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Filmé caméra à l'épaule comme un vrai documentaire (ce qui agacera ceux qui ne peuvent pas encaisser cette façon de filmer)
Pile poil !! Seul le sujet m'a "forcé" à le voir et pour être honnête hormis ce parti pris (j'aime tjrs pas :P) j'y ai pris du plaisir. Sinon assez d'accord sur ta critique.
Si l'enfer est ici alors autant s'en faire, si l'enfer est ici alors autant s'en faire, s'en faire un paradis. --- Shaka Ponk

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La critique du dernier Cronenberg, Maps To The Stars, aussi sur Just A Word :A l’occasion du Festival de Cannes cuvée 2014, le canadien David Cronenberg présente son dernier long-métrage intitulé Maps to the Stars. Après quelques films en demi-teinte comme l’ennuyeux et verbeux Cosmopolis ou l’inégal A Dangerous Method, le réalisateur choisit de poser sa caméra à Hollywood pour plonger dans le milieu des stars et des paillettes… Pour se faire, il entrecroise les destins d’Havana Segrand, une actrice has-been prête à tout pour retrouver la notoriété de sa mère, Benjie Weiss, un jeune garçon superstar prétentieux incapable de gérer sa célébrité correctement, et Agatha, une adolescente qui vient de débarquer à Hollywood et rêve d’approcher le milieu clinquant du cinéma. C’est lorsque cette dernière entre au service d’Havana que les choses se compliquent et que les chemins se croisent, révélant les fissures d’un tableau trop parfait. On connaît évidemment la propension de David Cronenberg à étriller les faux-semblants comme dans son excellent History of Violence et son nom moins formidable Eastern Promises. Dans Maps to the Stars, le canadien revient sur ce tableau de prédilection en y ajoutant ses thèmes fétiches que sont le rapport à la chair et la violence. En engageant une pléiade de stars talentueuses, il trouve immédiatement le ton juste. La preuve arrive immédiatement avec Julianne Moore, excellente dans son rôle d’actrice au rebut dont la conscience n’est qu’un lointain souvenir. Vient ensuite la géniale (on n’arrête pas de le dire) Mia Wasikowska incarnant une sorte de double juvénile d’Havana, promit en un sens aux mêmes tourments et déjà marqué par le feu de sa vie d’antan. Cronenberg se sert de ces deux prestations pour opposer jeunesse et déclin, Havana s’affirmant vite comme une épave du star-system, névrosée et souvent délirante, contrairement à la nouvelle génération incarnée à la fois par Benjie et Agatha, déjà contaminée par la folie du milieu, déjà porteur des germes de leur propre destruction.Mais si Cronenberg élabore un film aussi complexe en apparence que Maps to The Stars c’est pour revenir à un autre de ses amours, le rapport à la chair et à la famille. On comprend ainsi rapidement qu’aucun des trois personnages principaux ne sont normaux. Chacun à leur façon, ils ont été blessé dans leur chair, certains littéralement, comme Agatha et Benjie, d’autres métaphoriquement, comme Havana ou la mystérieuse mère de Benjie, Christina Weiss. En réalité, plus qu’une critique acide et jouissive d’un milieu décadent où le joint et l’alcool circulent chez les bébés stars et où les coups les plus bas sont devenus la norme, Maps to the Stars raconte en filigrane la déchéance physique de ses protagonistes dont la psyché s’effondre sous le poids de leur environnement et de leurs histoires. Ici, la schizophrénie se confond aux penchants psychotiques et se mêle aux penchants incestueux, rejoignant les relents malsain du cinéma de cronenberg en des temps plus lointains (Chromosome 3 par exemple). Pourtant, c’est aussi un plongeon dans le besoin de gloire qu’effectue Cronenberg dans Maps To The Stars où tous ses protagonistes recherchent, d’une façon ou d’une autre, la vénération et l’adulation. Du petit chauffeur qui se rêve acteur – excellent Robert Pattinson – au « docteur des stars » ridicule au possible lors de ses petites séances avec Havana. Sous ce besoin compulsif se terre pourtant chez Cronenberg un besoin d’être aimé qui contraste avec la solitude désespérée de ses personnages, comme une galerie de bouffons tragiques perdus dans un enfer saturé de paillettes. Le sens aigu de Cronenberg pour filmer la déliquescence de ses acteurs jusqu’à un final aussi brutal qu’inévitable donne également un bref aperçu de l’hypocrisie de ce monde hollywoodien qui, derrière l’écran et les artifices, prend des allures de Sodome et Gomorrhe moderne. Reste une légère déception, ce buzz un peu trop appuyé de Cannes envers la prestation de Moore, certes excellente, mais qui ne constitue pas pour autant la véritable prouesse annoncée par un prix d'interprétation.Avec ce Maps to the Stars, Cronenberg revient à un meilleur niveau mais encore trop faible en regard d’un History of Violence ou d’un Eastern Promises. Porté par une brochette d’acteurs sublimes et mêlant allègrement décadence et folie, le long-métrage a de sérieux arguments pour lui. De toute façon, rien que pour retrouver le trop rare John Cusack en tête-à-tête avec une Julianne Moore débridée, le film mérite d’être vu.

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La critique de The Rover de David Michôd, aussi sur Just A Word :Le cinéma australien a vu émergé un certains nombres de réalisateurs marquants ces derniers temps. On citera le terrifiant Crimes de Snowtown de Justin Kurzel et le non moins terrifiant The Loved Ones de Sean Byrne sans même parler du petit prodige John Hillcoat. Présenté hors-compétition au Festival de Cannes 2014, The Rover est le second film d’un autre australien remarqué en 2011 pour The Animal Kingdom, David Michôd. Retrouvant le grand Guy Pearce pour l’occasion, le réalisateur s’essaye au genre post-apocalyptique sauce Mad Max dans un décor aride… forcément australien. Mais peut-il confirmer tout le bien entrevu dans son précédent métrage ? D’autant plus en prenant un acteur aussi inégal que Robert Pattinson pour donner la réplique à Pearce…10 ans après l’effondrement, un homme taciturne débarque dans un bar douteux perdu au milieu de l’aridité australienne. Au même moment, un gang vient d’échapper à un contrôle militaire et y a même laissé un de ses membres blessé par balle, Rey, le frère d’Henry, le leader. En fuite, il croise le chemin d’Eric, l’homme solitaire qui les voit impuissant voler sa voiture garé devant le bar. Il décide alors de se lancer à la poursuite du gang et va finir par rencontrer Rey. Dans la déliquescence d’une société australienne impitoyable, les deux hommes vont nouer une étrange relation d’haine-amitié. The Rover n’est pas un film simple à aborder. Michôd choisit de parler de façon très sèche et silencieuse d’une post-apocalypse qui ne dit pas son nom. Hormis une phrase avant le film, rien n’explique la chute de la civilisation qui semble morceler en villages épars. L’atmosphère de l’australien s’appuie en grande partie sur le non-dit, si bien que l’on a du mal à savoir le nom de son anti-héros incarné par un excellent Guy Pearce. Film d’ambiance, The Rover s’apprécie comme une peinture dure et rugueuse d’une société détruite. On pense souvent à Mad Max mais aussi à la Route, pour ce côté road-movie avec la poursuite du gang. Comme La Route, The Rover dépeint un univers désespéré et âpre où la survie passe par la violence et le meurtre. L’homme, débarrassé du vernis sociétal et de ses règles, revient à la loi du plus fort. Ainsi, Eric constitue un parfait organisme pour ce nouveau paradigme, impulsif et sans limite.Loin d’employer la violence sans raison, Michôd cherche du sens à celle-ci. The Rover s’avère rapidement un film basé uniquement sur cette recherche désespérée d’un sens aux choses. Cela amène les deux protagonistes du long–métrage à se lancer dans une quête difficile et douloureuse. Eric y cherche le sens de l’impunité de ses crimes passés, tandis que Rey tente de comprendre pourquoi son frère l’a abandonné. Dans l’univers de The Rover, la vie n’a en fait plus aucun sens et les futilités d’antan prennent une importance démesurée, comme cette voiture métaphorique, symbole du vol de la vie ordinaire du personnage d’Eric, celle-ci contenant la dernière parcelle de sa vie antérieure. Tout au long de son film, Michôd montre la brutalité et la cruauté de l’existence après l’humain, devenu une bête dangereuse et mourante. C’est d’ailleurs le personnage de Rey qui fait office de contrepoids à la froideur d’Eric. Pattinson compose ici un attardé attachant avec un talent insoupçonné, d’autant plus impressionnant qu’il n’avait jamais atteint ce niveau ailleurs (notamment chez Cronenberg où il s’était un peu débarrassé de son image déplorable de Twilight). Rey incarne cette infime touche d’humanité qui semble absente de tout autre chose. Attention, il ne s’agit pas d’un gentil petit handicapé non plus, le cliché ne fait pas partie du film de Michôd et Rey n’hésite pas à sombrer dans la violence, inhérente à l’homme de toute façon.Si l’on peut reprocher certaines longueurs au long-métrage de Michôd, il faut saluer sa magnifique réalisation, tantôt atmosphérique tantôt sombre et désespérante. Certaines scènes touchent d’ailleurs au sublime, comme ce face-à-face improbable entre des chiens en cages et le personnage d’Eric, où l’on ne sait pas vraiment qui est le plus libre. Une scène qui prendra bien plus de sens à la toute fin du film. Sur cette scène plane la noirceur et l’injustice tout autant que la cruauté humaine, les chiens restant prisonniers pour éviter de se faire bouffer. Comme tous les personnages de The Rover finiront par l’être, métaphoriquement ou littéralement. On terminera aussi sur ce grand dialogue, cynique et terrible au possible entre le policier et Rey, preuve évidente de la vacuité des choses et de la futilité du destin. Tout concourt à dépeindre un monde de violence dénué de sens, dans une société bestiale où seule une loi existe : tuer ou être tué.Même si l’on peut forcément reprocher le caractère hermétique et parfois un peu longuet de son métrage (qui ne plaira pas au spectateur lambda, soyez prévenus), The Rover s’affirme comme un film fort et sans concessions porté par un duo d’acteurs remarquables. David Michôd continue d’explorer la violence tout en déplaçant sa réflexion sur une autre facette de celle-ci, et l’on ne peut s’empêcher d’attendre avec curiosité son prochain long-métrage. Assurément une voix singulière du cinéma moderne.

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Critique de The Homesman, le dernier film de Tommy Lee Jones, agréable western à voir :Avec l’âge, Tommy Lee Jones a fait comme nombre des acteurs Hollywoodiens et s’est lancé dans la réalisation. Après un premier long-métrage remarqué et franchement réussi avec Trois Enterrements, une histoire de cow-boys modernes et de repentance, il revient près de 9 ans plus tard, et à la Croisette qui plus est. The Homesman choisit cette fois le XIXème siècle pour installer son long-métrage et aborde un thème original pour l’époque : la folie. Comme pour Trois Enterrements, Tommy Lee Jones interprète également un des personnages principaux et s’entoure cette fois d’Hilary Swank, de Miranda Otto ou encore de Jesse Plemons. L’américain peut-il arriver à confirmer tout le bien entrevu dans son premier long-métrage ?1854, Nebraska. Dans une petite communauté isolée, trois femmes perdent la raison. Pour prendre soin d’elle et les faire rejoindre leur famille, un tirage au sort a lieu et c’est à Mary Bee Cuddy, une femme au caractère bien trempé, qu’incombe la charge de les emmener jusqu’à l’Iowa. Mais pour traverser des contrées aussi désertiques qu’hostiles, traversées par des Indiens et des pillards, Mary Bee va devoir trouver un compagnon de route. En croisant le chemin d’un vagabond à la moralité douteuse et porté sur la boisson, George Briggs, elle s’embarque dans un périple où seule une amitié improbable pourra leur permettre de mener à bien leur entreprise.Alors que dans Trois Enterrements le personnage de Tommy Lee Jones agissait comme un rédempteur pour Mike Norton, la situation s’inverse pour The Homesman. Cette fois, c’est bien Tommy Lee Jones qui endosse le rôle du repentant et c’est Hilary Swank qui va le remettre sur le droit chemin. Le début de The Homesman n’est pas forcément facile à appréhender, Jones tente de manier l’ellipse et le non-dit mais ne maîtrise pas totalement le procédé. Ainsi les vingt premières minutes du film restent assez mystérieuses avec ces allers-retours entre le personnage de Mary Bee Cuddy et les trois femmes perdant la raison. Dans un certain sens, The Homesman est d’ailleurs un film féministe. Tommy Lee Jones expose la vie des femmes dans l’Ouest Américain dans une époque dominée totalement par la société patriarcale et où elles endurent les pires cruautés. Les trois personnages de folles, interprétées respectivement par Grace Summers, Miranda Otto et Sonja Richter, décrivent parfaitement la place ignominieuse de la femme dans l’Amérique du XIXème siècle. Leurs destinées, toutes plus cruels les unes des autres, croisent celui d’une saine d’esprit mais néanmoins en proie à une solitude féroce en la personne de Mary Bee Cuddy.Interprétée par Hilary Swank – qu’on croyait disparue de la circulation… - Mary Bee est le prototype même de la femme en avance sur son époque. Débrouillarde, indépendante et un poil autoritaire, elle détonne dans un environnement masculin qui ne laisse la place à rien d’autre que le machisme et la sévérité. Mary Bee Cuddy et son destin s’affirme comme la plus grande réussite du métrage…Mais Tommy Lee Jones en George Briggs vaut aussi son pesant d’or. A l’opposé de son personnage de Trois Enterrements, Jones interprète un cow-boy alcoolique et rustre, aussi drôle que touchant. Il sert de contraste bienvenu avec Mary Bee et permet, en outre, de ne pas tirer un tableau totalement noir sur la gente masculine de l’époque. Enfin, il faut saluer le trio de malades mentales qui les accompagnent, toutes excellentes et toutes, à leur façon, visages de l’abandon et de l’incompréhension de leur société.The Homesman n’arrive pourtant jamais à se hisser au même niveau que son prédécesseur. D’abord parce que la mise en scène de Jones est un peu en retrait, plus sobre certes mais aussi plus banale, elle n’offre que peu de moments d’ébahissement. De même, le film aurait mérité quelques coups de rabots comme sur ce passage de l’égarement dans le désert de Mary Bee Cuddy pour enterrer un cadavre, pas vraiment nécessaire et qui n’amène rien au long-métrage au final. Si Jones tente de dresser un portrait cru de l’Ouest sauvage, il traîne un peu en longueur dans sa première partie et on ne peut s’empêcher de penser que le long-métrage aurait pu gagner en lisibilité dans ses premiers instants. Pas très grave en soi puisque le bilan global se révèle plutôt positif pour The Homesman mais loin de pouvoir prétendre à une place dans les mémoires. Reste un film atypique sur un sujet original.Tommy Lee Jones ne transforme pas tout à fait l’essai de Trois Enterrements mais ne rate pas pour autant le coche. The Homesman tente la synthèse du western et du film d’auteur, avec plus ou moins de bonheur et s’en tire avec les honneurs grâce à ses acteurs principaux et sa thématique. Cruel et drôle à la fois, une aventure agréable et parfois surprenante dans le cœur de l’Amérique profonde.

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Mon avis sur Blue Ruin de Jérémy Saulnier :Dwight erre seul sous l’apparence d’un vagabond. Alors que rien ne semble le distinguer des autres, il porte en lui un terrible fardeau. C’est lorsque la police l’arrête pour l’avertir de la sortie de prison de Wade Cleland, le meurtrier de ses parents, que tout bascule. Il décide alors de retourner chez lui en Virginie pour se venger mais va au passage réveiller d’anciennes cicatrices et mettre en danger les siens. Lorsque sa vengeance tourne au jeu de massacre, Dwight s’enfonce dans la violence sans qu’aucun retour ne soit envisageable ....L’américain Jeremy Saulnier change de registre en passant de la comédie-horrifique Murder Party à un thriller noir et glacial. Sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2013, le long-métrage se taille une belle réputation en remportant le prix FIPRESCI. Malgré un sujet vu et revu – la vengeance d’un homme seul et désespéré – Saulnier arrive à apporter sa marque de réalisateur et à emporter son spectateur dans un tourbillon absurde de meurtres qui culmine dans un final glaçant.Saulnier s’essaye donc au film noir, et plus précisément de vengeance. Si l’on pense un instant aux rois du domaine – les coréens – l’américain a tôt fait de trouver sa voix. Son héros solitaire et reclus, à la barde broussailleuse et au regard glacé, se livre au compte-goutte, tout comme son passé et cette sombre histoire d’assassinat. Enrobé par une atmosphère pesante, Blue Ruin arrive aisément à nous entraîner dans la spirale de meurtres qui va s’en suivre. Saulnier fait preuve d’un talent certain pour dépeindre en peu de mots mais avec beaucoup d’esthétisme, l’état d’esprit de Dwight et son désespoir face à une situation qui lui échappe graduellement. Particulièrement léchée et sobre, sa réalisation impressionne avec des scènes aussi réussies que l’attaque nocturne de la maison de sa sœur, ou ce final splendide et tendu qui file des frissons.Plus qu’un thriller ordinaire, Blue Ruin nous parle de conséquences, un peu à la façon théorie du chaos. Point de papillon ici mais à l’origine un amour proscrit qui tourne au massacre de toute une famille. Dwight apparaît comme le pivot central de cette cascade incontrôlée. Saulnier l’humanise d’ailleurs le plus facilement du monde en lui faisant délaisser son apparence de SDF pour nous faire découvrir non pas un meurtrier mais un homme discret, loin de l’obsessif que l’on aurait pu croire. Le spectateur n’a aucun mal à se mettre à la place de cet homme torturé et qui se plie aux extrêmes de sa situation. Contrairement au héros de Old Boy, Dwight ne s’est pas entraîné ni préparé, il n’a pas non plus l’aura d’un combattant, seulement celle du juste, sorte de punition divine qui tape à côté au final.Cette vengeance amorcée par le meurtre de Wade n’a de cesse d’échapper des mains de Dwight. Saulnier pointe l’absurdité de la situation et l’emballement de la bête humaine qui sommeille à l’ombre de certaines familles américaines repliées sur elles-mêmes. Dwight rencontre sur son passage un individu aussi marquant qu’atypique qui casse cette logique de marginaux enclins à la violence...juste avant de renouer brutalement avec elle. Ben Gaffney montre bien cette dualité sauvagerie/discrétion qui se tire la bourre dans le film de Saulnier. Ou comment un homme qui parait tout ce qu’il y a de plus ordinaire, peut, d’un simple coup de feu, sembler dangereux et sauvage. Étrangement, Saulnier arrive tellement à nous faire rentrer dans la tête de Dwight que son combat devient le nôtre et que la destruction aveugle qui en résulte prend un sens. Saulnier justifie l’absurdité de cette escalade sanglante et crée le malaise, jusqu’à une confrontation finale en forme d’apothéose destructrice et rédemptrice. Reste alors une carte postale au spectateur pour se souvenir avec quelle rapidité destructrice l’inimaginable peut détruire une vie.Réussite sombre et impressionnante, Blue Ruin filme la brutalité de l’existence et la futilité des choses, le tout sur les épaules d’un impressionnant acteur : Macon Blair. Léché, taciturne et intelligent, le long-métrage de Jeremy Saulnier mérite grandement les louanges engrangées.Euh dites les elbakiniens, je me sens seul sur ce sujet, vous allez plus au cinéma ? Me dites pas que personne n'a vu de films dernièrement ?(Ou bien je vous fais peur à parler tout seul :lol:)

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j'ai une pas envie de ciné, en ce moment, c'est terrifiant. A part Kaguya et Dragons 2, j'ai rien vu dernièrement... j'ai prévu d'aller voir Detective Dee 2 et les Guardiens de la Galaxie, mais même pour Boyhood, que j'avais très envie de voir... J'ai une "pas envie" de ciné.Bizarre.

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@Gillo : Oui, j'ai cru voir ça sur facebook ^^. Alors The Raid 2, ça castagne sévère n'est-ce pas ? Pour Détective Dee je dois d'aboord voir le 1 en DVD avec un pote avant d'y aller, mais limite si t'y vas pas tout de suite, on pourrait se grouper ^^@Alana : Ça arrive en effet, mais au moins pour Boyhood motive toi ! J'en ferais la critique dans quelques jours, mais c'est un magnifique film.Peut-être que tu lis trop aussi, c'est mal :D

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Littlefinger a écrit :@Gillo : Oui, j'ai cru voir ça sur facebook ^^. Alors The Raid 2, ça castagne sévère n'est-ce pas ? Pour Détective Dee je dois d'aboord voir le 1 en DVD avec un pote avant d'y aller, mais limite si t'y vas pas tout de suite, on pourrait se grouper ^^
A priori, j'y vais cet aprem, mais il faudra sûrement que j'y retourne. ;)(Cela dit, vu que le 2 se passe avant le 1...)

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Vu Expendables 3Premier constat: la licence s'essouffle.
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Passé ce détail, le film fonctionne toujours sur son cachet sympathie avec des codes des année 90, les méchants très méchants qui meurent et les gentils qui laissent personne derrière. ça vole pas très haut, mais comme c'est pas ce qu'on demande à cette série, ça reste assez fun. Banderas est assez drôle dans le rôle du side-kick insupportable qui balance des blagues nulles à tout bout de champ. Mel Gibson est égal à lui-même :P Le côté épique de la bataille finale est un peu plombé par le fait qu'elle semble être un remake d'une bataille du second opus, même si voir des méchants moyen-orientaux/communistes tomber comme des mouches, c'est toujours sympathique. Au final, ceux qui ont aimé les deux premiers devraient pas bouder leur plaisir, les autres, (disons-le clairement: ceux qui n'ont pas de goût :sifflote: ), épargnez vous le prix du ciné. ;)Donc constat final: c'est du bon cinéma pop-corn marrant mais ça ne se réinvente pas.
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Voilà, voilà bon film ;)Sinon dans un registre général, j'ai pu tester la 4Dx devant Guardians of Galaxy, (pas mal d'ailleurs). Ben pour moi qui suis déjà pas un grand fan de la 3D même si je veux bien reconnaître qu'actuellement on arrive parfois à des effets un peu fun. La 4Dx est une grosse blague. J'ai trouvé ça inutile, ça n'amène strictement rien et ça déconcentre presque. Par moments, j'arrivais pas à mimmerger dans le film à cause du jet d'air intempestif ou du siège qui tremblote comme une manette de play. Bref grosse déception même en en attendant rien.

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J'ai vu Nos étoiles contraires, et je peux vous dire qu'il n'y avait pas un œil sec à la fin de la séance.?.. Il faudrait distribuer des mouchoirs à l'entrée de ce film !C'est une magnifique histoire (il semble que le roman soit déjà formidable), et il y a une sérénité, une joie dans ce film en dépit de son sujet dramatique. les acteurs rendent leurs personnages très attachants, en particulier le couple principal.C'est triste mais c'est beau, voilà.

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Ma copine va me traîner le voir celui-là.Je sens que ça va être encore TRES LONG. La bande-annonce m'avait donné envie de me pendre (et vu le nombre de films que je vois, je l'ai vu souvent, TRES TRES SOUVENT...cette réplique "I am a grenade", mon dieu que je la hais...)Une question me pousse à aller voir le film, une seule : Pourquoi diable n'enlève-t-elle JAMAIS ses lunettes nasales d'O2 ? Même un BPCO Sévère ne les porte pas 24 sur 24. Ah et sinon, j'ai été voir Black Storm. Traîné par ma copine qui "adore les films avec des catastrophes naturelles"J'ai pleuré pendant ce film. Beaucoup.Autant de nullité en 1h30 c'est du génie, mais ça fait mal. La critique je vous la mettrais ici juste pour rire.

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J'ajoute que lors de cette séance de Nos étoiles contraires, je me suis retrouvée avec 20 jeunes filles entre 14 et 18 ans... (bon, elles ont été assez discrète, plus que je ne le craignais avec leurs pop-corn) Et un mec, traîné là par sa copine !!!:mrgreen:

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Bon allez, pour rire un peu avec Black Storm :La grande interrogation d’un critique devant un film qui n’a même pas le début d’une poussière d’intérêt, c’est de se demander qu’en dire ? Pour être tout à fait honnête, Black Storm entre directement dans cette catégorie, mais pas par la petite porte. Non, par la grande porte. L’époque des films catastrophe est passée de mode (2012 commence à dater) et surtout à peu près tout a été dit sur le sujet. On a eu droit à du volcan dans Volcano ou le Pic de Dante, à du réchauffement climatique global avec Le Jour d’Après, à de la totale fin du monde avec 2012 et à l’annihilation de l’intelligence humaine avec Twilight (qui a aussi tué le mythe du vampire, c’est dire la catastrophe). Alors lorsqu’il s’agit de se tourner vers un dernier type de calamité naturelle, Steven Quale porte son attention sur les tornades, oubliant à moitié que Twister avait réalisé une sympathique synthèse sur le sujet (en même temps, on ne va pas faire 3 heures sur les tornades non plus). De cet opportunisme est né Into the Storm (rebaptisé en France Black Storm, parce que tout le monde sait que le noir, ça fait peur). Dans Black Storm, Quale nous fait découvrir les tornades en compagnie de plusieurs groupes de personnages tous plus cons les uns que les autres. D’abord, la traditionnelle cellule familiale avec ici Donnie et Trey Morris, ainsi que leur père Gary, également adjoint au proviseur du lycée de ses fils. Pas de mère dans le tas, parce qu’il faut bien un petit trauma au gamin-star Donnie pour s’envoyer en l’air avec la fille canon de service Kaitlyn. De l’autre côté, il y a aussi une équipe de chasseurs de tornades menée par Pete – quelle originalité, on y aurait jamais pensé – qui, outre de se trimbaler avec un super véhicule blindé tout-terrain de la mort qui tue, adorent jouer les kamikazes en pleine tempête. Enfin, et c’est un peu le gros WTF du film, il y a deux débiles qui font des vidéos de cascades pour mettre sur Youtube. L’intrigue se pose rapidement. En gros, c’est la remise des diplômes, on annonce un orage mais le directeur du lycée lui, il n’en a rien à cirer de ses élèves et maintient la cérémonie, où se retrouvent Donnie et Trey, ainsi que Gary. Bien sûr, ça tourne au vinaigre et ils croisent l’équipe de chasseurs de tornades qui les aide à retrouver Donnie et Kaitlyn qui sont partis roucouler dans une usine abandonnée entre temps (logique, on fait tous ça). Avec un tel scénario de base et des personnages si « originaux », on se doute bien que ce n’est pas de ce côté qu’on va trouver du bon. Chaque protagoniste fait exactement ce qu’on attend de lui dans ce type de film, c’est-à-dire être con. Pas la peine non plus de chercher une once d’épaisseur psychologique dans ceux-ci, parce qu’il sont tous des stéréotypes ambulants. Du scientifique obsédé par son travail et qui s’en fout des autres... mais qui devient un héros à la fin, au père de famille chiant mais héroïque quand même, en passant par la gourdasse de base qui passe son temps à être secourue. Oui, on est bien gâté. Le pire reste pourtant à venir. Non content d’avoir des personnages jetables dont on se cogne totalement (mais vraiment, à un moment on prie pour qu’ils passent à la moissonneuse-batteuse, hypothèse peu probable mais quand même jouissive), Black Storm nous rejoue le couplet des valeurs familiales traditionnelles puissance 10 avec une pseudo-idée très mais alors très mauvaise : la capsule temporelle. Les gosses ont eu la grande idée de se filmer caméra au poing pour se revoir dans le futur. Ce qui occasionne des séquences shaky-cam non seulement insupportables mais qui véhiculent aussi de la bonne grosse morale à l’américaine comme on ne pensait plus jamais en avoir. Il faut le voir pour le croire. C’est terrible (et ça laisse des séquelles).Mais dans ce genre de film, ce n’est pas le fond que l’on cherche – heureusement. Ce sont les effets spéciaux et le grand spectacle. Là encore, Black Storm a de quoi laisser perplexe. Sans moyen ou presque, le métrage arbore des FX consternants. Il emploie plusieurs moyens pour cacher sa pauvreté : le plan serré avec un petit bout de tempête, le flou artistique bien conséquent pour masquer les détails, ou encore quelques effets clinquants pour attirer l’attention. En gros, même sur ce qui devrait être son point fort, le film se ramasse totalement. Pour dire, ses images sont nettement moins impressionnantes que celles de Twister qui a pourtant plus de 15 ans... Le constat est d’autant plus amer pour le spectateur que le tout se termine par une séquence absurde au possible dans un égout en construction, et où la cohérence s’envole bien avant les personnages...Pas la peine de parler du reste, Black Storm est une honte, pure et simple. Steven Quale n’avait réalisé jusqu’ici que le 5ème volet des Destination Finale, et on lui serait reconnaissant qu’il prenne sa retraite rapidement. Une bouse, une vraie.

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Oyez, Oyez.Je dois être une sacrée veinarde, puisque je me suis dégotée 2 fois 2 places pour des avant-premières du film "Le Labyrinthe", jeudi prochain.Les deux premières sont à 18h, les deux autres pour 20h15. Je compte y aller à 18h, parce que je met un peu plus d'une heure pour rentrer chez moi, et que le film dure 2h.Des candidats disponibles ?