Bon ben c'est parti (je précise que j'ai écrit une partie de ce post juste à la lecture de la brève, sans avoir lu l'article en VO puis je me suis dit que ce serait plus honnête de tout lire et du coup je suis revenue rajouter des trucs tellement j'étais encore plus consternée par tout ce qu'il a écrit) Passer son temps à relire et à revoir des choses qu'on a déjà vu c'est pas mon truc. Je comprends le plaisir qu'en éprouvent certains mais mon credo est plutôt "so many books, so little time"Relire, c'est vraiment pas un truc que je fais beaucoup (voir jamais sauf exceptions Silmarillion ou VO d'un truc que j'avais découvert en français) alors relire (ou même carrément lire selon ce critique) en connaissant déjà la fin, en quoi serait-ce intéressant ? Son article s'appuie sur des recherches et écrits mais une fois de plus il décide d'appliquer sa théorie à tous et ça ... je comprend pas. Et puis ça mélange films et bouquins et là encore je fais une différence. Enfin il accepte comme principe que la connaissance de ce qui va se passer (pour les relecteurs) permet une approche plus subtile alors qu'un "primo-lecteur" non spoilé se trompe, hésite, suis les fausses pistes., se questionne sur le devenir du héros. Bon d'accord, merci grande révélation ! Pas de problème avec ces différentes approches mais en quoi l'une est supérieure à l'autre. En voyage vous êtes plutôt guide et gps ou au petit bonheur la chance ? Moi j'aime bien mixer les deux mais surtout ce que j'aime c'est choisir moi-même à quel moment je me spoile et à quel moment j'y vais "à l'aveugle" non ?Et puis je trouve ça tellement condescendant : ah ben je l'ai lu avant vous (parfois avant tout le monde s'il a des SP par exemple) et je ne vois pas pourquoi je m'empêcherais d'en parler. Aussi malin qu'une Ariane Massenet donc :rolleyes:J'ai un exemple qui date mais qui me revient toujours en mémoire à propos de spoiler. David Fincher réal de SE7EN fait bien attention de ne pas mettre le nom de l'acteur jouant le méchant au générique de début pour ne pas révéler qui il est avant que cela ne soit su dans le film.Par contre son nom est en premier sur le générique de fin. Et qui dit merci au journaliste français qui l'ayant vu quelques mois avant à Los Angeles ne peut pas s'empêcher, sans aucun respect pour les choix créatifs de l'auteur, de dire "ah la merveilleuse interprétation de ..." Alors certes il est de plus en plus difficile de se protéger des infos venant de toutes parts sur tous les sujets et de rester en même temps en prise avec ce qui se passe au quotidien. Certes il peut y avoir une certaine ambivalence à vouloir être à la fois informé et non spoilé. Mais quand on fait l'effort de ne pas trop en apprendre ou en regarder et qu'on se fait spoiler par un snobinard qui n'a même pas la correction d'avertir qu'il va entrer dans les détails, c'est quand même passablement énervant.Et d'une certaine façon ce monsieur va dans le sens de ce que je pense sur l'appauvrissement organisé des esprits. Depuis quand a-t-on besoin qu'on nous raconte tout sur un film ou un livre pour mieux l'apprécier ? Sommes nous devenus tellement cons qu'il nous faut des "décodeurs" intellectuels payés pour lire/voir avant nous et nous raconter en détail des fois qu'on comprenne pas tous seuls ? Puis la deuxième lecture, c'est quand on n'a pas bien compris à la première ? J'ai vraiment aimé Hunger Games mais je ne le relirai pas. Parce que l'émotion, la tension et l'inquiétude vécues ne sont pas des choses qu'on réchauffe pour moi. Cela ne veut pas dire qu'on ne les ressent pas à nouveau : je suis capable de pleurer ou frémir à chaque rediffusion de certains films alors que je connais la fin et le déroulement précis. Mais c'est un ressort émotif qui finalement ne m'apporte pas le même plaisir que celui de la découverte pure. Donc n'est pas Hitchcock qui veut. Et il y a une différence entre sa vision du suspense pour l'image et celle d'un écrivain qui n'écrit pas forcément pour mettre le lecteur dans la confidence, comme le faisait ce réalisateur en révélant par exemple dés le début qui était le tueur. Pour moi la démarche de pas mal de livres est très différente (c'est ce qui en fait un mode narratif différent, de fait) il s'agit parfois plutôt de coller à la vision d'un personnage sur une situation sans donner d'infos sur ce qu'il ne sait pas. Franchement son étude de San Diego ? On parle donc de lecteurs américains habitués à ce qu'on leur mâche tout le travail de compréhension (oui je caricature mais c'est pas moi qui ait commencé

)Et son exemple du 6eme Sens ? Mais comment j'aurais détesté voir ce film pour la première fois en sachant tout dés le début. Alors que bien évidemment le revisionnage est un bon moment de "ah bon sang mais c'est bien-sûr" dans ce cas précis. Mais le choc de la révélation est au moins aussi fort. Ce qui fait presque deux films à voir. Alors qu'avec la méthode Stanley, un seul film possible, une seule vision/lecture possible et pas de retour en arrière envisageable.Mais peut-être que c'est aussi une question d'attitude dans la vie ou plus simplement à l'égard du récit : moi je ne veux pas être omnisciente ! Quand je lis j'accepte de me mettre dans la situation que l'auteur a choisi pour moi s'il y en a une (c'est pour cela que je n'ai pas de mal avec les adaptations, je crois ): donc si l'auteur raconte au présent et à la première personne avec une vraie ignorance pour l'héroïne de tout ce qui n'est pas dans son champ de connaissance, alors j'en conclus qu'elle souhaite que je vive les choses de la même façon que le narrateur. Pas que je sache à l'avance tout ce qui va lui arriver. :rolleyes:Sinon l'auteur choisit un récit à la Fitz ou à la Phèdre, ou même Kvothe, façon mémoires et ce qu'on sait au moins c'est que le personnage a survécu assez pour nous raconter
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Et puis j'aime pas les gens trop vieux ou trop blasés pour avoir oublié tout le bonheur des premières fois. Et cela n'a rien à voir avec la valeur ou absence de valeur de quelque chose. Il y a une magie de la découverte que je me refuse à perdre parce que quelqu'un d'autre aura décidé pour moi et d'après une étude scientifique que j'aurais plus de plaisir en sachant à l'avance. Bullshit !Tiens une métaphore pourrie pour casser la démo de Stanley. Soirée fiesta avec votre meilleure amie, vous croisez un homme qui vous plait et vous gloussez toutes les deux comme des ados. La soirée se déroule, les choses ont l'air de bien se passer pour vous et même vous échangez vos numéros de téléphone. Quelques temps plus tard, votre copine au téléphone : - T'es toujours intéressée par Machin ? - Oui, oui pourquoi ? - Ben tu peux y aller hein, je te le conseille. Je l'ai appelé, je suis sortie avec lui plusieurs fois, on a passé une ou deux nuits d'enfer et franchement c'est le coup du siècle et particulièrement quand il ***** et quand ***** tu verras c'est un très joli final. - o_O...
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euh oui merci ma chérie, c'est gentil, je le note. Bon il y a des chances que vous essayiez malgré tout le spécimen par vous-même pour voir si elle avait raison. :pQuoi ? Ben si, quand même ! Enfin ? Le coup du siècle et ce d'après votre "meilleure" amie, faut pas louper ça à cause d'un bête spoiler, ce serait ridicule voyons !Oui j'écris ça et je passe pour une horrible dépravée parce que je fais confiance à mes amies et oui j'appelle Machin, mais franchement ? Même s'il confirme son score, il y a de fortes chances pour qu'il n'ait pas tout à fait le même parfum de Terreau Incognito non ? Et c'est même pas une inconnue qui vous a spoilé l'affaire hein, c'est une fille dont vous respectez les goûts et l'avis. Alors dans ce cas avec ou sans spoiler ? Vous préférez découvrir le bouquet final toute seule comme une grande ou qu'on vous raconte précisément comment ça va se passer ? Et puis au final est-ce que c'est pas spoilé d'office, parce qu'après tout la fin de ce genre d'évènements est toujours (si on a eu un peu de chance dans les expériences précedentes) plus ou moins connue
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Pourquoi embrasser à nouveau, aimer à nouveau puisqu'on l'a déjà fait, déja connu (voir lu, vu et bu
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) ?Fin de la métaphore. (bon ok un peu parce que comme toutes les métaphores elle atteint sa limite quand je me rends compte qu'en amour, c'est peut-être Stanley qui a raison, la relecture a très souvent du bon
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) Au final il y a quand même une notion qui est simple : une fois qu'on a été spoilé on ne peut pas se "déspoiler". Alors qu'au contraire celui qui veut savoir à tout prix il n'a qu'un geste à faire : soulever la couverture. Faire en sorte que chacun puisse profiter de la même chose en respectant les différentes façons d'appréhender la découverte, cela me semble quand même un bon début de le respect de l'autre. Une seule conclusion : Stanley Fish porte bien son nom et est comme Theon
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y pue tellement le poisson pourri que même Ordralfabetix ne le louerait pas
[small]et oui j'ai une longue pause déjeuner[/small]