haut taux de transformation. Disons 1500 en grand format auxquels s'ajouteraient 15 000 en poches, on a déjà vu. J'ai même vu une fois x17.
Un livre c'est plusieurs produits potentiels, en tout cas c'est ce que je m'efforce de faire pour chacun de mes titres. Broché, numérique, poche, audiolivre. Puis après il peut avoir des cession plus exotiques pour les auteurs de langue française : traductions, théâtre, cinéma, série TV, BD, etc.
Exemple récent : Widjigo d'Estelle Faye. Déjà vendu en audiolivre, chez Audiolib. Dispo en broché et en numérique. Des producteurs de cinéma nous l'ont demandé, des éditeurs étrangers aussi.
GD
720
Gilles Dumay a écrit :Nous, on ne compte pas comme ça. On a un livre qui existe sous diverses formes : broché, numérique, poche, audiolivre, etc. On met toutes les dépenses dans le même compte et toutes les rentrées dans le même compte. Qu'il soit prévisionnel ou à 24 mois. Donc les dépenses liées au numérique, elles sont dans le même sac que les autres dépenses.
Un livre qui ne marche pas en grand format peut devenir rentable avec une édition poche qui bénéficie d'un très haut taux de transformation. Disons 1500 en grand format auxquels s'ajouteraient 15 000 en poches, on a déjà vu. J'ai même vu une fois x17.
Merci pour ce retour très instructif! J'ignorais que les ventes poches pouvaient peser dans votre CR par livre, puisque c'est souvent un autre éditeur qui publie le format poche. Sans rentrer dans le confidentiel, vous récupérez donc aussi une rentrée sur chaque livre vendu en poche parmi votre catalogue ?
Gilles Dumay a écrit :Un livre c'est plusieurs produits potentiels, en tout cas c'est ce que je m'efforce de faire pour chacun de mes titres. Broché, numérique, poche, audiolivre. Puis après il peut avoir des cession plus exotiques pour les auteurs de langue française : traductions, théâtre, cinéma, série TV, BD, etc.
Exemple récent : Widjigo d'Estelle Faye. Déjà vendu en audiolivre, chez Audiolib. Dispo en broché et en numérique. Des producteurs de cinéma nous l'ont demandé, des éditeurs étrangers aussi.
GD
Oh je suis surprise que vous ayez eu des demandes pour le cinéma sur Widjigo, surtout aussi vite! Et ravie aussi, c'est vraiment un livre que j'ai adoré (et mon premier AMI terminé, même si plusieurs attendent en PAL

Très bonne nouvelle pour les éditeurs étrangers aussi

"Libre à vous d'aller lire autre chose de plus franc du collier" La Cité de soie et d'Acier, de Mike, Louise et Linda Carey
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio
"Nous sommes faits de l'étoffe dont sont tissés les vents" La Horde du contrevent, Alain Damasio