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Critique :arrow: http://www.elbakin.net/fantasy/roman/li ... lkien-4586
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Comment Tolkien aurait-il jugé les adaptations cinématographiques de son oeuvre ? Pourquoi le roi Arthur est-il caché au coeur de son univers fictionnel ? Qui a écrit Le Seigneur des Anneaux, dont l'histoire se déroule... avant même l'invention de l'écriture ? Túrin est-il le frère de Tristan ? Que lire de Tolkien, lorsque l'on a aiméLe Hobbit et Le Seigneur des Anneaux ? Pourquoi a-t-il marqué si durablement J.K. Rowling et G.R.R. Martin ? Ce livre propose quelques clés pour comprendre la création de la Terre du Milieu – dont l'imaginaire s'appuie sur une connaissance parfaite de textes médiévaux –, mais aussi pour mieux apprécier la fantasy moderne, qui doit tant à Tolkien ! Une invitation, faite à tous, amateurs ou non, de lire J.R.R. Tolkien.
Un inédit la semaine prochaine chez Pocket.Du coup, j'ouvre le sujet maintenant ! :)

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Vincent Ferré n'étant pas le traducteur je vois mal comment on pourrait attendre de lui qu'il se consacre à temps plein à cette traduction et qu'il arrête tous ses autres travaux. J'ai donc quelques difficultés à comprendre ta remarque. Diriger une collection ou superviser la traduction d'un ouvrage n'est pas ce que tu sembles croire.

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Merci rien du tout, tu es dans le sujet d'à côté.Tu es, je suppose, au courant de la façon de suivre un sujet sur ce forum. Et là, c'est le sujet sur le livre éponyme de Vincent Ferré, pas le reste de ses activités.

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Oui désolé, la première fois que j'ai entendu parler de luiM. Ferré, avant son premier ouvrage Sur les rivages de la Terre du Milieu, c'était quand il proposait une autre traduction que la fort mauvaise de Patrick Francis Ledoux.Je viens de la commencer, je ne sais pas s'il y a un sujet spécifique, car dès le prologue, dans sa troisième partie, sur l'Ordonnancement du Comté, il y a une coquille, "Presque tous les Touc vivaient dans le Pays-de-Touc, ce qui n'était par le cas de bien d'autres familles, tels les Bessac ou les Boffine." Merci Foradan.

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C'est fait exprès ?Le sujet parlant des traductions du sda est en toute première ligne, épinglée en haut.De fait, tu accumules 2 nouveaux messages hors sujet.Et le comble
une autre traduction que la fort mauvaise de Patrick Ledoux.
, je ne le connais pas, chez moi il s'appelait Francis.Je te laisse replacer tes messages dans le bon sujet avant qu'un modérateur ne le fasse à sa manière.

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>Le sous-titre ressemble à une provocation en duel !c'eût pu être bien pire, maitre foradan ;)& c'est un hommage à W Allen, non ?plus de détails ici (avec une couverture fantôme, en bonus)>Il n'a toujours pas fini sa retraduction du Seigneur des Anneaux lui ?intéressant usage du lui !cordialement à tous & merci pour le fuseauvincent f.

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Très bon livre que ce Re/Lire Tolkien, car c'est bien le but de cet ouvrage, qui s'adresse autant aux néophytes qu'aux initiés. Comme d'habitude, la pensée est claire et nourrie d'un amour et d'une méticulosité qui font de Vincent notre grand spécialiste/vulgarisateur français de Tolkien. J'en suis actuellement arrivé - très [trop] vite ? - à la moitié de l'ouvrage. Plus exactement, je viens de terminer le chapitre II, 2 qui traite du sujet de Tolkien auteur pour enfant/la jeunesse ? C'est un vaste et passionnant sujet qui pose plus de questions qu'il n'apporte de réponses. Le chapitre s'attache, non pas à décrire ce que serait cette "potentielle" littérature pour enfant (et je crains qu'il soit très dur de le définir, les frontières, comme celles qu'on tente de faire dessiner aux genres, étant très perméables (bien que pour d'autres raisons)) mais bien à examiner ce qui, dans l'œuvre de Tolkien, pourrait être assimilé à de la littérature pour la jeunesse. On y trouve donc d'un côté : Le hobbit, Roverandom, Smith de Grand Wooton, le fermier gilles de Ham (peut-être ce conte-ci n'est-il pas cité ?) et les lettres au Père-Noël et de l'autre, le versant "adulte" incarné par le Seigneur des anneaux et le Silmarillion. Vincent ne mentionne pas le récent les enfants de Hurin, dont le positionnement jeunesse/adulte ? se pose à mon avis encore plus que pour le hobbit. Tenter de répondre à la question de Tolkien auteur pour enfant ? est tout à fait légitime, étant donné que l'auteur a été critiqué de son vivant pour proposer ce type de littérature et que la littérature dite de jeunesse (enfant et adolescent) est souvent regardée d'un œil au mieux condescendant par les adultes encore aujourd'hui. Or, Tolkien n'a pas écrit de la littérature pour enfant mais pour ses enfants, comme le précise Vincent. Pas de "coup marketing" donc, mais bien plutôt une réelle volonté de charmer l'imaginaire de ses enfants tout en partageant avec eux, bien plus qu'en toile de fond, les premiers pans de cet univers qu'il imaginait depuis déjà ans. D'où, à mon sens, un livre, le hobbit, qui est très lisible des enfants, mais qui contient - non pas malgré lui, mais sans doute par le désir très vif de Tolkien de commencer à partager avec un premier public ce monde enchanteur qu'il portait en lui depuis toutes ces années - les germes féconds du Seigneur des Anneaux. Qu'il considère le hobbit comme un "accident" une façon trop simple peut-être de commencer à faire vivre sa mythologie, cela est certain, mais par le fait même qu'il l'ait fait, ce hobbit porte en lui une complexité et une densité si phénoménale qu'elle peut aussi ravir les adultes. Car, et je pense que ses premiers lecteurs hors du cadre familial, ne s'y sont pas trompés, le hobbit porte en lui une rare profondeur que le narrateur tente presque inconsciemment de masquer par l'ironie distanciante qu'amènent ses commentaires sur le récit. Comme si Tolkien était partagé entre l'envie de commencer à faire vivre des bribes de son Silmarillion en pleine construction tout en étant gêné de le faire dans un livre qui ne correspondait pas tout à fait à l'idée qu'il se faisait de la forme qu'il devait prendre. Quand je l'ai lu vers 9 ans, j'ai été charmé par ce récit. Tout m'y paraissait immense, la bataille des cinq armées terrible et la mort de Thorin insupportable. Tout ne s'y finissait pas si bien que ce à quoi je m'attendais, d'autant que Gandalf ne se montrait pas forcément rassurant dans ses propos à la fin du livre. Puis, vers 10 ans, soit quelques mois après cette première lecture, je m'attaquais au Seigneur des Anneaux pour une expérience unique, qui a forgé sans aucun dote mon goût pour les littératures de l'imaginaire et tout particulièrement la fantasy. J'ai éprouvé à la lecture de livre des émotions si intenses, j'ai été émerveillé comme je ne l'ai jamais été par aucun autre livre, que je peux encore me revoir en train de lire ces pavés austères, aux couvertures étranges portant un dessin curieux ainsi qu'un petit bonhomme (Frodo ?). Avais-je l'impression, moi enfant, de lire un livre normalement interdit aux plus jeunes : sans aucun doute et cela ne faisait que décupler mon plaisir. La bibliothécaire avait bien tenté de me dissuader - du moins Est-ce ce dont je crois me souvenir : ce livres est trop gros, il n'est pas pour les enfants ! A un seul instant, en lisant le Seigneur des Anneaux, ai-je eu l'impression que ce livre ne m'était pas destiné ? Jamais. Alors, le Seigneur des Anneaux est-il vraiment un livre pour adulte plus qu'un livre pour enfant ? Je ne saurai le dire. Evidemment, la seconde lecture puis la découverte progressive de l'appareillage critique existant autour de cet ouvrage unique m'ont permis de me rendre compte de l'épaisseur vertigineuse de ce livre, de tout ce qu'il contenait, mais jamais, vraiment à aucun moment, je n'ai retrouvé cet éblouissement, cette sensation d'être vraiment transporté ailleurs. Un livre dont la magie reflétait la magie naïve de l'enfance ; et je ne connais rien de plus beau. Ensuite, j'ai lu le Silmarillion avec passion, admirant le génie de Tolkien que le travail de son fils révélait enfin dans toute sa splendeur. Un livre absolument bouleversant, tragique, dont le Seigneur des Anneaux n'était en vérité que la conclusion "heureuse" (grâce à l'improbable victoire d'Eärendil sur Melkor) - heureuse, si l'on ne prend pas en compte que cette fin, et je pense à la scène presque finale des havres gris, ne marquait l'inéluctable désenchantement du monde de Tolkien, de notre monde. Plus récemment, j'ai de nouveau été bouleversé par les enfants de Hurin, qui montre combien la vengeance de Melkor est cruelle. C'est un conte vraiment cruel, écrit dans une langue admirable, un magnifique cadeau de Christopher pour les amoureux de Tolkien. Ce livre peut à mon avis aussi bien plaire aux jeunes lecteurs qu'aux moins jeunes, même si les lectures seront sans doute différentes selon la période de la vie à laquelle il est lu. Pour ma part, Tolkien est un immense écrivain tout court mais plus que ça, un inventeur de monde unique, dont l'œuvre bouscule la notion même de littérature. Beaucoup ont souhaité l'imiter, mais sans jamais y parvenir, car n'empruntant pas les bons chemins, faisant du cœur de l'œuvre de Tolkien - ses langues, sa mythologie, ses jeux de symboles - de simples artifices pour tenter d'instiller de la véracité et de la vraisemblance dans leur fiction. Non pas qu'ils soient tous de mauvais écrivains - loin s'en faut - mais qu'ils ne poursuivent tout simplement pas le même but. Lorsqu'on lit aujourd'hui à tout bout de champ sur les quatrième de couverture des ouvrages de fantasy afin d'en assurer la promotion : "à la manière de Tolkien" etc. et que l'on constate la distance - souvent immense - avec le modèle on ne peut que s'étonner et être déçu (si l'on croit, ne serait-ce qu'un peu, la promesse). Il ne s'agit donc que d'une étiquette pratique pour pouvoir vendre. Même un auteur comme GRR Martin, dont l'œuvre magnifique est également vantée comme celle du "nouveau Tolkien", qui dit lui même s'inspirer du Seigneur des Anneaux, est à cent lieux de Tolkien. Certes, on voit l'influence, mais le but n'est vraiment pas le même, sans parler de la langue utilisée... Mais foin de ces digressions. Je voudrais terminer en remerciant Vincent Ferré, grâce à qui j'ai relu Bilbo dans la version "Le Hobbit annoté" traduite par Daniel Lauzon et grâce à qui je suis en train de passer un très agréable moment de lecture et de cogitations et en passerait certainement un nouveau avec le premier tome du SdA retraduit. Vive Tolkien et vive Vincent ! PS : N'étant pas anglophone (je lis vraiment difficilement l'anglais) et ayant besoin de faire de la place dans mes bibliothèques surchargées, je donne 6 volumes achetés dans une librairie londonienne il y environ 25 ans de cela. Il s'agit des volumes suivants (publiés entre 86 et 90) aux éditions de poche Unwin Paperbacks : - The book of lost tales I & II- The lays of Beleriand- The shaping of middle-earth- The lost road- Unfinished tales (l'intégrale en 1 volume)Ils ont fait briller mes yeux d'enfant et sont dans un très bon état global, même si les couvertures ont jauni. Je préfèrerai qu'ils aillent à un fin connaisseur de l'œuvre, c'est pourquoi je poste discrètement ici où n'iront regarder que des lecteurs avertis de Tolkien. En revanche, je n'envoie pas par la poste. Je remets en mains propres sur Paris (Place St michel par exemple). Vous pouvez me contacter par MP si vous êtes intéressé

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merci à Nico pour son message, que je découvre maintenant.beaucoup d'auteurs d'essais tueraient père et mère pour avoir la chance de partager leur passion pour un auteur. moi, j'ai la chance d'appartenir à une grande communauté qui aime échanger des idées et des expériences de lecture. je suis très chanceux.amicalement & MERCIvincent

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Pour ceux qui souhaiteraient écouter Vincent Ferré, un peu seul contre tous pour défendre Tolkien, le podcast de l'émission Mauvais Genres de France Culture de samedi 13/12 est écoutable à cette adresse.Je poste à cet endroit, car Lire Tolkien est également évoqué rapidement.

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vincent a écrit :merci à Nico pour son message, que je découvre maintenant.beaucoup d'auteurs d'essais tueraient père et mère pour avoir la chance de partager leur passion pour un auteur. moi, j'ai la chance d'appartenir à une grande communauté qui aime échanger des idées et des expériences de lecture. je suis très chanceux.amicalement & MERCIvincent
Il n'y a pas de quoi. Je suis vraiment heureux que les universitaires, surtout depuis une quinzaine d'années, se mettent à battre en brèche les idées reçues sur les paralittératures, terme extrêmement élégant, je trouve, pour tenter de définir les rapports de la "véritable" littérature avec les œuvres appartenant à la fantasy, à la science-fiction et dans une moindre mesure au fantastique (de grands auteurs français comme Gauthier, Maupassant ou encore Mérimée - sans compter Edgar Allan Poe - ayant anobli quelque peu ce genre). Mon mémoire de maîtrise - un ouvrage très imparfait au mieux - portait sur Lovecraft et Brian Lumley, abordant la continuité du mythe de Cthulhu, donc la manière dont l'un des épigones les plus "dissidents" de Lovecraft s'était servi de la matière du maître de Providence, mais dans une optique complètement différente. Il s'est heureusement trouvé un professeur pour accepter ce sujet et me permettre d'y travailler, un spécialiste des "paralittératures" mais je sentais bien que sujet était, au mieux, considéré avec dédain par les autres. Et je n'avais qu'une hâte, que les temps changent. Les ouvrages comme sur les rivages de la terre du milieu, lire Tolkien, le dictionnaire Tolkien, Tolkien trente ans après (et tous ceux que j'espère lire bientôt : Tolkien aujourd'hui, le chant du monde, Tolkien et le moyen-âge, etc.) sont pour moi un vrai ravissement, qui démontre la richesse immense de l'œuvre de Tolkien et affirme, s'il existait un doute, que Le seigneur des anneaux et les œuvres connexes sont un chef d'œuvre unique dans l'histoire de la littérature. J'adore des écrivains comme Flaubert, Proust, Balzac, Gauthier ou encore Dumas et Tolkien se trouve juste à côté d'eux, comme un autre témoignage du génie humain. Encore merci pour ce travail formidable qui contribue à donner activement ses lettres de noblesse à un auteur et au delà à un genre qui, malgré ou à cause de sa popularité, est toujours considéré avec suspicion de la part de beaucoup d'universitaires et chercheurs !

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Foradan a écrit :Notons que parmi certains invités, il y en a qui n'ont pas lu les livres, mais ils ont un avis dessus quand même.
C'est manifestement une façon constante de pouvoir briller en société que d'avoir un avis sur tout, d'autant plus quand on ne connaît pas le sujet dont il est question. Avec les films de Jackson, tout le monde ou presque semble connaître parfaitement Tolkien, en oubliant que le cinéma parle et donne à voir une œuvre à travers le filtre d'une nécessaire adaptation, sans compter les contraintes diverses imposées par les studios et la manière dont le réalisateur et les scénaristes s'emparent de la matière livresque pour la restituer. Comme le souligne Vincent et d'autres, les livres sont un matériau très différent de l'œuvre cinématographique, quoi que l'on puisse penser des deux trilogies de Jackson.